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[RP]Nuits sur les remparts... et sur les chemins...

Kaelig


La nuit a été longue. La garde a été routinière. La fatigue marque les traits de la blondinette. Son teint est pâle mais il lui reste de la vigueur pour sourire. Des ridules de bien-être apparaissent au coin de ses mirettes émeraudes alors que son regard se plisse face aux premières lueurs de l'aube. Sieur le Soleil est encore jeune de journée mais il ne manque point de lui rendre ce rayon de bonne humeur orangé. Une lueur feutrée perce à travers les coteaux d'ouates à l'allure étalée.

La donzelle a le baba posé sur les pierres de taille froide. Sa cape fait office de coussin. Les gambettes pliées et ramenées contre la poitrine sont ceinturées de deux mains nouées. Ses pouces jouent l'un avec l'autre. Son toucher est sensible d'imagination ce matin. Son menton est posé sur ses genoux. Son sourire s'agrandit alors qu'au loin, elle zieute vers la forêt. Une minuscule cabane autour d'un lac cligne de la mirette.

Un anneau d'or pend à son cou. Il est chaud en permanence grâce à la chaleur de son corps. Ses pensées sont aussi figées que la veille. Une différence : son cuer bat moins vite. Ce dernier bat en symbiose avec le balancement du joyau.

Mai, fait ce qu'il te plaît. Jamais deux sans trois. Il y en a deux sortes : le blanc et le multicolore parce que chacun en voit de toutes les couleurs. En voilà la première orangée : la séparation frustrante et momentanée de l'être aimé. Il ne sait pas encore ce qui l'attend à son retour. Mais la surprise est au sourire. Bradwen...
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Max_premier


18 mars 1459

Sur les remparts, le voilà à faire sa garde comme tous les jours. Ce lieu a maintenant un double attrait pour lui, il y fait son travail de Chef Maréchal bien sûr mais surtout, il vient voir son petit jardin potager, protéger du froid et du vent par les hautes murailles de pierres.

Ces pierres si elles pouvaient parler, auraient pu en dire des choses sur ces jardins qui ne servaient pas qu'à cultiver les graines et les légumes pour servir à la soupe mais aussi à cultiver l'amour, toute sorte d'amour : amical, fraternel ou bien l'Amour avec un grand A, celui qui fait battre nos cœurs, fait frissonner nos corps... oups... je m'égare.


Bref, ces remparts étaient un lieu stratégique en fait pour toutes sortes d'affaires et en voilà une qui lui tenait à cœur justement. Il avait fait promettre à sa filleule de lui écrire chaque jour quand elle avait pris la résolution de partir... "prendre l'air" comme elle l'avait dit. Il savait très bien maintenant la raison de ce soudain changement, l'Amour justement. Le Grand A s'était égaré, incompris, mélangé à toutes sortes d'autres sentiments bien moins avouables comme la jalousie, le manque de confiance, la perte d'une belle complicité.


Il avait eu donc une explication avec sa fillotte mais n'avait pu rattraper son ami avant que celui-ci, lui aussi ne veuille partir de Montmirail pour... il ne savait pas quoi exactement, espérant que ce n'était pas "régler ses comptes", sa fonction religieuse le lui empêcherait, Max l'espérait.


En tout cas ce jour là, pendant son tour de garde, Max vit arriver la chouette blanche attendue, Berwyn de son petit nom. Il défit doucement le petit lien à sa patte et lut de suite le parchemin attaché. La chouette fut récompensée mais il la garda près de lui, pour qu'elle reparte avec son propre mot en retour.

Citation:
Mon parrain,

Navrée de n'avoir su trouver le temps de t'écrire hier. J'ose espérer que tu ne t'es guère inquiété.

J'erre la nuit entre les rues silencieuses de la capitale, je découvre, je dors à matine devant la Sarthe, sur l'herbe fraîchement rosée. Alors que les âmes mancelles avoisinent des pensées aussi imaginaires que saugrenues, une ange nocturne faufile sa dorure à en perdre des plumes de sommeil. Sieur Morphée doit creuser mes joues de jour en jour. Je n'ose me regarder dans le reflet du fleuve. Je le fuis comme je fuis tout contact humain longue durée. Toutefois, l'agitation du marché me détend de sa mélodie au tintement d'écus face à l'odeur accentuée des différents encens du marchandage. J'esquisse un sourire en y repensant, car les pommes rouges, mes préférées, y sont délicieuses à croquer à souhait. Tellement succulentes qu'il me semble avoir eu une vision empoisonnée : B...

Les journées te sont-elles douces? Comment se porte ton cuer? L'enrobe-t-Elle dans un rêve d'ouate afin de le bercer d'espoir prometteur?

