Milo1
[Orthez, où une Azur solitaire rencontre une Onyx sauvage]
Orthez. Etrange. Solitude qui se veut unique compagne. Il reste à l'écart quand les autres rient. Il reste à l'écart quand les autres crient. Il n'a de cesse de repenser à elle, à eux. Solitude qui se fait plus pressante pour lui, étincelle qui se fait plus vive pour eux. Et ces regards, échangés. Azurs qui se voilent, il n'a plus personne à s'occuper. Juste cette main meurtrie qui le tourmente de plus en plus, lui rappelant combien il aurait été plus doux de se laisser guider par la voix caverneuse de la faucheuse. La Comtesse avait trouvé un autre jardinier, plus compétent que lui.
Etrange. Ce sentiment de n'être plus qu'un étranger. Ne plus se sentir à sa place, nul part. Elles n'ont pas besoin de lui, il a besoin de se sentir utile. Maudite folie qui a réussi à étendre ses tentacules corrosives plus loin dans son esprit qu'il ne l'aurait cru. Tentacules qui se referment peu à peu sur son cur, le rendant de plus en plus détaché et muet.
Silence qui n'a pas échappé à cette brune, amie de son vis-à-vis brun. Elle se demande pourquoi, on lui répond qu'il n'aime pas les lieux peuplés. Elle se tait, l'oubliant pour un temps, il ne dit rien, l'écoutant simplement. Un sourire amusé naît sur son visage lorsqu'il l'écoute parler. Elle aussi, avale ses « e » et parle avec cette effronterie qui lui confère un certain charme.
Les jours passent, leur départ toujours reculé, attendant en tournant en rond un verdict qui tarde à se faire prononcer. Géant qui se fait de plus en plus fantôme, alors que d'autres se font de plus en plus chair. Il n'a qu'une envie, retrouver son chien, cette boule de poil adoptée un soir d'orage. Si petite qu'elle tenait dans la pogne imposante du colosse. Si petite qu'il sentait le besoin intense de la protéger.
Et puis, un soir, las de ce venin qui le tétanise de plus en plus, il décide de reposer un pied dans le monde des vivants. Et Lycia est là. Il se tait et prend place à côté d'elle. Pourquoi là plutôt qu'ailleurs ? Lui-même ne le sait. Peu lui importe d'ailleurs. Elle le teste, il lui répond sur le même ton. Et récolte les quelques renseignements obtenus par leur joute verbale, observe la moindre faille dans cette carapace qui semble impénétrable.
Qui est-elle, cette Onyx fière et libre qui n'a de cesse de vouloir faire sortir l'Azur silencieuse de ses méditations ? Qui-est-elle, cette pierre aux reflets aussi noirs que la nuit, dont les teintes ombrées n'ont de cesse de varier, se voulant tour à tour aguicheuses et boudeuses ? Azur troublée qui prend à son tour les devants, lueurs railleuses plus que jamais présentes, piques lancées dans les moindres éclats à demi-défaussés découverts.
Etrange ballet verbal qui s'installe alors. Paroles qui se veulent piques. Piques qui se changent en provocation. Provocation qui se fait corporelle. Toujours à l'affût de la moindre parole qui pourrait faire chuter l'autre, tels deux escrimeurs en attente du moindre mouvement plus mou que l'autre.
Elle se fait entreprenante, il se fait distant. Il la traite de gamine, elle veut le tuer. Azurs patientes qui attendent leur heure quand les Onyx déchaînées les enfourchent, pointe acérée posée sur leur jugulaire. Il attend, elle hésite. Elle se veut neutre, il la sait troublée. Il se veut froid, elle ne fait que l'attirer.
Il tends ses bras, elle hésite pour mieux fuir ensuite. Elle lui lance des phrases éloquentes, il lui retourne toujours la question. Il la veut pour amie, elle le veut pour une nuit. Et ses Azurs, de plus en plus amusées, se prennent finalement au jeu. Il s'assied dans le même fauteuil qu'elle, elle se décale en grognant qu'il prend trop de place. Il trouve qu'elle sent bon, elle le traite de niais. Elle trouve qu'il joue avec elle, il lui demande ce qu'elle fait. Elle pense qu'il se joue d'elle, lui ne sait plus où il en est.
Mots qui virevoltent, phrases qui se percutent, intonations enlacées dans un même et unique but, celui de séduire malgré eux. Alors, dans une ultime joute verbale, les lèvres du géant viennent se poser sur la joue de cette brune libertadienne, avant de rejoindre les siennes. Mains qui enserrent la taille, senestre handicapée oubliée pour l'instant, se voulant timide et plein de tendresse.
Tissus abandonnés, corps explorés, langues entamant une danse lascive, leurs soupirs sont offerts à l'écho de leurs gémissements, chair marquée par les ongles de l'un, auxquels se succèdent les morsures de l'autre. Essence d'une Azur égarée qui se mélange à celle d'une Onyx sauvage, son coeur explosant l'instant d'après.
Troupe composée d'un Colosse, d'une Rose, d'une Panthère, d'un Loup solitaire et de deux marmots laissant les deux âmes esseulées se chercher toujours en public, racontant leur histoire en privé. Géant qui reprend peu à peu goût à la vie, alors qu'à chaque instant volé aux autres et à leur récits murmurés, cette fillette meurtrie se blotti contre lui.
Et à espérer, en regardant les astres briller, que, peut-être, tout n'est pas perdu pour lui.
