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[RP] Défaite, la fête !

..e..
RP en halle de Limoges, mais pour cause de voyage des persos, posté ici pour pouvoir le terminer.


Elle s'préparait d'puis bientot 6 jours. Elle avait même fait une croix sur une ou deux siestes, histoire d'entasser fûts et autres bouteilles dans sa petite cour.

Et c'tait un spectacle à ne pas manquer !
Une E en plein effort, presque échevelée - oui presque parce qu'elle passait autant de temps à se recoiffer qu'à faire rouler les tonneaux.

E avait même... tenez vous bien... préparer des trucs à manger. Ouaip, m'sieurs dames, des tartines, des soupes, des tartines... d'autres tartines... Une fameuse cuisinière, oui da !

Un énorme jambon tronait au dessus d'une table pleine de bouteilles, et la belle avait enfilé sa plus jolie robe rouge. De celles qu'elle n'pourrait bientot plus mettre et qui lui allaient si bien. La taille dessinée comme jamais, la fesse rebondie sous le velours et la gorge réhaussée d'un léger col parfaitement à la mode.

E avait bien sur déjà entamé une bouteille. E entamait toujours quelque chose. E était belle, et c'bien tout c'qu'elle était, même pas encore ivre. E attendait. Patiemment. Le sourire coincé au bord des lèvres, la mirette pétillante. Elle avait juste envie qu'on lui donne envie.


"Et Défaite la fête !"
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Aymeric
[In Vino Veritas]

Il ne dira pas qui, il ne dira pas comment, il ne dira pas où, mais c'est un fait. Aymeric est ivre, plein comme une vache limousine. Les joues rouges, les yeux maintenus difficilement ouverts, la démarche déséquilibrée et la langue sèche, il sortait de la taverne après s'être fais offrir de nombreuses chopes de bière -même pas une dizaine, et il voyait pourtant trouble. Il ne pensait plus qu'à une chose, retrouver le chemin de l'auberge, se poster sous la fenêtre d'Aurile et lui chanter son amour devant tout le voisinage réveillé pour l'occasion. Cela lui semblait romantique à souhait, une bonne idée en soit.

L'échoppe du charpentier était fermé, où trouver un luth à cette heure si tardive ? Peut-être là-bas, dans le seul bâtiment dont les fenêtres laissaient voir un halo de lumière. Il marcha d'un pas rapide, se maintenant aux murs pour ne pas trébucher, avant de pousser la porte et de s'engouffrer dans le lieu.

Là, son regard trouble se posa sur une sirène vêtue de rouge, avachie sur sa chaise comme sur un rocher, une bouteille semblable à un coquillage à la main, au milieu des tonneaux qui faisaient office de vagues. La pauvre trinquait avec sa solitude pour seule compagnie.
Alors, la timidité et les attitudes correctes dissolues par l'alcool, ne restait plus que sa véritable nature mise à nue, seule maitresse à bord, désormais. Il s'avança vers elle, chancelant mais sûr de lui, un sourire niais sur son visage presque angélique, avant de l'apostropher.


Hey là, ma sirène ! Défaites vot'robe et laissez la fête continuer !

Il essaya de faire un sourire charmeur, mais cela ressemblait plutôt à un sourire pervers. Tant pis, c'est l'intention qui compte.
La conversation engagée, il se laissa lourdement tomber sur une chaise non loin d'elle.


Z'avez d'nombreuses jambes, pour une femme-poisson, fit-il remarquer, louchant sur les jambes qui lui semblaient aussi nombreuses que celles d'une araignée -entre une femme-poisson et une femme-araignée, vous avez une préférence, vous ?-, mais elles vous vont bien.

Il remonta son regard alcoolisé le long du tissu rouge comme les lèvres pleines de la jeune femme, observant plus longuement le décolleté qu'il ne voit que rarement rempli -cf Aurile et Victorine... huhu-, avant d'admirer son doux visage et ses yeux verts qui ne sont pas sans lui rappeler ceux de quelqu'un...

On s'connait, non ?

Instant de lucidité. Il fronce légèrement ses sourcils. Il fait un effort pour se souvenir. Et là, c'est la révélation.

Z'êtes la cousine à Aurile ?

Les neurones inhibées par les bulles de la bière, il se rend difficilement compte de ce qu'il est entrain de faire. Chance ou malchance, sur toutes les femmes qu'on peut trouver à Limoges -pour les adresses exactes, s'adresser au Vicomte de Saint-Pardoux-, il a fallu qu'il tombe sur une Penthièvre. C'est connu que ça se reproduit vite ces bêtes là, mais quand même. La soirée allait être longue, et pas sans conséquences.
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..e..
Elle s'ennuie, y'a pas à dire. Pas faute d'avoir fait d'la pub, mais faut croire qu'les gens étaient pas d'humeur. Bien sur, elle peut pas savoir la Penthièvre que c'est ce soir précis qu'sa suze-Reyne a choisi pour aller s'baigner au clair de lune, affolant la populace limougeaude.

Si elle avait été au courant, E, qu'Alda était en pleine crise de délire et au bord d'la noyade, p'têtre qu'elle comprendrait pourquoi personne ne s'pointe. En attendant, elle n'sait rien, et à part s'consoler avec sa tanche bientot finie au rythme où elle enquille les gorgées, elle s'dit juste que les gens avaient pas confiance en son sens d'l'orga, ou alors qu'ils l'aiment pas.

Pas tant qu'ça la dérange. Rien qu'à son nom d'famille, la moitié du royaume grimace, et l'autre partie n'apprécie pas l'humour décalé et la répartie facile d'la jeune brune. Faut les comprendre, E est...

... vaniteuse, superficielle, cruche, moqueuse, hautaine, vulgaire, jolie, insupportable. Rien d'étonnant à c'qu'on n'ait pas la motivation au max pour faire la chouille avec elle. Elle hausse une menue épaule en s'écoutant penser, y'a bien qu'ça à faire. Au moins, elle s'félicite d'pas avoir fait venir un groupe d'ménestrels, ça lui évite d'avoir l'air con.

Blasée, elle s'dit qu'elle n'aura qu'à faire semblant de rien d'main. Ranger tout ça dans les caves, d'la picole c'jamais perdu, les tartines elle les grignotera au cours d'la soirée, histoire d'éponger la poire qu'elle continue de descendre vitesse grand V.