Une brise mi-chaude mi-raisin se lève, mon vélin devient instable et ma plume s'écorche à tâcher mes doigts. Je reprends mon récit demain, promis.

Amitiés, pensées, etc.
Kael


Il se dirigea vers le poste de garde pour y trouver encre et parchemin.

Publié avec l'accord de l'auteur.
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Max_premier
Il gardait la plume en hauteur et repensait au parchemin envoyé quelques jours auparavant à son amie diaconesse à moins qu'elle ne soit maintenant archi-diaconesse ?

Il n'y comprenait rien dans la hiérarchie religieuse. Son parrain avait essayé de lui faire comprendre et il était bien placé puisqu'il était lui même Evêque. Honoré Saint Cyr lui même mais ils avaient fini par se parler comme de simple mortel d'homme à homme et c'était mieux ainsi.

Donc il y a quelques jours, il avait écrit à Irella qui avait quitté Montmirail pour la Normandie où elle vivait bien heureuse apparemment.


Citation:
Irella mon amie,

Je me permets de t'appeler ainsi car avant de voir en toi le côté diaconesse c'est bien le côté amie dont je veux garder le souvenir...

J'espère déjà que ce message te trouvera en très bonne santé, ainsi que ton petit ange Gabriel et que l'homme de ta vie bien sûr, mais tu te doutes bien que si je te contacte c'est que je n'ai pas trouvé "la" solution dans mon esprit humain quoique j'ai bien quelque idée mais je ne suis pas sûr qu'elle soit prise en tant que bonne idée, à un problème. Bref...

Voilà tu connais bien notre diacre Bradwen, tu as pu voir un peu son caractère et ma filleule Kaelig aussi qui avait été demandée par lui en épousailles dernièrement à l'église même et qui a eu en cruelle réponse à un aveu, la rupture de ses fiançailles.

Elle voulait simplement décrire deux personnes qu'elle appréciait, plus que de simples contacts dans sa tâche municipale, a voulu sans penser mal dire qu'elle avait de la tendresse pour elles mais voilà, ces personnes étaient des hommes et c'était sans compter sur une jalousie toute masculine de notre diacre.

Elle a tenté d'expliquer, relayée par quelques amis qui la voyaient en détresse et m'a avoué et je la crois que ses sentiments vis à vis de lui n'ont pas changé mais qu'elle était sous le choc de cette incompréhension, ce manque de confiance même : à un aveu sincère et non équivoque, réponse sans appel elle a reçu.

Je voulais moi aussi tenter de le raisonner en trouvant quelques exemples d'amour fraternel, platonique, tendre dans la nature qui n'avait aucun rapport avec l'amour dans un couple entre deux êtres tels qu'eux deux mais je me suis dit que peut-être dans les textes concernant l'amour d'Aristote, il y aurait quelque chose pour m'aider. Comprends-tu ? Je me remets à toi en tant qu'amie mais aussi diaconesse aujourd'hui et j'espère que tu pourras m'aider de quelques manières que ce soient. Bradwen est mon ami et je ne voudrai pas qu'il passe à côté de quelque chose d'aussi fort que son amour pour Kaelig.

Je me permets encore de te faire une bise très amicale sur les deux joues et je sers la main à Anorion...

J'attends ta réponse... Max.


Il avait reçu réponse le matin même et cherchait à utiliser cette réponse pour prendre nouvelle de son ami fugueur. Mais les protagonistes n'étaient pas au courant de ce contact particulier et spirituel qu'avait Max avec Irella.

Il replongea en attendant la plume dans l'encre pour écrire à sa fillotte.

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Max_premier
La plume gratte le papier aux couleurs des blés mûris sous le soleil d'été... oh faut que j'arrête la bière le soir moi.... enfin, parfois, elle ne gratte pas, elle éclabousse, elle tâche, elle fait des pâtés.

C'est qu'il a été intendant-majordome à une époque aux bras de belles demoiselles de la société, il a foulé les parquets pour les accompagner et parfois même si elles n'étaient pas trop regardantes à les faire danser mais malgré cela, à l'écrit, il n'a jamais réussi à mettre tant de grâce mais il s'appliquait, ronchonne de ci de là, essuyant à l'aide d'un chiffon doux le trop plein d'encre mais la chouette Berwyn ne peut attendre indéfiniment et il faut bien qu'il se résigne...

Il relit ses lignes :


Citation:
Ma fillotte,

Je suis bien heureux de voir que tu respectes l'engagement auprès de ton parrain inquiet de te savoir sur les routes. Bon je sais bien que ta pauvre chouette ne pourra faire le trajet tous les jours mais je compte bien la revoir plusieurs fois... D'ailleurs, elle aime bien le grain de Montmirail, je suis entrain de la nourrir pour qu'elle revienne...

