Afficher le menu
Information and comments (1)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9   >   >>

[RP] De la guerre de l'Eglise contre nous

Turban_rouge
Au vingt-cinq avril

Comme il est doux, ce p'tit coin d'ombre sous la canopée de ce sapin, pas loin des berges du Léman !

Assis au pied de l'arbre, adossé au tronc, Nobutada se la coule douce. Plume à la main, vélin sur les genoux, il gratte le papier, entre deux pouffements de rire.
L'écriture a pour elle d'être bien davantage qu'un redoutable outil bureaucratique. C'est avant tout un formidable exutoire à l'ennui.

Mon Bocan n'est effectivement pas en train, cette fois-ci, de se les briser menues à traduire en alémanique un énième projet de loi ou une missive de directives à l'intention des soldats venus d'outre-Sarine boutoyer les pendards croisés hors de la Conf'.

Il s'amuse. Depuis quelques jours, il échappe à la chape de plomb, à la tension ambiante, exacerbée par les rayons ardents du soleil. Sans intervenir lui-même dans cette comédie, il s'était gaussé de la scène ubuesque jouée par les désormais ex-occupants, interpellant une population genevoise plutôt sceptique, et refusant de se constituer prisonniers.

Certes, cela l'avait exaspéré d'entendre pour la énième fois une bande de braillards chanter à tue-tête les mêmes rengaines, affirmer dur comme fer que la Suisse était aux mains de manipulateurs, qu'une fois encore par seul le Très-Haut sait quel prodige, le Lion était mort ce soir*, awimbowé awimbowé, et patati et patata ...

Mais cette fois-ci, il avait pris le parti de s'en esclaffer. Et vous saurez très vite de quelle manière.

Car, une fois le papelard ratifié, notre héros remballe tout, et se lève brusquement.

Arrivé à l'écriteau devant la mairie, il cloue son vélin à côté de l'annonce de Cendres, l'avis de loi martiale menaçant tout fauteur de troubles de contribuer, à ses dépens, à la pisciculture locale.

Aux lèvres du Nobu, le sourire sournois d'un de ces gnomes farceurs dont les légendes teutonnes racontent les exploits. Ils veulent de la désinformation, les tueurs à la Croix ? Eh bien l'enturbanné leur en fourguerait.




Citoyens genevois (et les autres aussi, tiens),

L'actualité tombe sur les têtes comme un bon gros gourdin nicburesque. Vous n'êtes certes pas sans savoir que les armées romaines ont été tout récemment défaites. Mais qu'est-il advenu de ceux qui ont échappé, dans un premier temps du moins, à l'ire helvète ?

Il y a quelques jours, plusieurs membres de la police locale, l'ORGE (Organe réformateur genevois éthylique), ont appréhendé plusieurs membres des Sanctes Armées qui tentaient de faire de l'esclandre et d'appeler au soulèvement. Les séditieux ont alors reçu le concours des hommes du CALVA, le Centre d'aide aux Lausannois et Vaudois asservis, dirigé par le Lieutenant-Général Bleusaille.

Devant la résistance opposée par ces gens, les autorités ont réclamé l'assistance de plusieurs membres de la LEFFE, la Ligue d'émancipation des Flamands et des Frisons excommuniés, ce qui se révéla insuffisant pour maîtriser les forcenés.

Les maréchaux ne réussiront que plusieurs heures plus tard à engeôler les agitateurs, après avoir appelé en renfort les soldats de la GUEUZE, la Guilde unitaire pour l'émasculation des usurpateurs des zones épiscopales, et du COGNAC, le Commando d'opposition guyennois aux nobles armés de la Curie.

Les personnes interpellées sont en passe d'être jugées par la CHIMAY, la Cour humaniste de l'Ichtus et de la Marmotte affranchie et yodleuse.

