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[RP] Depuis toujours, les hommes s'élèvent et retombent

Alexius
Alexius adressa un léger sourire à celui qu'il avait jadis considéré comme son acatl et hocha gravement la tête, signe de salut à ses plus anciens amis et à celle qui était et demeurerait son épouse. Bien que cela ne soit pas inscrit dans les traditions, l'Emplumé se permit un dernier écart et ajouta, non sans une certaine once de satisfaction envers les paroles qu'il allait prononcer, qui seraient probablement interprétées comme étant sa dernière lubie dénuée de toute modestie et peut-être, de toute vérité:

Mon règne fut long et prospère. Long, parce-qu'il représente bien plus que le seul temps où j'ai occupé le trône. Prospère, parce-qu'il a forcé tous ceux qui espèrent compter en ce monde à s'adapter pour survivre.
On ne peut être désigné comme Huey Tlatoani. On le devient à force de persévérance, d'ambitions démesurées, de soif de puissance et de soutiens adéquats. Tels sont les seuls préceptes à reconnaître et à respecter car tous s'inclineront tôt ou tard devant l'être qui représente Tlaxcalla... et les dieux.
Telle sera ta charge, Atlacoya, car tu ne t'appartiens plus désormais. Dans tes mains repose la destinée de notre peuple et lorsque le temps sera venu, celle de tous les peuples qui se seront ralliés à Tlaxcalla-la-grande.

Un cycle s'achève car pour la première fois, Tlaxcalla ne sera pas guidée par l'une des trois Tribus fondatrices. Puissent de nouvelles ambitions voir le jour car c'est ainsi que s'étendra le pouvoir de la Seigneurie et que s'agrandira notre empire, lumière dans le monde devant laquelle l'empire aztèque devra plier... ou disparaître.
Ma soeur, agis selon ta conscience mais n'oublie jamais de quel clan tu viens et quel fut le prix à verser pour qu'il retrouve la place qui était jadis la sienne. Respecte tes ennemis autant que tes amis mais n'aie aucune pitié envers eux car ils n'hésiteront pas à te briser si l'occasion se présente.
Respecte la parole donnée, même si cela va à l'encontre de tes intérêts, car c'est à ce seul prix que ton discours aura de la valeur. Et si d'aventure tes détracteurs n'y accordent tout de même aucun crédit, fais leur payer cet affront en déversant leur sang qui alimentera la soif de Camaxtli.


S'adressant discrètement à Guyhom, l'Emplumé dit:

Mon frère, veille sur Geios et Ometeotl. Mon voeu le plus cher est que mon fils unisse un jour nos deux callis, par le sang autant que par les idées.
Un conflit avec les Loxetla se profile et la Tribu Matlazatecatl se retrouvera au milieu de cet affrontement fratricide. Souviens toi du soutien sans failles de ma Calli à ton égard et à l'endroit des tiens et accorde un soutien égal à ses derniers représentants.
Pour finir, je n'ai qu'une dernière faveur à te demander. Je souhaite que tu règnes un jour sur Tlaxcalla.


Il ajouta à voix basse, de manière à n'être entendu que d'Atlacoya:

Repose toi sur ceux qui ont en leurs coeurs le désir de servir Tlaxcalla, tels Guyhom, Oulaup, Sacha, Mayca et tant d'autres anciens.
Méfie toi de ceux qui, du jour au lendemain, se diront tes amis. Ceux là ne cherchent que la faveur des puissants pour asseoir leur propre pouvoir et ne méritent pas la moindre attention si ce n'est une certaine hostilité.
Sous mon règne, ta position était telle que les deux Tlatoanis et les Tlamacazquis avaient autorité sur toi. Désormais, ça n'est plus le cas et tu te dois immédiatement d'afficher ton pouvoir car ils chercheront à avoir un ascendant sur toi pour régner à travers toi sur les deux provinces et imposer leurs vues.
Maintien un équilibre entre l'Orient et l'Occident car une balance mal équilibrée plongerait la Seigneurie dans une guerre sans merci, chaque province désirant établir sa supériorité sur sa province soeur. La province occidentale est discrète mais fière. Si la province orientale, par l'intermédiaire du tlatocan, va à l'encontre des intérêts de l'occident, tu peux être certaine qu'il y aura une réaction immédiate et un véritable bain de sang qui ne cessera que lorsque Tlaxcala sera entre les mains des armées occidentales. Tu as pu constater ce léger disproportionnement avec l'affaire de la mine, cela a heureusement été réglé rapidement. Fie-toi à Guyhom et Oulaup pour cela, ils connaissent mieux que personne les institutions et les guerriers d'Occident.
Il faudra également que tu voyages afin de faire acte de présence dans nos deux provinces. Il serait peut-être bon d'aller visiter Epatlan afin de montrer ton amitié envers la Faction du Chaos et de t'assurer ainsi de son soutien en affichant haut et fort la protection de Tlaxcalla à son égard, particulièrement pour la province de Tepeyacac.
Concernant Cuauhtochco, fie-toi à Geios. J'ai pour elle une confiance aveugle et elle saura t'offrir son soutien si tu en as besoin.
Pour Acolhuahcan, Faucheuse est tout désigné pour être un appui de taille. Tu pourras aussi compter sur Garlapitek et Sirannah, qui sont des guerriers d'exception.
Enfin, n'hésite pas à te fier à Tabasco, Polya et Miosotis. Elles sauront t'épauler et assurer ton pouvoir grâce aux sacrifices faits aux dieux et à l'influence notable du conseil des prêtres.
Au cours de ton règne, il arrivera peut-être qu'un Tlatocan ne te convienne pas. Il ne faudra cependant pas abuser de ton pouvoir. Mais s'il en vient à te défier en allant contre tes directives, à bafouer le Tonalamatl ou à s'engager dans une voie qui n'est pas favorable à Tlaxcalla, alors n'hésite pas à user de la force afin de... favoriser un autre groupe pour tenir les rênes de l'une ou l'autre des provinces. A dire vrai, je pense plutôt à la province orientale car l'Occident est beaucoup plus rigide au niveau de ses institutions.
Veille sur les Tlaxcaltèques, ma soeur, ainsi que sur tous ceux qui partagent nos idéaux.
Je n'ai ainsi que deux choses à te demander avant de te léguer mon pouvoir et mon héritage divin:
Accorde ton amitié et ton soutien à la Tribu Aztlàn si une lutte fratricide devait l'opposer à la Tribu Loxetla. Mon fils Ometeotl doit pouvoir compter sur de puissants appuis s'il vient réclamer ce qui lui revient de droit.
Veille à ce que mes projets pour Cuamantzingo soient menés à bien car cette cité, désormais sacrée, accueillera le pouvoir des prêtres et les tombeaux des régnants et des héros.