Tu me dis errer la nuit avec sieur Morphée mais je pensais connaître cette personne et que c'était une femme, m'aurait-on menti ? Ou bien a-t-il plusieurs facettes s'adaptant à chacun lui apportant rêves ou bien doutes sur sa capacité à raisonner. Je t'avouerai qu'en ce moment pour moi aussi, les nuits sont courtes... mon cœur est mis à l'épreuve et je ne suis pas sûr d'y être gagnant mais ce n'est pas grave, je suis solide et l'on va dire que j'aurai fait au mieux pour l'enrober de douceur.

Tu croques les pommes, j'aimerai que tu croques la vie de la même façon mais qu'elle ne te soit pas empoisonnée... j'y travaille tu le sais, j'ai même eu quelques aides quasi-divines, je dois faire le point pour savoir comment m'en servir.

A Montmirail, le temps aussi est clément, les bourgeons s'ouvrent, les oiseaux se querellent à grands cris, tu vois même la nature connaît ce genre de chose...

Je t'embrasse bien fort, en haut de mes remparts et j'espère te relire bientôt.

Ton parrain... Max.

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Max_premier


23 mars

La chouette devait être arrivée maintenant à bon port et cinq jours s'étaient écoulés depuis et malgré ses tours de garde, son passage quotidien aux remparts pas de Berwyn à l'horizon...

Cela n'était pas dans l'habitude de sa fillotte de ne pas respecter son engagement en tout cas vis à vis de lui, son parrain mais même pour les autres. Il l'avait toujours connu honnête avec ses promesses.

Aux dernières nouvelles, il la savait aux Mans mais maintenant elle pouvait être n'importe où... telle qu'elle était partie. En Maine sûrement malgré tout et il n'était pas si grand que cela ce comté, il allait faire appel à ses connaissances à la maréchaussée pour savoir si elle avait passé le poste de garde quelque part.

Quelques heures plus tard, retour sur les remparts avec le résultat de sa petite enquête...

Inquiet, il l'était. On avait bien vu passer une blonde avec sa description à la sortie du Mans en direction de Mayenne mais, elle était escortée apparemment par des personnes inconnues, aux habits de moine ou quelque chose comme cela.


Ma fillotte ... mais où t'es-tu embarquée ? Faut que j'écrive à Bradwen maintenant, je pense qu'il doit savoir qu'elle prend des risques et qu'il fasse quelque chose. Il en était la de ses pensées et devait continuer sa garde. Il reviendrait plus tard avec son pigeon, un peu moins gros que la chouette de Kaelig mais qui était efficace malgré tout.
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Max_premier


23 mars un peu plus tard

Son pigeon Bidule avait à la patte bien attachée un parchemin pour son ami Bradwen. Il ne savait pas comme ce dernier accueillerait sa demande mais tant pis, il ne pouvait laisser les choses ainsi. Il avait juré devant Aristote prendre soin de sa filleule et s'il n'était pas coincé ici avec son poste de Chef Maréchal, il serait déjà parti bien vite quoique ça, il le ferait peut-être si rien ne bougeait rapidement.

Citation:
Bradwen mon ami,

Je sais que tes pas en dehors de Montmirail ont pour but de te reconstruire, de trouver un sens à cette vie que tu as si bien menée jusqu'à présent et dans cette vie, une femme a pris de l'importance.

Je sais aussi que cette femme t'a fait mal en avouant sincèrement qu'elle aimait d'autres personnes. Bien sûr pris en dehors du contexte, une fiancée ne devrait pas oser avouer cela en parlant surtout d'un autre homme. Mais toi, maintenant qu'un peu de temps est passé, ne crois-tu pas qu'il existe plusieurs types d'amour ? Surprise elle n'a pu, elle n'a su plus s'expliquer, tu t'étais refermé, la méprisant comme n'importe quelle femme de petite vertu.

Avant qu'elle ne parte elle aussi de Montmirail, j'ai pu discuter sincèrement avec elle et je crois que tu sais qu'elle n'est pas capable de mentir, surtout à moi son parrain devant Aristote.

L'amour peut être fait de tendresse, il peut être fraternel, amical, religieux, ça tu peux le comprendre en tant que diacre mais l'Amour avec un grand A, il n'y en a qu'un et comme je te le dis, elle m'a confirmé n'avoir pas ce genre de sentiment pour ces autres personnes, seulement une tendre amitié. La jalousie fait faire des choses bien dures, imagine donc que cette confession main dans la main en taverne soit vu de manière malsaine, alors tu serais aussi jaloux de moi ?