Nobutada, dict Turban_rouge, pour l'APPP, Agence de propagande à l'intention des poivrots papistes


----

*Ben oui, mourir chaque soir relève d'un cas médical absolument miraculeux, non ?
_________________
Raoulleglabre
[Le pavillon de Cendres, connétable de Genève. Ameublement magnifique dans le goût demi-mainois du temps de Levan III. À gauche, une grande table à châssis doré et à petits carreaux. De côté, sur un pan coupé, la porte basse donnant vers quelque extérieur. Au fond, une grande tapisserie d'Aubusson, comme un immense rideau tombe du haut en bas. Une table, un fauteuil, et ce qu'il faut pour écrire.
Glaber entre. Il porte une cassette et divers paquets qu'on dirait disposés pour un voyage. Il est vêtu de velours noir, costume de cour du temps de Jean Long d'Argent. Le collier des vainqueurs du grand Tournoi de Genève au cou. Par-dessus l'habillement noir, un riche manteau de velours vert clair, brodé d'or et doublé de satin noir. Épée à grande coquille. Chapeau à plumes blanches.]


Monsieur ! Je vous présente mes hommages et vous annonce que les compagnies du capitaine Namaycush sont dispersées du coté de Fribourg.

Révérence polie et respectueuse.

Alors ? Comment tu trouves, Cendres ? J'peux faire un bon pléno [...] po [...] pléni [...] messager quoi.

Avec les français, faut faire bonne impression. L'expérience. Mon spadassin a quand même enlevé la princesse de Mortain, en 58 à Vautorte. Oui monsieur. Et p'is il l'a libérée aussi. La même année. Alors, les fanfreluches et les parfums, il connait. Le français est une femelle quand il porte une particule.
_________________
Raoulleglabre
[Genève, ses remparts, ses croisés en vadrouille, son lac, sa Garde, ses rondes, sept soldats, un sergent]

On verra un peu ce soir, si on est des couilles molles !* qu'il ajoute le sergent de la Garde genevoise.

Un peu plus tard, la nuit, les chats sont gris, les vaches aussi.


Allez'y les gars !

ben dis donc, on a foncé, qu'il dit le meunier caparaçonné par les hasards de la guerre.

Attendez-moi quoi ! Attendez-moi ! la p'tite boulangère arrive en r’tard, comme d’habitude, enfin plutôt sa gamine, vu qu'elle doit avoir pas plus de dix sept printemps, mais l'sergent assure qu'elle a fini sa croissance. Ses hautes bottes de cuir claquent sur les cailloux.

En route ! on suit les traces de lapins, c'est plus court.

On va s'déchirer l'froc, moi j'marche pas ! Faut dire qu'il y a de ces ronces, là où l'sergent veut aller.

P'isque t'es là, tu march'ras comme tout l'monde, qui c'est qui commande ici ?

Pour avoir des chefs, on d’vrait voter ?

Nan mais tu rigoles dis, l’meunier.
Grand geste du bras vers le ciel qui veut dire, qu’tu vas t’en prendre une.

Qui sait qui connait les grades ici ?

Face à face viril en perspective.

Moi ! y’a capitaine !

Moi j’connais un gars qu’est caporal, l’est manchot maint'nant, mais l'est vachem’ent intelligent l’vieux !

‘Tout cas, l’plus fort, c’est l’première classe ! soldat de première classe, qu’il articule consciencieusement, le petit boucher rengagé.

Alors, y’a des soldats de deuxième classe ? La petite patissière vient de la rouvrir, elle est plus essoufflée, elle a ses yeux de biches grands ouverts devant la merveilleuse nouvelle.

Alors quoi, on vote ou on choisit chacun son grade ?

La section est immobilisée en rase campagne, juste à l’orée d’la forêt derrière les faubourgs. La route de Lausanne devant. Le Lac à dextre. La position tactique est périlleuse. Une compagnie d’archers en ferait son tir d’exercice sans suer.

On choisit ! moi j’choisis, le… colonel de deuxième classe !

C’est bien la première fois que les regards virils se posent là sur la bouille ensoleillée de la petite. D’habitude, c’est plus bas.

Oh ! vous commencez à m’enquiquiner avec vos histoires à la noix ! Tu veux que j’te dise moi ! Dans la vie, l’chef c’est celui qu’à l’plus grand zizi !

Silence stupéfait dans la compagnie. Le soleil se lève. Et pis aussi le sourire de la meunière :

Alors c’est Raoul !


* : oui, je sais, je sais... mais je ne m'en lasse pas. Merci à Lebrac.
_________________
Raoulleglabre
[Genève, hostellerie du phare. Incroyable, non ?]

Une bière, mon brave !

Mon spadassin retrouvait la vie. L'épée, les pormoniers, les cîmes et le lac. Il claudiquait encore, bien sûr, mais ses affaires s'arrangeaient.

