Bitterly
[Entre Vendôme et le Mans]
Il était une fois une brune - non n'inversez pas deux certaines lettres je vous prie - qui habitait Vendôme et qui avait occupé quelques nombreuses et vastes fonctions par amour de l'occupation occupationnée et du travail acharné. Oui, nous dirons cela. Elle ne savait plus trop quand elle avait rencontré un certain Ethan Newton, un chevalier de la Licorne, mais en tout cas elle le connaissait. Ils papotaient de temps à autres au gré des vents qui agitent les mesanges. Car oui, la brune aimait garder contact avec les personnes qu'elle estimait et bien qu'elle ne le connaissait pas énormément, elle estimait beaucoup le "Messire le Chevalier".
Un jour que la brune avait démissionné de toutes ses fonctions en dehors de celle de conseillère municipale de la ville de Vendôme, elle parla à l'homme de l'ennui profond de faire du pain tous les jours, de l'envie de voyager qui la taraudait... Elle pensa aussi à lui rendre visite. Mais l'occasion ne s'y prêtait pas tout à fait. Enfin, un jour, la folle tourangelle et son vaillant vassal Sirgwalchmai prirent la route.
La jeune femme talonna sa monture tout en tachant d'éviter une malencontreuse chûte. Mais c'était sans compter quelques passages escarpés, mal balisés et sans réelle route. Après quelques mètres desespérement accrochée à la crinière de sa jument, de travers sur son dos, elle finit par toucher durement le sol, ce qui lui vallut une belle trainée de boue sur sa chemise blanche et neuve.
- Grrrr sacrebleu ! Je n'ai vraiment pas de chance avec ces quadripèdes !
Face à un Gwal mort de rire, elle était rémontée rapidement pour finir vaincue par des branches d'arbre quelques trottements plus loin.
- Pfff ! Les cheveux pleins de petites brindilles, elle s'etait vaillamment relevée en déplissant sa chemise, son vassal hilare quant à lui.
[Matin du 08 Novembre]
Enfin, ils y étaient arrivés. Hé oui, même les courts voyages étaient une rude épreuve pour Bitterly lorsqu'il s'agissait de chevaucher plus de 10 minutes. Apercevant les remparts du Mans, elle fit stopper Haya, en descendit et termina à pieds. A l'entrée, ils furent arrêtés par une dame qui répondait au nom d'Angedor. La Vendômoise passa le plus clair de l'entretien à se demander s'il fallait interpreter cela comme Ange d'or ou Ange dort. Finalement, ce fut grâce à Gwal qu'ils entrèrent car elle n'avait rien suivit. Manque de concentration ? Non, non jamais...
- Bon, nous y sommes. Plus qu'à trouverle bel et preux et j'ai pas dit lépreux hin...
Elle notat mentalement qu'il serait également de bon ton d'arrêter les blagues vaseuses. Trainant sa monture derrière elle, elle chercha une taverne et surtout... Des habitants !
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~en cours~
Bitterly
[Au Mans, le 09 Novembre 1458]
Quelle était la conclusion de cette escapade mainoise ? La brune y avait eu l'occasion de passer deux agréables soirées en compagnie d'un charmant vieil homme à l'aube de la mort - comprendra qui pourra. Et puis il y avait eu ce courrier, des plus formidables, de la part du Comte mainois en place. Hé oui, ce dernier n'était autre qu'Oldtimer, une ancienne connaissance vendômoise qui ne l'appréciait absolument pas mais s'offensait qu'on le dise. Enfin, cela l'avait fait sourire de recevoir ce courrier, lui rappelant le temps jadis où elle officiait en de multiples fonctions et se créait plus d'ennemis encore qu'aujourd'hui en étant simplement elle-même.
C'est sur ces pensées, ainsi que sur la désagreable sensation que l'au revoir d'Ethan était un adieu, qu'elle avait rejoint son compagnon de route, ami et vassal.
- Et si on allait rendre visite à Fildaïs maintenant ? Il paraît que Rebel est là bas également...
Un fin sourire suivit cette déclaration. Puis, maladroitement, la brune monta Haya. Et ils partirent dans la nuit noire, à la recherche des chemins qui menaient vers l'Anjou. Bitterly, le coeur battant la chamade, se posait mille questions et repassait plusieurs souvenirs dans son esprit. Mais la question qui demeurait en suspens était la suivante : Allaient-ils se faire poutrer par le Maine, l'Anjou ou aucun des deux ?
[Sur les chemins]
Ils passèrent les remparts bienfaiteurs de la ville sans jamais rencontrer personne. Puis, ils furent seuls, totalement seuls, au pied d'une lourde porte desormais close. Un seul choix alors : avancer ou mourir de froid.
Tandis que le froid rendait leur souffle empreint de buée, ils cavalèrent en silence, chacun en proie à ses pensées ou peut-être à un semi-endormissement. Le souffle glacial avait tendance à les engourdir... Enfin, ils firent la route sans encombre et sans jamais croiser quiconque. Si ce n'est la mort elle même que Bitterly crut voir s'abattre sur elle lorsque son cheval ne vit une faille... Mais finalement, il n'en fut rien, pour le plus grand bonheur de Sirgwalchmai dont le teint avait subitement blêmit.
[La Flêche]
Ils y furent à l'aube. Et il ne se passa rien de notable. La ville semblait soit morte soit peu matinale. Bitterly sortit donc ses plumes et parchemins, ainsi que son encre bleu noire. Et elle écrivit. A Fildaïs, d'abord, pour l'informer de sa présence en Anjou. A Ethan, ensuite, non sans une certaine hésitation, juste pour lui donner des nouvelles.
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~en cours~