J'ai accédé à quelques textes saints et j'ai retenu une phrase : "Aucune foi n'est possible sans la raison ou sans le cœur... mais jamais la raison ne doit agir sans le cœur, et le cœur ne doit jamais agir sans la raison" de l'hagiographie de St Dominique.

J'en appelle donc à ta raison et je te promets de croire que mes mots sont pesés, Kaelig a autant besoin de toi que toi tu dois avoir besoin d'elle et il est temps que tu te montres raisonnable pour le lui dire. Seulement, elle m'avait promis de m'écrire quotidiennement et je t'avoue que je m'inquiète. Mes recherches en tant que maréchal ont abouti au départ d'un groupe aux habits de moine et d'une jeune femme blonde du Mans en direction de Mayenne mais je n'ai plus aucune nouvelle depuis.

Pour tout l'Amour que tu lui as porté, s'il te plaît, retrouve la, protège la et ramène la saine et sauve avec toi. Un jour tu as sauvé un ami, aujourd'hui je te dois la vie, j'aimerai que ce lien compte pour toi aussi fort.
Ton ami Max.


Bidule s'envole en direction de Mayenne et le Chef Maréchal retourne à sa garde...
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Bradwen


Mayenne, dans la nuit du 31 Mars au 1 avril 1459


Ainsi donc, il était revenu une nouvelle fois à Mayenne. La première fois, c'était dans une charriotte moinette et baillonné qu'il avait fait son entrée dans la ville. Il y était resté plusieurs jours enfermé dans cellule des plus abjectes, à ne pas pouvoir voir le jour. Il s'en était échappé avec Kaelig, sa compagne d'infortune dans des circonstances qui restent aujourd'hui encore nébuleuses.

L'ex-mairesse blonde de Montmirail avait alors pris le chemin de Laval alors que lui se cherchait encore dans les rues de Mayenne. Finalement, le Tout-Puissant l'avait inspiré et, à son tour, il avait rejoint Laval.

Sur le chemin qui le menait dans la ville la plus occidentale du Maine, il avait reçu des nouvelles inquiétantes : Mayenne était une fois de plus, l'objet de menaces de la part d'hérétiques angevins. Sa visite à Laval avait donc été écourté et il avait repris le chemin inverse pour venir renforcer les défenses de Mayenne.

En ce soir, il avait pris un tour de garde et arpentait les remparts de Mayenne. Par delà les fortifications, son regard se porta d'abord vers Laval... Laval, ville d'où devait partir un pigeon qu'il attendait avec un empressement non dissimulé ! Et ce pigeon tenait dans ses pattes sa prochaine destination : Laval... ou Montmirail ! Ah ! Mieux valait ne pas trop y penser s'il voulait conserver sa stabilité mentale retrouvée !

Détournant son regard, il scruta la route qui menait vers l'Anjou... L'Anjou ! Terre porteuse de tant de problèmes pour les mainois ! Source des derniers conflits avec sa terre natale ! Bradwen hoscha la teste de gauche à droite ! Non, décidément, il n'y comprendrait jamais rien ! Jamais ! Le Maine et l'Anjou étaient toutes les deux des terres meurtries. Comment se fait-il que le faible s'en prenne toujours au faible ? Qu'est-ce qui pouvait bien motiver les hommes à sa battre sans cesse ? A s'entretuer ? A se piller ? Tous ces conflits nuisaient autant au Maine qu'à l'Anjou et il n'y avait aucun gagnant dans ce conflit ! Aucun ! Les deux terres continuaient à s'appauvrir à force de s'affaiblir ainsi mutuellement ?

N'y avait-il donc aucun espoir ? L'homme est-il à ce point stupide qu'il ne voit pas là où est son intérest ? Les rancoeurs semblent tenaces entre ces deux peuples ! Mais elles ne sont pas mues par la raison ! La raison les pousserait à cesser leurs hostilités, à travailler ensemble pour que l'un et l'autre reprennent la place qui est la leur parmi les autres duchés et comtés ! Mais c'était trop demandé à l'homme de raisonner ! O oui ! Et le plus drosle, c'était que l'Anjou et le Maine appartenait à la mesme province ecclésiastique !

Ah ! Mieux valait ne pas trop penser à cela ! L'homme n'est pas encore mature pour discerner où se trouve son intérest ! On pouvait mesme se demander s'il méritait vraiment le titre d'enfant que Dieu lui avait décerné ! Et avant que tout ceci ne progresse de manière positive, il s'en passerait sans doute encore beaucoup de tours de ronde que celui qu'il venait d'achever !