Citation:
Mémoire et vision
Rien de spécial


N'est-ce pas ?

Les mercenaires du capitaine Namaycush tentaient de retrouver leur chef qui galopait plus vite et qu'on lui disait, à mon héros, à Luxeuil. Luxeuil... Saint colomban, son abbaye, sa Mahaud. Bon, je vous en ressers pas une cuillère de ma Mahaud, vous aurez compris que Raoul et Elle, c'est du sérieux. L'auteur précise néanmoins qu'à part péter un jour à deux, dans un tonneau de vin plat, à l'en faire perler, dans les caves du château de Champagne, y'a jamais rien eu entre Elle et Lui. Mais c'est une longue histoire qui nous éloigne de l'essentiel.


L'est où le cardinal ?

Qui m'sieur ?

Sa grâce le cardinal d'épée Mrgroar ! Le vicaire de la curie ! Le gars qui fait lever le ban au duché d'Auvergne contre les réformés condéférés et qui vous fait lion parce qu'au lavoir de sa Foi, on fait pas couleur et blanc séparés.

J'sais pas M'sieur, le juge Garwin s'occupe de son cas, je crois.

Comme la capitaine Cameliane quand elle croise un calotin ? A la taloche ?

Nan m'sieur, l'Juge Garwin, il est plus... moins...

Neutre ?

Suisse.

_________________
--Les_ptits_vieux
- Ben parait qu'z'ont en choppé trois vers l'pays sudénois puis qu'là encore y en six qu'sont tombés sous leurs zépés et arbalètes...

- Mais qui ça qu'c'est "ont" pis trois et six quoi ?

- Ben la gamine là, celle de l'édveiveisse, tu sais la Cameliane, avec ses zommes y zont tué des gars du maque de groareu, t'es po au courant toi...

- Ha ben non moi t'sais la guerre, d'moment qu'ça m'amène d'l'oseille en vendant mes carcasses et mon lolo aux soldats ça m'passe au d'sus d'la cabosse hein !


Les deux bonhommes reniflaient, assis sur le banc, regardant les petites plumes de pollen voltiger dans le vent chaud du Sud d'un début de printemps, et s'amusaient de l'agitation qui régnait depuis le retour de l'Edelweiss sur Genève.

- Pis dis... t'trouves ça normal toi qu'une donzelle prenne les armes ? Elle a po d'mioches à s'occuper ? Une donzelle ça doit po rester à la maison pour s'occuper d'son mari pi d'sa maison ?

- Ben l'soucis c'est qu'elle a po d'mari, j'crois ben qu'elle avait d'mandé la nullité du sacr'ment de son mariage à un juge d'la curie, enfin une chose comme ça quoi qu'certains y disent, pis là elle a pu d'mâle alors tu comprends hein...

- Ha ben v'là ! J'le savais, lui faut un mâle qui l'honnore comme il faut pi qui lui fasse d'la marmaille tout l'temps et pèt' ben qu'elle pens'ra plus à guerroyer comme ça ! Pi y a d'aut' donzelles dans la delveisse non ? Sont pas mariées ? Mais où sont les mâles, les vrais ! sreugneugneu ?! A d'nos jours les zommes c'est plus c'qu'on était nous hein ! On les honorait toutes pi elles restaient à la maison sacrebleu !


- Ben ouai... y a tout qui change, maint'nant y a plein d'gars qu'préparent la tambouille pis les filles partent à la guerre, qu'veux-tu, tout fout l'camp !

- Bon ben y a plus qu'à espérer qu'elle prend un peu d'jouissance en tuant des gars quand même hein...

- Penses-tu donc mon vieux ! Même pas qu'elle prend du plaisir à c'qui parait ! Elle plante l'épée là où qu'il faut, l'essuie dans l'herbe pi continu sa route sans un mot. Elle fait son boulot, froid'ment qui z'y disent ceux qui voient ça d'puis leurs chaumières.

- Tin... c'est y po malheureux... pi pourquoi qu'j'ai po quarant'ans d'moins moi hein... j'te la tiendrai occupée à la maison l'matin et l'soir pi sûr'ment le midi la donzelle d'la véveisse. Ouep, tout fout l'camp.