Observant une dernière fois Nanahuatzin dans tout son éclat, le Cuamantèque s'allongea sur la pierre sacrificielle, s'écriant une dernière fois:

Honneur et gloire à Atlacoya Zoquiapan Tlaxcalàn, Huey Tlatoani de Tlaxcalla-la-grande, protectrice d'Epatlan, fille de Camaxtli, déesse parmi les mortels dont la puissance n'aura pas d'égale.
Puisse mon père Quetzalcoatl -Grand Serpent à Plumes, Maître des Prêtres, Etoile du Nord, vent divin et créateur des hommes- protéger son règne et veiller aux intérêts de Son peuple.
Tlaxcalla est l'Infini !


Alexius conserva les yeux ouverts, désirant voir son coeur encore battant être présenté aux dieux et au peuple, ultime couche de sa vie terrestre, ultime pierre qu'il lèguerait au grand édifice tlaxcaltèque.
Bientôt, ses cendres issues du bûcher funéraire seraient déposées à Cuamantzingo où chacun pourrait venir implorer son aide divine à l'instar de ses pairs de Tùla.

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Manco
Manco sentit son coeur battre de plus en plus fort à mesure qu'Atlacoya s'exprimait... Ainsi, les dieux avaient fait leur choix... Une réelle complicité existait entre le divin seigneur et la nouvelle Huey Tlataoni de Tlaxcala l'Unique, visible par le long discours qu'il semblait murmurer à sa soeur....

Le couteau élevé dans les airs ne tremblait pas, car cela était la juste destinée de ses deux grands marqués du sceau divin.

Enfin, Alexius annonça le nom de son successeur :


Atlacoya Zoquiapan Tlaxcalàn, Huey Tlatoani de Tlaxcalla-la-grande, protectrice d'Epatlan, fille de Camaxtli, déesse parmi les mortel

Manco ne put s'empêcher de prier du fond de son coeur...

Puissant Quetzalcoatl, Etoile du Nord, accueille en ton sein le seigneur Alexius , car il a bien oeuvré pour son peuple...

Puis il cria, fort ému...

— Honneur et gloire à Atlacoya !!!!
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- Pour la grandeur de l'Orient et la gloire deTlaxcalla la Grande ! -
Brume_sauvage
"Le caractère de la femme, sans exception, se meut sur deux pôles,
qui sont l'Amour et la Vengeance. "

    -Félix Lope De Vega-

    Elle est là, sans y être. Une présence immatérielle. Impalpable vision d’une guerrière ensevelie dans l’oubli, effacée depuis des lunes. Comme le mort sort de sa tombe, la pensée quitte ces abysses. Ces limbes jamais n’auraient pu lui interdire cet instant, ce précieux instant où expirera enfin le souffle qu’elle aurait voulu arracher de ses propres doigts depuis bien longtemps.

    Nimbé de cette prétentieux qui lui a tant plut, au point de l’en maudire, l’Emplumé demeure droit et austère. Minuscule silhouette sur la colossal pyramide, d’un charisme imposant qui a su faire taire son peuple. Il haranguant la foule avant que sa voix ne meurt dans les abysses mortuaires. Elle attend le silence qui suivra le discours. Elle attend la saveur d’une âme qui expire. La mélodie du dernier souffle, la douceur de l’ultime soupir.

    De sa latence, il lui a refusé la chance de redorer sa fierté, elle qui n’aspirait qu’à écraser l’Emplumé. Une victoire qui aurait été comme un baume pour apaiser l’invisible entaille qu’il lui a fait dans la poitrine. Elle l’aurait méprisé pour sa défaite, comme on méprise la faiblesse même. Prenant l’Echec comme Excuse pour oublier l’inavouable qui lui enserre le cœur, châtiant de son âme l’homme qui n’aurait pas mériter son attention. Mais l’Emplumé n’a pas tenu son engagement… La massue de la Brume est resté intact, tout comme ses envies qui l’ont tenaillés jusqu’à ce quelle cède enfin à son ennuie.

    Toi qui ne m’a accordé ni attention ni admiration, aujourd’hui je viens reprendre mon dû. Ton dernier soupir pour dédommager mon âme torturée, toi qui m’a refuser le seul moyen de me soigner. Tu as été pire que la maladie, Alexius. Pernicieux et corrosif. Pensée empoisonnée qui a sévit dans un cœur qui n’avait nulle envie de t’y loger. Aujourd’hui, plus que tout autre, je veux ta mort.
    Parce que j’ai été une Femme, frustrée et rancunière. Par ce que j’ai été une femme aimante…


    Aujourd’hui elle n’est plus rien. Rien qu’un souvenir oublié. Une pensée incorporelle qui a quitté son éternelle torpeur. Peut être aurait-elle contempler la scène d’un cœur serré et lourd si elle avait été réellement là, en chair et en os. Peut être aurait détourner le regard, ne supportant pas sa douleur… ou peut être par culpabilité du soulagement qu’elle en aurait ressentit. Mais aujourd’hui elle n’est que vide, un néant absolue. Une poignée de vent perdue dans Ehecatl. Rien.

    L’Emplumé s’étend, sur sa dernière couche de pierre. Elle restera là, l’Impalpable, jusqu’à la fin. Comme une succube avide, perchée sur sa poitrine palpitante, elle attendra que vienne sa délivrance. Leurs délivrances. Lui de son soupire, elle de sa passion. Elle attendra qu’il expire ce dernier souffle qu’elle dévorera. Ce souffle qu’elle fera sien, avant de s’évanouir dans un murmure d’Ehecatl.