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Bradwen
Ce soir-là, il était de retour sur les remparts de Mayenne, de retour sans doute pour une dernière nuit. Après sa ronde, il s'attendait à recevoir son congé. Son travail à Mayenne s'achevait.

Cette nuit-là était froide. Un fort vent s'était levé depuis la tombée du jour. Celui-ci s'engouffrait dans le mantel du paysan , faisant claquer la draperie. Le paysan rabattit son capuchon sur la teste pour mieux se protéger des assauts de dame nature. Il dut d'ailleurs le maintenir d'une main pour éviter que celui-ci ne regagne immédiatement sa place originale. Non, patrouiller dans ce temps n'était pas ce qu'il avait connu de plus agréable dans sa vie !

La journée avait été tranquille à Mayenne. Le diacre en avait profité pour saluer quelques connaissances de passage dans la ville, puis s'était assoupi pour récupérer de son manque de sommeil de la nuit passée. A son réveil, l'aubergiste lui signala qu'un message était arrivé pour lui… un message de provenance de Laval ! Le montmirallais le coinça dans la manche de sa chemise sans en prendre connaissance tout de suite. Il commanda une bouteille de cette fameuse liqueur verte qui semblait être la spécialité liquide de la ville et quitta l'auberge à la recherche d'un endroit plus tranquille. Il l'avait cherché jusqu'à la tombée de nuit… en vain !

C'est ainsi qu'en montant vers les remparts ce soir-là, deux sujets le tracassait : Le contenu de cette lettre et… Lilas, son amie ! Oui, toute la journée il avait retourné le problème Lilas dans tous les sens, cherchant la meilleure façon de l'aborder… Là aussi en vain ! Il avait mesme été jusqu'à éviter soigneusement les tavernes afin de ne pas prendre le risque de la croiser. Non, il ne savait comment aborder ce sujet avec elle. Il avait encore besoin de réflexion. Oui… de réflexion !

Sa ronde s'achevait presque lorsqu'il vint prendre appui contre la tour Ouest de la ville. Là, il était à l'abri des bourrasques de vent… à l'abri des regards des autres aussi. Il n'y avait personne icelieu. C'était l'endroit idéal. Fouillant dans sa manche, Bradwen crut un instant qu'il avait perdu le message en provenance de Laval, mais le taquin s'était juste caché un peu plus haut sur son bras. Il sortit sa flasque de fée verte, en avala une gorgée et la déposa précautionneusement entre ses jambes repliées en tailleur. Il ne pouvait plus reculer, il devait lire cette missive !

Quelques instants plus tard, il remit le vélin dans sa missive, vida la moitié de la flasque de fée verte et termina sa ronde. Si son congé lui était donné, il partirait dès ce soir. Il préférait faire la route de nuit quitte à dormir tout le restant de la matinée. Il ne serait plus d'aucune utilité maintenant ici. Ce soir, il prendrait la direction de… Laval !

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Max_premier


Montmirail le 3 du mois d'avril

Beaucoup de choses s'étaient passées depuis l'envoi de son dernier message, le pauvre Bidule avait dû se perdre ou pire se faire dévorer car nulle réponse ne vient de son ami Bradwen, lui indiquant seulement qu'il était en vie, lui témoignant de son état d'esprit aussi quant à ces questionnements.

Entre temps, Max avait dû faire corps avec ses collègues maréchaux à une série de révolte dans le village, la première étonnante était comme une sorte de blague de quelques voyageurs qui après avoir pris la mairie et insulté publiquement les villageois, avait fait circuler une affiche, démontrant qu'il ne s'agissait que d'une preuve de la fragilité de leur défense mais que rien n'avait été pris dans les coffres. L'instigateur ainsi que ses comparses étaient mis en procès actuellement.

Cela avait donné matière à réflexion sans doute à d'autres margoulins puisque deux autres révoltes s'en suivirent après la reprise de la mairie par Dame Aubane. Heureusement sans succès, la dame avait des atouts dans sa poche, sa connaissance, son expérience avait servi leur village.

Entre temps, une jolie chouette blanche revint le voir.


Oh ma belle Berwyn, te voilà donc de retour... Ma filleule va donc bien.

Il se hâta de lire la missive avec quelques pincements au coeur, Kaelig n'étant pas au courant de tout ce qui se passait dans la vie de Max.

Il s'installa donc sur le rempart, et muni d'une bougie, il se mit à lire les nouvelles avec avidité.


Citation:
Mon parrain,

Pardonne-moi de n'avoir envoyé de vélin plus récent. Berwyn, ainsi que d'autres pigeons, ont tournés des jours et des jours avant de me tomber tous sur les épaules. Fort heureusement, ma chambrée à Laval n'était point loin. J'y ai pu ainsi me protéger des griffes affamées en lisant mes parchemins en retard, allongée sur ma couche.

