domaine de la Lergue

Noëllie sortit de la berline un peu courbaturée et s'étira comme un chat.
La route avait été longue depuis Bordeaux et les nuits pas toujours reposantes.
Elle se tourna vers la grande bâtisse et soupira d'aise.

Hummm ! On est à la maison !!!

Elle se précipite à la suite de Rack pour embrasser Berthe et le père Moulinet.
Sa barbe avait repoussé mais elle était toute jaune... Berk !
Berthe était toute étourdie d'avoir tournoyé dans les airs, elle grogna en entendant Rack donner ses consignes mais c'était pour le principe, ses yeux brillaient d'un air de dire youpiiiii ! La vie est revenue au domaine !

Noëllie retourna à la berline pour chercher Reine et l'aider à descendre. La pauvre pitchoune devait être intimidée.

Berthe, Vanessa, Père Moulinet, je vous présente Reine...

Et la petite de lancer de sa petite voix fluette :

Ze m'appelle Reine et z'ai sept ans !

Berthe caressa sa joue avec bienveillance et le père Moulinet révéla qu'il avait perdu une incisive d'en bas.

Vanessa, tu veux bien préparer la chambre attenante à la mienne pour Reine ?

La blonde à grosse poitrine interrogea Berthe du regard.

Bah qu'est c'qu't'attend ! fais c'qu'on t'dit ! Molasse !

Ruthy souffla et marmonna dans sa moustache un truc incompréhensible.
Elle fulminait déjà en voyant Vanessa qui agitait ses seins sous le nez de Rack.

Rien n'avait changé et Noëllie rit de bon cœur avant d' emporter la fillette dans la maison pour lui faire faire le tour du propriétaire.

Sur le seuil elle se retourna.

Jakles ? Voules vous profiter de la visite ? Vous choisirez votre chambre !
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Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Le Barbu la regarde, rien qu'a voir son petit air innocent ..... trop innocent pour être honnête ...... il est sur que c'est elle qui a joué ce tour pendable a Moulinet ... dans sa tète , il revois un père Noël du bal masqué, aux formes attrayantes et a la grande barbe blanche avec de grands yeux noirs ... et tout s'éclaire ... il ne peut réprimer un sourire vite caché par un grognement réprobateur ....

Tu a vu ce que j'ai trouvé dans les seaux de lait de chèvres que tu m'a livré hier ?

Il lui montre les longs poils de barbe blanche .... et le père Moulinet gémi

Ma belle barbe ... c'est ma belle barbe .... fouty maraude si c'est toi qui m'a défiguré je m'en vais te tanner les fesses que le cuir de tes biquettes sera de la soie a coté ....

Il s'approche menaçant tandis que Vanessa se faufile dans la grange pour rien louper du spectacle ... elle tiens sa vengeance la blonde ... quelle bonne idée elle a eu de surveiller la " crevette" , de récupérer le scalp du vieux et de le mettre dans les seaux de la petite garce de brunette ... sur qu'elle va être renvoyée du domaine après ça ...

La blonde s'approche et minaude ....

oui c'est votre barbe Pére Moulinet , c'est elle qui vous l'a coupée c'est le vice incarné cette fille elle a le vice dans la peau , moi aussi elle fait que m'embeter ...

La blonde jubile, le barbu observe et le vieux fulmine en attrapant la " crevette" par un bras ....

bon tu vas t'expliquer maintenant fouty chipie ?

QUELQUES SEMAINES PLUS TARD .....


mais c'est pas possible , il est tourné ce lait ....

Le barbu penché sur la cuve ou bouillonnait a petit feu le lait de chèvre pestait dans sa barbe car le lien ce faisait pas et des morceaux bizarres se formaient au lieu de la pate lisse qui habituellement s'épaississait de façon régulière ....
Il regarde les seaux qui ont servis a transporter le lait ....

De diou c'est quoi tout ces poils ?

Il tire un long poil blanc ... puis un autre et encore un autre ....
Il appelle le père Moulinet qui réparais une barrique a coté ...

Dis donc, ça te dit rien ça ? regarde ce que je retrouve dans le lait de chèvre ....

Le vieux prend le poil entre le pouce et l'index et l' observe ..l' étudie ... blêmi ... rougi ... fume ... fulmine ...

Tu veux que je te dise gamin, ça ressemble fort aux poils de ma barbe qu'un salopiot ma coupé quand je faisait une tite sieste ... t'a trouvé ça ou ?

Ben dans les seaux de lait de chèvre ... c'est Ruthy qui les a apportés ... comme d' habitude ... en tout cas ma fournée de fromage est foutue ...

Le vieux se frotte le menton ou quelques poils rescapés font son desespoir ....

J' y causerai bien moi a la " crevette" tu veux pas l'appeler ...

si tu veux ... le barbu sort de la grange et mets ses mains en porte voix ....

RUTHY VIENS VOIR ON A A TE CAUSER ...............

Noëllie venait de franchir les grilles de la cour, toutes les fenêtres de la maison était illuminées comme un soir de fête. C'est vrai que Noël était proche et déjà il se dégageait une atmosphère de réjouissances.
Comme il était bon de rentrer chez soi !
Noëllie posa son maigre baluchon un instant et resta a observer ce domaine qu'elle aimait tant.
Elle y était revenue à peu près à la même époque, juste après le nouvel an voilà quelques années déjà et son plaisir restait intact devant la vision de ces vieux murs.
Elle avait hâte de serrer Ruthy et Rack dans ses bras, imaginait les petits plis au coin des yeux de Berthe, les mains noueuses du père Moulinet quand elle lui serrerait la main, il n'aimait pas trop les effusions, mais sa franche poignée de main valait toutes les étreintes.
Un soupir d'aise s'échappa de sa poitrine et elle répéta tout haut cette fois.

Qu'est ce que c'est bon de rentrer chez soi !

Elle jeta un coup d’œil à la fenêtre de sa chambre, la plus belle et elle se vit déjà blottie sous l’édredon, au chaud, en sécurité...

Seule ombre au tableau : Hugues. Elle n'avait pas de nouvelles depuis quelques jours, lasse de toujours lui en donner la première, elle attendait cette fois qu'il se manifeste. Elle l'avait perdu en chemin une fois de plus.
Il faut dire qu'elle n'avait pas été très présente ces dernières semaines, un peu au creux de la vague... Et comme aucun courant ne la portait, elle se laissait aller à la langueur, l'ennui.

Elle secoua la tête, ramassa son sac et s'est en courant qu'elle franchit les dernièrs mètres, grimpa les marches et pénétra en trombe dans la maison.

Des éclats de voix parvinrent jusqu'à ses oreilles, elle reconnaissait celle de Lucie et une autre, masculine inconnue. Quelle joie de revoir Lucie ! Finalement elle n'était pas partie bien longtemps et No espérait qu'elle reste pour de bon cette fois ci.

Elle passa la tête dans l’entrebâillement de la porte et sourit aux convives attablés devant un festin.

Mais on fait ripailles ici !!! Moi aussi j'ai faim !!!

Elle rit et se précipita pour embrasser Ruthy. Elle n'avait pas assez de bras, ni de lèvres pour étreindre et embrasser tout le monde en même temps !
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Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Mon pauvre Jackles si tu savais le calvaire que c'est de faire la police au milieu de ce poulailler ... elles ont toutes toujours raison , et c'est toujours la faute de l'autre, heureusement que Berthe est là .... tiens assieds toi là entre Lucie et Vanessa et goutte moi ce petit blanc ..

Allons donc! Comme si les femmes étaient ainsi, ça se saurait tout de même!

S' asseyant entre Lucie et Vanessa en souriant à moitié, il ajouta:

Merci, avec plaisir. Je ne bois pratiquement pas de bière, mais comment refuser du vin! Hmm, je connais cette odeur délicieuse...

Il sentit le vin, sachant bien que l' odeur dont il parlait n' était pas de lui. L' air de rien, il releva la tête.

Les filles elles boivent pas pendant la journée une question de ligne je crois ....

Jakles regarda autour de lui. Il ne sut comment prendre la remarque, tant un côté semblait approuver ce cher Rack, tant l' autre semblait le contester. Finalement, il éclata de rire.

Vieux farceur! Eh bien mesdames, vous semblez muettes? Vous a-t-on interrompues? Ce repas sent divinement bon en tout cas!

Se mettant à l' aise, il but une gorgée de vin en attendant que tout le monde prit place.

Parlant seul :

Brrr, un froid glacial! Il va falloir que je pense à arreter de promettre des choses partout sinon je vais finir gelé, par ce temps. A coté de ces déplacements, la mine est bien douce...Ah, voilà le domaine en vue. J' ai promis d' y passer, j' espère qu' il y aura quelqu' un de présent à mon arrivée, je me vois mal demander d' entrer avec mes guenilles!

Il marchait depuis un bon quart d' heure déjà quand il arriva. Il ne savait pas ce qu' il venait faire, mais messire Rack lui avait demandé de passer, ainsi que Lucie. Il marcha jusqu' à une porte d' apparence robuste, sur laquelle il frappa sans forcer. Ses orteils étaient bleus, il en était sûr. Ses jambes grelottait, ses dents claquaient. L' horreur du froid quand on ne peut pas se payer des vêtements décents, il ne pensait plus la connaître mais à nouveau départ, nouvelles déboires apparemment.

