--Danaelle
Mini ! Mini avec qui je me sentais si proche ! Mini qui était le seul nom qui était resté gravé dans ma mémoire ! Mini qui semblait si sure en pensant que j'étais sa soeur disparue !
Tout le long du chemin, elle m'expliqua ce qu'elle et sa soeur, moi apparemment, avaient fait depuis la construction d'un petit hopital en campagne au sud de Chambéry jusqu'au développement de tout le domaine d'Albens. Pourtant ni les noms,ni les lieux ne faisaient écho dans ma tete vide.
Je jetais de fréquents coups d'oeil à ma voisine, le front barré d'une ride due à l'intense réflexion que je m'efforcais d'appliquer à mes méninges. Le voile de ma mémoire semblait se déchirer que sur des choses sans importance, ou du moins que je ne trouvais pas si importantes que ca. Mais tout devait etre lié, il ne fallait pas que je rejete un petit détail qui ne paraissait pas apporter d'eau à mon "moulin".
Allez !! Viens voir un peu nos installations Tu vas t'y sentir comme chez toi, je suis sûre !
Je pris sa main tendue et descendis du petit véhicule, Missy qui nous avait accompagnée, sauta à bas et se mit à courir en aboyant. Il y en avait au moins une qui savait où elle se trouvait !
Le premier batiment que nous croisames fut la maison de Mini, le Manoir du Pic Blanc. Nous entrames et elle me présenta à la nourrice de ses enfants. Celle-ci se jeta sur moi et m'embrassa, me hurlant dans les oreilles de son accent italien.
Oh Dame Aphrodyti ! Je souis tellement heureuse de vous révoir ! Tellement contente qué vous alliez bien !
Puis Mini mit fin aux éffusions en l'envoyant nous chercher à boire. Je me renfrognais, je ne reconnaissais ni l'italienne, ni le manoir. Le souvenir que j'avais ne correspondait pas à cette batisse. J'avalais le verre de lait frais qu'elle nous apporta puis entrainais Mini à l'extérieur. Je voulais en voir plus, découvrir autre chose qui me mettrait sur la voie.
Viens ! Continuons la visite ! Je me sens mal à l'aise face aux gens qui m'appellent ... par un autre nom ...
C'était idiot d'avoir deux noms, de ne pas savoir lequel était vrai, qui mentait, qui disait la vérité ! Je posais mes mains sur mes tempes alors que nous reprenions la route vers l'Hospital.
La visite de celui-ci ne m'apporta pas plus de réminiscences que le premier batiment. Non vraiment, j'avais l'impression de n'avoir jamais mis les pieds ici et cela m'énervais. Lorsque soudain, le soleil se refléta sur une paroi vitrée, une serre visiblement qui commencait à se remplir de diverses couleurs printanières.
Je m'y dirigeais comme guidée par une intuition, y entrais, fermais les yeux un instant et les rouvris, cherchant ceux de ma ...soeur....Annoncant d'une voix blanche.
Le cadeau d'une soeur à la moitie d'elle-meme ...... N'est ce pas ?
Un morceau du brouillard venait de se lever et je sentis les larmes couler sur mes joues. Nous étions soeurs, oui, je m'en souvenais à présent, pas de tous les détails, mais cette vérité là m'apparaissait clairement. Je la pris dans mes bras et entre deux reniflements, j'essayais d'aligner quelques mots.
Merci ...... Merci d'etre ma soeur, merci de n'avoir jamais baissé les bras ....
Je la relachais et allais m'asseoir à l'extérieur, sur l'herbe d'un vert tendre. Puis d'un ton un peu tremblant, je lui demandais.
Il faut que tu me dises quelque chose d'abord ...... Est ce que je suis ..... mariée ? Ais-je des enfants ?
Je retenais mon souffle, peur de la réponse, peur d'entendre des mots qui me feraient mal, peur d'avoir perdu plus que la mémoire. Je frottais mes yeux et la regardais, à la fois impatiente et effayée de la réponse à mes questions.