Laval, oui tu as bien lu. Si loin et si proche à la fois. Installe-toi confortablement aux abords de la rivière, couché dans un champ de maïs, à côté de tes alberts, qu'importe! Apprête-toi à lire une aventure aussi saugrenue que le jour où je deviens rousse.

Lorsque mon mandat de mairesse s'est achevé, je suis partie de Montmirail, je te l'ai annoncé. J'ai ensuite promis de t'écrire à chaque jour de voyage. Je me suis posée au Mans. Incroyable mais véridique, j'y ai rencontré Bradwen. Une rencontre nocturne des plus malchanceuses. Il a cru me surprendre dans les bras de Bezuto alors qu'il n'en était rien. Tu le sais mieux que personne. La rencontre a mal tourné, il est devenu violent. Ensuite? L'onde noire. Aucun souvenir. Ensuite? Je me suis retrouvé transportée, tel un sac d'épis de blé, sur l'épaule d'un gars à la toge bien étrange. J'imagine qu'il était de corpulence masculine. Dans le cas contraire, je n'aimerais me ramasser une paluche de la donzelle. Bref. Une geôle putride, humide, sombre à l'odeur âcre et écoeurante m'a accueillie... avec Bradwen! Je ne sais trop combien de jours nous y sommes restés. Cela m'a paru interminable. La nourriture que nos ravisseurs nous donnait était infâme. Nous n'avions aucun notion du temps et nullement le réflexe impulsif de compter ces horreurs appelées repas. Nous somnolons, nous parlions, nous pensions, nous avions froid, nous nous posions mille et une questions, dont quelques unes chacun dans notre coin de cellule. Principalement, celle de savoir si nous allions sortir de cette prison rapidement. Un jour, la porte métallique au grincement sinistre s'est ouverte. Personne. Au délivreur masqué? Bradwen m'a attrapé la paluche pour que l'on file à la mainoise. Je suis partie vers Laval. Il devait accomplir une toute autre tâche de son côté. Je pense qu'il est à Laval au jour d'huy. J'ai juste reçu une missive de sa part, à matine, me demandant de prendre soin de moi. Le temps sont à la méfiance. Bradwen...

D'ailleurs, que se passe-t-il à Montmirail? Une révolte? Mais pourquoi? le crieur de Laval l'a annoncé sur la place publique ce matin. Imagine ma frimousse! Personne n'a rien su prédire? Et Mayenne qui a subi une révolte non aboutie en même temps. Des hérétiques angevins menacent de brûler l'église. Sont-ils les mêmes que ceux de notre beau village?

Je suis coincée à Laval et cela me rend fol dinguo de me savoir inutile. Je cherche une escorte afin de pouvoir revenir au bercail. Hors de question de partir seule sur les chemins. Je ne suis point suicidaire. Ce ne sont point les brigands que je redoute. Mais toi en l'occurrence si tu apprends une telle imprudence! Quel mouise que tu sois coincé toi aussi!

Avant de te quitter, voici une autre nouvelle tout aussi incroyable. Vitalie ne serait point ma soeur. Elle aurait usurpé ce titre pour... pour je ne sais trop quelle raison d'ailleurs! Je serais bel et bien fille unique, c'est Helyon qui me l'a avoué avant de me quitter pour la seconde fois. Il va me falloir partir en expédition lorsque plus aucun poste ne me retiendra en ces terres.

Oh et, bonne nouvelle cette fois! Je vais devenir la marraine aristotélicienne de Bezuto! C'était une agréable surprise parmi le tas de vélins de ce matin!

Et toi? Alphée? Ton cuer d'ouate? J'espère que tu prends soin de toi!

Je cesse de t'écrire avant que tu ne me fuis toi aussi.
Max? Tu me manques...

Avec beaucoup d'impatience et d'émotions,
Kael.

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Max_premier


4 avril, belle journée ensoleillée, moment de calme sur les remparts

La veille il avait emporté avec lui la chouette de sa filleule, elle avait besoin de se reposer et de se nourrir, la pauvre faisait de sacrées lieues pour pouvoir tenir les gens informés et après une bonne nuit, elle avait l'air tout ragaillardi.

Alors Berwyn, tu vas partager avec moi mes quelques victuailles pendant que je prends un peu de repos dans ma garde puis je te confierai à nouveau un parchemin pour retourner voir ta maîtresse.