Il y a quelqu' un?

Elevant la voix:

Ouhouuuuu il y a quelqu' unnnn?

Il lui sembla entendre un bruit, mais il n' en était pas sûr. Il frappa plus énergiquement à la porte et s' asseya ensuite sur le sol, se blottissant comme il pouvait pour se réchauffer, en attendant âme qui vive.

Jakles gouta avec plaisir à tous les types de fromage qu' on lui fit gouter, c' était un régal. Rack pensait l' ennuyer en explication, mais toutes ses paroles intéressaient au plus haut point le jeune homme qui ne demandait qu' à s' instruire. Suite à la plaisanterie sur Vanessa, il se rappela la conversation de la veille et éclata de rire.

Je ne demande que ça, malgré tout ce que vous avez tous pu me dire à son sujet!

Se laissant entrainer, il passa par plusieurs pièces de la maison, qu' il ne manqua pas d' admirer. La perspective de manger en communauté l' enchantait, ça faisait si longtemps! Et il saurait enfin qui sont TOUS les habitants du domaine, bien qu' il n' eut fallu qu' une question précise pour le savoir.

On sera combien à table alors ce soir? Merci beaucoup de m' inviter, je sais pas quoi faire pour vous remercier... Je peux venir travailler ici à l' occasion si vous ne trouvez pas de main d' œuvre, par exemple?

Sans l' avouer à haute voix, l' idée de travailler avec des gens l' enthousiasmait presqu' autant que de manger. Bientôt, ils arrivèrent à la cuisine.

la blonde dégoulinante pleurniche

Ha vous avez vu ... je lui ai rien dit et elle m'agresse ... elle est complètement folle cette teigne ... mais je sais bien moi .... elle est jalouse .....

Les hommes autour eux sont ravis de l'intermède car le corsage déjà léger se colle aux formes plantureuses de la blonde et tout le monde peut s'apercevoir qu'elle ne porte rien dessous ... la finaude s'en rends vite compte et bombe la poitrine ....

Et puis d'abord qui c'est qui va être reine de Lodève ? Y en a qui ose même pas se présenter ... parce que elles sont sures de perdre ....

Coup d' œil de défi a la "Crevette" qui lui renvoie un regard noir prête a en découdre ...

La berthe arrive sur ses entrefaites ...



Mais qu'est ce qui se passe encore ici ? Je peut pas vous quittez de l'œil 5 minutes les chipies sans que vous vous crêpiez le chignon ? .... vas donc t'changer toi avant que tout ces pendards attrapent une attaque a mater tes mamelles ... et toi la "Crevette" file donc voir tes chèvres voir si j'y suis et que je te revois pas a trainer dans le coin avant ce soir ou je te tanne la peau des fesses ...

La vieille marmonne contre ces boudiou de fouty jeunesses qui pensent qu'a la gaudriole ...

( Sur les routes en approche de Lodève ... )



Pataclip , pataclop ...

Sur son fier destrier alezan ... Pardon baudet du Poitou , le chevalier De Payns d 'étirer son ombre sur les routes soleil dans le dos , après divers atermoiements et péripéties involontaires il n' en avait que par trop tardé . Depuis Limoges , quelles ne furent pas les mésaventures qu ' il ne dut pas surmonter en bataille parfois d ' avec la carte où son inculte compréhension de ces traits et détails lui avait valu d'emprunter déjà une mauvaise route .
Il supputait également une autre fois un mauvais tour de Dominique , son têtu fait monture à la robe grise et épaisse symptomatique de ses semblables aux grandes oreilles et queue finissant d'une touffe de poils noirs . la carte s'étant trouvé à l'envers au sens habituel de sa lecture , un léger machouillement en coin dudit velin épais et un air pleinement détaché du grison dès lors que Hugues avait abordé le sujet , interloqué qu'il faut par cette accumulations de détails .
En effet , le dénommé Dominique SK (pour Sud au Ku ..) fier mâle de sa race aux élans de vigueur parfois dignes d'un grand cervidé ... Le brame d'Automne en moins ., n 'en menait pas large soupçonné de ce tour d' âne, tiens donc , mais ralentissant gravement son avancée .
Pour résumer , Hugues lui avait refusé d'aller compter fleurette avec une demoiselle ânesse propriété de sa vieille amie Shaomye . Aristore sait et se porterait témoin du fait que le " boursu" animal l' avait gardé en travers et se l'était mise derrière l' oreille donc , et pourtant il l' avait grande ... L' oreille ...

Une autre fois ce fut l'impossibilité de rentrer en une capitale de fief , faute d'avoir bourse pleine , du moins celle que le chevalier portait à sa ceinture . D' un autre sujet pourtant il commençait à de venir connu que Hugues portait haut l'étendard dès lors que la terre était bonne à s' y .. planter . Il dut donc travailler et même aller en taverne , quasiment de force point que cela ne fut dans ses usages et ce , sans avoir possibilité d' offrit un verre , une demoiselle aux cheveux de feu se montrant d'une grande mansuétude avec lui quand à ce sujet .

Ces quelques pensées sur un passé proche étaient les prémices d'une introspection toute emmené par le roulis des hanches du grison ainsi que la longueur de la route et sa litanie portant vite à somnolence . Le roulement d' yeux de son amie Ruthy commençait à lui manquer ainsi que sa manie de râler autant qu' un Ours des Pyrénées en approche de la saison des amours . Un sourire s'ébaucha sur le visage buriné par le soleil encore avide de l' arrière saison clémente . La présence amicale et légèrement bonhomme de son ami Rack commençait à lui faire défaut également , des discussions hautement spirituelles entre eux ne manquaient jamais , que ce soit sur les atours des Femmes ou encore les perditions nées de l'abus de boissons diverses .
Sourire prenant plus d' allant , les yeux mi-clos penché en avant sur un Dominique ragaillardi par une promesse du Chevalier d'aller visiter un élevage de ses semblables non loin d' ici , l' ombre née de leur sillage semblant faire montre que Dominique avançait avec Cinq pattes ....

Une autre sensation traversa son être, aidé par la somnolence en ayant à l'esprit la belle Noellie qui avait ravivé les braises qu 'il croyait destinée à servir d'espoir d'un autre horizon . Sa fraicheur et son caractère enjouée ainsi que porté autant que le sien, sur les plaisirs Terrestres avaient agi tel un aimant naturel entre lui et la petite brune pimpante . Les relations d' avant en faux semblant et autre sourires de façades s' étaient lézardés sous l'action conjointes des trois amis et Hugues avait chassé le Passé immédiat d'un coup de .. Botte .

Les premières volutes d'un village ni irréductible et encore mois Gaulois se profilaient derrière la colline , mais il n 'en avait point encore conscience bercé qu' il était par une douce rêverie toute de rires et autres actes plaisant à venir encore colorer son désir d'un lendemain avec ses trois comparses .

ça piaillait .... ça gloussait .. ça riait ....
Les filles les jupons troussés et enfilés dans la ceinture foulaient les grains lourds, le jus de la treille dessinait des bas sur les jambes blanches .... les hommes versaient les comportes pleines de grappes dans la cuve ..tout en lorgnant les cuisses des filles ....

" hé l' Ursule baisse donc le couvercle on voit le fournil .... " rigole le Fernand ..

"quéqu'ça peut te faire , c'est pas toi qui l'enfourne , vieux pendard " réponds la luronne ...

Tout le monde de rire aux éclats ...
Le barbu n'échappait pas a la règle et quand la " crevette" dévoila ses jambes galbées , il ne pu s'empêcher de sourire , c'est vrai qu'elle était arrivée au moment des vendanges aussi .... y a déjà quoi deux ? trois ans ? Il se rappelait la sauvageonne mal fagotée qui était venue chercher du travail au domaine et qui depuis n'en était repartie que pour l'accompagner dans ses voyages ...
c'est vrai qu'elle était devenue une sacré belle fille et avec un foutu caractère en prime , il en savait quelque chose ....
Son attention fut détournée par un colosse qu'il avait croisé en taverne ... voila un solide gaillard , Ruthy a l'air de l'avoir a la bonne ...
le barbu rigole dans sa barbe ... il la dresserait celui là ....

La cochonne !!!!!

Je suis outrée ! Ruthy !!!!!!!!! T'es où ?????
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Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Noëllie croisa une Vanessa gémissante et braillarde qui se tenait la main.

No se cacha pour la laisser passer et écouter ce qu'elle avait à raconter à Berthe. Elle ricana en entendant les remontrances que la vieille femme lui fit sans se préoccuper de ses plaintes... Humm et on mangeait des paupiettes à midi !

Vanessa reniflait et hoquetait et ça faisait tressauter sa poitrine volumineuse. Pas étonnant que Rack ne soit pas insensible devant de tels obus... No regarda ses seins et les soupesa...

Mouais... je suis petite à coté... Mais je ne suis pas difforme moi !

