Arnaut_de_malemort
Le prévôt, discret puisqu'occupé, avait entendu parler des tumultueux débats qui trottaient en salle d'audience. Le dimanche, comme à l'accoutumée, les offres de CDMs étaient envoyées plus tardivement. C'était le jour du seigneur, et le prévôt s'évertuait à penser, bien naïvement peut-être, que les foudres de l'infamie et de la perversion ne pouvaient s'abattre en une sainte journée. Il avait entendu le discours du Sieur Christophe. Concerné, il s'exclama à son tour :
- « Bonjour Christophe. Apparemment vos vacances ne vous ont pas rendu moins hargneux. »
Quel euphémisme ! Certain membre du conseil n'avait pas la compréhension ou la patience du jeune Malemort. Les hommes faibles se laissent facilement atteindre par leurs démons intérieurs. Et quand la passion finit par dévorer toute la sagesse de l'homme, on se retrouve avec des perturbateurs nés, incapablent de satisfaction. Le dénigrement devient alors un moyen d'existence. Un mode de communication bien peu productif, relevant plus de la perversion du Sans-Nom que de la véritable nature humaine. Pour avoir côtoyé à de nombreuses reprises la racaille des villes et des champs, Arnaut avait appris à maîtriser la fougue de la colère, lui permettant aujourd'hui de répondre sans excès de rage. Enfin pour l'instant.
- « Messire Zeinar, notre juge, a pris demeure en la capitale du Limousin et de la Marche : Limoges. Mettez donc à jour vos informations. Si le problème vient du fait qu'il n'est pas originaire du Limousin et de la Marche, alors votre remarque relève plus de la xénophobie. Un préjugé plutôt absurde pour quelqu'un qui souhaite faire "revenir du monde" en Limousin. J'espère que vous montrerez plus de réserve à l'égard des autres étrangers.
Et oui, comme vous pouvez le voire, il n'y a pas de conseiller à l'animation. A vrai dire, ce n'est pas par manque de volonté. Nos priorités sont ailleurs, et croyez bien que nous le regrettons amèrement. Nous aurions voulu trouver un Comté fleurissant de richesse et de paix. Mais après le pillage de Limoges, il n'y avait là que ruine et désolation. Nous avons rebâtie un comté en partant de rien, avec les bonnes volontés qui s'offraient à nous. Bonne volonté parmi lesquelles vous ne faisiez pas partie puisque vous aviez décidé de démissionner de vos charges à la prévôté suite à MA nomination.»
En même temps qu'il insistait sur le "ma", Arnaut pointa son index sur sa personne. Alors que devant la bêtise, la raison et la tempérance se fait rapidement altéré, le Malemort haussait légèrement le ton, plus pour appuyer l'abject estocade de Christophe que par réel énervement.
- « Une décision tout à fait opportun, révélant votre sens assidu de la justice et de la droiture. Votre débat sur le Coutumier est extrêmement malvenu. Vous parlez d'opposition, nous parlons d'évolution. Les Castelcerfs ont quitté le Limousin en emportant une partie de ses richesses. Un patrimoine séculaire mis à mal par la vanité d'un seul homme. Un homme dont le nom vous appelle à plus de respect que les vertus aristotéliciennes : lamitié, la conservation, le don de soi, la tempérance, la justice, la plaisir et la conviction. Le conseil n'accordera pas aux Castelcerfs la crédibilité et la dévotion qui est certainement la votre.
Si vous croyez sincèrement que votre bonheur relève uniquement de votre état matériel, je vous plains. Ce n'est pas l'or que vous possédez, mais l'or qui vous possède. Comme le Castelcerf, vous êtes de ceux qui croient que les finances suffisent à bâtir une province prospère et juste. Nous avons pour Limousin, tout autre ambition plus élevées. Laissez votre goût pour la harangue, apprenez à rester à la place qui est à la votre, et si nous retrouvons un semblant de calme dans cette salle d'audience, peut-être pourrons-nous espérer en faire de même pour tous le comté. »
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Jamais sa noble gloire ne périt, ni son nom ; et bien qu'elle demeure sous terre, elle reste éternelle.
- « Bonjour Christophe. Apparemment vos vacances ne vous ont pas rendu moins hargneux. »
Quel euphémisme ! Certain membre du conseil n'avait pas la compréhension ou la patience du jeune Malemort. Les hommes faibles se laissent facilement atteindre par leurs démons intérieurs. Et quand la passion finit par dévorer toute la sagesse de l'homme, on se retrouve avec des perturbateurs nés, incapablent de satisfaction. Le dénigrement devient alors un moyen d'existence. Un mode de communication bien peu productif, relevant plus de la perversion du Sans-Nom que de la véritable nature humaine. Pour avoir côtoyé à de nombreuses reprises la racaille des villes et des champs, Arnaut avait appris à maîtriser la fougue de la colère, lui permettant aujourd'hui de répondre sans excès de rage. Enfin pour l'instant.
- « Messire Zeinar, notre juge, a pris demeure en la capitale du Limousin et de la Marche : Limoges. Mettez donc à jour vos informations. Si le problème vient du fait qu'il n'est pas originaire du Limousin et de la Marche, alors votre remarque relève plus de la xénophobie. Un préjugé plutôt absurde pour quelqu'un qui souhaite faire "revenir du monde" en Limousin. J'espère que vous montrerez plus de réserve à l'égard des autres étrangers.
Et oui, comme vous pouvez le voire, il n'y a pas de conseiller à l'animation. A vrai dire, ce n'est pas par manque de volonté. Nos priorités sont ailleurs, et croyez bien que nous le regrettons amèrement. Nous aurions voulu trouver un Comté fleurissant de richesse et de paix. Mais après le pillage de Limoges, il n'y avait là que ruine et désolation. Nous avons rebâtie un comté en partant de rien, avec les bonnes volontés qui s'offraient à nous. Bonne volonté parmi lesquelles vous ne faisiez pas partie puisque vous aviez décidé de démissionner de vos charges à la prévôté suite à MA nomination.»
En même temps qu'il insistait sur le "ma", Arnaut pointa son index sur sa personne. Alors que devant la bêtise, la raison et la tempérance se fait rapidement altéré, le Malemort haussait légèrement le ton, plus pour appuyer l'abject estocade de Christophe que par réel énervement.
- « Une décision tout à fait opportun, révélant votre sens assidu de la justice et de la droiture. Votre débat sur le Coutumier est extrêmement malvenu. Vous parlez d'opposition, nous parlons d'évolution. Les Castelcerfs ont quitté le Limousin en emportant une partie de ses richesses. Un patrimoine séculaire mis à mal par la vanité d'un seul homme. Un homme dont le nom vous appelle à plus de respect que les vertus aristotéliciennes : lamitié, la conservation, le don de soi, la tempérance, la justice, la plaisir et la conviction. Le conseil n'accordera pas aux Castelcerfs la crédibilité et la dévotion qui est certainement la votre.
Si vous croyez sincèrement que votre bonheur relève uniquement de votre état matériel, je vous plains. Ce n'est pas l'or que vous possédez, mais l'or qui vous possède. Comme le Castelcerf, vous êtes de ceux qui croient que les finances suffisent à bâtir une province prospère et juste. Nous avons pour Limousin, tout autre ambition plus élevées. Laissez votre goût pour la harangue, apprenez à rester à la place qui est à la votre, et si nous retrouvons un semblant de calme dans cette salle d'audience, peut-être pourrons-nous espérer en faire de même pour tous le comté. »
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Jamais sa noble gloire ne périt, ni son nom ; et bien qu'elle demeure sous terre, elle reste éternelle.