La chouette tournait la tête et des yeux ronds, semblant se demander ce qu'il lui voulait lui l'homme qui l'avait nourri et lui grattait maintenant le cou, en lui tendant encore quelques miettes de son pain ; du coup, elle se laissa faire, sans coup de bec quand il lui attacha à sa patte le message suivant :

Citation:
Ma fillotte,

Que je suis content d'avoir enfin de tes nouvelles, tu ne peux pas savoir le sang d'encre qui m'a torturé au point que j'ai écrit à Bradwen pour qu'il te retrouve. Mon pigeon Bidule n'a pas dû le trouver car il n'est pas revenu. Enfin le principal est que tu te portes bien, enfin que vous vous portiez bien.

Laval tu dis ? Enlevée depuis le Mans, j'avais bien entendu quelques rumeurs là dessus mais pas pour mon ami et sans le moindre renseignement pour retrouver les brigands. J'espère que tu oublieras vite ce difficile moment, les voyages sont vraiment très dangereux et tu me dis qu'à nouveau tu vas seule... si je pouvais...

Les voyages et les voyageurs sont à craindre ma fillotte, c'est bien d'eux que nous avons eu des soucis, révolte oui à la mairie de Montmirail mais d'une drôle de manière, ils se sont annoncés plus tard comme ayant fait une vilaine blague pour montrer toute notre faiblesse vois-tu. Enfin, je vois un peu de jugeote dans ta pensée, malgré cet incident pour nous, tu ne veux pas repartir seule et je t'en conjure gardes-toi bien de changer d'avis.

Tu n'es pas encore rentrée que tu parles de nouveau d'une expédition pour retrouver ta famille mais tu laisserais derrière toi, ton parrain ? Tu verras quand tu seras marraine, cela implique une réelle présence, surtout avec des fillottes comme toi...

Quant à moi et à Alphée, j'ai bien peur que l'histoire si bien commencée n'ait été trop belle pour qu'elle puisse continuer, si courte fut-elle. Cela est encore trop difficile pour moi d'en parler, nous verrons à ton retour que j'espère prochain, en bonne santé et bien accompagnée car pour toi, je n'ai pas fini d'espérer qu'un certain fiancé avoue s'être emporté et revienne à nouveau dans ton cœur à sa bonne place.

Ma fillotte, tu me manques aussi, ainsi que mon ami, revenez tous les deux bien vite c'est un ordre .... ton parrain Max.


Repas fini, velin bien attaché, il poussa doucement la chouette blanche de Kaelig dans le ciel avec un petit mot...

Reviens moi vite Berwyn avec de bonnes nouvelles. Il repartit pour finir sa journée et sa ronde à Montmirail.
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Max_premier
Il avait été surpris mais heureusement du retour rapide de la chouette blanche... Finalement, elle avait l'air d'apprécier le chef maréchal celle-ci ou bien comme certaines n'en voulait qu'à son blé au premier sens du terme en tout cas pour ce beau volatile. Et c'est sans se faire prier, qu'il lui donna une bonne dose de graines achetés sur le marché de Montmirail pour la récompenser.

Alors ma belle, tu vas devenir une chouette de compétition hein ? T'aurais pas vu mon Bidule par hasard ? Le pauvre pigeon, j'ai peur qu'il se soit fait cuire à la broche par quelque affamé, je n'en ai plus de nouvelle. Il caressa doucement la chouette, tout en lisant le mot de sa fillotte, tout heureux de savoir que celle-ci revenait accompagnée et en levant les yeux au ciel, Max fit une petite prière pour que ce soit par son ami Bradwen le diacre.

Citation:
Mon parrain et ami,

J'ai du temps pour répondre rapidement à ta lettre. Je replie quelques affaires dans ma chambrée et je pars ce soir pour Montmirail. Accompagnée. Je ne dis mot sur la personne. Je te laisse la surprise. Et hors de question de te renseigner à la douane! Ne triche pas! Je suis là dans trois jours, avec d'autres nouvelles. Un indice? Séminaire en théologie. Un autre? Abandon total de la politique. Je n'en dis plus!

Je lis beaucoup de tristesse et de colère dans ta réponse. Tu joues au fort, tel un enfant avec son épée de bois. Mais au fond, tu aimes manger des biscuits au cuer encore chaud et fondant. Et ces zozos qui s'amusent à se jouer des montmiraillais et mainois.

Lis les phrases que je vais écrire attentivement. A mon retour, je viendrais frapper à la porte de ta bicoque et nous discuterons longuement. D'accord? La filleule a besoin de la sagesse de son parrain mais un parrain a également besoin de l'impulsivité de la jeunesse afin de lui rehausser le moral fourgué dans les bas.

Trois jours Max...
Je t'ordonne de prendre soin de toi en attendant. Passé ce laps de temps, je prendrais le relai. Nous passerons à nouveau nos nuits sur les remparts.

Que les étoiles veillent sur toi,
Kael.