Quel vilain tour lui avait encore joué Ruthy.
Il faut dire que le coup de la chambre était bas... Très bas...
Si quelqu'un qu'elle détestait s'était installé dans son lit... posé la tête sur son oreiller, fouillé ses tiroirs, lus ses lettres... Elle n'agirait pas autrement.
C'était tout à fait le genre de Vanessa... Et No comprenait sa crevette chérie.
Bon elle n'était pas très partiale... Il faut dire qu'elle n'aimait pas beaucoup Vanessa.

Elle se faufila dans l'étable où la crevette fulminait sur son ballot de paille. Noëllie la rejoint et l'entoura de ses bras.

Ma pauvre Ruthy.. tu ne peux pas rester là... viens dormir avec moi cette nuit...

NON ! je reste là ! Je veux MA chambre !

Noëllie jeta un coup d'œil circulaire à l'étable.. c'était plein de toiles d'araignées, il devait même y avoir des souris... Et puis les vaches meuglaient, ça puait fallait bien le dire ! Ce n'était pas un endroit pour une jeune fille.

Mais Ruthy n'en démordait pas, quel fichu caractère ! Une vraie tête de mule !

Bon... je me doutais de ta réponse... aussi je t'ai apporté ma courtepointe, un oreiller, une chandelle....mets pas le feu dans la paille hein !
Et puis je te rapporterai des paupiettes et une part de gâteau, une grosse !

Elle embrassa Ruthy, plus fermée que jamais et caressa sa joue.

Tu verras, tout finira par s'arranger... à ce soir jolie Ruthy !
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Ggrrrr je me vengerais … elle la fait exprès j’en suis sur …

Elle se prends pour qui la « crevette » c’est pas parce qu’elle accompagne le patron qu’elle doit se donner des airs supérieurs .. ppfff c’est une servante comme moi et en plus elle est plate comme une .. limande … moi je sais bien que le barbu je lui suis pas indifférente ..je vois bien comment il regarde mon décolleté …

La blonde va se nettoyer en râlant et va raconter ses malheurs a Berthe qui s’amuse des histoires des deux chipies. ….



D’abord tu avait rien a faire a la fromagerie … va donc préparer les petits anges je crois que leur père viens les chercher ..elles vont me manquer les petiotes … je commençai a m’attacher a elles .. a quand c’est qu’il va nous en faire des petits enfants mon Rack encore faudrait il qu’il trouve une gentille fille bien élevée et solide …

La Blonde fait ressortir sa poitrine ..

Vi rêve pas toi .. t’es peut être solide mais pour l’éducation , faudra repasser . ….

Hey oh !! y a quelqu’un ??

Tiens voila messire Bali , allez presse toi un peu empotée ….

La Berthe va au devant des visiteurs

Bienvenue Messire Balian a vous êtes venu avec vot’ Dame , l’est bien jolie …
Installez vous je vais vous servir des rafraîchissements et prévenir Messire Rack , les petites sont prêtes ainsi que leurs trousseaux .

Le barbu ouvre la fenêtre de sa chambre donnant sur la campagne environnante il regarde avec nostalgie la foret et les méandres de la Lergue qui coule pas loin …. Même plus le temps d’aller a la chasse ou a la pêche …. Quel idée il avait eu de se lancer dans cette aventure du conseil … lui qu’était pénard avant entre les parties de chasse et la fromagerie …

Ppffffff mais bon , c’était une belle aventure et ils allaient réussir a faire bouger un peu cette administration sclérosée par des années d’immobilisme.

Il sourit en voyant la « Crevette » et ses chèvres, un nouvel élevage qui lui fournirait le lait nécessaire a la fabrication de ses fromages , c’est que ça marchait fort les nantis y avaient pris goût et se l’arrachaient .. surtout la spécialité mise au point lors d’un voyage « le pissou des alpes » une forme d’affinage un peu spéciale qui donnait ce petit goût si particulier ….

Ruthy lui fit signe depuis l’enclos … il sourit , c’était devenu un beau brin de fille, bien loin de la sauvageonne mal peignée et mal fagotée qui était arrivée au domaine voila déjà .. hé pas mal de temps ma foi … il lui renvoi son salut avec un sourire …

La maison bruissait de milles bruits les filles de No babillaient et les divers invités vaquait de droite et gauche … c’était un peu devenu l’auberge espagnole ou chacun allait venait a sa guise … des fois le barbu croisait des gens qu’il ne connaissait même pas ….

Il rit en voyant Xollir se hâter lentement en faisant attention a ne pas abîmer ses affreuses chausses d’un vert criard que Evanes lui avait donné certainement heureuse de s’en débarrasser . ..

On toque a la porte …

C’est moi Vanessa … je viens faire la chambre …

La blonde servante entre et le barbu remarque les lacets du corsage desserrés laissant voir une gorge appétissante …

Oui oui … je sortais tu peut te mettre a l’ouvrage …

La brunette sourit en voyant entrer Noellie ... a vrai dire si ça a avait été vanessa , elle l'aurait remballée ... mais en même temps vanessa n'aurait surement pas osé entrer avant qu'elle le lui dise , et si vanessa s'était annoncée, elle l'aurait envoyé bouler ... tout le monde suit ? ...

Enfin bref , la "crevette" se pousse un peu pour faire place sur son minuscule lit qui couine un peu quand Noellie y pose les fesses non pas que Noellie ait de grosse fesses , mais celui ci a vraiment besoin d'être huilé ...

A peine installée qu'Ambre s'accroche à ses guenilles pour se faire caliner ... les deux petites et le chien Calva , sont sans doute les seules êtres pour lesquels elle manifeste publiquement son affection sans se cacher derrière une attitude grognon ...

Elle relève la tête en entendant son nom ... fronce les sourcils avant même que Noellie ne continue sur sa lancée ... en general quand on commence comme ça ... c'est qu'on a une chose grave a dire ... et la suite le lui confirme !

Son visage se ferme et elle se lève d'un bond ...

Bayonne ! mais c'est a l'autre bout du Royaume ... la crevette n'a jamais été très bonne en geographie .... Tu veux m'abandonner ! tu préfere ce vieux Pépino à moi !

ça cogite dans la tête brune , mais qu'est ce qu'elle va faire sans Noëllie , et puis combien de temps elle va partir ... elle va se retrouver toute seule avec .... vanessa ... pfff ... et le patron qui n'est plus beaucoup là avec ses nouvelles fonctions ... MAIS QU'EST CE QUE JE VAIS DEVENIR ... hurle sa petite voix interieure ...

Elle jete un regard noirs à son amie ...

Surprise de recevoir une réponse si rapide, Noëllie pénètre dans la chambre. Ruthy est assise bien droite sur le lit avec la mine de quelqu'un qui vient de faire prendre la main dans le sac.
Que mijote t-elle encore ?
Noëllie ne peut retenir un sourire. Quelle chipie cette Ruthy, assurément, elle va lui manquer.

Bonjour Ruthy, tu t'es réveillée tôt ce matin, j'espère que je ne te dérange pas, tu semblais très occupée...

Sans attendre de réponse, No s’assoit et installe les jumelles sur le lit entre elles.
Réunion de filles ce matin ! Noëllie se voit déjà dans quelques années, quand les filles seront plus grandes, ça fera un joyeux pépiement à quatre voix !
Échange de bisous, de risettes et de chatouilles. Tout le monde s'éclate ! C'est rassurant pour Noëllie de voir combien les fillettes apprécient la jeune fille, il sera plus facile de les lui confier pendant son absence.

Ruthy...

Je viens t'annoncer une nouvelle.
J'ai vu Pépino ce matin à la taverne municipale. Il m'a proposé de faire un petit voyage et j'ai accepté. Nous avons l'intention d'aller jusqu'à Bayonne...

ça y est, les mots sont lâchés. Inutile de tourner autour du pot...
Noëllie penche la tête et observe le visage de Ruthy qui s'est subitement rembruni.
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[ Quelques jours plus tard...]

Noëllie rentrait du trou du fût avec plus d'entrain que ces derniers jours.
Elle embrassa Berthe qui s'activait aux fourneaux en surveillant du coin de l’œil, Rose et Ambre qui jasaient gaiement dans leur parc.

Ces enfants là étaient vraiment des amours, elles étaient parfaites !
Elles ne pleuraient jamais, dormaient comme des anges, souriaient à qui leur montrait un peu d'attention.
Noëllie était en adoration devant ces poupées brunes aux grands yeux sombres bordés de longs cils noirs. Elles ressemblaient tant à leur père !
Noëllie sourit.
Il serait dur de s'en séparer mais elle s'ennuyait tellement que la proposition de Pépino venait à point nommé : Un petit voyage vers l'atlantique, histoire de se remplir les poumons d'air iodé.

