Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

Une prune en langue d'oc ça donne quoi ?

Prune
Et voilà qu’il pleuvait maintenant !

Le front collé contre la fenêtre de sa chambre, la prune ruminait, les ambres accrochés à cette pluie discontinue qui la narguait. Les gouttes ricochaient sur le sol formant des flaques luisantes, s’agglutinaient sur les branches encore nues des arbres, ruisselaient devant son minois maussade. Le monde en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire était devenu gris et mouillé. La neige avait battu en retraite devant cet adversaire indomptable et finissait ces jours, tapie dans l’ombre des buissons et des grands arbres. Le printemps se faisait réellement languir cette année, tant et si bien que c’était à se demander s’il finirait par venir. Les visions de repas champêtres et de courses dans les prés fleuris n’étaient plus que des rêves un peu brumeux dans l’esprit de la blonde enfant et ses pensées mélancoliques au possible vagabondaient plus souvent vers les vertes contrées que devaient visiter ses parents. Ah ce qu’ils pouvaient lui manquer à de pareils moments !

Les trois coups discrets assénés à sa porte firent détourner la prune de son observation morose. Ses ambres se portèrent sur sa chambre et quittant son alcôve près de la fenêtre, elle alla s’échoir dans un fauteuil trop grand pour elle. Son visage maquillé d’une moue lasse, elle attendit qu’on entrât. Sa gouvernant poussa donc la porte et vint s’incliner devant elle.


« Bon jour Damoiselle. »

Un mmmmhhh peu enthousiaste répondit à ce salut alors qu’une petite main gourmande et adorablement potelée se tendait vers une coupe remplie de mirabelles confites. La douceur enfournée, l’attention de la gamine revint sur sa gouvernante. Celle-ci arborait son sourire doux habituel, bien trop prévenue de l’attitude quelque peu désagréable de la jeune enfant. Elle s’ennuyait de ses parents, qui pouvait le lui reprocher ?

« Damoiselle, je viens vous informer de l’arrivée de votre cousine, Damoiselle Aliénor Marie de Belrupt, au Château de votre Oncle. »

L’information fit lentement sa route dans l’esprit paresseux de la petiote. Sa cousine…encore une ! Diantre combien pouvait-elle donc avoir de cousins et cousines ? Son Oncle l’avait prévenu, certes, mais tout de même, cela commençait à faire beaucoup. Bon, il est vrai qu’elle les voyait peu, tous étant adultes et avec des responsabilités au Duché.

« Etant encore jeune et sans époux, elle vivra près de vous. »

Seconde information et soudain déclic ! Jeune ?! Jeune comment ?! Jeune comme elle ?! La prune se redressa brusquement dans son fauteuil et ses ambres prirent un éclat intéressé.

« Vous ne m’en dites pas assez, ma gouvernante ! Racontez, racontez ! Quel âge a-t-elle ? Mon âge ? Plus jeune ? Allez allez, j’attends !
- Hé bien, elle doit approcher les quinze printemps, il me semble.
- Quinze ! Oh non, mais elle est vieille ! Bon, tant pis, je m’en accommoderai. D’où vient-elle ? Pourquoi vient-elle icelieux ?
- Elle vient du sud du Royaume de France, d’une ville appelée Carcassonne. Elle n’a plus de tutelle en ce monde et vient donc trouver refuge près de votre famille, qui est aussi la sienne. »


Prune eut un moment de silence. Elle avait perdu ses parents. La chose était inconcevable pour la jeune enfant. Elle qui dépérissait loin d’eux, elle ne pouvait se les imaginer morts. La douleur de sa cousine devait être immense. Bien, elle se devait de l’accueillir comme il se devait. Un éclair de volonté passa dans le regard d’or et elle se leva.

« Je veux la voir ! Qu’on lui dise que moi, Prune de Beauregard d’Youville de Belrupt, l’invite à venir prendre un gouter dans ma chambre, pour que nous puissions faire connaissance. Faites lui parvenir le message et qu’en attendant, on apprête ma chambre. Je veux pleins de douceurs et du lait. Oh…c’est une vieille, peut être préférera-t-elle autre chose…ramenez de cette tisane infusée aux fleurs que les vieilles boivent tout le temps et surtout pleins de douceurs hein ! »

La gouvernante masqua son sourire, heureuse de voir la jeune fille s’animer de la sorte et s’inclina humblement avant de sortir. Il était bon de la voir vivre. Prune restée seule, se planta devant la cheminée, observant les flammes joyeuses. Une nouvelle cousine…Espérons qu’elles s’entendraient…
Alienor_marie
On venait de prévenir Aliénor. Sa petite cousine l'invitait à un goûter pour faire connaissance. La brunette l'avait déjà aperçue de loin, sur la place du village. Elle était ravie de cette invitation. Voilà une bonne occasion de faire connaissance sans tout le tralala des présentations qui allait sûrement suivre.
Aliénor avait rencontré sa grand mère et la dame de compagnie de celle ci la veille. Tout c'était bien passé, il s'agissait de deux femmes formidables. Nul doute qu'il en allait de même avec sa petite cousine.