Alors qu'la nuit est bien tombée, et qu'elle s'fait à l'idée qu'personne n'avait envie de la voir ce soir, elle se concentre bien fort pour pas r'garder vers les tavernes, surement remplies d'ces limougeauds qui essaient d'lui faire croire qu'elle est des leurs, alors qu'au final, elle n'fait que passer...

.. C'est c'qu'elle disait au Leu en fin d'après midi d'ailleurs. Qu'elle irait bien n'faire que passer, ailleurs. Il lui avait répondu qu'c'était ça, l'point faible de la Lettre. Elle n'a pas d'racine. E n'avait pu qu'aquiescer. Ouaip, pas d'racine. Que des gens auxquels elle s'attache, jusqu'à c'que sa cervelle de piaf réalise un jour l'évidence, et qu'elle reprenne la route.

Un peton au sol, l'est presque debout, prête à tout ranger pour s'éviter la honte du lend'main, et aller dormir, son activité préférée. Pis s'ra temps d'préparer un autre type de fête, une où les invités sont involontaires et rentables au moins.


Hey là, ma sirène ! Défaites vot'robe et laissez la fête continuer !

Continuer ? Il s'fout d'sa gueule l'pécore ou quoi ? Faudrait qu'elle ait commencé pour ça, 'tain... La brune tourne la tête histoire d'foudroyer d'un regard aviné l'crétin qui s'est permis une entrée en matière pareille...

Z'avez d'nombreuses jambes, pour une femme-poisson, mais elles vous vont bien.

Alors que l'idiot pose son derche sur l'tonneau d'à côté, E le reconnait. En tant qu'angevine, elle tient l'alcool. De deux, elle n'a bu qu'une bouteille, espérant que quand même un ou deux se pointeraient et elle voulait pas être minable à c'moment là.

On s'connait, non ? Z'êtes la cousine à Aurile ?

Diantre c'qu'il pue la vinasse... Un gamin... Comment ça z'ont le même age ? Bah on dirait pas. Quoique. Là, E ressemble à la gamine qu'elle est. Une gamine dont on a boudé la boom. Une gamine un peu vexée, beaucoup blessée.

"De. La cousine de. Et oui, E, la cousine d'Aurile.
Et tu sens même plus l'chou dis donc."


Lui j'tant un regard en coin.

"T'veux à boire ? On m'a livrée par erreur, autant en profiter..."

... Menteuse.
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Aymeric
E comme Envie de manger.

Son regard se porta très vite sur les tartines bien garnies et les soupes fumantes sur le buffet derrière lui. Il n'écoutait déjà plus ce que la jeune femme disait, son estomac lui avait bouché les oreilles pour mieux guider ses yeux. La gourmandise était un péché, mais après son séjour dans les geôles limousines, il pouvait bien reprendre un peu de poids.

Il tendit le bras pour se saisir d'une tartine couverte d'une épaisse couche de pâté et mordit à pleine dent dedans, sans se demander ce que c'était. Il ne semblait pas y avoir de poils dedans, c'est que c'est comestible.

E comme Envie de boire.

Il passa le bout de sa langue sur ses lèvres avant de se rendre compte que la sirène lui propose à boire. Ses yeux rivèrent sur les tonneaux en chêne et les bouteilles ambrées, évitant soigneusement les bougies qui l'aveuglaient.

Lorsqu'un vase est plein, est-ce utile de le remplir d'avantage, à moins de vouloir le faire déborder ?

Devant le visage presque boudeur de la brune qui se sentait seule avant son arrivée, il ne put qu'accepter son invitation.


Hips !

Il met sa main devant sa bouche.

Heu... J'veux dire, oui, j'veux bien une coupe d'vin.

E comme Envie de toi.

Il attend qu'elle regarde ailleurs pour poser son regard aviné sur le velours rouge de la robe, la peau sûrement aussi soyeuse et les formes mises en valeur. Elle a tout pour plaire, tout pour lui plaire, mis à part que c'est la cousine de sa suz'. Elle lui a toujours dis qu'elle ne serait pas jalouse s'il se forgerait une expérience, mais pas sûr qu'elle pensait à une Penthièvre en disant ça.

Z'êtes encore amoureuse de Theognis ?

Sait-on jamais, si elle est chasse-gardée du Déchu. D'après ce qu'il lui a raconté, c'était fini depuis un moment, mais peut-être a-t-elle encore des sentiments pour lui, ce qui compliquerait son affaire.

Son alcoolémie ne lui permettait pas d'anticiper la réaction de la jeune femme.

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..e..
L’œil morne et le cœur en berne, la brune le regarde se servir, premier et dernier invité d’une fête aussi ratée que la coupe de cheveux d’Alex, qu’on n’a pas croisée d’puis un bon moment d’ailleurs. Au moins y’en a un qui s’fait plaisir, c’es t déjà ça. Et pendant qu’il enfourne une tartine, elle s’enfile quelques gorgées depoire.
L’a toujours pas mal picolé la Penthièvre, mais ce soir et les prochains jours, elle battra des records. L’alphabet n’a pas l’moral et E encore moins qu’les autres. Sauf que le gamin va réussir à la faire rire…

… et pas qu’un peu !


Z'êtes encore amoureuse de Theognis ?

Longtemps qu’elle s’tait pas marrée comme ça. Elle en oublie pendant quelques longues minutes le fiasco d’la fête, elle en oublie qu’les gens qui disent l’apprécier, l’aimer et la voir rester n’en ont en fait absolument rien à carrer de c’qui peut lui tenir à cœur, elle en oublie l’alcool et la nuit, elle rit.

A s’en tenir les côtes, à en rouler par terre, elle manque se vautrer, se rattrape in extremis , et rit de plus belle. Encore un peu et elle va se pisser d’ssus… Elle avec ce porc, mais quelle bonne blague ! E se bidonne rien que de penser que des gens puissent le croire. Elle est morte de rire, quelques perles salées pointent au bord des cils, brillant d’un éclat amusé dans un rayon de lune perdu…

… Elle en a mal au ventre tellement elle rit. Sous la mine un peu surprise d’Aymeric, du moins elle croit le deviner à travers le rideau humide qui voile les émeraudes joyeuses, elle essaie de reprendre son souffle.