    Une bise légère se lève, serpentant sur les marches, soulevant la poussière de la pierre. Elle effleure le couteau suspendue dans les airs avant venir frôler l’Emplumé d'une caresse glaciale.


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Lya
Lya était là, parmi la foule en bas de la grande pyramide, parce qu'il était hors de question pour elle de monter toutes les marches dressées devant elle. Pas juste par paresse, mais non Lya n'était pas paresseuse et ne rechignait jamais devant un défi, mais parce que son ventre menaçait d'éclater à tout moment. Puis, à quoi lui servirait de franchir cet obstacle? juste pour voir de près le coeur et les entrailles du Huey.

Elle préférait faire les choses autrement et rester loin du sacrifice. Certain diront que c'est parce qu'elle ne voulait être vu pleurer, d'autres parce qu'elle n'etait pas une proche du grand Alexius, mais au fond à quoi cela la dérangeait, Lya allait dire adieu au sage Alexius en pensé.

Entre l'arrivée en haut du vieux Huey et de la levée du couteau de la nouvelle Huey un temps extrêmement long passa.
Non, mais à quoi ils jouent en haut? Est-ce que je manque une beuverie? Y'a des secrets qui se passent? Mais qu'est-ce qui se dit? Un soupire de curiosité inachevée emplit l'âme de Lya. Elle manqua de patience et s'avança, malgré elle, vers la première marche tout en gardant les yeux rivés au sommet de la pyramide. Pas question d'attendre qu'un truc se passe, elle devait faire accélérer les choses. C'est qu'elle a encore du travail devant elle et il est certain qu'elle n'avait pas envie d'accoucher là.
À peine un pied avait été posé sur la première marche qu'elle vit Atlacoya lever les bras au ciel. Oh ca y est, ca commence!
Elle rebroussa chemin en vitesse pour se placer à un endroit stratégique pour ne rien manquer, même si elle ne verrait pas grand chose de là où elle se trouvait.

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Zazyl
L'occident.
Elle avait pas revu se province depuis des Lunes, si ce n'était des lustres !
Faut dire, après une campagne râtée chez les Metz, mais alors, complétement bâclée, même !
Un séjour chez les Aztèques, qui avait viré de "On s'en va poutrer du Naze !", ou du moins, elle avait pigé ça, à "Elle est où l'armée en vrai ?", puis ensuite "Putain on s'*amour* ici !", et, enfin, à "gnnnnnnnn"... Bon, on va s'arrêter là, ça vire glauque après.
Toujours est-il qu'après quelques heures.. jours.. semaines... Mois. Ouais, quelques mois, à se rouler dans sa propre morosité et son dégoût des autres, d'elle même, et à se lancer dans les pires turpitudes, elle avait finit par décider de rentrer.
Avec, dans ses bagages, deux absentes, qui avaient décidées l'une de se faire la malle avant, l'autre de se terrer dans son trou là bas, une morale en décomposition, et une suiveuse qui s'éclatait justement à décomposer.
Néanmoins, elle ne serait pas rentrée si quelque chose n'avait pas brusquement changé.
En fait, elle aurait continué à se rouler dans la.. "fange". Si elle n'était pas tombée sur la fille d'une amie de patati patata et poti-potins...
Enfin, devant laquelle elle avait piqué une espèce de crise de folie.
Il était temps pour elle de retrouver les bancs de l'école. Enfin, en quelque sorte.


Quoi, je m'égare ? Ah oui, je m'égare !
Mais nooon, c'était pas une circumconvolution inutile !
Tout ça pour dire qu'elle a posé le pied dans ce putain de pays des deux de ma tante qui si il en avait s'appellerait mon oncle.
Et là, la première chose qu'elle entend, c'est que le Vioc' arrive en fin de règne, et va finir sacrifié.
Parlez d'une chance.
Alors qu'en Aztéquie, elle n'avait même jamais entendu parlé de la succession de l'ancienne Huey, qu'on disait morte depuis un moment, ici, c'était vraiment la cérémonie à ne pas râter, le sacrifice du 'Xius.
Et donc, pour renouer avec le gratin et le gotha d'Occident -Enfin, de Tlaxcalla, mais dans certaines têtes, dont la sienne, ça reste exactement les mêmes personnes- elle avait décidé d'y faire acte de présence.
Et c'est donc ainsi qu'on retrouve la plus belle chieuse d'occident, quand elle s'y met, parce qu'avouons qu'en ce moment, elle *amour* pas grand monde, à jouer des coudes pour gagner les premiers rangs.


"Pardon, désolée, poussez vous, laissez moi passer, non madame, je n'vends pas d'tickets, allez voir au marché noir, ou alors resquillez, comme tous les autres, pardon, virez d'là, oh pardon j'vous avais pas vu !"

A peine rentrée de voyage, n'ayant pas pris le temps de même se dépoussiérer et se rafaîchir des avanies de la route, et.. Pas chanbée non plus, donc d'une mise plus que douteuse, la voilà qui gagnait finalement son but. Non sans difficulté, puisque certains avaient compris leur douleur en voulant la coincer parce qu'ils "Avaient payé leur place, eux, madame, vous comprenez, et qu'ils avaient peut-être le doigt de suivre le spectacle sans être dérangés par une grugeuse sans éducation", ou simplement en lui passant la main là où il ne fallait pas.
Dans l'ensemble, on l'avait sans doute prise pour un messager à destination d'un des membres du "gotha" en question, ou pour un esclave en "mission" -Chacun sait que quand le Guyhom a soif, il vaut mieux éviter que ça dure, par exemple-
Et là, vlan !
Rentrée de plein fouet dans quelqu'un, percussion sonore, ample, et concerto pour cailloux en chute majeure.
Marrant, ce vide devant.. On d'vait être pas loin.. Voire.. En fait, ouais, devant, mais elle était tombée sur qui.. On dirait pas Lya ?
Aller, on sourit, on dit bonjour à la famille !