- Dites à ma cousine que je serai très heureuse de prendre part à ce goûter et de faire connaissance. J'arrive tout de suite.

La jeune fille se leva, et se repeigna. Bon d'accord, ce n'était peut être pas utile, mais elle tenait tout de même à faire bonne impression. Elle sortit de sa chambre et suivit un valet. L'appréhension montait. L'adolescente avait perdu ses parents fort jeune, élevée uniquement par ses grands parents, elle avait un tempérament plutôt réservé dès lors qu'elle se retrouvait confrontée à des inconnus. La veille par exemple elle avait dû surmonter cette réserve pour rencontrer sa grand mère et les autres habitants de Vaudémont.

Voilà, la porte était là. Il suffisait de frapper. Bon, inutile de faire sa froussarde ! Tout d'abord parce que ce n'était quand même pas sa nature, ensuite parce qu'il s'agissait de sa cousine, pas d'un monstre !
Allez, une graaaande inspiration et...

TOC TOC TOC

_________________
Prune
« Aieuh !
- Mais cessez donc de vous agiter Damoiselle Prune ! »


Les deux aides qui tentaient d’habiller la jeune demoiselle, eurent un soupire alors que la prune s’échappait encore pour arranger une nouvelle fois la table dressée. Des coupes finement ciselées encore vide, des plats remplis de fruits confits, de dragées brillantes, des caramels, nougats et autre pâtes à mâcher, une cruche pleine de lait juste tiède comme il le fallait et un pot d’eau où flottaient une poignée de fleurs odorantes, rien n’étaient à la place voulue par la tête blonde. Alors sans cesse, elle se tortillait pour ajuster de quelques millimètres la vaisselle. Les choses étant ainsi, la robe de la prune baillait encore outrageusement et la cascade d’or de ses cheveux s’écoulait le long de ses épaules.

Cependant la porte s’ouvrait déjà sur sa gouvernante qui revenait de la chambre de la dite cousine. Prune eut un sursaut, ne doutant pas un seul instant de la réponse qu’elle lui apportait. Comment pouvait-on refuser une invitation de l’adorable et adorée Prune de Beauregard d’Youville de Belrupt ? Par contre, lorsque ses ambres passèrent sur sa tenue en vrac, la petiote grimaça et cogna sur la tête de son aide qui cherchait à lacer son corsage.


« Vite ! Vite ! Elle arrive ! Et je suis loin d’être prête ! Viiiiiiiite ! »

Arrêtant un moment de gigoter dans tous les sens, la prune se laissa habiller et coiffer. Sa robe, non pas blanche pour une fois mais d’un rose pastel splendide, mettait agréablement en valeur son visage d’albâtre, encore empreint de l’enfance. Ses boucles d’or relevés en un chignon couvert d’un voile retombaient en quelques mèches rebelles qui venaient se perdre au coin de ses ambres lumineuses. Prune n’eut le temps que de se regarder un court instant dans le miroir d’argent poli que sa gouvernante lui tendait que déjà, on frappait à sa porte. Cela ne pouvait être que sa cousine. D’un geste vif et quelque peu anxieux, elle chassa par une porte dérobée ses aides, ne gardant que sa chère gouvernante près d’elle. Un voile d’inquiétude passa sur le visage de la jeune enfant et elle chercha un appui dans celui de celle qui toujours était près d’elle. La vieille dame eut un sourire et lui désigna la porte.

« Elle attend, Damoiselle… »

Prune eut un soupire, prit une profonde inspiration et sourit. De toute manière, elle n’avait rien à craindre. Elle était parfaite comme à son habitude. Oui mais…Non ! Pas de oui mais ! Tout irait bien ! Tentant désespérément de calmer les battements quelque peu affolés de son cœur, la petiote se dirigea vers la porte et l’ouvrit de sa blanche main, chose qu’elle ne faisait jamais. Pour une cousine, elle pouvait bien faire cet effort. Découvrant de son regard si innocent les traits d’Aliénor Marie, Prune eut un magnifique sourire et se plia en une révérence légère et adorable.

« Je vous souhaite la bien venue, Damoiselle Aliénor Marie, ma cousine. Je suis Prune de Beauregard d'You…oh et la suite, on s’en fiche un peu. Je suis Prune, votre cousine, voilà tout. Si vous voulez bien… »

La gamine s’effaça pour laisser sa parente entrer et lui désigna un large fauteuil. Elle-même ne perdit pas de temps et s’installa confortablement dans le sien. Lissant du plat de la main sa robe, signe évident de son anxiété encore présente, elle détailla sa cousine avant de reprendre la parole.

« Je suis heureuse que vous ayez accepté mon invitation et que nous nous rencontrions. On m’a dit que vous veniez de loin et j’espère que votre voyage s’est bien passé. »

Le ton tranquille mais néanmoins protocolaire de la prune marquait l’hésitation que celle-ci avait envers la demoiselle. Enfant de six ans à peine, elle n’aurait eu qu’une envie, celle de se jeter à son cou et de lui souhaiter avec bien plus de chaleur la bienvenue. Mais elle était ainsi la prune, attachée à son étiquette comme à une bouée.
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)