Raoulleglabre
Vous avez lu l'histoire de Genève ? Comment qu'elle vécut, comment qu'elle est morte ? Ses hôtes et sa Vertu ? ça vous a plu, hein, vous en d'mandez encore ? Ben, ça, c'est l'histoire de... Raoul le glabre, qu'à part moi même personne, n'a jamais [...]. Je pompe, certes. Privilège du ventriloque furieusement shadok, je l'admets sans gêne. Quand y'a d'la gène, y'a pas d'plaisir. Et c'est comme ça. Tintintintin, tintintintin tin.

Genève, donc. La cité est vaste. La plus vaste de toute l'Helvétie. Elle trempe ses pieds délicats dans le lac le plus le plus profond de l'Aristotélité. Lac de Genève, comme il s’entend. Y'en a qui l'appelle Léman. Ce sont des gens de Lausanne. Mon spadassin se rappelle en avoir meurtri deux au trois, des lausannois qu'avaient rallié les calotins au nom d'Aristote, son Eglise très Sainte et la haine des genevois.


T'en veux ?

Genève, donc. A deux, mon routier déambule en claudiquant. Vous entendez la salive qui coule dans l'assonance ? Mince filet d'eau entre la pierre de calcaire qui fait les cimes alpines. Maigre doigt liquide qu'un lecteur faussement austère et vraiment réformé verse malicieusement dans un bénitier, juste pour faire du bruit et emmerder le curé recevant à confesse une petite grue écervelée qui pigeonne.

Fait passer.

Genève, donc. Ecluse du Ciel, où les passions font compter et sonner les thalers et rugir rageusement Pharaon trébuchant. Vivante. Quai Petitced, mon soldat est attrapé par un gamin. Deux sous et trois bouchées plus loin, il a engloutit l’oublie. Grand place, une lionne découvre son sein et quelques cicatrices au milieu des boutiquiers. Plus loin, deux passereaux innocents chantent L O L I T E A dans une charpente abandonnée. Impasse de l’Eglise. Tout est dit ?

C’est d’la bonne, hein ?

Genève, ton poisson fauve, monstre du Lac, sent l’encens et la myrrhe et l’or. Troisième ou quatrième épiphanie ? Genève vertueuse, la fève est dans ton cul. Et comme l’Escarboucle de la Vouivre, elle te donne la Vie Eternelle. Les oies pourprées du Capitole à la table de l’Ermitage mêlent l’or avec le fer. Et c’est comme grossi par la fonte des glaciers grondants, quand l’eau de ta bouche remonte au bord de tes dents […] Mon spadassin tire sur sa pipe. Les herbes de Veyrat lui remplissent la bouche. Le frisson fugace lui serre la mâchoire.

J’fais des trous, des p’tits trous […]
_________________
Leo...
Les croisés ne jetaient pas l'éponge. L'Eglise ne voulait plus seulement asservir Genève, elle voulait cette fois s'en prendre à toute la confédération. L'éléphant allait tâcher d'écraser la souris dont l'existence l'importunait. L'Eglise allait tenter de passer l'éteignoir sur la lumière de la vérité et de la foi.

L'affaire serait sérieuse, et leo... avait conscience du caractère symbolique de la lutte et qu'il paraitrait peut être bientôt devant son créateur.
Aussi pour se purifier avait il décidé de jeûner du lever au coucher du soleil. Il se rappellait les paroles d'Izaac:


J'invite tous les croyants à jeûner ce mois de mai. Du lever au coucher du soleil. Vendredi est le jour des humbles, mai doit devenir le mois du Jeûne. Un jeûne pour nous purifier avant la bataille qu'on nous livre tous les ans.

Aussi se levait-il avant le coucher du soleil pour prendre un solide repas qui lui permettrait de tenir la journée, passait-il le début de la matinée à sa forge car Dieu avait voulu que les hommes travaillent pour assurer leur subsistance et pour éviter l'acédie, et passait-il le reste de la journée à aider l'armée de Fribourg à s'organiser pour que sa ville tienne sa juste place dans le combat à venir.
Le soir enfin, après avoir pris un repas frugal, il procédait aux ablutions rituelles et priait et méditait sur les écritures.

Ce soir là il se lava le visage et les mains jusqu'au coude, passa ses mains mouillées sur sa tête, se passa ses mains mouillées dans les cheveux et se lava les pieds jusqu'au chevilles.
Il se tourna vers le sud, se mit à genoux, écarta les bras légèrement levés vers le haut et commença à prier.


