Atsue
[Sortez les oiseaux, il fait beau à Gero]
- Atsue-sama, ce n'est pas raisonnable.
- Mariko, je me moque de ce que tu penses, tu sais.
- Mais Atsue-sama... Si l'on vous voit dehors, et seule...
- Voyons, Mariko ! Je ne suis pas seule ! Tu es là ! Léger sourire malicieux étouffé derrière son éventail. Et puis, nous sommes à Gero... Ville où aucun membre de ma famille ne réside en ce moment. De plus, souviens-toi que ma mère m'a conseillée d'aller prendre l'air, de me promener et ce, dès que j'irai mieux. Je vais mieux, je ne suis plus malade, donc pour accélérer ma convalescence je dois sortir. Chose que je fais en ce moment-même. N'ai-je pas raison ?
- Euh...
- De toutes façons, je t'interdis de me contredire.
Mariko ne put que soupirer et suivre sa maîtresse. Bornée, elle était tellement bornée lorsqu'elle s'y mettait ! Mais peu importe, il fallait la convaincre de retourner en un lieu plus sûr et plus convenable pour la jeune femme qu'elle était.
- Atsue-sama, la ville de Gero est en fête ! Des tas et des tas de malfrats, de voleurs, de tueurs et autres personnes de mauvaises augures seront dans les rues ! Vous ne pouvez pas vous mêler à la populace ! Vous ne pouvez pas sortir en n'étant point accompagnée d'un homme qui pourra vous protéger !
La chenille s'arrêta, relevant impérieusement le menton.
Inspire. Expire.
- Mariko.
- Euh... Hai ?
- Je m'ennuie. Vraiment. En seulement trois jours, j'ai écrit une dizaine d'haïkus, appris à jouer parfaitement deux morceaux de shamisen et fait je ne sais combien de compositions florales alors que tu sais très bien que je n'aime nullement l'art qu'est l"ikebana et ce, bien que j'y excelle ! Je n'en peux plus, si je ne sors pas je vais m'énerver, littéralement dépérir... C'est très mauvais pour le teint d'être en colère, je ne compte pas risquer de fâner ma beauté en restant enfermée dans mes appartements. Et devant la mine dépitée de sa domestique, elle ajouta : Ne t'inquiète pas : il y aura beaucoup de monde, il fait jour et l'humeur sera à la fête : rien ne nous arrivera. Nous nous divertirons juste en nous trouvant un endroit confortable d'où nous pourrons critiquer les moindres passants et leur probable manque de goût.
- Bien, Atsue-sama. Mais nous ne resterons pas trop longtemps alors...
- Cela dépendra de la quantité de spécimens critiquables, chère Mariko.
Elles reprirent alors leur chemin, se dirigeant calmement vers le quartier où se déroulait les festivités, non sans une pointe d'inquiétude pour l'une et d'excitation pour l'autre.
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"Si stupide que soit son existence, l'homme s'y rattache toujours." [A.Rimbaud]
- Atsue-sama, ce n'est pas raisonnable.
- Mariko, je me moque de ce que tu penses, tu sais.
- Mais Atsue-sama... Si l'on vous voit dehors, et seule...
- Voyons, Mariko ! Je ne suis pas seule ! Tu es là ! Léger sourire malicieux étouffé derrière son éventail. Et puis, nous sommes à Gero... Ville où aucun membre de ma famille ne réside en ce moment. De plus, souviens-toi que ma mère m'a conseillée d'aller prendre l'air, de me promener et ce, dès que j'irai mieux. Je vais mieux, je ne suis plus malade, donc pour accélérer ma convalescence je dois sortir. Chose que je fais en ce moment-même. N'ai-je pas raison ?
- Euh...
- De toutes façons, je t'interdis de me contredire.
Mariko ne put que soupirer et suivre sa maîtresse. Bornée, elle était tellement bornée lorsqu'elle s'y mettait ! Mais peu importe, il fallait la convaincre de retourner en un lieu plus sûr et plus convenable pour la jeune femme qu'elle était.
- Atsue-sama, la ville de Gero est en fête ! Des tas et des tas de malfrats, de voleurs, de tueurs et autres personnes de mauvaises augures seront dans les rues ! Vous ne pouvez pas vous mêler à la populace ! Vous ne pouvez pas sortir en n'étant point accompagnée d'un homme qui pourra vous protéger !
La chenille s'arrêta, relevant impérieusement le menton.
Inspire. Expire.
- Mariko.
- Euh... Hai ?
- Je m'ennuie. Vraiment. En seulement trois jours, j'ai écrit une dizaine d'haïkus, appris à jouer parfaitement deux morceaux de shamisen et fait je ne sais combien de compositions florales alors que tu sais très bien que je n'aime nullement l'art qu'est l"ikebana et ce, bien que j'y excelle ! Je n'en peux plus, si je ne sors pas je vais m'énerver, littéralement dépérir... C'est très mauvais pour le teint d'être en colère, je ne compte pas risquer de fâner ma beauté en restant enfermée dans mes appartements. Et devant la mine dépitée de sa domestique, elle ajouta : Ne t'inquiète pas : il y aura beaucoup de monde, il fait jour et l'humeur sera à la fête : rien ne nous arrivera. Nous nous divertirons juste en nous trouvant un endroit confortable d'où nous pourrons critiquer les moindres passants et leur probable manque de goût.
- Bien, Atsue-sama. Mais nous ne resterons pas trop longtemps alors...
- Cela dépendra de la quantité de spécimens critiquables, chère Mariko.
Elles reprirent alors leur chemin, se dirigeant calmement vers le quartier où se déroulait les festivités, non sans une pointe d'inquiétude pour l'une et d'excitation pour l'autre.
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"Si stupide que soit son existence, l'homme s'y rattache toujours." [A.Rimbaud]