Elle l'aimait bien Pépino, il la faisait rire et c'était tout ce qu'il lui fallait en ce moment.
Xollir l'avait amusée aussi, mais sa pingrerie, sa pudibonderie commençaient à l'agacer sérieusement.
Il ne parlait que des fichues bottes qu'elle avait cramées sans aucun scrupules pour lui sauver la vie ! Mais oui la vie !
Ses pieds étaient en état de décomposition avancé et il fallait agir vite et radicalement !
Et bien qu'elle l'ait guéri, il ne lui avait manifesté aucune gratitude !
Bien au contraire !
Il ne songeait qu'à ses bottes pourries et bien qu'elle l'ait invité à passer à la boutique pour les remplacer, il n'en avait encore rien fait.

Cependant, quoi qu'il en dise, il avait apprécié de se faire chouchouter les pieds. Il ne trouvait finalement cela pas si inconvenant de se faire masser par une presque inconnue.
Et puis dernièrement, son comportement avec l'autre blondasse l'avait profondément déçue.

Et puis il y avait Neville... Elle l'adorait, il était charmant mais...
Et puis il y avait Rembarre qui se montrait si empressé... Enfin, c'était de sa faute aussi ! Quelle idée de l'avoir embrassé !
Un peu d'air, un peu de distance lui ferait du bien.

Avec ses nouvelles activités comtales, Rack était très occupé, c'est à peine s'ils se voyaient. Il était loin le temps où, tous les trois avec Ruthy, ils se retrouvaient tous les soirs.
Il ne s’apercevrait même pas de son absence.

Il s'agissait maintenant d'annoncer la nouvelle à Ruthy. La jeune fille manquerait terriblement à Noëllie. Rien qu'à cette idée sa gorge se serrait.

Rose et Ambre installées à califourchon sur chacune de ses hanches, Noëllie monta jusqu'à sa chambre. Rentrée tard de sa garde sur les remparts, "la crevette" devait encore dormir.

Tout doucement, No frappa à sa porte et inspira profondément pour se donner du courage.
Rose soupira lourdement alors qu' Ambre regardait sa mère avec méfiance.

Toc toc toc...
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[Avant le moissonnage battage...
En fait juste après que Xollir ait gravit les marches de l'escalier menant aux chambres... ]

(bah oui faut pas pousser mémé dans les orties !)


Noëllie écoute l'échange entre les deux hommes et adresse un sourire à l'intention de Ruthy quand Berthe l'apostrophe.
La jeune fille partie, Noëllie entame l'encas "léger".
Elle tartine généreusement son pain de fromage de chèvre et croque dedans à belles dents, pendant que son regard va de Rack à Xollir en passant par Berthe qui marque un temps d'arrêt à l'annonce du voyage.

Oh ! Une chouillon ? Oh moi j'ai quelqu'un à vous choumettre Berthe !

Consciente de parler la bouche pleine, elle avale bien vite sa bouchée et poursuit.

C'est une jeune fille bien comme il faut, travailleuse, sérieuse, une bonne aristotélicienne !
Je vous l'amènerai dans l'après midi, ce matin elle nettoie l'église et visite les pauvres avec Arzelig.

Xollir se lance alors dans une longue tirade et Noëllie se tait pour l'écouter. Le voilà prêt à monter pour se baigner quand soudain il change d'avis. La vision de la tartine de Noëllie, la terrine et le clafoutis ne sont certainement pas étrangers à ce revirement.

Noëllie sourit intérieurement, voyant déjà d'un œil amusé, en cet éminent professeur, l'opportuniste dans toute sa splendeur.

Elle jette un œil discret aux bottes élimées et aux habits qui ont connu des jours meilleurs, il y a .... Houlà ! Bien longtemps. Et s'il n'a vraiment pas de rechange, il faudra vraiment qu'elle réussisse à l'attirer dans sa boutique.


Rhooo Messire Xollir ! Pas d'inquiétude pour vos vêtements ! Berthe s'en chargera et si vous travaillez dans votre chambre vous pouvez rester en chemise, Rack en a bien une à vous prêter.
Rien ne vaut un bon bain pour vous détendre, vous n'en travaillerez que mieux !

Et celui ci d'enchaîner :

En parlant de travail... J'ignorais que vous vous intéressiez aux livres... Blablabla... Cour d'Appel... Blablabla... hospitalité, je vais laisser ma bibliothèque... Blablabla... Vous souhaite de devenir une grande juriste... Blablabla...

Non mais en voilà une drôle d'idée ! Des codex, des livres assommants sur le droit non merci ! Noëllie préférait de loin lire de la poésie !

...entreposer mes ouvrages... Blablabla... de vous limiter à quelques ouvrages à la foy...

Noëllie s'étrangle.
Comment ça la foi ???

Vous m'avez bien dit la chambre de droite, n'est-ce pas dame Noëllie?

Quels étourdis ces érudits ! Il en oublie de manger et préférant sans doute la nourriture de l'esprit à celle du corps, le voilà déjà qu'il se perd dans ses laborieuses pensées.
Sans attendre sa réponse il s'en va. Quel drôle d'oiseau !

Oui oui Professeur ! Le bain à gauche et votre chambre à droite, la troisième porte !

Laissant Xollir se débrouiller tout seul Noëllie rejoint Rack et Ruthy partis aux champs.

[Aux champs justement...]

Partout ça s'active... Les nouveaux embauchés, les femmes du village, les mômes... Tout le monde met la pain à la pâte.



Noëllie ratisse, elle racle, elle ratiboise sous un soleil de plomb...Quelle corvée ! La poussière et les brins d'herbes collent à sa peau trempée de sueur, mais bon, faut bien mériter sa croûte et Noëllie ne se débine pas devant la tâche.

Elle préférerait conduire le cheval en le faisant aller au petit trot pour que le vent vienne sécher la transpiration sur son cou.

Elle s'arrête un moment, une main sur ses reins douloureux et l'autre en visière pour regarder Rack du haut de sa montagne de foin.
Ça lui va bien de se gausser.

C'est ça ! C'est ça ! Coudre c'est pas pire que de rester le cul derrière le bureau de la mairie non mais !

Ruthy fricote avec Ugolin ça va finir en bain de sang cette histoire !

Bon moi je suis du prochain voyage jusqu'au domaine ! Hop !




(Bon d'accord... ça n'a pas fait avancer le schmilblick ça hein ?!)
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Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Le temps des fenaisons était venu et durait selon les champs jusqu'à la st jean , le père moulinet avait embauché quelques solides gaillards qui savaient manier la faucille et la faux … les boeufs étaient attelés et déjà dans les champs les gerbes de foin s’entassaient … méme Noellie et Ruthy un foulard noué sur les cheveux donnaient la main en ratissant avec de grands râteaux en bois …. .... Hugolin en loupait pas une pour se rapprocher de la " crevette" esperant bien la coincer derriere une meule de foin ...
Rack juché sur une charrette rigolait en observant le manège … ...

He les filles z’allez avoir des courbatures … c’est autre chose que de coudre des braies et ou que des servir des pintes en taverne …. Ç’a va faire évacuer les vapeurs de coquetels

quelques jours plus tard .........

Le calme était revenu dans la grande bâtisse ... le chant des oiseaux qui se poursuivaient dans une danse d’amour, se mélangeait au babil des filles de Noëllie …. Le printemps éclatait partout … dans l’éclat des fleurs printanières et le corsage des filles …. « Nuit » le grand étalon noir piaffait dans son écurie … impatient de reprendre la route ….
Même calva le chien gris bizarre se sentait tout guilleret …. Et contait fleurette a « biscotte » une petite levrette de haute lignée qui le regardait de haut ..tout en se laissant renifler sans trop protester ….

Le Barbu avait besoin d’exercice ce travail de bureau a la mairie aussi intéressant pouvait il être lui avait laissé un léger bourrelet qu’il regardait pas d’un bon œil …

Ce matin la torse nu la cognée en main Rack plantait les piquets d’une clôture qui servirait d’enclos a un magnifique taureau salers a la robe marron sombre, qu’il avait acheté peu de temps auparavant … la sueur coulait sur son torse .. les muscles saillants se tendaient sur l’effort … il aimait ça …. C’était construire .. produire … créer ….

Dans le milieu de la matinée il rentre au domaine , s’arrête a la cuisine

Berthe , j’ai faim … trouve moi quelque chose …

Ppffff comme si j’avais des trucs tout prêt … me reste une terrine de pâté quelques œufs si cte faignasse de Ruthy en a été en ramasser ce matin … un reste de lapin aux pruneaux .. et pis du fromage et un clafoutis qui sort du four …

Le Barbu rigole et se régale en arrosant ce « frugal » en cas d’un petit vin de pays assez gouleyant …

Elles sont ou les filles ?

Les mains sur les hanches au bas de l'escalier Berthe guette l'arrivée de la " crevette" c'est qu'elle va pas la laisser s’échapper encore, y a du boulot a la cuisine ... en plus vl'a t'y pas qu'un autre invité arrive ...
ha ben c'est qui celui la encore ? c'est pu une maison c'est un moulin ...

bonjour madame...

humm l'as l'air tout poli ... la matrone se radoucie ...

hé pas de madame mon beau seigneur je suis Berthe la cuisinière j'suppose qu'z'etes un ami de Rack ou de Noellie ? sont tous la haut entrain de batifoler , allez y donc et si vous croisez une brunette dites y de descendre vite fait , sinon j'vais la chercher par la peau des fesses moi !!!!!!.
bon alors ça me fait combien de couvert ça ? ppffff heureusement que je prévoie toujours large

elle compte sur ses doigts en retournant a sa cuisine ...

