Robb
L'agonie, la bouche sèche, l'il jaune, la peau craquelée, la langue pendante.
Pas vraiment ce qu'il s'était imaginé en reprenant la route. Enfin, il n'avait pas eu trop le choix, coucher avec la fille de l'aubergiste n'avait pas été la meilleure des idées, mais la douceur de la peau valait bien une chute dans le fumier.
Le problème, c'est bien qu'il ne savait pas où il allait.... Autant il s'informait toujours avant de quitter une ville, là les jurons et les menaces ne lui en avaient pas laisser le temps.
Mais le destin ne l'avait pas abandonner lorsqu'il aperçu ce qui pouvait être une ville.
-Pas trop tôt....
Il n'était pas pour autant sauvé, mais il est toujours plus facile de chiper un morceau de viande en pleine ville qu'en pleine forêt.
Approchant des remparts, il fourragea dans ses boucles d'or, histoire de se redonner une convenance perdue depuis bien longtemps...
-Et c'est reparti...
Lorsqu'il atteignit les faubourgs, il repéra une sorte de petite place, formé certainement par hasard. D'une voix forte, il s'empressa de crier à la ronde.
-DES NOUVELLES, DES NOUVELLES!!! Les nouvelles fraiches du sud, des histoires, des aventures.... DES OURS, DES LOUPS, des histoires de cuissage, DES HEROS, DES DRAGONS, des histoires de meurtres et de complots, DES CHEVALIERS ET DES CREATURES DE LA NUIT!
Il avait su adapter ses paroles à son public, mais savait que les histoires rapportaient toujours plus, écoutées par petits et grands.
Il lança son regard bleu autour de lui. Sa figure frêle, son corps maigre, non décidément, il n'était rien qu'un maigrelet. Pour seul atout une imagination sans borne et une facilité d'expression. il remerciait le ciel chaque jour pour ce don, sans quoi il serait déjà mort.
Mais aujourd'hui, peu de personnes se pressaient autour de lui. Pas vraiment de quoi se réjouir, mais il lui fallait quand même gagner le sou...
- Qu'as-tu as raconter maigrichon? lui balança une vieille femme.
-Que voulez vous entendre, jolie demoiselle?
Il lui arracha un sourire édenté.
-C'pas que je cracherais sur des nouvelles, Connais-tu la Mordue dans le sud?
Il cacha son frisson sous ses vêtements. Pour sur qu'il connaissait la Mordue. Un village, plus pauvre que tout, sans rien....
- Et pour sur! Vous y avez habité?
-Ma foi, il y a fort longtemps, oui... Mais si tu connais, tu sais pourquoi je suis là, même ici dans les faubourgs, la vie y est plus douce. Mon frère doit y être, s'il est pas déjà mort!
-Laisses moi te conter ce qui c'est passé, sur mon cur, crois moi... ton frère y doit couler une vie sereine, maintenant.
Il se grandit, histoire de pouvoir dominer son monde. Quelques mioches s'étaient approchés.
"Lorsque j'y suis arrivé à la Mordue, c'est bien une puanteur de mort qui m'a accueilli. Je suis entré dans la première auberge, j'étais fatigué et ne pouvait plus attendre pour trouver un lit. Lorsque je me fus reposé, je descendis pour prendre une bonne rasade de vin.
Les conversations allaient bon train malgré les mines désespérés. Mais, TOUS, oui tous parlait du MALHEUR. La curiosité m'emportant, j'ai donc demandé à l'aubergiste ce que c'était que le MALHEUR."
IL prit une voix de ténor.
"Et bien jeune homme, LE MALHEUR c'est ce jeune sorcier, il nous envoie des sorts, plus rien ne pousse dans nos champs, les bêtes crèvent de fièvre, les bambins meurent! Plus rien ne va! Et ca dure depuis des années!"
"Je lui ai demandé où se trouvait ce sorcier, et pourquoi personne ne l'avait encore tué!
"Ma foi, la dernière fois que quelqu'un est entré dans le forêt, un loup vint rapporter sa main!"
"Buvant à coups saccadés, je me perdis dans mes pensées lorsque la porte de l'auberge s'ouvrit à grand fracas! Un jeune homme paré d'une épée d'argent entra et gueula :
-MA FEMME! IL M'A PRIS MON EPOUSE! OU EST CETTE MAUDITE FORET?
Un homme, le plus hardis de l'auberge lui répondit :
- Et bien prends le chemin à droite du pont, tu devrais trouver ton bonheur, mais prends garde"
Plusieurs jours s'écoulèrent sans que personne n'eut vent du jeune chevalier. Et un beau jour on le vit arriver, sur son destrier, la bonne femme derrière lui, et, attaché à une corde, trainant dans la boue, le sorcier.
On le pendit haut et court à l'entrée de la Mordue. Pour y être resté un peu, j'ai vu de moi-même que le pommier où est accroché le pendu, il y pousse des pommes d'argent..."
A ces derniers mots, les enfants ouvrirent de grands yeux, la vieille rit, et quelques denrées vinrent s'étaler à ses pieds. Il salua en se penchant bien bas et ramassa le plus dignement possible les denrées.
Une fois de plus le ciel ne l'avait pas abandonné. Il reprit son chemin, cette fois- ci dans l'enceinte de la ville...