Ô Unique, en ces temps troublés tu dois recevoir beaucoup de plaintes et beaucoup de prières pour éviter à notre pays la tempête qui se prépare.
Permet moi donc de de te remercier.

Merci pour cette guerre qui m'a ouvert les yeux et amené à la vraie foi, sans elle je serais sans doute resté un mécréant. Puisse la bataille qui approche ouvrir les yeux à beaucoup d'autres.

Merci pour cette guerre qui nous met à l'épreuve et nous oblige à tirer le meilleur de nous même pour te servir toi et ta parole. Sans elle nous nous laisserions aller à la routine de nos existences confortables.

Merci pour cette guerre qui fait que tant de gens se tournent à nouveau vers toi. Sans elle combien t'auraient oublié?

Merci de nous donner l'occasion de vivre et de mourir pour toi. Quelle plus belle façon de te prouver notre amour?

Merci pour toutes ces bénédictions que tu nous as envoyées.
Il n'est de Dieu que Dieu et Aristote, Christos et Averroës en sont les prophètes !


Une fois sa prière terminée, il se leva et alla méditer sur les écriture.
Combien avait il raison celui qui avait dit "Qu'ils disparaissent donc tous, ces faux prophètes qui disent au peuple : « Paix, paix ! » Malheureusement, il n'y a pas de paix ! »".

_________________
Cameliane
[Genève, dans l'atelier aménagé dans la grange accolée à sa maison]

Frotter, lustrer, effiler la lame à nouveau, en sentir le coupant du pouce, sucer son doigt pour nettoyer les gouttes de sang suite à la coupure qui immanquablement et surtout bêtement se fit, mouiller la lame et l'aiguiser tout en douceur à nouveau sur toute sa longueur, re tester en un autre endroit, plus vers la pointe et re sucer l'autre pouce...

La fillette de cinq ans, assise sur une botte de paille, observait sa mère, hochant lentement la tête de gauche à droite et soupira...


- Mère... vous zallez faire ça sur toute la longueur de vot' épée et y faire passer tous vos doigts ?


La mère et la fille se regardèrent et s'esclaffèrent de concert !

- Ma fille, s'il le faut oui ! Non pas que je sois du genre à aimer me faire mal, mais plutôt à ne vouloir rater aucun adversaire, et qui mieux que moi pourrait savoir si ma lame est apte à me défendre dites-moi ? Voulez-vous une mère encore en vie après le passage des truands des autres royaumes Elisa ? L'Eglise veut nous asservir. Nous nous battrons pour protéger nos terres et nos vies mon enfant chérie.

La mère blêmit légèrement lorsqu'elle constata que sa fille s'empêchait de pleurer, serrait les lèvres. Cette infante, de nature forte toutefois, craignait de perdre celle qui l'avait mise au monde. Bien que très jeune, elle avait déjà maintes fois entendu des histoires de guerres et vu les séquelles que cela pouvait apporter...

Alors, elle posa son épée à même le sol, sur quelques brins de paille qui trainaient et invita sa fille à la rejoindre sur ses cuisses, l'enlaça.


- Je vais vous apprendre une chanson ma chérie, et vous la chanterez pour moi le soir, lorsque je serai en dehors de la ville avec nos compagnons d'armes à empêcher les croisés d'y pénétrer, et vous vous montrerez forte, promettez le moi Elisa ! Votre père sera à mes côtés, nous prendrons soin l'un de l'autre... alors... n'ayez crainte ma fille, vous nous reverrez... Promettez-moi d'être forte ! Aller !

- Oui mère... ze vous... vous le promets...


- Bien... voici la chanson, je vous la répèterai chaque jour mon petit amour, et elle vous donnera du courage...


Après un tendre baiser sur la joue de son enfant elle entonna d'une voix douce...




O monts indépendants,
Répétez nos accents,
Nos libres chants !
A toi, Patrie,
Suisse chérie,
Le sang, la vie
De Tes enfants.

Nous voulons nous unir,
nous voulons tous mourir
Pour te servir.
O notre mère !
De nous sois fière,
Sous ta bannière
Tous vont partir.

Gardons avec fierté
L'arbre au Grütli planté,
La Liberté !
Que d'âge en âge,
Malgré l'orage,
Cet héritage,
Soit respecté


Une fois le chant terminé, elle fit une pause, serrant fort contre son coeur son enfant, mâchoires serrées... puis posa la main sur son propre ventre qui s'arrondissait de jour en jour... soupira...