Noëllie émerge de l'eau en se pinçant le nez, ses cheveux dégoulinants de mousse ressemblent à une pieuvre qui lui mange le visage.
Rack s'extirpe en vitesse du cuveau. Il aurait pu au moins lui frotter le dos ! Pense qu'à la bouffe...

Et merci No ça t'écorcherait ? Ralala !!!
Fait du bien au baudet, il te pète au nez !

Noëllie est déçue... à croire qu'elle lui faisait peur. Elle n'allait pas le violer au nez et à la barbe de Bali quand même !

D'ailleurs celui ci n'ose même pas regarder dans sa direction. Comme s'il ne l'avait jamais vu nue ! Pfff qu'il est prude ! Ah c'est vrai il est fiancé !

Elle, elle s'en moque et s'étire voluptueusement dans l'eau chaude.

Moi aussi je veux un verre de muscat !
Oui c'est vrai ça ! On s'occupe de Môssieur et les autres peuvent se brosser !
Atta Bali j'arrive !

Et la voilà qui sort du baquet de Rack toute dégoulinante et mousseuse pour entrer dans celui de Bali...

Elle s'installe dans son dos, l'entourant de ses grandes jambes et de ses bras, elle pose un baiser sur son épaule et se penche vers lui en lui chuchotant :

T'inquiète pas ! On dira rien à Asarine !

Puis elle le frotte en riant et en chantant :

Te savonner,
Laisser couler le gant de crin
Dans l'eau du bain
Te rencontrer

te voir glisser
Grain de beauté sur ton bassin
Dans l'eau du bain
Te regarder

Te respirer
Sous la buée changer de chemin
Dans l'eau du bain
Te rattraper

Te surnager
Et perdre pied en sous-marin
Dans l'eau du bain
Te capturer

Théoriser
Tout corps plongé à portée de main
Dans l'eau du bain
Te retrouveeeeer !!!!!!
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Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Ah qu'ils étaient bien dans leur baquet d'eau chaude..
à se raconter des histoires..
Faut dire que celle de Rack sortait de l'ordinaire.
Balian, qui avait lui aussi connu le plaisir d'un plan à 3,
même s'il s'était passé en taverne et non dans une salle d'eau,
raconta son aventure à Rack avant que Noëllie ne passe la porte.

Rack ayant appellé les filles pour qu'elles leur frotte le dos.
Plissant le front, Balian se demande pourquoi Noëllie entre un panier à la main quand celle-ci s'empresse de le donner à Rack afin d'avoir les mains libres pour se dévétir..

Et ni une ni deux la voilà dans le baquet de Rack.
Bien Noëllie.. aucune retenue.. aucune gêne..
Faut dire qu'elle les a déja vu tous deux tous nus,
Mais si Asarine, coincée en LD, venant à apprendre ce qu'il se passait ici.. ,
Nul doute, jalouse comme elle est, qu'elle piquerait une crise monumentale.

Coup d'oeil aux formes de No, elle a déja bien perdu de sa grossesse.
Mais sa poitrine semble bien plus généreuse qu'elle ne l'était déja.
Balian ne peut empêcher un petit rictus quand il voit Rack sortir du baquet. Enfilant une serviette autour de sa taille avant de protéger le panier de l'eau. Grosse soif.. protection des vivres.. ou esquive de peur de frottements trop.. rapproché.

C'est qu'il est bien content le bali qu'elle ne soit pas entrée dans son baquet à lui.. Et voilà Ruthy qui débarque à son tour..

Non mais j'vous previens ... je frotte pas le dos de tout le monde ... j'ai du boulot moi !

Sur ce coup là il avait pas pensé que sa nudité generait Ruthy.
Faut dire qu'il est pas spécialement pudique le balian,
mais la crevette lui tourne le dos et fait sa timide..

Bon j'ai compris.. jpeux me gratter pour qu'on me frotte le dos ??

Rack n'attend pas son reste et pendant que Ruthy lui seche le dos, sert l'apéritif pour tout le monde avant de croquer dans la fougasse.
Et vla que la crevette se prend un verre avant de lui tourner à nouveau le dos.

C'est pas pour frotter nos dos qu'on vous a appellé ?
Ruthy tu pourrais me passer un verre avant de te servir ?
Naméo c'est qui, qui a si durement chasser pour ramener toutes ces betes ?
C'est nous.. les hommes..

Balian resta encore un ptit moment dans l'eau chaude,
s'y prélassant en espérant que le muscat vienne à lui.
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No avait profité que Berthe soit occupée dehors avec Ruthy pour investir la cuisine.
Rose et Ambre étaient installées chacune dans un petit fauteuil à bascule posé sur l'immense table en bois et No était en train de confectionner des tartes.

Après ses activités municipales, l'accueil des nouveaux, le bal qui s'éternisait et la préparation de la prochaine animation... Le tribun avait envie de se changer un peu les idées, et mettre les mains dans la pâte, jouer avec la farine, s'enivrer des délicieuses odeurs de cuisson était le plus bel échappatoire qu'elle avait trouvé.
Tous ses sens étaient en alerte ! Ses mains qui pétrissaient, malaxaient, façonnaient avec entrain, son nez qui humait avec ravissement les subtils fumets, ses papilles qui goûtaient, festoyaient allègrement, ses oreilles qui percevaient les bloup bloup, les pchiiiits et les croutch... Et enfin ses yeux ébaubis qui s'émerveilleraient devant le résultat final.

Il restait de vieilles pommes un peu rabougries mais très goûteuses dans la remise et elle s'était dit que ça serait une bonne idée pour le dessert de ce soir. Surtout qu'ils avaient des invités !
Après Bali, c'était Neville qui était arrivé, ça lui rappellerait sa Normandie !
Ils logeaient tous les deux au domaine et ce soir serait leur premier dîner tous ensembles.

Elle avait déjà confectionné une compote et l'avait faite goûter aux filles qui semblaient bien apprécier. Elles avaient le menton tout baveux et suçaient leur poing avec gourmandise en agitant leurs petits pieds de contentement.
Elles ressemblaient bien à leur mère...

Elle fonçait le plat d'une belle pâte jaune et luisante de beurre quand Ruthy arriva la mine dégoutée avec un lapin dans chaque main.

"Rack et Bali sont rentrés ... sont dans la cour ... "

Ah ! tu surveilles les filles je vais voir !

Ralalala non je peux pas ! je prépare le bain ! t'as qu'à demander à Berthe ! elle a fini de plumer les poulets !
Atta je l'appelle

Berthe !!!!! Beeerthe !! BEEERTHE !!!!!!!!


Le temps que Berthe arrive, No en profite pour finir de ranger les quartiers de pommes sur la pâte et enfourne sa tarte.

Oh Berthe ! Merci de surveiller les petites et ma tarte ! je vais voir la chasse des garçons !
Merci !

Elle lui colle une grosse bise enfarinée sur sa belle grosse joue toute lisse sans se préoccuper de ses marmonnements et file sans demander son reste.

Elle a pris soin de mettre quelques verres, une bouteille de muscat de Minerval et une fougasse aux olives dans un panier et la voilà qui se précipite dans la cour

Bah ! Sont pu là !!!!

NOELLIE … RUTHY … VENEZ ON A BESOIN DE VOUS …..

Ça vient de là haut, Noëllie grimpe les marches quatre à quatre.

Oh bin le garçons ! On fait trempette ! bonne idée !
Allez soyons fous !

Elle tend son panier à Rack et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, chemise et bustier, braies et bas volent. No enjambe son baquet et se glisse dans l'eau du bain.



Elle est chaude, c'est un délice !


Huuummmmm ça fait du bien !!!!
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Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Rack l'avait rejoint pour un copieux déjeuner avant de partir en vadrouille.
çà faisait longtemps que Balian n'etait plus parti à la chasse..
La dernière fois il avait tenté de chasser le Dahu à Briançon mais sans succès.

Rack montrait le chemin car il avait déja repéré une troupe de daim le jour avant et Balian en profitait pour apprécier le paysage.

regarde ils sont là ….............

Oui magnifique..

Alors que le troupeau s'abreuvaient à la rivière, Rack montra à Balian un vieux mâle un peu à l'écart qui semblait faire le guet.
Son arc à la main, il prépare sa flèche et s'approche doucement en prenant soin de ne pas faire de bruit.


A toi l’ honneur , le grand male est pour toi …

Un sourire en réponse à Rack, Balian se concentre..
L'arc n'était pas son point fort et il avait souvent du travailler ses tirs à l'Ost en tant qu'archer il valait mieux..
çà faisait un ptit temps qu'il n'avait plus tiré et donc il se concentrait..