« Oh putain… Mais qui t’a raconté un truc pareil ? »

Elle chope une goulée d’air, une gorgée de poire, se calme un peu, essuie d’une manche une larme de rire venue s’échouer au coin de ses lèvres.

« La seule fois où Théo a essayé de me toucher, il a pris deux baffes et un coup d’genou entre les jambes.
Non, lui, jamais.
Pis en plus l’amour c’d’un vulgaire, d’un commun… »


Elle secoue la tête, r’mettant ses idées en place. Ouaip, l’amour c’d’un vulgaire… D’un commun… Tellement commun qu’ça peut pas la concerner, elle. Originale parmi la populace habituelle du royaume, elle sait bien, même du haut de ses seize piges, que c’genre de trucs, c’pas pour elle. Y’a qu’à voir déjà l’amitié… Vu le nombre de fêtards c’soir, on va dire que c’pas gagné pour elle.

Z’avaient tous promis pourtant. Alda, T, Sel, Zeinar, Gueld, Erabal, Dhea, et même Attila. Mais y’a que l’chevalier servant d’sa cousine qui s’tait pointé. Et sans carton d’invitation, en plus. D’un geste, elle lui tend la bouteille presque finie maint’nant, et s’l ève pour aller s’en chercher une autre qu’elle ouvre avant de la caler contre ses lèvres et d’entreprendre de l’alléger.


« Et arrête de mater.
Tu m’passes une tartine plutôt ? J’crève la dalle. »


Avec ce nœud dans sa gorge ?… Menteuse.
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Aymeric
Est-ce l'alcool qui l'empêche de réfléchir ou E est très... originale ? Il l'observe passer de mélancolique prête à rentrer chez elle après s'être fais une raison, sa fête est un fiasco, de jeune femme pleine de vie et qui rit à gorge déployée. La surprise se lisait sur son visage, les sourcils hauts perchés sur son front.

Heu... Tout va bien ? demanda-t-il d'une petite voix timide.

Mais elle ne prêtait même pas attention à lui, trop occupée à reprendre son souffle pour rire de nouveau. A se tortiller comme elle le fait, il se demande si elle va pas s'assommer toute seule. Ses lèvres esquissent un sourire amusé, et finalement, il rit lui aussi. Il ne sait pas pourquoi, mais il a lui aussi envie d'être heureux, loin des prises de tête, des questions existentielles, des moqueries.

Il s'infligea une claque sur la cuisse pour reprendre un semblant de sérieux, même s'il ne voyait toujours pas ce qu'il y a d'amusant. Ce qui compte, c'est de faire sortir les ondes négatives de la pièce. A eux deux, ils feront une fête plus joyeuse que tous les bals annuels que peuvent organiser des diplomates pour signer de nouveaux traités.

Il reprit son souffle en même temps qu'elle. Rire seul, c'est tout de suite moins drôle.


Ben... C'est lui qui m'a raconté qu'il était tombé sous ton charme, mais que vu qu'il s'était comporté comme un goujat, tu lui en voulais. Il marqua une courte pose, hésitant à ajouter : J'le comprends. T'es plutôt jolie.

Il détourne son regard d'elle, les joues rougissantes et la lèvre mordue. Il essaie de la charmer comme le ferait un homme, un vrai, mais il se sent ridicule et maladroit. Pour faire comme si de rien n'était, il reprend une tartine qu'il prend en bouche entièrement, sans prendre le temps de déguster.

Il avale tout rond tandis qu'il saisit la bouteille et en vide goulument le fond. Il se sent bizarre, à l'aise, mais bizarre. Il se sent léger et fort. Indestructible. Il reluque sans gêne la robe rouge, le regard brillant d'idées qui le feraient normalement rougir. Il ne relève même pas son propos sur l'Amour alors que lui, il est amoureux de sa suz'. Il se contente de la regarder de bas en haut, se demandant même quel parfum ses cheveux peuvent avoir.


J'mate pas, j'regarde les coutures d'ta robe, rétorqua-t-il d'un air outré.

Les choses étant mises au point, il prit une tartine, la coinça entre ses dents et se pencha vers l'Envie avec une lueur amusée dans le regard.

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..e..
« Tu mens mal... »

Elle sourit en coin la Lettre en lui disant ça. Voire même carrément en fait. Il l'amuse. Elle a du mal à croire qu'ils ont l'même age, elle l'voit toujours comme un gamin. P'têtre le fait qu'il soit l'chevalier servant d'sa cousine, plus jeune. Ou p'têtre simplement que la vie qu'a menée E jusqu'ici l'amène à s'conduire comme une grande. Allez savoir...

... et le fou rire manque reprendre quand elle se rend compte du plan qu'il lui propose. Cette tartine tenue à bout de bouche, vers elle. E réprime l'éclat qui lui démange la gorge, sentant instinctivement qu’elle le vexerait terriblement.

Mais c’remake avant l’heure d’la Belle et le Clochard, les spaghettis en moins, ça la toucherait presque. C’tellement mignon, naïf et plein d’espoir. L’œil rieur mais la mine faussement offusquée, elle l’regarde sans détour.

E n’a pas pour habitude de mâcher ses mots. Elle n’a pas pour habitude non plus d’donner des faux espoirs. Les Limougeauds l’savent, les voyageurs l’apprennent rapid’ment. E peut dire oui. Mais quand elle dit non, c’non. Et elle n’hésite pas plus. D’ailleurs, elle l’précise par une voie détournée.


« Que j’plaise à Théo, j’en doute pas.
D’avoir dit non, non plus.
Qu’il ait eu mal, pas plus.
Non, c’est non. Il a fait son crétin, il a morflé.
La seule chose sur laquelle il se plante, c’est que j’lui en veux pas. L’est comme ça, j’suis autrement, pas d’sa faute et pas d’la mienne.
Maintenant il sait, c’tout. »
Une pause. « Et oui, j’suis jolie. Fallait bien que j’sois quelque chose. J’ai eu du bol, j’aurais pu être drôle. »

E mate la tartine. Aymeric ne peut pas répondre, et commence sans doute à s’sentir un poil mal à l’aise. Faut dire qu’écouter un mini laïus dans cette position, ça doit pas être une sinécure pour l’ego. E s’en amuse, un peu comme elle s’amuse de tout .