- J'ai donné l'ordre à Lucia de vous garder dans la cave le temps de la guerre. Nous accumulons toutes sortes de nourriture pour votre frère et vous. Elisa... il faudra prendre soin de votre petit frère aussi... et vous montrer forte afin qu'il n'ait jamais peur, vous voulez bien ?

- Oui mère, bien sûr... suis une grande fille mainant...


- Bien ! Voilà qui est bien parlé Elisa ! Et si nous allions faire des confitures ? J'ai aperçu des framboises dans le potager, et il va falloir ramasser des simples pour les onguents, vous venez m'aider ?


Elles se levèrent et virent Yaël, à l'encadrement de la porte grande ouverte. Trop petit du haut de ses trois ans pour tout comprendre, il n'avait compris qu'un mot : confiture, et sautillait sur place en criant qu'il voulait les zaider.

- Il ne faudra pas tout manger hein petit gourmand ! Nous en garderons pour tonton Leo qui ne devrait plus tarder à nous rejoindre.

Elle attrapa son fils dans ses bras, et prit sa fille par la main. Le trio rejoignit le jardin coloré de toute sorte de plantes potagères et fruitières.

Non. Non elle ne pleurera pas. On pleure uniquement lorsque l'on a quelqu'un pour nous consoler.

_________________

Capitaine de l'Edelweiss ou de l'Eternel, ça dépend des circonstances, et surtout de l'ennemi.
Raoulleglabre
Raoul, pourquoi tu jeûnes ? T'es d'venu réformé ?

J'ai p'us d'écus...

_________________
Shasta
[Chez elle....]

Le retour c 'était fait dans le calme.Elle avait gardée un œil sur Colin,veillant à ce que celui ci suive et ne harcèle personne avec ses questions,enfin pas encore....
Les portes de genevoises passées,elle soupira.Enfin rentrée,elle relâcha un peu la main du ptit et le laissa courir les rues.Trainant derrière lui elle marchait moins vite,si lui débordait d’énergie, elle largement moins.
Poussière,terre séchée,cheveux en tout sens,tout l'attirail en gros de la femme présentable.

Ils passèrent devant la forge,les boulangeries d'où sortaient les miches dorées à souhait.....rien que l'odeur était alléchante et devant le regard du ptit elle ne put résister,elle farfouilla dans sa bourse et sortit quelques écus....
va ,file et soit poli ,je t 'attends ici.

Il s'en serai brûlé ,mais qu importe le goulu dévorait.....la journée passa.....vite....et bientôt la nuit tomba laissant place à d'autres pensées...

Le repas fut teinté de rire et de question,de réponses plus ou moins saugrenues,Colin avait hérité de la curiosité de son père et de son esprit,elle le revoyait en lui.....as tu lus ton livre Colin?...hummmm...non y a trop de lignes ......comment ca trop de lignes?........le sujet du soir était l'épaisseur du livre des vertus....peut etre que faire des fiches........

Il était tombé de sommeil et elle l'avait bordé en passant dans ses cheveux sa main et contemplant son plus beau cadeau.
Il était jeune...trop.
Elle voulait le préserver,mais savais qu'elle ne pourrai pas le faire sa vie durant.Il voulait savoir des choses,comment lui expliquer.....comment lui répondre lorsqu'il lui demandait pourquoi un homme avait tué son père ,pourquoi Déos l'avait laissé faire.....lui ne voyait pas les choses comme elle....pas encore du moins.

Aprés s'être brossée les cheveux,prés du feu,elle prit place ,et ouvrit un livre.....elle s'assoupit en pointant du doigt la dernière phrase qu'elle lut....... Quand vient la guerre sainte, le vrai combattant de la foi doit se porter au-devant des flèches ennemies sans faire cas de sa vie. Et s'il vient à périr, il mourra en souriant car les portes du Ciel lui sont ouvertes......

_________________

Les edelweiss fleurissent toujours.....
Raoulleglabre
[Genève. Après Mamert, Pancrace et Servais ; ça d'vait être des meuniers, ces Saints là. 'Y meule ! Avant les grosses chaleurs et les orages. Giboulées d'printemps]

Quand nous chanterons le temps des cerises,
Et gai rossignol, et merle moqueur
Seront tous en fête !
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur !
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur !