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Lya
Concentrée sur ce qu'elle pouvait deviner de la cérémonie un peu ennuyeuse d'en bas, un énergumène vint s'accoter sur elle, non mais pour qui il se prend de la déranger en pleine symbiose avec le grand emplumé? Impossible de tenir l'équilibre comme si rien ne s'était passé, son ventre se plia en deux, un peu plus et elle embrassa ses pieds.
Nahhh! impossible, Lya n'a aucune flexibilité depuis que les Dieux ont décidé qu'un mini Balarion poussait dans son ventre. N'empêche qu'elle s'inclina vers l'avant et ce n'était pas pour faire la révérence. Quand son corps revint en position normal, sa tête se tourna vers l'impolie, la dérangée voir même l'irrespectueuse personne qui avait osé lui toucher.

Elle grimaça en reconnaissant sa cousine mal commode, puis feinta un mal monstre. Au début, elle ne savait pas où elle pourrait bien avoir mal, mais à force de faire semblant des idées surgirent.
Ses mains se plaça d'un automatisme sur son ventre, puis ses genoux fléchirent doucement et elle finit par se courber en criant sa douleur.
Certes, elle voulait énerver la cousine, la faire se sentir mal de l'avoir dérangé, alors Lya en mettait beaucoup, peut-être même un peu trop.


Zaz
Elle reprit sa respiration
Tu vas me faire accoucher.

Lya plaça une main sur l'épaule de rebelle en continuant de se tortiller et en faisant grimacer tout son visage. Avec ça, pas de doute, elle allait croire Lya.
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Atlacoya
Atlacoya écoutait attentivement Alexius. Les paroles du sage resteraient dans sa mémoire jusqu'à ce que...le prochain lui fasse ce qu'elle allait faire à Alexius.
Elle était sur le point de donner la mort, de donner la vie éternelle plus exactement et égoïstement, elle pensait à sa propre mort prochaine. Son règne allait passer très vite, aurait-elle le temps d'accomplir tout ce qu'elle voulait ? Tout ce que Tlaxcalla méritait. Oui, Tlaxcalla méritait de grandes choses et Camaxtli serait fier de ses enfants.

Atlacoya commença à entendre la rumeur de la foule en bas de la pyramide, ce qui la ramena à la réalité.
Elle jeta un oeil au couteau et le resserra avant de le planter dans la poitrine d'Alexius.
Le rythme de son coeur marquait la fuite de son sang.
Bientôt, il n'y eu plus de battements et Atlacoya pris le coeur.
Elle le brandit de ses deux mains en direction du ciel et s'exclama :


Tlaxcalla est l'infini !!!!
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Carouf73
Carouf avait dès le début de la cérémonie rejoint les autres prêtres, et suivait les événements avec un mélange de détachement et de passion.

Détachement parce que c'est ce qu'exigeait sa fonction, veillant à ce que tout se déroule pour satisfaire les dieux, attentif également au moindre signe des cieux qui pourrait témoigner d'un présage quel qu'il soit. Il lisait beaucoup dans les vols des oiseaux, dans les fumées qui s'échappaient des réceptacles où se consumaient lentement des graines de peyotl. Ce qu'il lisait le troublait, une indication des temps difficiles qui viendraient, de nouveaux liens tissés avec des mondes lointains, de retournements étranges et inattendus. Les dieux prévenaient, il faudrait être fort et valeureux. Ces pensées, il les gardait pour lui, mais saurait les exploiter à l'avenir, ou être attentif aux signes qui annonceraient ces événements.

Passion aussi, parce que celui qui allait rejoindre les dieux lui avait tout appris, avait trouvé le temps malgré toutes ses missions pour l'initier à la voie du temple. Depuis Mazapa la belle, il défendrait les valeurs qu'Alexius lui avait enseignées.

Alors, quand Atlacoya plongea la dague dans le thorax d'Alexius, il eut un pincement.

A bientôt, frère parmi les frères. Tu nous précède auprès des dieux, éclaire-nous sur leurs souhaits, guide-nous depuis ta nouvelle demeure. Et sois fier de ce que tu as accompli.

Fronçant les sourcils, il se demanda pourquoi Atlacoya tardait tant à retirer le coeur. Voulait-elle qu'il cesse de battre avant de le retirer ? Voulait-elle punir pour une raison qu'il ignorait Alexius, l'empêchant de pouvoir voir son coeur offert aux dieux, avant de laisser son âme s'envoler ? Enfin, elle plongea la main, et ressortit le coeur. Alexius puiserait certainement dans son essence divine pour résister, là où le commun des mortels aurait déjà succombé, et savourer cette ultime sensation.

Presque machinalement, Carouf accomplit les rites, en rythme avec les autres prêtres, pour compléter ce sacrifice et en magnifier la splendeur. Il veillait néanmoins à rester dans l'ombre : cette journée était celle d'Atlacoya.
Zazyl
Et un joyeux sourire vint orner le visage de l'*amour* professionelle.
Le genre de sourire qu'on sert à quelqu'un qu'on a pas écouté le moins du monde, pour lui montrer que c'est "génial ce qu'il dit, et même, qu'on l'approuve tout à fait !"
D'ailleurs, c'était exactement l'état d'esprit de la Zaz'.


"Accoucher ? Mais c'est super ! Et tu comptes en faire quoi après ? Il parait que t'es dev'nue une Loxetla ? Mazette, tu perds pas ton temps !"

Et la seule, et heureusement, vu ses exploits, unique représentant de la branche cadettes des Matlazatecatl flanqua une bonne claque dans l'épaule de sa cousine, comme une accolade de salutations.
Avait-elle vu que l'autre avait l'air de souffrir ?
En fait, elle n'avait pas tellement fait attention à ça.
Pas du tout même.
En fait, elle avait des sujets biens plus inutiles à penser.


"Au fait, t'as vu ton père ? Je cherche le cousin, faut que j'lui dise que j'suis rentrée. Et puis il parait que Sirena va encore en pondre un ?
Ils arrêtent jamais, hein, t'avises pas d'en faire autant ! Faudrait pas dilapider l'héritage.
Bon et..."