« Ouais, ma faute… j’aurais du préciser.
J’ai des dents, j’peux mâcher seule. Une tartine intacte, ça me conviendrait parfaitement. »


Ah vi, ça sonne comme une invitation appuyée à lui en amener une sans marque de dents ? Possible que c’soit ça alors. Elle l’regarde, narquoise, sa bouteille encore presque neuve prête à s’porter à la bouche, masquant l’sourire amusé qu’elle arbore pourtant.

E a grandi dans un bordel, on l’a déjà dit. Elle se sait jolie – chut, non, ça ne gâche rien dans son cas. Ouais d’habitude les gens qui se savent beau ça pourrit leur effet, mais pas elle. Ouais c’t’arbitraire, mais c’comme ça, elle y peut rien la pauvre- et rien que l’épisode Théognis prouve qu’elle plait et sait le reconnaitre. La fausse modestie, c’pour les drôles ou les filles intelligentes. E n’est que jolie, elle peut pas tout faire…

… Bref, elle voit bien que le blondinet la mate, et qu’il la drague. Rien que le coup de la tartine, c’tait flagrant, même proche de l’ivresse comme elle l’est. Tiens d’ailleurs, temps de prendre une gorgée.


« Dis tu t’fatigues pas à courir autant de lièvres… par là j’entends « filles » hein… » Sympa, E explique, des fois qu’il ait pas saisi. « en même temps ? Tu dois avoir un emploi du temps de conseiller à c’rythme là non ?

D’enquiller une gorgée, se demandant comment il va pouvoir répondre, avec la tartine, tout en allant lui en chercher une autre.

« Gaffe hein, faudrait pas que tu t’viandes. »

… Menteuse.
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Aymeric
La tartine, fièrement brandie vers elle, retombe lentement pendant le monologue. Le bout de pain est suspendu à ses lèvres, se balançant dans le vide. Elle lui a fais un violent croche-pied, lui qui était sur un petit nuage. Il l'écoute d'un silence religieux et admire le gène Penthièvrique à l'œuvre.

Ce côté sarcastique, elle le tient de ses ancêtres, c'est une certitude. Aurile est pareil, de même que sa mère et bien d'autres encore. Il lui arrive de leur tenir tête, il peut avoir un fort caractère, mais sous la menace -dormir dehors, par exemple-, il se calme très vite.


Humpf...

Visiblement déçu de sa réaction, il crache la tartine plus loin. Se lever en feintant l'indifférence avant de partir ne lui viendrait pas à l'esprit, ce serait impoli. Lui tourner le dos en espèrant qu'elle le retienne, c'est trop filou pour son esprit innocent qui croit encore aux valeurs de la chevalerie. Il reprend donc une autre tartine dans ses mains qu'il triture tout en parlant.

A courir après plusieurs lièvres, on en attrape aucun.

Il plante son regard dans le sien. Ses yeux reflètent presque du mépris. Elle n'est pas la première à lui reprocher d'être un coureur de jupons, et il le vit très mal.

Aurile, c'pas une proie. J'marche à côté d'elle, et j'irais où elle me demandera. Inutile de préciser qu'il est amoureux d'elle, la détermination qu'on entend dans sa voix parle pour lui. Et Victorine, si j'l'ai embrassé, c'était pour la taquiner. E déteint sur lui, il commence à mentir. Quant à toi... Il esquisce un sourire moqueur. Tu m'faisais pitié, seule entrain d'boire.

Et paf. Quand il se décide à être vexant, il ne fait pas de demi-mesure. Et tant pis si elle le prend mal, elle l'a cherché : c'était légitime, il n'aura pas besoin d'aller se confesser auprès du curé.

Pris de quelques remords, pour éviter de la vexer, il crut quand même bon d'ajouter :
J'cours pas les lapines. La preuve, j'suis toujours puceau.

Il la regarde fixement, se voulant railleur. Y a que ça qui marche avec les jeunes femmes Penthièvre : la moquerie gratuite et la force de caractère.

La tartine étant toujours en mouvement entre ses doigts, il joue avec pour lui faire comprendre que si elle veut manger, va falloir venir la chercher.

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Theobald.
Que c'est con, un goéland...

Et pourtant, ça peut vous sauver la mise, parfois. Faut dire que là, il était mal barré, T. Le pif en sang, la tête dans le fumier, une lame sous la gorge.

Comment il en était arrivé là? Bah, la soirée avait été très banale. Taverne, puis une autre taverne, puis un petit détour polisson dans les écuries d'une auberge, puis une autre taverne, puis un troussage en règle dans le lit du patron de ladite taverne, avec la femme dudit patron, puis encore une taverne.

Et c'est là que les choses se piratent. Ou se corsèrent, comme vous voulez. Il était en pleine tentative d'approche, la jolie proie étant une serveuse au corsage plus rempli que les chopes qu'elle servait.

Puis ils étaient entrés. Trois gars, costauds comme des péquenots qui passent leurs journées à retourner leurs champs. Des têtes de molosses bien remontés. Pas le temps de dénicher une fenêtre par où filer qu'ils étaient à sa table.

Bon, donc c'est bien pour sa pomme, encore une fois. Pourtant, il les connait pas, ces gars là... Ils s'assoient, sourires mauvais aux lèvres. T. se désarme pas, se désarme jamais, en fait.


J'vous paie à boire?

Bon, ils venaient pas boire. Ils avaient déjà retroussé leurs manches. T. ne mit pas longtemps à comprendre, quand ils commencèrent à lui expliquer, de manière très diplomatique, la raison de leur venue. L'un d'eux était un frère.

Pas un moine, hein. Un frère. C'est les pires, les frères. Y'a les maris. Souvent, ils sont trop vieux et trop gros pour être bien dangereux. Y'a les pères. Vieux aussi, mais plus teigneux, souvent. A croire que la vertu d'une fille, c'est plus important à garder que la vertu d'une épouse. Mais sont faciles à entourlouper.

Puis y'a les frères. Les pires. Ils ont le cul farci d'honneur, ils chérissent leurs petites soeurs comme s'ils avaient une chance d'un jour se les envoyer. Faut être con, quand même... Mais un con qui a le sens de l'honneur, y'a rien de plus dangereux.