La flèche était prête, son arc tendu.. Il retint son souffle un instant et bam décocha sa flèche..
.. en plein dans l'arrière cuisse de la bête.
Raté pour Balian qui visait plus en avant néanmoins il l'avait touché et la bete ne tenait presque plus debout.
Son cri avait averti les autres membres du troupeau.. Il fallait faire vite.
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Ça avait été un réel plaisir de retrouver le plus beau moustachu du Dauphiné : son Bali chéri.
Il avait bonne mine, n'avait pas changé et même si au premier abord il était resté sur sa réserve, bien vite Noëllie avait su le rassurer quant à la nature de leurs nouveaux rapports.

Aucune animosité, ils étaient parents et malgré la colère passée et les rancœurs qui n'étaient pas encore totalement oubliées, ils se devaient, pour le bien des enfants, se montrer aimables et courtois, amicaux même.
Ils avaient partagé tant d'amour qu'il ne pouvait en être autrement.

Bali avait à peine franchi la porte de la taverne que Pat fit son entrée. L'air penaud, un bouquet de fleurs à la main, il venait s'excuser de sa conduite de la veille.
Mais Noëllie n'était pas d'humeur. D'abord elle était très fâchée contre lui, et puis ce n'était vraiment pas le moment.
Il savait que Bali venait d'arriver et que lors de ces retrouvailles, cette première rencontre entre les filles et leur père, il n'avait pas sa place.
D'une part parce qu'ils avaient rompu, d'autre part à cause de ce qui s'était passé le soir précédent.
Un coup de sang, une crise de jalousie, un accès de folie... Elle ne savait pas vraiment au juste.
Il se sentait toujours visé, prenait tout au pied de la lettre, il était colérique et sa violence, même si elle n'était pas physique, insupportait Noëllie au plus haut point.
Alors ses fleurs et ses excuses il pouvait bien se les garder, c'était trop facile de balancer des horreurs à la figure des gens et ensuite demander pardon.
Si c'était la première fois...
Qu'il pense ce qu'il voulait, qu'elle était une garce sans cœur, qu'elle était insensible, volage... Elle s'en moquait royalement.

Elle avait donc attendu qu'il parte sans s'en préoccuper, sans lui adresser la parole et quand enfin il avait vidé les lieux, elle avait enfin pu présenter ses filles à Bali.

Bouleversé et attendri il avait pris Rose dans ses bras. Avec son caractère vif, Noëllie avait craint qu'Ambre ne se mette à pleurer dans les bras de cet inconnu.
Mais au contraire, il fut accueilli avec moult sourires et tortillements. Père et filles c'étaient reconnus, adoptés...

La chambre du domaine était prête pour l'occasion et quand Bali montra des signes de fatigue, Noëllie l'accompagna.
Il était épuisé et à peine avait il la tête sur l'oreiller qu'il s'endormit du sommeil du juste.
Avant de refermer la porte, Noëllie avait longuement admiré le spectacle de ses bébés endormis aux cotés de leur père. Elle avait eu envie de les installer sur le lit et de les rejoindre tous les trois.

Des larmes lui brulèrent les yeux, elle se détourna et referma la porte.

Il fallait qu'elle pense à autre chose.
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J - 1

Le début de la soirée avait été très agréable mais la fin c'était transformée en horreur et Noëllie était rentrée furieuse au domaine.
Décidément ça ne servait à rien d'essayer d'être aimable, d'arranger les choses.
Cette fois c'était bel et bien fini.

Elle alla embrasser ses filles qui dormaient à poings fermés, blotties l'une contre l'autre.
Noëllie sourit, elles avaient le don de l'apaiser de lui montrer l'essentiel.
Et puis demain était un grand jour.
Les petites feraient la connaissance de leur père.
Noëllie serra les mains sur son petit cœur et sourit.
Ils ne s'étaient pas revus depuis leur rupture en Savoie. Autant dire que les circonstances n'étaient pas très joyeuses. Mais malgré tout, elle était heureuse de le revoir.
Elle remonta le drap, caressa le velouté d'une joue avec tendresse et quitta lentement la chambre pour rejoindre celle située juste à coté.

C'était là qu'il séjournerait, juste à coté d'elles ; il pourrait vite intervenir si une des jumelles se mettait à pleurer, ou si elle avait besoin de lui.

Seule la lune éclairait la pièce bien ordonnée et Noëllie ouvrit la fenêtre en grand.
Penchée sur la nuit elle inspira profondément. Tout était silencieux et tranquille et Noëllie ne se lassait pas du paysage qu'offraient les champs et la Lergue qui y serpentait. On était bien ici, c'était devenu le foyer qu'elle avait toujours espéré.
Elle sourit à la lune, éternelle complice et un flot de souvenirs l'assaillit.
Soudain émue, elle essuya la larme qui roula sur sa joue.

Quand il serait reposé de son voyage elle emmènerait Bali faire une promenade avec les filles en utilisant l'espèce de petite charrette à deux sièges qu'avait bricolée le père Moulinet et lui ferait découvrir les charmes de Lodève.
Vivement demain.
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Pat entre discrètement dans la maison. Il sait que Noellie n'est pas là... il vient juste rassemblé les quelques affaires qu'il a laissé là...

c'est vrai qu'il était plutot absent ces derniers temps... pas toujours en taverne en même temps qu'elle...

oui bien sûr il aurait dû écrire pour le lui expliquer... bêtement il avait cru qu'elle comprendrait d'elle-même...

ce qu'il avait eu mal ce matin quand elle le lui avait reproché.. et pourquoi aussi avait-il été assez stupide pour lui dire "je te rends ta liberté" ???

il n'en pensait pas un mot en plus !

sa phrase l'avait atteint comme une flêche en plein coeur

"tu n'as pas à me la rendre ! je la reprends de moi-même !"

maintenant il ne savait plus ce qui avait d'importance... il va partir quelques temps... il verra après

il dépose un message sur le lit

et repart aussi discretement qu'il est arrivé..

Pat avait passé de longues heures dans la forêt puis ensuite au bord de la Lergue.
il sentait bien qu'îl aimait trop fort sa Noëllie et que cela l'effrayait mais il ne pouvait s'en empêcher ! elle était si merveilleuse !

quand un pigeon était arrivé, réponse à sa lettre de pardon, Pat l'avait lu et relu... les mots s'imprégnaient en lui et mettait un baume sur son coeur.

indirectement, de façon très discrète, No lui faisait comprendre qu'il pourrait peut-être aller la rechercher ...

Rangeant précieusement la lettre dans sa besace, il se lève d'un coup et court chez lui.

En route pour Montpelier !!

le sourire revient sur ses lèvres et il part d'un bon pas, impatient de la retrouver

Noëllie avait attendu toute la journée.
Ses excès de la veille ne lui avaient pas permis de se mettre en route aussitôt.
Aussi avait-elle patienté dans sa chambre. Elle n'avait envie de voir personne et quand on frappa à sa porte, elle n'ouvrit pas.
Elle ramassa le courrier glissé sous la porte et le lut.

Pat...

Il l'assurait de son amour, lui demandait pardon... Il lui avait même composé un poème...

Elle resta immobile dans le milieu de la chambre, les yeux fixés sur ses mots sans les voir.

Il l'aimait, elle n'en doutait pas. C'était même un amour trop grand, trop fort, il s'y était jeté tête baissée et n'arrivait pas à gérer ses émotions.
Tout cet amour ça lui faisait peur à Noëllie, elle le lui disait souvent...
Pourtant elle s'était laissée faire, charmée et troublée par cet homme si tendre mais, dans ses réactions, si violent parfois...

Cependant elle trainait un passé lourd de chagrin, de ruptures, de morts... Il le savait et elle voulait être prudente.
Et finalement ça recommençait...

Il fallait qu'elle parte, qu'elle prenne l'air, qu'elle mette de la distance...
Sa colère était peut être disproportionnée, tout comme sa jalousie...
Tant pis... Elle était ainsi.

Quand elle le vit plus tard, elle ne sut pas quoi lui dire. Il prit ça pour de la froideur...
Ils ne se comprenaient pas.

Alors quand elle apprit que des voyageurs redescendaient sur Montpellier, elle profita de l'occasion et la nuit venue, le petit cortège se mit en route...

Demain serait un autre jour... Ruthy assurerait le concours pendant son absence et le tribun gérerait ses nouveaux nés à distance.
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La nuit s'achève. Une nuit blanche interminable à réfléchir, à ressasser le passé, le présent, ces derniers jours... La veille.

No jette un œil dans le miroir. Elle a les traits tirés et les yeux rougis d'avoir pleuré.
Sur son lit deux grands sacs sont ouverts, de la layette, quelques affaires, deux ou trois miches de pain attendent d'être soigneusement rangés.

Sa décision est prise, elle attend que les filles se réveillent pour les préparer au voyage.
Cela faisait quelques temps déjà que l'idée la taraudait, elle avait déjà attendu trop longtemps et l'incident de la veille avait été la petite goutte qui avait fait déborder le vase.

Depuis combien de temps était-elle à Lodève ? Elle ne se souvenait pas d'être restée si longtemps quelque part.
Elle avait des fourmis dans les pieds, elle s'ennuyait.