A ce moment là, une espèce de silence s'éleva de la foule, tandis qu'en haut, le bruit changeait de nature.
Un cri retentit dans les airs, marquant le tournant de l'histoire, la vraie fin d'un règne et le début du suivant qui finiraient de même si les coutumes et la traditions l'accordaient.
"Tlaxcalla est l'infini !"
Ouais, et même que ce n'était pas le 'Xius qui l'avait sortie, celle là. Ce n'était pas non plus celui qui lui revenait à l'esprit, mais ça, elle n'en n'avait rien à cirer.
Et un pincement au coeur de la Zaz' la redéposa sur terre, en voyant l'organe rougeâtre, à peine visible, de si loin, s'élever dans le ciel. Elle ne pleurait pas le 'Xius, elle ne le ferait pas. Ses regrets allaient à un mort depuis plusieurs mois. Comme pour exorciser ses fantômes, elle engueula sa cousine.


"Lya, tait toi, tu vas nous faire remarquer, et on va louper le plus important !"

La fourmilière était toujours en marche.
Un Huey était mort, un autre pensait à la sienne, entre les deux, Tlaxcalla était, restait, et demeurerait.
L'homme passe. Le règne continue, pourtant.

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Lya
Voyant que son plan merdique de faire semblant d'accoucher n'avait pas eu l'effet escompté, Lya se redressa déçue de devoir l'écouter, mais aussi d'avoir à répondre à ses questions. Et là sans prévenir, une main vint, à vive allure, faire un son sourd sur son omoplate. Quand les deux peaux se frotta ensemble, une marque rouge et une grimace au visage de Lya apparurent.

Quand elle va pour répondre aux millions de questions de la cousine qui ne donne pas de pause à ses babines, Lya remarqua le silence et les yeux rivés vers le ciel. La Sublime se tourna la tête et vit le minuscule point rouge que tenait bien haut la nouvelle Huey. Enfin espérons que c'était elle qui l'avait en ses mains.
Ça y est, là y'a plus de doute à avoir, c'était la fin, la vrai fin. Alexius pouvait être fier de sa vie parmi les mortels, maintenant les Tlax lui parleraient comme on fait pour les autres Dieux.
Soudainement, une voix roque et aigüe la sortit de ses pensées.


"Lya, tait toi, tu vas nous faire remarquer, et on va louper le plus important !"

Non mais , c'est quoi ton problème?

Pas question que la cousine lui parle comme ca, pas question que quiconque s'adresse à elle de cette manière. Qu'on remarque les Matlazatecatl n'était pas un inquiétude pour Lya, mais louper le plus important, fallait pas.

T'as raison, Zaz. Faut pas rater le plus important. Dépêches toi, monte en haut et rapporte moi dans les détails la suite des évênements. Allez hop! grouille!
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Guyhom


[ Et un Dieu nait]

Guyhom regarda son ami, son petit fils, son mentor...Alexius, allongé sur l'autel du sacrifice afin que les Dieux soient satisfaits par le don de son coeur et de son sang, source de vie.

La Huey Tlatoani opéra le rituel, le couteau s'enfonçant dans la poitrine d'Alexius qui ne bougea pas, n'émit pas un son, puis le Coeur fut enlevé de ce corps et montré au ciel et à la foule.


TLAXCALLA EST L'INFINI!


Alexius n'était plus, son corps reposerait dans son clan, dans le tombeau prévu à cet effet, entouré de trésors et d'esclaves qui le serviront pour l'éternité chez les Dieux, car s'il n'était plus homme, c'est qu'il était un Dieu!

Il le regarda une dernière fois, laissant la foule acclamer Atlacoya et le Divin Alexius.

Une larme coula sur sa joue.

Au revoir mon ami...

Il se détourna de l'autel, descendant les marches de la Pyramide, seul avec son chagrin. Peu lui importait ce qui pourrait suivre ensuite pour aujourd'hui, le Tyran était à la fois triste et heureux, mélange de sentiments indéfinissables.

Il alla directement dans une taverne pour boire à la mémoire d'Alexius le Grand.

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Oulaup


Cela faisait des lunes que l'on parlait du sacrifice d'Alexius mais personne n'y croyait plus... Pourtant, plusieurs fois il avait pris la parole en place publique, faisant l'éloge de Tlaxcalà la Grande...Narrant son histoire tellement liée à cette province... Exposant la ligne qu'il la souhaitait suivre après sa disparition...Léguant ses biens aux uns et autres... Tout le monde aurait du croire à la mort éminente qui rôdait au-dessus de lui, l'entourant peu à peu de ses bras, comme une mère protégeant son enfant... mais tous la refusait.

Droite dans ses habits de guerrière, La Fouine se tenait à côté de son père... Le regard grave, la tristesse pouvant se lire au fond de leurs yeux...
Ce jour tant redouté s'était levé en même temps qu'elle... le cérémonie en l'honneur des Dieux... la consécration du Huey Tlatoani marqueraient à tout jamais sa vie... Rien ne serait plus comme avant et elle redoutait de plus en plus l'avenir. Qu'allait donc donner le retour des petits Princes Loxetla? Elle avait bien peur que ce ne soit que conflit et tiraillements...


Tlaxcalà est l'Infini!

Elle sursauta et tourna son regard vers Atlacoya... Mains en coupole, celle qui succédait au sacrifié, élevait vers le ciel, le cœur battant encore... Elle venait de l'arracher de la poitrine du frère Alexius... La Fouine ne put s'empêcher de saisir le bras de Guyhom... elle se sentait soudain les jambes comme de la laine... elle avait déjà connu telle situation... le sacrifice de Zagig... ce jour là, dans la plaie béante, elle avait posé ses lèvres espérant lui insuffler la passion qu'elle ressentait pour lui, lui qu'elle venait de rencontrer ... et de revoir ce cœur sanguinolent qui palpitait pour quelques instants encore, l'affectait plus qu'elle ne l'aurait pensé...