Comment ils l'avaient retrouvé? Ben il avait posé la question, T.


Ta mouette qui te suit partout, elle est posée sur le toit de la taverne.

Que c'est con, un goéland...

La fille, ça faisait bien trois jours, du moins s'il ne se trompait pas de donzelle, qu'il avait fricoté entre ses cuisses. Trois jours, il pensait que le pire était passé... Que nenni...

Bon, quand trois gars costauds vous disent de sortir d'une taverne, vous vous exécutez, hein. Surtout T. Bref, les gars l'escortent, bien gentiment. Jusqu'à une ferme. Ahhh! Mais oui! C'était elle alors. Une jolie brune bien en chair, qui rigolait comme une belette. Et gémissait pareil. Elle avait gémi d'abord derrière la meule de foin, là bas. Puis dans la grange. Puis dans le grenier. Puis dans le lit des parents.

Il avait retenu l'endroit parce qu'il s'était dit qu'il repasserait pour la mère.

Là, le frère lui avait beuglé de retirer ce sourire béat de sa sale gueule. Un peu vexé, le T. Il n'était pas si moche. Il avait fait remarquer au frère que sa soeur lui avait plutôt fait des compliments sur son minois.

Aïe. Mauvaise pioche, T. Les coups avaient commencé. Trois, ça fait six poings, et autant de pieds. Pour finir, ils l'avaient balancé dans le tas de fumier paternel. Et le frère avait cru bon d'assortir le tabassage d'une vilaine menace en plaquant un couteau de boucher juste sous sa gorge.

Voilà comment on en était arrivé là.

Et c'est le moment que ce satané volatile avait choisi pour intervenir, après, sans nul doute, s'être bien amusé de la situation. Il avait foncé sur l'agresseur, griffes en avant, et l'autre s'était mis à hurler comme un porc qu'on égorge. Puis Django -Django, c'est le goéland, hein...- s'était rabattu sur les deux autres.

Il s'était fait rebaptisé de créature du diable... Comme si le diable avait besoin de goélands... non mais... Puis les courageux avaient filé sous les battements d'ailes rageurs de Django. C'était les corbeaux, les créatures du diable, tout le monde le savait. Et allez dire à un goéland qu'il ressemble à un corbeau, vous verrez.

Susceptibles, ces bêtes là.

Enfin... S'extrayant du fumier, T. épousseta sa chemise déchirée et pleine de purin. Sous sa pommette gonflait un vilain hématome. L'arcade saignait aussi, jalouse du nez, sans doute. Les flancs douloureux, ben oui, roués de coups de pieds, ça n'aide pas, T. se décida à redescendre vers le bourg.

Limoges commençait à l'ennuyer. Si on le repérait à plusieurs lieues à la ronde rien qu'à cause de ce crétin de goéland, c'est qu'il ne faisait plus bon traîner par ici. Bien décidé, il se mit en chemin vers la bicoque d'E.

E... Damnation... Il s'était dit qu'après la cinquième taverne et le septième troussage, il se rendrait à sa défête. Enfin... il y avait pensé une fois, après un pelotage en règle, parce qu'il avait remarqué à la base d'un sein le même grain de beauté que... enfin, bref.

La nuit était tombée depuis belle lurette. Et la maisonnette d'E était d'un calme... Ils étaient déjà tous repartis? Ils étaient d'un triste, ces limogés...

Non, tiens, une lueur à la fenêtre...P't'être qu'E. était en train de se dévêtir pour aller se mettre au lit. Hmm... Voilà une idée qui le mettait en joie... Succombant à ces tendances voyeuses, il succombe toujours à toutes ses tendances, T, avec parfois les résultats que l'on sait, il rapprocha un tonneau de la fenêtre éclairée, grimpa dessus et lorgna à travers. Sauf que dans le noir, il est difficile de vérifier l'équilibre d'un tonneau.

Aussi, lorsque le satané baril partit en arrière, T, lui, partit en avant. Et d'extérieur, se retrouva soudain à l'intérieur, dans un fracas de tous les diables.

Les quatre fers en l'air, au milieu de la pièce, le visage en sang, la chemise déchirée, les vêtements imprégnés de purin, il découvrit qu'E. n'était pas seule.


Bien le bonsoir, E. Sympa, votre petite fête! J'étais habillé pour la circonstance, mais j'ai fait une mauvaise rencontre. C'est très mal famé, Limoges...
Victorine
Ce soir-là, on s'en souvenait bien, avait été une gentille soirée familiale. Victorine avait bien noté la fureur maternelle, contre quelqu'un qui se mettait encore en travers du mariage, apparemment. Elle compatissait. D'autant plus que le mariage serait une fameuse fête et qu'il lui tardait d'y assister !
Mais en réalité tous ces soucis d'intendance coulaient sur Victorine comme la rosée sur les feuilles veloutées : sans laisser de trace.

Elle avait donc embrassé son leu de père, puis sa mère, et était partie "se coucher", sur la pointe des pieds, ... sans se douter que l'eau du fleuve, par ce soir sans lune, attirait les âmes sombres. Aregonde comprise.

Mais pas elle. C'est qu'elle n'avait encore rien de sombre, la douce enfant.

Le sergent Bourgogne la raccompagna jusqu'à la porte de sa chambre, devant laquelle il s'installait chaque soir pour une nuit de ronflements. C'était pour Vic le prix à payer pour ne pas dormir au cachot à l'abri de la convoitise des hommes. Attila craignait sans doute qu'on attaque sa petite Merveille de fille en laquelle il avait toute confiance. C'était pour son bien, en somme. Alors Vic s'y pliait. Elle lui cédait tout, c'était pas croyable ça !

A l'abri des regards, elle enfila une nouvelle robe, blanche et prude, bordée de motifs floraux argentés, puis une houppelande, blanche aussi, doublée de fourrure grise, qu'elle serra d'un coup sec à la taille. Pour finir, elle se recoiffa de son voile de jeune fille qui avait le double intérêt de refroidir les garçons et de cacher ses cheveux coupés.


Allez, hop hop, Sergent, on sort ! Visite diplomatique.

Elle ne lui laissa pas le loisir de refuser ou d'invoquer une éventuelle colère paternelle, et ne put, après un habile battement de cils de biche égarée, que le laisser suivre dans son sillage parfumé. Direction, la fête donnée pour l'ex future mairesse, et plus vite que ça, on est à la bourre.