La ville était déserte, hier elle avait attendu trois heures avant de voir quelqu'un franchir les portes de la taverne.
Elle pensait que son poste de tribun la distrairait et hormis le bonheur d'avoir rencontré Maelysse, Ellaya et Brisi, c'était un travail fastidieux et décourageant et puis essayer d'animer la halle l'avait vidée des forces qui lui restait.
Tant d'énergie dépensée pour si peu de résultat... Enfin... Elle était trop impatiente, les choses se mettaient en place doucement... Il fallait sans doute du temps.

Elle se dévisage encore, cherchant dans ses prunelles l'étincelle qui les illuminait jadis.
La maternité lui a donné de la maturité et elle a changé.
Plus épanouie, plus sûre d'elle aussi, elle se sent belle mais différemment. Elle s'est affirmée, elle est lucide aussi et elle a surtout perdu ses illusions.

Certaines amitiés se révèlent tellement décevantes. Elle s'en était rendue compte hier encore. Il ne fallait rien attendre de certains, les efforts étaient toujours dans le même sens.

Et puis l''amour heureux n'existe pas.

Sa dispute avec Pat confirmait qu'elle ne voulait plus les pleurs, ni les prises de tête. Elle n'était pas faite pour ça, alors mettre un peu de distance, prendre un peu l'air lui ferait le plus grand bien.

Elle avait des amis à revoir, c'était un bon prétexte.

Ambre s'éveilla la première comme d'habitude et Noëllie lui donna le sein. Elle était sereine et déterminée. Puis elle la changea juste quand Rose ouvrit les yeux.
Leurs joues s'étaient arrondies, elles n'avaient plus la peau fripée et commençaient à perdre leurs beaux cheveux bruns. Avec l'arrivée du printemps le temps était clément et elles supporteraient bien leur premier voyage.

Les enfants prêtes, Noëllie jeta un dernier coup d'œil circulaire dans la pièce. Tout était en ordre.

Berthe s'activait en bas, Ruthy devait être en train de traire la vache quant à Rack il devait dormir encore... Elle demanderait au père Moulinet de charger le berceau dans la charrette.
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Elle prend le temps de relire le vélin noirci de son écriture régulière et légèrement penchée, corrige une faute, replace un accent.


Voilà ! Y a plus qu'à ! Ruthy pigeon !

Elle sourit et confie la missive à la jeune fille qui marmonne que c'est toujours elle et pourquoi que c'est pas Pat qui doit aller chercher le pigeon et gnagnagna et gnagnagna....

Noëllie sourit et rejoint ses deux trésors dans le lit... La troisième dormant encore.

Allez zou !
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Noëllie a l'impression d'être un prunier...

No ... Neko nous a écrit ...

Noëllie lance un regard furibond à Ruthy. Elle est où l'intimité là ? Si elle était arrivée une heure plus tôt...
Noëllie ne préfère pas imaginer la situation... Elle remonte le drap sur sa poitrine et regarde Pat amusée. Lui ça le fait rire, il écoute attentivement les nouvelles de Neko lues par une Ruthy bégayante mais appliquée.

Bonjour beau blond...

No repense au coup de la tartine et rigole au souvenir de la mine déconfite de Pat. Elle se dit qu'il faudra qu'elle lui apprenne comment faire des tartines dans le pain.

Elle se niche dans son cou et le respire.
C'est vrai qu'il est très agréable de se réveiller dans les bras l'un de l'autre, en haricot.

Elle a une oreille attentive à la lecture de la lettre et laisse courir ses mains sous la couette, il est encore tout chaud de sommeil... Hummm...

Comment ça je dois coutumiser les nouveaux ! S'il n'y avait que les nouveaux qui voulaient l'être !

Elle rit.

Hum... Le comte de Minerve ! Elle en fait des mystères ! Quand elle sera là faudra la cuisiner... Tu sais qui c'est toi ?

La lecture s'achève sur les dernières péripéties du couple voyageur.

Bien ! Félicitations Ruthy ! Tu progresses c'est bien ! Alors il va falloir se dépêcher de lui répondre avant qu'elle ne soit de retour !

Noëllie se lève. Bon elle est nue mais ça ne fait rien... Par contre Ruthy n'a pas bien chaud et Pat est en train de le constater.

Sympa ta chemise de nuit Ruthy ! Transparente comme il se doit !
C'est l'Ugolin qui doit se régaler !

Elle lui jette un châle sur les épaules et enfile sa chemise de nuit avant de s'attabler devant l'écritoire.

Alors qu'est ce qu'on lui dit à notre voyageuse intrépide ?
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[dans sa chaumière, au village]

Pat en avait marre de quitter sa belle chaque soir et de se retrouver seul dans sa chaumière !

bien sûr, il l'avait aménagé au mieux pour la recevoir quand elle avait envie de venir mais...

les longues nuits sans sommeil à penser à elle devenaient pénibles !

il avait envie d'être près d'elle et des petites, de partager ce moment unique de la têtée dans la nuit silencieuse...

d'un coup, il se décide !

Court à la cave chercher une bonne bouteille de vin, prend le pain frais qu'il a acheté au marché ainsi que le fromage de chèvre tout frais.
il emballe le tout soigneusement et le glisse dans sa besace.

il ferme la porte de sa chaumière et part en courant jusqu'au domaine.

Arrivé devant le batiment, il ne se sent pas très à l'aise de sonner, imaginant le mécontentement de Berthe.

Il savait que la fenêtre de Noëllie se trouvait juste là au dessus de lui...

il ramasse des petits cailloux et vise adroitement les carreaux, espérant qu'elle entende ...

Virgile attendit que la nouvelle Maman soit en tenue présentable pour rentrer dans la pièce où se trouvaient ses amis et les deux bébés.

Bonjour No ! Je voulais te saluer avant de partir sous d’autres cieux.

L’ours lui fit deux bises et lui tendit un bouquet de lys.

Tiens, tu penseras à moi le temps qu’ellent dépérissent. Après ….. !

Le poète aux rimes incertaines regarda attendri les deux bébés. Il caressa tendrement leurs joues en pensant qu’il faudra bien un jour penser à la ….paternité !

Je vois que tu te portes bien et j’en suis heureux. Porte toi bien et sois heureuse avec tes petites merveilles…

Il salua les présents et s’éclipsa rapidement de la pièce. Il était temps de quitter Lodève….
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Noëllie les jambes en coton s'appuyait sur le bras de Neko un peu gênée malgré tout de se montrer ainsi dans le plus simple appareil... Même si toutes les personnes présentes l'avaient déjà vue nue, n'empêche...

Elle attrapa le dessus de lit maculé et tenta de se couvrir un minimum...

Zev vint en renfort avec une drôle de mixture exotique et en profita pour lui faire ses adieux.
Une longue tirade qui amena les larmes aux yeux de Noëllie.

Elle aspira une gorgée à l'aide de la paille improvisée et grimaça.

Humm délicieux !

Elle toussa.

Ma très chère Zev, je suis vraiment ravie d'avoir fait ta connaissance. Merci à toi, pour ta bonne humeur et ta folie, ça m'a fait un bien fou !
Merci aussi pour les massages et... Pour le roseau !
Nous nous reverrons très vite, j'en suis sûre...

Fais bonne route jusqu'à Espalion mais avant emmène moi au cabinet !
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Noëllie se reposait, un bébé niché dans chaque bras.

Ruthy partie, Neko s'occupa de la jeune maman et la délivrance arriva sans effort.

Tout le monde était un peu tourneboulé et les dernières heures, riches en émotions diverses, les laissaient toutes un peu pantelantes, vidées.
Zev ne disait rien, elle regardait le spectacle qu'offraient Noëllie et ses filles.

Ces quelques instants de calme étaient bénéfiques à chacune. Perdues dans leurs pensées, elles prenaient le temps de digérer tout ça.

Noëllie ne fut pas surprise quand elle ouvrit les yeux et qu'elle vit Pat penché sur elle.
Elle lui adresse un sourire radieux alors qu'il pose ses lèvres sur son front.
Son haleine sent le vin, ses yeux brillent étrangement.

D'autres pas, le bruit d'un sac qui s'effondre, le fauteuil qui grince, Noëllie penche la tête et aperçoit Rack.

Leurs regards se croisent, il s'approche... Noëllie voit bien qu'il est déçu... Deux filles ! Un vrai calvaire !
Il grogne des félicitations dans sa barbe en observant du coin de l'œil les nourrissons.

Noëllie fait signe à Pat de s'asseoir et tend la main à Rack.

Merci Rack...

Elle est un peu émue et la voix légèrement chevrotante elle se lance.

Je vous présente Ambre.

Celle-ci tète avec application sans quitter sa mère du regard, elle la dévisage intensément de ses grands yeux noirs.

Elle a bon appétit et elle est fascinée !

Noëllie sourit attendrie.

Et voici Rose...

Calée dans son bras droit, le bébé repu s'est assoupi. Elle est plus petite, ses lèvres délicates forment un petit cœur à coté du mamelon nourricier.

La pauvre est épuisée.

Ambre lâche son sein à son tour et s'endort d'un seul coup.
Devenue guimauve Noëllie rit doucement. Elle guette les réactions.

Les garçons regardent tour à tour les fillettes et la maman sans rien dire.