Elle se tourna vers l'autel où gisait le corps fraîchement mutilé de celui qu'elle n'avait combattu qu'une seule fois; petit à petit cette lutte les avait rapprochés et c'est à ses côtés qu'elle avait finit par guerroyer...



Au revoir mon frère, au revoir mon ami... Pas adieu, seulement au revoir... car un jour ce sera mon tour...

Du coin de l'œil, elle regarda son père mais baissa les yeux quand un larme perla aux paupières du Patriarche de la Maison Matlazathcatl... Au plus loin qu'elle pouvait se souvenir, elle ne l'avait jamais vu pleurer...

***********************
It was moons that one spoke about Alexius's sacrifice but nobody believed in it any more… However, several times he had taken the floor in public place, speaking in praise of Tlaxcalà the Great one… Telling his history so much related to this province… Exposing the line that he wished it to follow after his disappearance… Bequeathing his goods to ones and others… Everyone should have believed to the eminent death which was prowling above him, surrounding him, little by little, of its arms, like a mother protecting her child… but everybody was refusing it.

Straight in her warrior clothes, the Weasel was standing beside her father… Grave glance, unhappiness could be read deep in their eyes…

This so much dreaded day had risen at the same time as her… the ceremony in honor of Gods… the Huey Tlatoani's consecration would forever mark her life … Nothing would be any more as before and she more and more feared the future. What would the return of Loxetla's small Princes will bring ? She was quite afraid that it would only be conflict and frictions…


Tlaxcalà is the Infinite one!

She started and turned her glaze towards Atlacoya… Hands in cupola, the one who has succeeded to the sacrified, raised, towards the sky, the still beating heart… She had just torn it off brother Alexius's chest … The Weasel could not helped from seizing Guyhom's arm … She suddenly felt her legs as wool…
She had already known such situation… Zagig's sacrifice … On this day, in the open wound, she had put her lips, hoping to insufflate the passion that she felt for him, him that she had just met… and to again see this sanguinolent heart which still palpitated for a few moments, affected her more than she would have thought…

She turned to the altar where layed the recently mutilated body of the one she had only fought once; gradually this fight had brought them closer and it is at his sides that she had ends up warring…


Goodbye my brother, goodbye my friend… Not farewell, only goodbye… because one day it will be my turn…

From the corner of her eye, she looked at her father but lowered eyes when a tear beaded to the Matlazathcatl House Patriarch's eyelids.

As further as she could remember, she had never seen him crying…

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** Beloved wife of Zagig and Kandy. The three of us are forever joined in this union**

************************* May Chaos reign! *************************
Ometeotl
Fils de dieu. Tel était le titre d'Ometeotl Aztlàn Olintla Tlaxcallàn, tlaxcaltèque de par son père, acolhuah de par sa mère, cuauhtèque de par son titre et son coeur. Sa Tlatoani, Geios, lui avait été d'un grand secours avant même que ses origines soient jetées à la face du monde. Sa réflexion avait été longue et ardue, devant déterminer si oui ou non l'héritage qui était le sien ferait partie de sa vie. La réponse se révélait désormais évidente. Le feu qui coulait dans ses veines ne s'éteindrait pas avant qu'il n'ait ébranlé le monde et le change irrémédiablement. Il avait fait le serment devant les dieux de suivre les préceptes de celui qui était son père et se tiendrait à sa promesse, dusse-t-elle lui coûter la vie ou détruire celles de ceux qui s'opposeraient à elle. Tel était le caractère fougueux de Tlaxcalla. Tel était désormais le sien.
Les prêtres lui avaient enseigné les préceptes et coutumes défendus par celui qui lui avait donné la vie, ils lui avaient transmis ses aspirations et ses projets. Il ferait tout pour qu'ils soient menés à bien.
Mais avant cela, il se devait de révéler au monde la sagesse qui lui avait été transmise en héritage. Sa charge lui interdisait pour le moment de quitter Cuauhtochco aussi dépêcha-t-il des messagers afin de transmettre les codex qu'il avait en sa possession, répandant ainsi les réflexions de Celui-qui-règne:




Codex de Puissance

Moi, Alexius Aztlàn Cuamantzingo Tlaxcallàn, Fils de Quetzalcoatl, transcris dans la pierre ce qui constitue l'usage des grands de ce monde.