[...]


Mon Raoul chantait. Et quand Mon Raoul chante, ça le ramène en Italie. On pille, on pille, on viole, on s'attache, que voulez-vous...
_________________
Rayanha
[Quelques jours plus tôt, dans la petite cour intérieur du couvent.]

L'épée en main, elle s'entrainait au combat... s'entrainait? non... se défoulait plutôt, sur un pauvre épouvantail planté sur le petit carrée d'herbe verte de la cour.


Dame Raya!!!!! Dame Raya!!!

Volte face, un enfant de coeur, rouge d'avoir tant couru, essouflé de s'être égosillé à l'appeler.

Gueule pas comme ça enfin! Ch'ui pas encore sourde hein!
...
T'veux quoi?!

Rayanha ou la délicatesse à l'état pur...

C'est la Mère sup' qui m'envoie vous chercher. Elle veux vous voir... tou'd'suite elle a dit.
Ha... Elle t'a dit pourquoi?
Non m'dame Raya.


Le petit attends, planté aussi droit que l'épouvantail.

Tiens, prends mon bouclier. Faut qu'il brille. J'vais bientôt sortir.

L'épée est rangée dans son fourreau. Direction le bureau d'la mère sup'.

[Un peu plus tard, aprés avoir parcouru les long couloirs du couvent.]
TocToc

Bonjour ma Mère,
Vous m'avez demandé?

Bonjour ma fille. Assiez toi.J'ai à te parler

Avalage de salive, inspiration. La mère sup' a un air grave et serieux dans le regard, ses mains sont croisées devant elle, posées sur son bureau... Pas bon signe ça ... Les écuries ont mal été faites? Le jardin est mal labouré? Sa chambre est en désordre? ...

Tu es là depuis combien de temps maintenant?
...heu... une quinzaine de jours je crois...
Et tu comptes rester combien de temps encore?
Les retraites ont une dates limites maintenant?
...Je sais pas ... Pourquoi?...


...Voilà une semaine que je t'observe Rayanha. ...
Tu prie le matin, tu vas au jardin où tu retourne la terre à la vitesse de l'éclair, tu nettoie les écuries en un temps reccord, tu fends le bois comme si tu étais un bucheron dans l'âme, tu prie le midi et, aprés le repas, tu te bats contre ce pauvre épouvantail jusqu'à la tombée de la nuit. Aprés quoi, tu ne dis rien à personne,tu ne prends pas le repas du soir, tu prie et tu te couche.
...

Silence ... l'air est lourd et les paroles de la Mère lui tombes sur les épaules comme une pluie de plomb.
Elle observe sacrément bien la Mère sup'!


Tous les jours depuis ton arrivée c'est le même programme Rayanha.
Peut-être as-tu quelque chose qui te chagrine? Veux-tu qu'on en parle?

... heu...c'est la guerre dehors ma Mère ... voilà ce qui me tracasse ...
Et?
Et?... Et je me sens inutile et lache d'être ici...
Alors sors! Tu attends quoi Rayanha?
...

D'un bond, Rayanha se releva.Le regard à nouveau annimé de cette petite flamme qu'elle avait perdu.
Merci ma Mère.Merci...
Ne me remercie pas mon enfant.Va.

Ni une ni deux, la voilà baluchon sur l'épaule, épée à la ceinture et bouclier à dos, hors des murs du couvent, dans les rues de Genève, sa nouvelle demeure.
Un tour sur le marché...les prix toujours aussi exhorbitants...
Aucuns doute, c'est encore la guerre...

_________________
Leo...
Avant de partir, leo... devait s'assurer que tout était en ordre.
Le bois était entreposé bien au sec, les sacs de minerai de fer, lames de seaux, peaux et autres matières premières bien rangés ainsi que les outils. Le foyer était nettoyé et la cheminée ramonée, les différents articles qu'il avait retirés du marché bien entreposés. Tout était en ordre il pouvait fermer sa forge.
L'Unique seul savait quand le soufflet ferait à nouveau entendre sa respiration, quand le battement du marteau sur l'enclume indiquerait que la forge s'était remise à vivre, et quand il pourrait à nouveau pratiquer ce beau métier si utile aux hommes.