J'aimerais me lever, vous pouvez m'aider ?
Pat, tu veux bien prendre Ambre ?

Surpris, il la fixe un moment sans réagir ; elle le rassure d'un sourire et un peu maladroitement, il libère Noëllie et prend l'enfant.

Puis sans attendre, Noëllie dépose délicatement Rose dans les bras de Rack. Elle pose un baiser léger sur le duvet abondant et soyeux de ses cheveux bruns.

Neko, je ne suis pas décente pour recevoir mes première visites,
j'aimerais passer une chemise propre...
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Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Comment ça 2 ?

Le Barbu regarde la « crevette » incrédule , ne pense même pas a rouspéter quand elle lui pique son verre ….

Deux quoi ? deux enfants ? y a un gars au moins j’espère ? rien que pour m’embêter la No elle est bien capable d’avoir pondu deux filles ….. et puis tu cochonne tout là , tu pourrais aller te laver , on dirais que tu viens d’égorger quelqu’un …

Pat ne les a pas attendu et se précipite vers l’escalier … Rack monte a sa suite et pénètre dans la chambre … Neko et Zev sont là a chuchoter en rangeant les affaires … sur le lit Noellie radieuse donne la tétée a deux petites choses toutes roses …. Pat la regarde tout attendri ….

Rack interroge les filles du regard … alors c’est quoi ? …. Deux filles ….

Le verdict est tombé …. Deux filles ….

Le barbu se laisse tomber dans un fauteuil ….

Arfff … gros soupir … ben j’ai qu’un berceau moi … s’approche du lit et grimace un sourire a Noellie …

C’est très bien félicitations … elles sont très jolies ….

Rack se garde bien de prendre les petites choses , l’aurait bien trop peur de les casser ….

Du gâteau, du gâteau !
Tu te moques là Neko ??? Je suis morte, je ne peux plus pousser...

Je ne peux plus tu m'entends ???

On dirait que je viens de courir un marathon et tu me demandes de recommencer ?

C'est à peine si elle réagit à ce que vient de dire Neko... Elle ne voit pas le sang partout, elle souffre, elle crie...

Encore des cheveux ? Mais...

Une nouvelle contraction l'ébranle. Elle est pâle, visiblement épuisée par sa première victoire. La contraction s'achève qu'elle sent déjà le second bébé qui s'apprête à sortir.
Elle se prépare à l'ultime poussée.

« respire à fond.... Vas y pousse !!! »

Elle se concentre sur l'effort prête à y consacrer le peu de force qui lui reste et la deuxième contraction sera la bonne.
Noëllie soutenue par Ruthy se penche et saisit le bébé. Il est tout poisseux, si petit et tout rose.

Rose...

Délicatement, elle la pose entre ses seins.

C'est une deuxième petite fille !

Le nourrisson ne pleure pas mais fixe sa mère longuement de ses petits yeux sombres ; ses doigts minuscules s'agitent doucement et Noëllie craque.
Elle essuie sa fille, elle pleure d'amour, de rire, de soulagement, de bonheur...

Zev...

Elle tend le bras.
Rose nichée dans son cou est longue et si fine. Zev repose sa sœur, à côté d'elle. A peine posée elle ne pleure plus. Zev les couvre d'un drap de lin.

Le silence s'installe, les bébés cherchent le sein de leur mère, pas besoin de soins, on voit qu'elles vont bien, elles tètent...
C'est un grand moment de calme et de bonheur...
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Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Le cri ému de Neko avait retenti dans toute la pièce, dans tout le domaine, dans tout le Comté même si ça se trouve. En tout cas, il résonnait encore dans les oreilles de Zev qui comprenait à peine ce qui se passait. Tout était arrivé si vite... Elle reçut un ordre, y obéit. Elle se rua alors sur la pile de linge propre, en ramassa et enveloppa le nouveau-né. Celui-ci ou plutôt celle-ci hurlait à s'en rompre les cordes vocales et à arracher les oreilles des autres, mais Zev s'attendrit en nettoyant la petit chose. Elle la déposa délicatement sur le ventre de No qui paraissait moins souffrir. Elle sourit. Elle avait les larmes aux yeux devant un tel spectacle, ordinaire mais ô combien prodigieux ! Ruthy et Neko avaient l'air de se débattre avec des fils et des cordons, mais Zev ne s'en souciait pas d'un poil. Elle massait le ventre de No en fredonnant une douce chanson. Lorsque tout d'un coup, No parut souffrir encore plus. Neko paraissait embarassée, paniquée, un peu perdue.

Qu... QUOI ? Une autre touffe de cheveux ? Mais attends là, ça veut dire qu'il y a un deuxième poupon !

Zev paniqua à nouveau, enleva précautionneusement la petite fille du ventre de sa mère pour éviter les chutes malencontreuses. Elle la garda dans ses bras tremblants, pendant le deuxième accouchement, restant béate devant cet engin brailleur et faiseur de pleurs incessants et stridents.
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La nature aime à se cacher.

Pat se marre.. "blondin" ???

et bien ! si ça peut lui faire plaisir !

Salut Rack ! tu crois que tout va bien là-haut ?


aller l'arroser pour qu'elle pousse ??mmmhh après tout pourquoi pas !

il se laisse entrainer et déguste les bonnes bouteilles qui défilent devant lui

oulà... le sol commence a bougé ! les murs se rapprochent

il se tient la tête

est-ce encore... "hips" raisonnable d'aller ... "hips" voir Noëllie ? elle va trouver ça ... "hips" déplacé !

Pat avait attendu longtemps en taverne avant de se décider.

il avait bien senti que Rack le prenait pour un minet car il n'aimait pas les grossieretés...
il n'était pas très à l'aise en sa présence encore mais...
Pour Noëllie, il allait faire le pas et se présenter au domaine.

en approchant, il aperçut Rack à l'extérieur, parlant avec un vieil homme.

il était en train de s'approcher quand il entendit un grand cri

C’est une fille !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! …

Tétanisé, il reste sur place. heureux pour Noëllie qui désirait une petite...
riant sous cape de la déconvenue de Rack qui se retrouvait avec une nana en plus sur les bras...

C’est une fille !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Zev prend le bébé et commence à l'essuyer dans un linge. Elle l'enveloppe et la pose sur le ventre de Noëllie, fébrile.

Sa fille !

Elle est là, sur sa poitrine, toute chaude, elle pousse un petit cri et regarde partout de ses grands yeux ouverts.
Elle est si belle, si parfaite !

Noëllie ne peut plus détacher ses yeux de l'enfant et ne fait pas du tout attention à ce qui se passe autour d'elle.
Zev lui masse le ventre, la jeune mère sens à peine ses mains.

Entre ses jambes Neko s'affaire, elle marmonne.
Noëllie n'y prête pas attention, trop occupée à contempler sa merveille.

Mais dans un sursaut de lucidité elle s'inquiète et voit Neko couverte de sang.

Neko ???
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Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Il n'en fallut pas plus aux trois héroïnes pour bondir, pour oublier leur ivresse, pour se ruer sur No, tout en délicatesse bien sûr, pour tirer, dans un bruit épouvantable, le lit en bois massif, atrocement lourd, vers la baquet, pour la sortir prudemment de son bain, pour l'allonger précautionneusement sur ce fameux lit, -Fichtre, c'est qu'elle pesait son poids la No ! -. Puis, ne sachant pas quoi faire, elles attendirent, excitées, paniquées presque, mais cherchant à le cacher pour que No se sente à son aise. Zev, les bras ballants, nerveuse, remuait les bras, la tête, les jambes... Elle se sentait impuissante et inutile, et c'est ce qui l'horripilait le plus.
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La nature aime à se cacher.

Ah ! c'qu'on est bien quand on est dans son bain...
On fait des grosses bulles, on joue au sous-marin !

Ah ! c'qu'on est bien quand on est dans son bain...
On chante sous la mousse pour les voisins !!!!


Noëllie un peu pompette chante à tue-tête pendant que les filles papotent et vident joyeusement les bouteilles que Ruthy est allée chercher.

Quatre bouteilles, elles sont quatre, le compte est bon !

Le moment de panique de tout à l'heure n'est plus qu'un mauvais souvenir, tout le monde est détendu.
Noëllie repense au couteau et soudain elle part d'en grand éclat de rire.

Ah la vache !! Je ne pensais pas qu'on rigolerait autant !

Quand soudain une nouvelle contraction lui coupe le souffle.

Elle se cramponne sur les bords du cuveau, rentre sa tête dans ses épaules et respire profondément.

La contraction passe mais elle sent qu'une autre se prépare...
Elle ne préférait pas calculer l'espacement entre chacune d'elles, mais elles semblaient de plus en plus rapprochées.

Neko ? Je pense qu'il serait préférable que je sorte de ce cuveau..

L'eau commence à refroidir et puis...

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase qu'elle se plie en deux. Elle tend le bras dans une supplication muette.
Grimaçant dans un nouvel accès de douleur, elle serre les dents, son visage pâlit, elle respire par saccade...

Les filles je crois que je passe à l'étape suivante !
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