Pas vraiment ce qu'il s'était imaginé en reprenant la route. Enfin, il n'avait pas eu trop le choix, coucher avec la fille de l'aubergiste n'avait pas été la meilleure des idées, mais la douceur de la peau valait bien une chute dans le fumier.
Le problème, c'est bien qu'il ne savait pas où il allait.... Autant il s'informait toujours avant de quitter une ville, là les jurons et les menaces ne lui en avaient pas laisser le temps.
Mais le destin ne l'avait pas abandonner lorsqu'il aperçu ce qui pouvait être une ville.
-Pas trop tôt....
Il n'était pas pour autant sauvé, mais il est toujours plus facile de chiper un morceau de viande en pleine ville qu'en pleine forêt.
Approchant des remparts, il fourragea dans ses boucles d'or, histoire de se redonner une convenance perdue depuis bien longtemps...
-Et c'est reparti...
Lorsqu'il atteignit les faubourgs, il repéra une sorte de petite place, formé certainement par hasard. D'une voix forte, il s'empressa de crier à la ronde.
-DES NOUVELLES, DES NOUVELLES!!! Les nouvelles fraiches du sud, des histoires, des aventures.... DES OURS, DES LOUPS, des histoires de cuissage, DES HEROS, DES DRAGONS, des histoires de meurtres et de complots, DES CHEVALIERS ET DES CREATURES DE LA NUIT!
Il avait su adapter ses paroles à son public, mais savait que les histoires rapportaient toujours plus, écoutées par petits et grands.
Il lança son regard bleu autour de lui. Sa figure frêle, son corps maigre, non décidément, il n'était rien qu'un maigrelet. Pour seul atout une imagination sans borne et une facilité d'expression. il remerciait le ciel chaque jour pour ce don, sans quoi il serait déjà mort.
Mais aujourd'hui, peu de personnes se pressaient autour de lui. Pas vraiment de quoi se réjouir, mais il lui fallait quand même gagner le sou...
- Qu'as-tu as raconter maigrichon? lui balança une vieille femme.
-Que voulez vous entendre, jolie demoiselle?
Il lui arracha un sourire édenté.
-C'pas que je cracherais sur des nouvelles, Connais-tu la Mordue dans le sud?
Il cacha son frisson sous ses vêtements. Pour sur qu'il connaissait la Mordue. Un village, plus pauvre que tout, sans rien....
- Et pour sur! Vous y avez habité?
-Ma foi, il y a fort longtemps, oui... Mais si tu connais, tu sais pourquoi je suis là, même ici dans les faubourgs, la vie y est plus douce. Mon frère doit y être, s'il est pas déjà mort!
-Laisses moi te conter ce qui c'est passé, sur mon cur, crois moi... ton frère y doit couler une vie sereine, maintenant.
Il se grandit, histoire de pouvoir dominer son monde. Quelques mioches s'étaient approchés.
"Lorsque j'y suis arrivé à la Mordue, c'est bien une puanteur de mort qui m'a accueilli. Je suis entré dans la première auberge, j'étais fatigué et ne pouvait plus attendre pour trouver un lit. Lorsque je me fus reposé, je descendis pour prendre une bonne rasade de vin.
Les conversations allaient bon train malgré les mines désespérés. Mais, TOUS, oui tous parlait du MALHEUR. La curiosité m'emportant, j'ai donc demandé à l'aubergiste ce que c'était que le MALHEUR."
IL prit une voix de ténor.
"Et bien jeune homme, LE MALHEUR c'est ce jeune sorcier, il nous envoie des sorts, plus rien ne pousse dans nos champs, les bêtes crèvent de fièvre, les bambins meurent! Plus rien ne va! Et ca dure depuis des années!"
"Je lui ai demandé où se trouvait ce sorcier, et pourquoi personne ne l'avait encore tué!
"Ma foi, la dernière fois que quelqu'un est entré dans le forêt, un loup vint rapporter sa main!"
"Buvant à coups saccadés, je me perdis dans mes pensées lorsque la porte de l'auberge s'ouvrit à grand fracas! Un jeune homme paré d'une épée d'argent entra et gueula :
-MA FEMME! IL M'A PRIS MON EPOUSE! OU EST CETTE MAUDITE FORET?
Un homme, le plus hardis de l'auberge lui répondit :
- Et bien prends le chemin à droite du pont, tu devrais trouver ton bonheur, mais prends garde"
Plusieurs jours s'écoulèrent sans que personne n'eut vent du jeune chevalier. Et un beau jour on le vit arriver, sur son destrier, la bonne femme derrière lui, et, attaché à une corde, trainant dans la boue, le sorcier.
On le pendit haut et court à l'entrée de la Mordue. Pour y être resté un peu, j'ai vu de moi-même que le pommier où est accroché le pendu, il y pousse des pommes d'argent..."
A ces derniers mots, les enfants ouvrirent de grands yeux, la vieille rit, et quelques denrées vinrent s'étaler à ses pieds. Il salua en se penchant bien bas et ramassa le plus dignement possible les denrées.
Une fois de plus le ciel ne l'avait pas abandonné. Il reprit son chemin, cette fois- ci dans l'enceinte de la ville...