A toi, qui crois avoir atteint la gloire et l'immortalité du nom, sache que tu n'es rien. Bien petite est la nature mortelle devant la grandeur de la Charge. Insignifiante est la pensée face à ce qui se trouve hors d'atteinte du peuple. La naissance n'accorde rien, si ce n'est l'obligation d'accomplir des choses par soi-même. Mais tant la charge que le titre s'avèrent vains et futiles lorsqu'ils sont convoités pour le seul prestige qu'ils apportent, pour la seule renommée qu'ils procurent. Cette volonté là entraîne à la chute de l'esprit et du nom qui s'assombrissent et se ternissent à mesure que le temps passe.
Telle est la destinée de ceux qui, faibles de nature, convoitent un pouvoir trop grand pour eux.
Car notre monde est régi par des lois immuables. Le fort triomphe du faible mais ne doit pas pour autant l'écraser et le mépriser car il devient ainsi faible et vulnérable. Mais la puissance ne peut être acquise qu'une seule fois, le mortel la détenant devant imposer sa force à ceux qui, non moins méritants, n'ont pas reçu le soutien des dieux.
Telle est la nature du règne. Le régnant se doit, par son honneur autant que par son intransigeance, d'établir sa volonté et de s'y tenir afin de pouvoir recevoir le respect qui lui est dû. Le régnant honorable, respectant la parole donnée, disposera du soutien de ses alliés aussi bien que du respect de ses ennemis. Mais si ses paroles doivent être souples et ne pas heurter les puissants, elles seront parfois prises pour de la faiblesse. Alors, le respect acquis sera remis en question. Le régnant devra alors conjuguer sa parole à la fermeté de ses actes pour rétablir son autorité. Un règne sans sang répandu n'est qu'une illusion de pouvoir et d'unité. Le sang resserre les liens entre le régnant et ses ennemis car ceux-ci craignent le courroux de l'être le plus puissant et n'osent pas conjuguer leurs efforts de peur de n'être soutenu par leurs alliés. De même, les alliés du régnant se rallieront à ce dernier devant la crainte que leur inspirera le châtiment infligé à ceux qui auront contesté son règne.
La stabilité sera alors de mise, permettant aux clans de prospérer sans craindre des conflits entre eux. Le régnant ne devra pas craindre de prendre les décisions qui s'imposent car l'inaction serait la fin de toute forme d'autorité et chaque puissant userait de sa force pour se renforcer et essayer d'étendre son pouvoir aux puissants équivalents. Telle serait la ruine de Tlaxcalla et la dislocation de Son idéal.
Tlaxcalla est une pierre que ne peut tailler qu'un être n'ayant pas à coeur ses propres intérêts. Mais cet être ne peut se contenter de cela. Il doit user de sa sagesse pour se poser en médiateur et, lorsque cela s'impose, prendre parti pour défendre ses idées. Il doit user de la même façon de la massue et de la parole car le monde ne peut être dirigé par un guerrier, de même qu'il ne peut être dirigé par un prêtre ou un dignitaire. Cet être doit être Tlaxcalla et non pas seulement un tlaxcaltèque. Il est un tout et non une simple partie d'un idéal plus grand. Il est la pierre angulaire d'une pyramide sacrée sans laquelle l'édifice tout entier s'écroulerait. Sa voix doit être porteuse de sagesse autant que de force, de clémence autant que d'intransigeance. Lorsque sa décision sera prise, celle-ci devra être menée à bien à n'importe quel prix.
Celui qui se galvanisera de ses titres et de ses charges finira broyé par Tlaxcalla et jamais ne pourra s'élever suffisamment haut pour régner sur la Seigneurie. Seul le mortel portant en lui la sagesse et la puissance, le calme et la fougue, la paix et la guerre, la piété et la fidélité, la gloire et l'honneur pourra obtenir le droit de décider du sort du monde.
Telle est l'essence d'un mortel aspirant à devenir Huey Tlatoani.

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Ometeotl
Olintla, Province de Cuauhtochco

Le jeune homme avait passé le plus clair de ces dernières lunes au sein d'un temple totalement reclu des frivolités du monde. Son père avait pris des dispositions pour qu'il reçoive une éducation tlaxcaltèque en sus de ce qu'il avait déjà appris durant son enfance, en Acolhuahcan. Il n'avait pu refuser cela sans offenser cet homme à la fois inconnu et présent dans les moindres recoins de son existence. Qui n'avait jamais eu à subir l'influence de l'Emplumé? Quelles qu'en fussent les raisons, bonnes ou mauvaises, il doutait qu'un seul être ait pu ignorer la portée de celui qui avait été surnommé "Celui qui règne", qui plus est depuis son sacrifice, véritable apothéose d'un mortel qui était déjà considéré comme un dieu parmi les hommes lorsqu'il était en chair.
Ometeotl avait pu retrouver son clan, désormais élevé au rang de capitale de la province de Cuauhtochco. Cette calli qu'il affectionnait particulièrement depuis son arrivée dans sa province de coeur le ravissait toujours autant. Geios lui avait ainsi donné le titre, plus honorifique que réellement actif, de Tecuhtli de Cuauhtochco. Il éprouvait pour celle qui avait épousé celui qui l'avait mis au monde une attention particulière, plus forte qu'un simple lien d'amitié. Elle n'était pas à proprement parler une mère de substitution mais plutôt un guide envers qui il avait une certaine admiration, doublée d'un profond respect.
S'abreuvant de la clarté de l'aube, le jeune Aztlàn songeait aux merveilles que les prêtres lui avaient raconté à propos de Tlaxcalla et plus particulièrement du clan natal d'Alexius, Cuamantzingo. Clan de paradoxes, à la fois plein de débauche et rempli d'honneur, puissant mais vulnérable, grandiose et décadent, idéal et amoral, il martelait sa légende dans son esprit. Le défunt Huey Tlatoani en avait fait la capitale religieuse de Tlaxcalla, faisant ériger temples et pyramides, complexes et demeures. D'une certaine manière, ce clan lui appartenait car c'était en ce lieu que les restes brûlés de son père ainsi que ceux des deux précédents seigneurs et de grands guerriers. Un olintlèque entra dans sa demeure après l'avoir salué et lui donna un message, simple peau de pécaris couverte de signes en Nahuatl. Après l'avoir lue, Ometeotl hocha gravement la tête. Les nouvelles étaient terribles. Son oncle Zumo avait relevé le défi lancé par Balarion Loxetla et avait été tué au cours de celui-ci, laissant ainsi sans aucune protection les biens de la Tribu Aztlàn qui avaient ainsi été spoliés par le vainqueur. Mais ces biens lui revenaient de droit... Il était le fils légitime d'Alexius, qui en avait fait le dépositaire de son nom et lui avait légué ses biens.
Ce qui s'était produit était un déshonneur et ni plus ni moins que la trahison d'une Tribu alliée.
Sortant l'un de ses calames, il se mit à inscrire furieusement des signes sur une peau neuve:




