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[RP] Les lapins restent-ils blancs au printemps ?

Zorg69
[Enfermé dans une cour carrée]

-Ca y est tu y es arrivé, tu t’es enfermé. A force de monter tes murs ils sont désormais trop hauts ! Tu n’écoutes rien ! « Sors de toi et vas le monde » … oublié ? Enfermé tu es et enfermé tu as, avec toi, ce pauvre plot sur lequel ton cul est posé. As-tu pensé à la peine du plot ?
- La plaine du pô ?
- Non, non la peine du plot. Ne « contrepèterise » pas pour te dédouaner. Le plot est enfermé comme toi, mais lui ne l’as pas voulu.
- Ben l’a qu’à faire un dépôt de plainte, s’il est pas content. La complainte du plot qui dépose une plainte ! Je vois ça d’ici ! Mes murs n’ont pas de plinthes, eux sont moins sots que ton plot.

Se lève pour faire quelques pas

- Tu tournes autour du plot, Zorg ? Tu veux soulager la peine du plot et considérer sa plainte.
- Nan, le plot j’m’en cogne. C’est pas de pot pour lui, J’l’ai pas dans la peau. Je l’ai juste attiré avec l’appeau, l’appeau des plots. C’est sot tu sais un plot.

interloque, le moi ne sait que dire, et Zorg d’enchaîner sur une pensée flottante

- Moi je rêve … d’envol … de libérer mes chaines … de survol … de … de …
- De la plaine du pô ?
- Oui c’est une idée, survoler le pô, j’aurais tant aimé.
- Qui t’en empêche ?
- j’avais deux L, et j’ai volé avec ces deux L là. Une s’est brisée, j’ai perdu l’autre, alors je ne vole plus.
- Les L du désir, Zorg ?
- Pas uniquement … mais à quoi bon ressasser tout ça. C’est fini … m’en vais sombrer tout seul comme un con … à moins que d’autres que moi ne parviennent à briser ces murs qui m’entourent.
- Personne ne viendra Zorg, tu vas te noyer dans les méandres de l’oubli … c’est ce que tu veux ?
- Je ne peux plus me sauver moi-même alors l’oubli ou autre chose, tu sais peu m’importe. Je suis seul depuis si longtemps … je suis au bout de ce que je peux faire … et puis jouer avec des maux, ce n’est guère réjouissant, alors … alors …
- Alors quoi ?
- Alors rien. J’attends que les éclats de murs volent au dessus du Pô, pour alléger la peine du plot qui a brisé ses ailes, sans plainte.
- Tu deviens fou Zorg, ce que tu dis n’a pas de sens.
- Si, si, c’est un sens qui n’est pas trivial. Mes pensées flottent et s’envolent à la rencontre d’une compassion et d’une compréhension. J’attends… ou je n’attends plus… de savoir si elles rencontreront quelqu’un. En attendant, le plot et moi on médite sur le sens de la peine, d’avoir perdu nos L.
- Tu es fou Zorg, personne ne viendra …
Katina_choovansky.
Carte postale Testerine, Guyenne, le pays de l'huitre

- « On y est. »

Blanche jeta un regard perplexe autour d’elles.


- « Tu es sûre ? »

La brune pivota, droit vers l’embouchure du Bassin.

- « Oui, c’est bien là. »
- « Mais… Kat… elle est où la dune ? »
- « On est dessus. »

Blanche regarda le monticule de cinq mètres sur lequel elles étaient perchées face à l’océan.

- « Je croyais… enfin, j’avais cru comprendre qu’on la dévalerait… qu’elle était plus haute, quoi… »
- « Elle le sera », prophétisa la Flamande, un sourire de victoire au bord des lèvres.
- « Avant qu’on parte ? »
- « Non, deux jours, c’est trop juste… mais dans quelques années… »
- « Quelques années comment ? Deux ? Cinq ? Dix ans ? »
- « Je dirais plutôt 400… »

La rousse se tourna vers la brune.

- « Comment ça 400 ans ? »

- « Faut le temps que le sable s’accumule, Blanche. Y a que des marais dans le coin, mais un jour, les gens planteront des arbres, alors, non seulement ces putains de marais plein de moustiques disparaîtront, mais en plus, le sable sera arrêté et s’accumulera… tu verras… »
- « Oui, évidemment… m’enfin, c’est long 400 ans. »
- « Je n’ai jamais dit que ce serait facile. »

Blanche ne put qu’acquiescer.
Katchoo sortit deux fioles de son sac et les remplit de sable avant de les reboucher avec soin. Elle en tendit une à Blanche qui la rangea dans sa besace.