Petit regard circulaire, vaguement étonné de ne trouver que peu de convives.


Bonsoir E. On est en avance ?
Bonsoir écuyer.
Bonsoir ... monsieur.


Petit froncement de nez : il sentait mauvais ce bougre. En plus il était tout esquinté. Était-ce un rescapé de la machine à faire avouer les accusés limougeauds ? Les autres, elle les connaissait : il y avait là E. vassale aux criardes couleurs, qui l'avait invitée, et Aymeric, écuyer et amoureux de sa future voisine, et ... pas grand monde à vrai dire.

Vous parliez de quoi ? Des lapines ?
Oooh le Vicomte m'a promis de m'emmener à la chasse.
(petit mensonge pour faire venir la chance) Mais pas aux lapins, aux sangliers ! Vous avez déjà chassé le sanglier ?

A savoir s'il faut chercher des doubles sens aux phrases de la si naïve Victorine ...

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[Victorine en Limousin, Victor dans le reste du monde, jouez le jeu !]
..e..
Tu m'faisais pitié, seule entrain d'boire.

L’aurait pu être vexée la Lettre. Si elle avait été d’cette race de gens normaux, sans doute même l’aurait-elle été. Mais c’est E qu’Aymeric cherche à blesser. Et E a des tonnes de défauts, tellement qu’on ne saurait tous les citer, mais y’a au moins un truc sur l’quel elle assure : elle est consciente d’elle-même, d’ses manques, en joue pas mal.
Et elle sait mentir, en plus. Même si sa mémoire d’poisson rouge l’empêche de s’souvenir du mensonge débité trente secondes plus tôt, son aplomb suffit généralement à rattraper le coup.


« Seule en train de boire ? Tss, j’goutais pour la fête de demain c’tout.
Si on peut plus être tranquille chez soi… »


Mauvaise foi ? Meuh non… Faut avoir foi en E, c’est tout. N’empêche, si elle est pas vexée par la répartie d’Aymeric, elle peut pas s’empêcher d’penser qu’il n’a pas tort… Et d’lui revenir en caboche sa déception du jour….
… E est rarement déçue. Faut dire qu’elle n’attend rien, forcément, c’est plus difficile d’être déçue. Sauf que c’soir, précisément, elle attendait quelque chose. Ou plutôt elle attendait des gens. Qui n’sont pas venus.

Du coup, quand il lui sort :


J'cours pas les lapines. La preuve, j'suis toujours puceau.

Elle répond tout naturellement et le sourire aux lèvres :

« Et c’est pas près d’changer, m’est avis. »

Quand il s’agit d’être désagréable, E est rarement la dernière. Ne dit-on pas E comme exécrable ? Epouvantable ? Ecoeurante ? Evidemment insupportable ? Non ? On devrait dans son cas. Elle allait en rajouter une petite couche, histoire de le déconcentrer, tenter une feinte et choper la tartine qui lui fait de l’œil. Sauf qu’elle n’en a pas l’temps…

*BOUM TCHI CUM BAH*

T est passé par là… (toute référence à une chanson de Superbus serait totalement volontaire) et même bien… Son compagnon de route depuis si longtemps qu’on croirait que c’est depuis toujours. Elle l’a volé, il la suit, amants ils furent, seront peut être, amis assurément, confidents jamais, mais ils se connaissent mieux que personne.
Bien évidemment, même si au fond d’elle, E est surprise, heureuse et ravie qu’il soit venu. Même s’il vient de lui fracasser une fenêtre. Même s’il est plus bleu que blanc, même s’il est suivi de son satané goéland, et même s’il joue de sa verve comme elle le sait savoir jouer de sa… euh bref. E est contente, mais ne le montre pas. DU TOUT. D’autant qu’elle vient de dire que la fête était demain.


« T ! Z’êtes intenable, infernal, insupportable !
Regardez moi ce bazar que vous mettez pendant mon tête à tête avec ce jouvenceau ?
Est-ce que j’viens vous embêter quand vous chassez la paysanne moi ? »


La brune a calé les poings sur les hanches, la bouteille tanguant à gauche, le rouge de sa robe soulignant à cet instant l’éclair orageux dans les mirettes. Elle en a oublié la tartine, le blond et sa déception. Les éclats de verre sur le sol brillent façon boule à facettes dans les lueurs de la bougie.
Là encore, E allait en rajouter une couche, mais on dirait que ce soir la conversation a chaud et refuse sa petite laine.


Bonsoir E. On est en avance ?
Bonsoir écuyer.
Bonsoir ... monsieur.


Alors celle-là, E ne s’y attendait pas. La Penthièvre a bien sur reconnu la voix. Blondinette vient de faire son entrée, et de faire se hausser les sourcils de la brune. Mi-figue mi-raisin, la relation des deux jeunes filles. Des attaches en commun, deux caractères à l’opposé, des ressemblances qui sonnent comme autant de dissonances… Elle en lacherait sa bouteille, E, si elle n’était pas angevine.
Bon, mensonge foutu. Va falloir trouver autre chose…


Vous parliez de quoi ? Des lapines ?
Oooh le Vicomte m'a promis de m'emmener à la chasse.
Mais pas aux lapins, aux sangliers ! Vous avez déjà chassé le sanglier ?


« Justement on y songeait…
Mais on parlait plutôt de la virginité d’Aymeric en fait.
Et j’engueulais T parce qu’il est non seulement en retard, mais aussi mal habillé. »


E assume complètement. Tellement qu’elle enquille une gorgée, qu’elle tend la bouteille à T, qu’elle chope la tartine de la main d’Aymeric, et l’enfourne l’air de rien.

« Chervez vous .. les chautres avaient pas faim… »

… Menteuse.
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Aymeric
Humpf. Elle a osé. Certes, c'est lui qui avait amené le sujet du pucelage, mais lui dire qu'il allait le rester pendant encore longtemps. Humpf.