Aux Loxetla et à leurs alliés

Irrespect et trahison. Tels sont les deux seuls termes qui peuvent caractériser vos actes et votre prise de position.
Moi, Ometeotl Aztlàn Olintla, fils et héritier d'Alexius Aztlàn Cuamantzingo Tlaxcallàn, suis le seul être en droit d'entrer en possession des biens de mon divin père. Ceux qui s'octroient le droit de poser la main sur mes biens attirent sur eux la colère des maîtres de Tùla et devront payer leur affront de leur vie, à moins qu'ils ne fassent soumission.
Mon oncle Zumo a versé son sang en l'honneur des dieux et a payé de sa vie la trop grande clémence de mon père. Ce dernier aurait dû mettre hors d'état de nuire l'ensemble de la Tribu Loxetla dès l'instant où elle fit montre de son opposition et entra en conflit avec Son jugement.
A l'instant même où son corps fut immergé dans les flammes du bûcher funéraire, Ses alliés de jadis se jetèrent sur Ses biens et dépouillèrent la Tribu Aztlàn tels des vautours s'abattant sur la carcasse de l'Aigle en train de succomber. Mais celui qui est à l'origine de cet acte immonde ne comptait pourtant pas parmi ses ennemis...
Qui aurait pu soupçonner que l'un de Ses amis de longue date, neveu de Batonnoir et Lauratacc Loxetla, qu'Il avait soutenu à de multiples reprises, qu'Il avait favorisé pour entrer au Tlatocan Occidental, qu'Il considérait presque comme un fils et à qui Il avait proposé de céder Son trône lorsque son esprit devrait rejoindre les dieux, puisse un jour bafouer Son nom et Sa mémoire?
Je jette l'opprobre de la Tribu Aztlàn sur Balarion Loxetla Amecameca, qui ne mérite pas plus le titre de "Tlaxcallàn" que le plus insignifiant des esclaves. Je conjure les dieux de lui accorder force et vitalité afin qu'un jour je puisse lui ôter la vie de mes mains et venger ainsi la mort de mon oncle et le déshonneur fait à mon père, Alexius le Grand.
Je jette l'opprobre de la Tribu Aztlàn sur la Tribu Loxetla et sur tous ceux qui soutiendront ses membres. Je n'aurai de cesse de m'opposer à eux jusqu'à ce que mes biens et justice me soient rendus. Ils n'ont pas su honorer l'obéissance qu'ils devaient à mon père dont les paroles avaient et ont valeur de loi, malgré la mort. Leur orgueil et leur présomption les perdra car ils se croient les égaux des dieux, parmi lesquels figure désormais Alexius, maître de la force et de l'ordre.
Que nul n'ignore mes paroles qui sont empreintes de la douleur d'un fils pleurant la destruction de l'oeuvre de son père et de la rage de voir les coupables adulés et respectés.

Ometeotl Aztlàn Olintla, fils et héritier d'Alexius le divin

[i]Sans attendre une seconde de plus, le jeune homme sortit de sa demeure et interpela le très jeune Nukak, qui avait dit être le fils d'un proche ami de son père, de la Tribu Tikal. Lui tendant une boule de miel, il lui dit:




Jeune Tikal, ta jeunesse fait ta force car les intrigues de ce monde ne te touchent pas encore...
Pourrais-tu demander à ton père qui, de la Tribu Aztlàn ou de la Tribu Loxetla, il soutiendra en cas de conflit? Mes biens ont été arbitrairement et injustement spoliés par des traîtres qui n'avaient aucune autorité pour le faire et qui ont de plus versé le sang de mon oncle Zumo. Ils sont ainsi allés contre la volonté de mon père, qui les considérait pourtant comme des amis...
Accepterais-tu également de lui transmettre cette missive, qu'il pourra diffuser dans la Seigneurie quelle que soit sa décision à mon sujet?


Le jeune homme redoutait les conséquences de sa prise de position. Non pas par peur, mais par appréhension de ce qu'en penserait Geios une fois qu'elle serait au courant. Ne désirant pas qu'elle l'apprenne fortuitement, il chuchota quelques mots à son esclave qui partit en direction du Tlatocan.
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Caetl
[Cuamantzingo]

Les rumeurs courent, traversent les plaines, à dos de géocoucou, les cieux, fixés aux ailes des vautours, et les fleuves, accrochés aux nageoires des poissons. Victoire, comme d'habitude, grâce au soutien indéfectible des Dieux. Caetl eut honte de le penser, mais qui eut cru, en voyant son oncle Balarion, qu'il eut été capable de vaincre un aussi grand chef de guerre que Zumo l'Aztlàn ? Cette victoire prouvait sans conteste que ce n'est pas la force ou l'expérience qui permettait de surpasser un adversaire au combat, mais bel et bien ce soutien absolu des dieux dont la dynastie Loxetla avait toujours pu se targuer.

La calli du Huey Alexius voulait imposer une décision inique à la calli des huey Mittys et Atecoatl.
Nous avons rétabli une proposition juste, dont les dieux seraient les arbitres, et les dieux ont décidé de trancher en notre faveur.
Telle est leur volonté, clairement exprimée.


Caetl, malgré son jeune âge, apprenait sous la tutelle de son oncle Balarion et sa tante Lya - ainsi que la présence plus discrète d'un jeune guerrier commis à sa protection, avec lequel il s'était lié d'amitié - les rudiments des arcanes de la politique des dynasties, des provinces et des dieux. Lui qui jusqu'ici ne connait Tlaxcala que sous des aspects purement religieux découvrait chaque jour un peu plus ce qu'étaient les véritables relations entre tlaxcaltèques et la place que pouvait accorder à sa dynastie le soutien - où l'éventuel défaut, ce qui n'était jamais arrivé - des dieux. Et aujourd'hui, voilà que cet Ometeotl, ce jeune homme qu'il ne connaissait pas mais qu'il haïssait et exécrait de nom pour avoir l'audace d'être lui aussi fils de Huey, ce chien ayant comme unique sang tlaxcaltèque des gouttes nommées "Aztlàn" qui estimait juste que sa Calli prenne possession de son héritage sans l'avoir jamais mérité, contestait la décision des Dieux et passait outre en réclamant sa soumission.

Les dieux ont tranché, la demeure qui fut celle du Huey Alexius nous appartient désormais. Quiconque s'oppose à leur volonté les offense et précipite un peu plus notre monde vers sa fin, dans une sorte de longue prière sollicitant du Soleil qu'il cesse sa course céleste et mette fin à tout ce que nous avons connu jusque là. Puisse un tel personnage être visité chaque nuit par les puissants démons des ténèbres, jusqu'à ce qu'ils l'extirpent de notre monde.
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Prince Caetl,
de la dynastie Loxetla,
du clan de Cuamantzingo,
de la province d'Amecamecàn,
de la suprême seigneurie de Tlaxcala.
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