Anya.
[ Maison d'Anya Von Haareweiss ]
Fièvre : n.f . État pathologique qui a pour principaux caractères l'élévation de la température et l'accélération du pouls.
...Et rien à avoir avec une éventuelle murge prise en taverne. Non Anya était prostrée, dans son lit, refusant de voir quiconque. Un méchant rhume avait-elle justifié. Mais rien à avoir avec cela non plus.
La pauvre blonde reprenait en pleine poire tout ce qui avait pu lui arriver depuis sa naissance. Absolument tout. La jeune femme avait eu le malheur d'évoquer son passé avec le curé de la ville lorsqu'elle avait débuté sa pastorale. Et ce qui était anodin chez certains était une véritable torture pour la Von Haareweiss.
Sa tête était le théâtre d'un combat entre ses souvenirs et sa volonté de les enfouir au plus loin au fond de sa tête. L'apparition d'une faille entre son passé et son présent qui ne méritait aucun spectateur selon elle, si bien que toute la maison était bouclée et que seul un rayon de soleil venait frapper le mur au dessus de son lit.
Sa naissance, son enfance passée à se chamailler avec sa sur jumelle, l'absence d'un père, l'indépendance, l'amitié, les voyages...la mort. Chaque image qu'elle avait tenté d'oublier avec une précaution toute particulière lors de son recueillement chez les nonnes semblait vouloir s'imposer devant ses yeux. Anya n'avait rien fait de purement répréhensible, ou presque, mais la douleur de ces souvenirs provoquaient multiples tremblements.
La pauvre commençait à divaguer sous le poids de la fièvre qui n'avait, de toute évidence, pas envie de chuter. Des mots, des noms, des voix, des images, tout s'entrechoquait dans sa tête et martelait son esprit sans discontinuer. Deux jours qu'elle passait dans son lit, deux jours qu'elle passait à tenter de comprendre, en vain.
La journée s'avançait, et prise d'une énième crise de tremblements, la blonde finit par tomber de son lit. Le coup était rude mais avait eu pour effet de lui remettre un peu les idées en places. Ou presque. Car devant elle se tenait Maïeul.
Celui par qui tout était arrivé. Celui qui avait profondément changé le cour de sa vie. Celui qui avait tenté de la tuer. Celui qui était mort par sa main, acte désespéré pour rester en vie.
Un instant de panique s'empara d'elle, lorsqu'elle tenta de se relever. Lui, posé, sombre, était assis sur une chaise en face d'elle. Mais bon sang Anya, de quoi as-tu peur ? Il est mort et enterré ! Depuis le temps il ne doit rester que les os de son corps ! Et elle comprit. Une hallucination, une de plus. Mais une hallucination persistante et qui ne quittait toujours pas les lieux.
Soit. Consciente d'être en plein délire, la blonde admit qu'elle pouvait toujours essayer de lui parler. Après tout, qu'est-ce qu'un mort pouvait faire de plus ?
_________________
Fièvre : n.f . État pathologique qui a pour principaux caractères l'élévation de la température et l'accélération du pouls.
...Et rien à avoir avec une éventuelle murge prise en taverne. Non Anya était prostrée, dans son lit, refusant de voir quiconque. Un méchant rhume avait-elle justifié. Mais rien à avoir avec cela non plus.
La pauvre blonde reprenait en pleine poire tout ce qui avait pu lui arriver depuis sa naissance. Absolument tout. La jeune femme avait eu le malheur d'évoquer son passé avec le curé de la ville lorsqu'elle avait débuté sa pastorale. Et ce qui était anodin chez certains était une véritable torture pour la Von Haareweiss.
Sa tête était le théâtre d'un combat entre ses souvenirs et sa volonté de les enfouir au plus loin au fond de sa tête. L'apparition d'une faille entre son passé et son présent qui ne méritait aucun spectateur selon elle, si bien que toute la maison était bouclée et que seul un rayon de soleil venait frapper le mur au dessus de son lit.
Sa naissance, son enfance passée à se chamailler avec sa sur jumelle, l'absence d'un père, l'indépendance, l'amitié, les voyages...la mort. Chaque image qu'elle avait tenté d'oublier avec une précaution toute particulière lors de son recueillement chez les nonnes semblait vouloir s'imposer devant ses yeux. Anya n'avait rien fait de purement répréhensible, ou presque, mais la douleur de ces souvenirs provoquaient multiples tremblements.
La pauvre commençait à divaguer sous le poids de la fièvre qui n'avait, de toute évidence, pas envie de chuter. Des mots, des noms, des voix, des images, tout s'entrechoquait dans sa tête et martelait son esprit sans discontinuer. Deux jours qu'elle passait dans son lit, deux jours qu'elle passait à tenter de comprendre, en vain.
La journée s'avançait, et prise d'une énième crise de tremblements, la blonde finit par tomber de son lit. Le coup était rude mais avait eu pour effet de lui remettre un peu les idées en places. Ou presque. Car devant elle se tenait Maïeul.
Celui par qui tout était arrivé. Celui qui avait profondément changé le cour de sa vie. Celui qui avait tenté de la tuer. Celui qui était mort par sa main, acte désespéré pour rester en vie.
Un instant de panique s'empara d'elle, lorsqu'elle tenta de se relever. Lui, posé, sombre, était assis sur une chaise en face d'elle. Mais bon sang Anya, de quoi as-tu peur ? Il est mort et enterré ! Depuis le temps il ne doit rester que les os de son corps ! Et elle comprit. Une hallucination, une de plus. Mais une hallucination persistante et qui ne quittait toujours pas les lieux.
Soit. Consciente d'être en plein délire, la blonde admit qu'elle pouvait toujours essayer de lui parler. Après tout, qu'est-ce qu'un mort pouvait faire de plus ?
_________________