C'était un sujet à ne pas aborder avec lui pour la simple et bonne raison que la jeune femme qu'il désire le plus porte une solide ceinture de chasteté dont la clef était cachée quelque part en Anjou, sûrement dans un coin où même un lépreux n'irait pas se cacher.
Plus d'une fois, il avait pensé à remédier à ce problème en allant dans une maison close, mais l'idée de livrer son pucelage à une disciple d'Asmodée ne l'enchantait pas plus que ça. Il préférait faire du charme à la cousine d'Aurile, par exemple.

Il allait lui répondre, lorsqu'un brouhaha infernal retentit. Du verre brisé, un bruit sourd sur le sol, l'atmosphère qui se rafraichit, des bougies s'éteignent. Aymeric descend instinctivement de son tonneau, paniqué, les bras relevés au dessus de sa tête pour se protéger. Il imaginait déjà un grand corps décharné vêtu d'une longue cape noire se redresser devant eux avant de brandir une faux et de les envoyer sur la Lune.

Finalement, il s'avéra que ce n'était qu'un homme, en piteux état, qui aimait apparemment écouter aux fenêtres. Aymeric s'approcha en plissant son nez à cause de l'odeur qu'il dégageait. Apparemment, c'était une connaissance de E, et c'est justement pour cela qu'il se méfiait.
Il nota dans un coin de sa tête la comparaison entre leur tête à tête et la chasse à la paysanne. Il ne devait pas la laisser si indifférente que ça, finalement.

C'est le moment que choisit Victorine pour faire son apparition. Le visage d'Aymeric se radoucit. Il l'accueillit avec un sourire complice. Il oubliait E et la tartine qu'elle lui déroba, ses joues rouges et avinées, et même Aurile qui l'attendait peut-être à l'auberge. Hypnotisé par les effluves parfumées qui émanaient d'elle, charmé par son sourire et son corps frêle, il marcha vers elle, salissant au passage la semelle de ses botes sur une main pleine de purin.


Bonsoir, Victorine, dit-il d'une voix peu assurée. Vous êtes ravissante. Les robes vous vont bien. Celle-là est particulièrement belle.

Trois compliments à la suite, il était entrain de s'enfoncer, et il allait être plus bas que terre si une silhouette n'avait pas apparu dans l'encadrement de la porte. Deux yeux luisaient dans le noir, autant que le large plastron que l'homme portait. Il s'avança dans la pièce, laissant découvrir un visage buriné par le soleil, peut-être quelques rides, et beaucoup de cicatrices.

C'est lui, le Sergent Bourgogne ? demanda-t-il à voix basse, ne quittant pas le monstre des yeux. S'il lui montrait qu'il avait peur, c'en était fini de lui. Il se ferait taillader comme une antilope rattrapée par un tigre. Et puis, il fallait se montrer brave, Victorine le regardait. Et accessoirement, E aussi.
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Victorine
Victorine prit une tartine, du bout des doigts, parce qu'on la lui présentait, et qu'elle était polie. Et croqua du bout des dents, tout délicatement, dévoilant des canines de nacre.
Polie même avec E.

E. ... Vic s'en méfiait toujours un peu, de cette fougue, de cette flamme. Ah oui, Vic avait peur du feu. Mais pas des gens, d'habitude.
Au fond Vic n'avait rien à lui reprocher, à la charmante vassale de sa mère. Pourtant, E. avait une sacrée fournée de défauts.
On n'est pas tous égaux face aux dés.
Le pire des défauts de E. qui embarrassait Victorine, c'était sa superficialité. Insondable, inconsistante là où pourtant la blondinette cherchait à mesurer les failles, les détours de l'âme, les tréfonds blessés, les goûts des autres. Pour un jour s'en repaître. (Pas tout de suite : elle était trop jeune. Mais un jour ... Déjà, ils étaient dans sa poche). Mais avec E. donc, point de reliefs où s'accrocher. Ou alors elle les cachait trop bien.
Elle s'était fait une raison : elles étaient incompatibles. Vic se contentait donc de mordre, parfois, juste pour ne pas que la brune néglige sa présence.


Les autres ? Ah ? tout le monde est déjà parti ?
Les gens s'ennuyaient ?


Et paf, innocente petite question pleine de sous-entendus, énoncée avec la plus parfaite naïveté.

Mmmh délicieuses ces tartines. En voulez-vous, monsieur ?

Elle soufflait le tiède après le froid : de quoi tromper le retour de flammes.


Vrai qu'il est mal habillé. Vous l'aviez invité, E. ? Une personne de votre connaissance ? Bonsoir monsieur, je suis Victorine d'Ysengrin.

Bon, il avait l'air d'un paysan, et l'odeur aussi, mais on ne sait jamais, il était toujours bon d'entretenir des relations cordiales et diplomatiques.


Ooooh Aymeric, vous êtes venu seul ? Votre ravissante suzeraine nous rejoindra, j'espère ?
Mais ... vous êtes saoul ?!


Elle s'empourpra jusqu'à la pointe des oreilles, sous les compliments. Était-ce de l'émoi ? Non, l'écuyer ne l'intéressait pas. Ni aucun prétendant d'ailleurs. Elle ne portait dans son cœur que son père chéri, non mais. Ce devait être de l'énervement. Pourtant, il n'y avait pas lieu de s'inquiéter : avec le sergent comme chaperon, oui, c'est bien lui, elle ne risquait pas de se faire embrasser par surprise par le jeune ... le jeune puceau ? C'est bien ce que E. avait dit ?

Il se réserve pour le mariage, et il a bien raison, E.
Aurile.


Elle a remis dans l'une de ses malles la fameuse robe rouge pour a nouveau se présenter telle qu'elle est. Et Une brunette qui débarque.... ah ben tiens c'est l'printemps il bourgeonne le chevalier... Chevelure noire corbeau qui tombe au creux de ses reins, braie de cuir noir tandis qu'un mini kilt virevolte autour de ses cuisses. Les coudrières de pointes ferré sont a nouveau de sortie, elle les adores, c'est elle qui les a forgé dans l'atelier abandonné de son père. L'épée sur mesure façonné par sa tante Kilia claque doucement au rythme de ses pas.

Les pas s'enchainent lentement pour venir les rejoindre. les p'tites bottes ferré émettent le doux son étouffé de la terre qu'elle foule au sol. Une de ses menottes s'élève pour que son index effleure l'une de ses joues venant retirer une mèche rebelle qui lui barre le visage . L'autre se balance le long de son corps avant de venir chopper une pomme quelle dévore jusqu'au trognon avant de cracher au sol les pépins...parait ça donne des maux d'ventre et qu'ensuite les femmes gonflent...