Jouer au fort... elle en a de bonne ma filleule, c'est que parfois avec les femmes, fallait savoir où on en était, c'était pas une girouette Max, il ne pouvait au gré du vent se remettre à flot comme ça... mais elle avait raison, son coeur était vraiment trop faible quant à lui et il avait l'impression à nouveau de s'être fait harponner par un revirement mais bon... il attendrait, il voulait des preuves maintenant. Rien qu'à y penser, on vit le chef maréchal, sourire aux anges et le nez au vent, laissa repartir la chouette blanche vers Kaelig sur les chemins.

Trois jours qu'elle a dit, d'accord, j'espère que d'ici là, je saurai à quelle sauce je suis mangé moi...
Le voilà reparti pour sa ronde quotidienne, attendant la suite des événements.
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Eva51


[Remparts de Mayenne]

Comme à son habitude, Eva se rendit sur les remparts pour sa garde quotidienne... Les évènements actuels faisaient qu'elle était encore plus aux aguets... et ce, même si ses pensées étaient chamboulées depuis quelques jours...

Elle s'arrangeait toujours pour monter sur les remparts avant le coucher du soleil... Sa mémoire visuelle était un avantage qu'elle exploitait en permanence... Les remparts surplombaient la vallée, offrant ainsi un champ de vision quasi parfait... Elle pouvait même apercevoir le campement qui venait de se monter aux alentours de la carrière...

Elle avançait tranquillement sur lesdits remparts, le regard toujours concentré sur les environs... Le soleil se couchait doucement... Elle aimait regarder ce spectacle, elle y trouvait là un côté "romantique"... Elle se souvint alors de la description qu'Alex lui avait faite de la mer... Du reflet du coucher du soleil sur l'eau... Tout cela, malgré qu'elle soit bretonne, elle n'avait jamais vu la mer... Alex la lui avait décrite... Elle repensa alors qu'elle lui avait répondu qu'elle avait oublié la définition du romantisme... Finalement, en regardant cette scène, elle venait de trouver la réponse à la question qu'elle se posait... et ne manquerait pas de le lui faire savoir...

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Jolan_de_vaucanson





Aprés ce long périple que Jolan est son equipe arrivait sur la capitale Mainoise, ils avaient traversé l Anjou sans trop être inquiet, au contraire les évenements faisant penser le contraire, de son côté le fantôme, lui errait dans l air, certains discours avait fait bien rire le spectre ,ça oui...........................

Citation:
Certaines phrase firent bien rire, le Maine volerait au secours des Angevins, autant dire qu il vaudrait mieux choper une bonne peste ou autre syphilis.



Qu ils se debrouillent avec les Bretons, les Mainois s ils venaient a venir, c est pour trucider les Angevins jusqu aux derniers, ce serait se porter au secours ça oui, la médecine ferait même un bon énorme car Angevins rime avec sottise.

Et la, en matiére nous aurions sous la main un vrai viviers, des cobayes ,oui ca sûr ,de nombreux même, alors si la médecine venait a faire quelques bourdes sur des essais, ben pas grave.

Ben oui on fait pas d omellette sans casser des oeufs, alors du coup on pourrait par la même débarrasser le Royaume de France , de ce genre de boulets et par la suite c est tout normalement que le Maine viendrait a prendre ce qui fût le duche d Anjou, oui cette idée plaisait au spectre.................................






Une pensée parmis tant d autres .........................................


Mais pendant ce temps,un campement fut installer au pied des remparts du Mans , beaucoup de chariots venait rejoindre ce coin, des tonneaux avaient chargés , Jolan prit donc les opérations en main, il faut dire que le feu Maistre de Loué , lui avait transmit son savoir, celui de la guerre............................................


Soit il avait aperçu une personne, en Anjou dont il savait les exploit,s militaires, destructeur de l Ost Royal, bref pas besoin de s étaler sur le CV du messire qui se trouvait en Anjou.

Faisant décharger les fameux chariots, qui avaient étaient mis a une certaines portée des remparts de la ville en fit déversé le contenu......................................


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Eva51


[Remparts de Mayenne]

Eva avait complètement la tête ailleurs ce soir... Elle savait le pourquoi du comment, mais n'osait se l'avouer... De plus, certaines choses qui n'auraient pas eu lieu d'être l'avait mise hors d'elle... Mais son esprit était ailleurs pour se soucier de cela... Elle avait un choix à faire, elle en avait aviser certains qui lui avait donner leur avis... ce qui avait quelque peu compliqué les choses...

Elle était donc, ce soir là, monté sur les remparts pour sa garde habituelle, laissant aller ses pensées, tout en restant concentrée sur sa garde...

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