La maison aussi était en ordre, il la nettoya de fond en comble, prit son barda et rejoignit l'armée qui campait en dehors de la ville après avoir verrouillé sa maison.
Comme à chaque fois qu'il partait en campagne, le fribourgeois contempla une dernière fois sa forge, sa maison et les rues de Fribourg, avec un petit pincement au coeur. Comme il est dur de quitter sa ville, son échoppe et son foyer.
Comme à chaque fois qu'il partait en campagne, le soldat sentait grandir en lui l'exitation en approchant du camp. Comme il est bon de partir à nouveau à l'aventure, de parcourir les montagnes les bois et les chemins, et de marcher à la bataille contre les ennemis de sa ville de son pays et de sa foi.

Après avoir monté sa tente il passa un peu de temps avec ses compagnons à évoquer les souvenirs des campagnes précédentes avec les anciens découvrir les nouvelles têtes. Il y'en avait tellement. Cela devait faire un moment qu'il avait quitté l'armée. Au moins..... houla oui, au moins ça.
Ensuite à la nuit tombée, il mangea un peu de polenta, alla se baigner dans la sarine toute proche et se retira dans sa tente pour prier et méditer sur les écritures.

Au moment de s'endormir, il songeait à la vérité de tout ce qu'il venait de lire, et particulièrement à ce passage là:


Verset 3 : Et il viendra un jour un homme qui se dira envoyé du Très Haut. Et il portera les habits du prêtre aristotélicien. Et tour à tour il séduira ou menacera. Malheur à lui. L'Unique le châtiera. Et son ventre gonflera de boire l'eau bouillante de la Montagne de la Désolation. Et il éclatera.

Verset 4 : Prend garde à l'aristotélicien qui te compare à une créature du Sans Nom ! Car il est le Sans Nom ! Il appelle à la haine et la haine est le Sans Nom ! Mais l'Unique lui garde un chien de sa chienne. Et il sera damné. Et sa peau roussira dans le feu de la Montagne du Destin. Pour toujours et à jamais.

_________________
Leo...
Certains autour de lui s'interrogeaient sur le nombre énorme de croisés qui s'appretaient à déferler sur le pays.
Leo... lui restait serein, il se souvenait de ce verset:


Verset 12 : Aujourd'hui, les infidèles désespèrent de vous détourner de votre religion : ne les craignez donc pas et craignez-Moi.

Bon les vers qu'ils récitait en ce moment étaient d'un genre légèrement différent:

Elle aime à rire elle aime à boire!
Elle aime à chanter comme nous!
Elle aime à rire elle aime à boire elle aime à chanter comme nous!
Et pour ses soifs garder des poires!
De bonnes poires comme nous, oui comme nous....


C'est que la route était longue et ce que chantait la troupe en marchant n'était pas vraiment d'inspiration religieuse.
_________________
Raoulleglabre
Namaycush, couche, couche,
S'en allait tout simplement
Routier, pauvre et chantant

La guerre, quand même [...]

En tous chemins, en tous lieux,
Il ne parle que du bon Dieu
Il ne parle que du bon Dieu

Mon Raoul claudiquait toujours, certainement. Mais sa bouille était fendue d'un large sourire. Heureux, qu'il était, mon spadassin. Il chantonne, lèvres mi-closes, dodelinant de la tête. J'aime bien ce mot, dodelinant. C'est féminin, c'est suisse, ça résonne dans les montagnes...

[...] Chez Namaycush et ses frères,
Le pain s'en vint à manquer
Et deux anges se présentèrent
Portant deux grands pains dorés


M'Dames ! Bonjour m'dame Hilde, comment vous portez-vous ? Mon routier incline poliment sa tête. Genève frémit, Genève vit. Ahhh, Hilde... C'est féminin, c'est suisse, ça [...]. Non.

[...] Namaycush vit en rêve
Des prêcheurs du monde entier
Sous le manteau de la Vierge
En grand nombre rassemblés

Ah Mahaud, ma Mahaud... Qu'est-elle donc revenue ? Mon spadassin soupire. Mon lecteur n'ignore pas qu'il est amoureux. Et quand il est amoureux, il est pudique, mais surtout, il est super-méga-heureux, du genre transi et béat à vous exploser un forfait illimité !

Allez ! tous en coeur !


Des vits en rêve
Sous le manteau de la Vierge
En grands nombre rassemblés [...]

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)