A croire qu'elle tombe au bon moment...ou pas...


Votre ravissante suzeraine nous rejoindra, j'espère ?

Hum... une jolie blonde ...petit minois qui pivote légèrement pour adresser un sourire malicieux a sa cousine E...manquait plus qu'ça deux Penthos réunies.Son oncle Messiah lui avait bien dit qu'elles feraient bien la paire mais a c'point là même leurs pères n'pourraient l'imaginer..

'soir tous l'monde!
c'est d'moi dont vous parlez ravissante blonde...? Victorine ?



Petite rencontre peu de temps avant en taverne ou elles avaient eût l'temps d'se présenter sans Aym'ric, encore un jour où il boudait.Et de la gratifier d'un charmant sourire et d'une légère courbette avant de porter a ses lèvres la bouteille de whisky qu'elle adore subtiliser dans la cave d'son père avant d'partir en voyage... Pour sûr elle va faire d'l'effet sur la jolie Vic et ses manières, contraste saisissant a cet instant entre les deux jeunes nobliotes... Aurile en vrai garçon manqué.

Alors personne dans l'coin ? z'aiment pas les fêtes ?

Faut faire un feu d'camps, ça rameute du monde!

Et ça réchauffe


Et de la brunette de rassembler quelques brindilles avant de faire tomber une torche dessus, puis d'y versé une bonne razade de sa bouteille...Elle a capter la frayeur d'la blonde... ou pas...c'est la Pestouille...

Les flammes dansent autant que celles malicieuses qui dansent dans son regard bleutée... mais que cache les intentions de l'Aurible Pestouille...peut être rien après tout, elle adores les feux d'camps ça lui rappel des souv'nirs d'enfance, ouais l'est pas bien grande mais elle grandit pas vite alors elle en as tout plein héhé.


Dis moi Aymeric t'as enfin trouvé d'quoi te divertir ?


Étrange qu'elle le nomme par son prénom en entier, cache un truc la môme...m'enfin pas lui reprocher qu'elle n'fait pas tout pour l'pousser a assouvir ses besoins naturel a son age, c'qu'Aurile n'est pas prête de lui céder...pour le moment en tout cas...
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L'Aurible Pestouille~14 ans~Fibre naturelle d'un kilt et d'une jarretière~~
Theobald.
T ! Z’êtes intenable, infernal, insupportable !
Regardez moi ce bazar que vous mettez pendant mon tête à tête avec ce jouvenceau ?
Est-ce que j’viens vous embêter quand vous chassez la paysanne moi ?


E. le surplombe, mains sur les hanches, regard furibond. S’il parvenait à décaler sa tête juste un tout petit peu vers la droite, il pourrait lorgner sous son jupon. Sauf qu’au moment même où le plan s’échafaude, il s’aperçoit qu’il lui en manque un, d’œil. Déduction faite de sa vision soudain réduite de moitié. Diantre, ils ont cogné fort sur l’arcade, dirait-on.

Enfin… pour le dessous des jupons, il repassera plus tard. En une acrobatie, le voilà sur ses deux pieds. Il grimace… Z’ont pas raté les côtes, non plus.

Mais, très chère E… Je ne demande que ça, que vous vous joigniez à moi pour chasser la paysanne. Certaines sont suffisamment gourmandes pour nous deux, c’est dire. Et si j’étais tenable, fernal et supportable, vous m’auriez planté au bord d’un chemin depuis longtemps… Ah, mais attendez, c’est vrai… Vous l’avez fait !

Pas le temps de poursuivre sa tirade, et c’est bien dommage… Qu’une visiteuse du soir fait son entrée. Petite, blonde, charmante. Il l'écoute distribuer les estocades, puis s'adresser à lui.

Bonsoir monsieur, je suis Victorine d'Ysengrin.

Theobald de pas grand-chose, pour vous servir.

Et hop, tournage de talons vers E.

Marrante, votre défête… quoi que je l’eusse attendue plus animée. Vous attendez d’autres puceaux (oui, oui, il a entendu) et d’autres blondinettes d’Ysengrin ou d’ailleurs ? Pour ma part, j’ai eu un léger contretemps. Une paysanne, un frère, deux autres lourdauds, un crétin de goéland pas si crétin, un couteau, un tas de purin, je vous laisse imaginer l’ordre. Si vous le permettez, très chère hôtesse, je vais courir de ce pas me plonger corps et âme à la rivière. Il doit traîner dans votre maisonnette, si je ne m’abuse, une chemise et une paire de braies m’appartenant, de la fois où vous et moi nous aventurâmes sans autre étoffe que notre peau dans les rues nocturnes de la ville… Bref… Je reviens d’ici peu, présentable, et par la porte. Enfin, je vais essayer…

Révérence, grand sourire, grimace alors que la lèvre supérieure, fendue, laisse couler un nouveau filet de sang. Et bien… Ce n’était pas un petit tabassage en règle qui allait l’empêcher de profiter de cette belle soirée, non ?

Ni une, ni deux, T. fila donc, récupérant au passage, dans la chambre, planquées sous le sommier rudimentaire, les frusques sus mentionnées. Une chance qu’E. ne les ait pas encore vendues ou échangées… A moins qu’elle eût prévu de s’en servir comme d’un appât… Hmmm… perspective intéressante…

Hop, hop, hop… Tu pues, tu saignes, tu suintes. Les pensées interlopes, pour plus tard, T.

En quelques enjambées, le voilà qui rejoint le cours d’eau le plus proche, balance ses vêtements déchirés et nauséabonds dans le premier buisson, fait trempette en sifflotant et ressort tout propre.

Enfin… si l’on exceptait sa trogne bien amochée. Un hématome masquant une arcade et diverses boursouflures. Bah… il avait vu pire. Cheveux ruisselants, visage tuméfié, mais vêtement bien plus seyants que les précédents, le voici de retour à la fête. Pas le seul, visiblement. Voilà qu’une autre invitée de dernière minute est arrivée et s’affaire à faire une flambée. La bonne idée que voilà.


Chic, voilà que je vais pouvoir me sécher. Chouettes connaissances que vous avez là, E…
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