Orthez. Etrange. Solitude qui se veut unique compagne. Il reste à l'écart quand les autres rient. Il reste à l'écart quand les autres crient. Il n'a de cesse de repenser à elle, à eux. Solitude qui se fait plus pressante pour lui, étincelle qui se fait plus vive pour eux. Et ces regards, échangés. Azurs qui se voilent, il n'a plus personne à s'occuper. Juste cette main meurtrie qui le tourmente de plus en plus, lui rappelant combien il aurait été plus doux de se laisser guider par la voix caverneuse de la faucheuse. La Comtesse avait trouvé un autre jardinier, plus compétent que lui.
Etrange. Ce sentiment de n'être plus qu'un étranger. Ne plus se sentir à sa place, nul part. Elles n'ont pas besoin de lui, il a besoin de se sentir utile. Maudite folie qui a réussi à étendre ses tentacules corrosives plus loin dans son esprit qu'il ne l'aurait cru. Tentacules qui se referment peu à peu sur son cur, le rendant de plus en plus détaché et muet.
Silence qui n'a pas échappé à cette brune, amie de son vis-à-vis brun. Elle se demande pourquoi, on lui répond qu'il n'aime pas les lieux peuplés. Elle se tait, l'oubliant pour un temps, il ne dit rien, l'écoutant simplement. Un sourire amusé naît sur son visage lorsqu'il l'écoute parler. Elle aussi, avale ses « e » et parle avec cette effronterie qui lui confère un certain charme.
Les jours passent, leur départ toujours reculé, attendant en tournant en rond un verdict qui tarde à se faire prononcer. Géant qui se fait de plus en plus fantôme, alors que d'autres se font de plus en plus chair. Il n'a qu'une envie, retrouver son chien, cette boule de poil adoptée un soir d'orage. Si petite qu'elle tenait dans la pogne imposante du colosse. Si petite qu'il sentait le besoin intense de la protéger.
Et puis, un soir, las de ce venin qui le tétanise de plus en plus, il décide de reposer un pied dans le monde des vivants. Et Lycia est là. Il se tait et prend place à côté d'elle. Pourquoi là plutôt qu'ailleurs ? Lui-même ne le sait. Peu lui importe d'ailleurs. Elle le teste, il lui répond sur le même ton. Et récolte les quelques renseignements obtenus par leur joute verbale, observe la moindre faille dans cette carapace qui semble impénétrable.
Qui est-elle, cette Onyx fière et libre qui n'a de cesse de vouloir faire sortir l'Azur silencieuse de ses méditations ? Qui-est-elle, cette pierre aux reflets aussi noirs que la nuit, dont les teintes ombrées n'ont de cesse de varier, se voulant tour à tour aguicheuses et boudeuses ? Azur troublée qui prend à son tour les devants, lueurs railleuses plus que jamais présentes, piques lancées dans les moindres éclats à demi-défaussés découverts.
Etrange ballet verbal qui s'installe alors. Paroles qui se veulent piques. Piques qui se changent en provocation. Provocation qui se fait corporelle. Toujours à l'affût de la moindre parole qui pourrait faire chuter l'autre, tels deux escrimeurs en attente du moindre mouvement plus mou que l'autre.
Elle se fait entreprenante, il se fait distant. Il la traite de gamine, elle veut le tuer. Azurs patientes qui attendent leur heure quand les Onyx déchaînées les enfourchent, pointe acérée posée sur leur jugulaire. Il attend, elle hésite. Elle se veut neutre, il la sait troublée. Il se veut froid, elle ne fait que l'attirer.
Il tends ses bras, elle hésite pour mieux fuir ensuite. Elle lui lance des phrases éloquentes, il lui retourne toujours la question. Il la veut pour amie, elle le veut pour une nuit. Et ses Azurs, de plus en plus amusées, se prennent finalement au jeu. Il s'assied dans le même fauteuil qu'elle, elle se décale en grognant qu'il prend trop de place. Il trouve qu'elle sent bon, elle le traite de niais. Elle trouve qu'il joue avec elle, il lui demande ce qu'elle fait. Elle pense qu'il se joue d'elle, lui ne sait plus où il en est.
Mots qui virevoltent, phrases qui se percutent, intonations enlacées dans un même et unique but, celui de séduire malgré eux. Alors, dans une ultime joute verbale, les lèvres du géant viennent se poser sur la joue de cette brune libertadienne, avant de rejoindre les siennes. Mains qui enserrent la taille, senestre handicapée oubliée pour l'instant, se voulant timide et plein de tendresse.
Tissus abandonnés, corps explorés, langues entamant une danse lascive, leurs soupirs sont offerts à l'écho de leurs gémissements, chair marquée par les ongles de l'un, auxquels se succèdent les morsures de l'autre. Essence d'une Azur égarée qui se mélange à celle d'une Onyx sauvage, son coeur explosant l'instant d'après.
Troupe composée d'un Colosse, d'une Rose, d'une Panthère, d'un Loup solitaire et de deux marmots laissant les deux âmes esseulées se chercher toujours en public, racontant leur histoire en privé. Géant qui reprend peu à peu goût à la vie, alors qu'à chaque instant volé aux autres et à leur récits murmurés, cette fillette meurtrie se blotti contre lui.
Et à espérer, en regardant les astres briller, que, peut-être, tout n'est pas perdu pour lui.