- « Une pour les souvenirs, une pour l’expérience. »

Un « plop » retentit. Blanche venait de déboucher la bouteille de Glandée Volante. Elle remplit deux petits godets et en tendit un à Katchoo.

- « On n’attend pas Vanyla ? »
- « Tu plaisantes ? Avec toutes les dunes qu’il y a dans le coin et entre les pêcheurs, les bergers et les résiniers qu’elle a branchés en venant, elle a de quoi être occupée jusqu’au départ. »
- « Pas faux. »

Le regard flamand se perdit quelques instants dans les vagues sombres qui roulaient de l’Atlantique pour venir écorcher les langues de sable disséminées dans le Bassin.

- « C’est vrai que c’est pas mal », avoua finalement Blanche.

Katchoo tourna la tête vers elle, un sourire éclatant dévorant son visage.


- « Tu trouves aussi ? »
- « Un peu trop de sable à mon goût, mais ouais, on est bien là… con, de la bonne mère… », enchaîna-t-elle avec application, une pointe d’accent local habilement distillée sur les voyelles.
- « Anki* , Blanche », rétorqua Katchoo aux anges, laissant à son tour le Sud prendre le pas sur le Nord, « si tu continues comme ça, on sera jamais taxée de soustrouilles*. »
- « Fais moi penser à amarrer la pinasse* ce soir. »
- « Tu vas pêcher des Trogues* ? »
- « Ou des Vendangeurs* »
- « Mmmm, et si on accompagnait ça de quelques coutoyes* ? »
- « Ou des anguilles! T’as encore ton Foëne * ? »
- « Il me sert à rien, j’ai paumé mes patins* hier… »
- « Ou alors on se fait des Crépinettes* ? »
- « Avec des Bidaous* ? J’en ai vu plein en venant… »

Katchoo finit de cocher mentalement tous les mots d’argot qu’elles avaient appris ces derniers jours.


- « On s’améliore Blanche. On les a tous placé en moins de deux minutes. »
- « Gloire à nous ! », répondit l’intéressée, ravie.

Les godets tintèrent et les autocongratulations cédèrent leur place à la dégustation.

- « C’est quand même bon le goût des Flandres. »
- « Ouais enfin … »

Quintes de toux.

- « … ça arrache toujours autant. »
- « C’est ça qu’est bon. »

Elles échangèrent en sourire avant de se resservir.


Citation:


Multiples * : mots typiques, argotiques du bassin d’Arcachon


Anki : onomatopée équivalent à « Boudiou ». Se décline aussi en Ankigueille.
Soustrouilles : gens peu fréquentables, mal habillés, qu’on repère de suite
Pinasse : bateau typique du bassin
Trogues : argot de éperlan
Vendangeurs : argot de rouget
Coutoyes : argot de palourde
Foëne : fourche pour pêcher les anguilles
Patins : indispensable pour pêcher les anguilles sans s’enfoncer dans la boue
Crépinettes : met typique du coin
Bidaous : champignons poussant dans le sable
Katina_choovansky.

Carte postale Gasconne -Première partie-, « Aux pieds des Pyrénées, à potron-minet »


tous en choeur! (*)

Les Pyrénées, fières, aux sommets les plus hauts encore enneigés, la forêt, gagnant en densité puis se raréfiant selon le bon vouloir de ses flancs, tantôt escarpés, tantôt en pente douce, les sons diffus des clochettes accrochées au cou des chèvres plus haut (une pensée commune pour le Baron), l’odeur forte du sous bois, la ville en contrebas, maisons de poupées pour de petites fourmis…

Carte postale Gasconne, clichée certes mais revigorante.


- « C’est beau… »
- « Très. »
- « … mouais… enfin, c’est qu’une montagne... pire, c’est juste de la terre en pente à ce stade »
- « Tant de pragmatisme… c’est pourtant là que tout commence ! » s’exclama la brune en embrassant les lieux d’un regard.

Katchoo posa une main sur une veine de pierre en face d’elle, en même temps que Blanche, attentive.


(Moment magique)

Un oiseau gazouille sur une haute branche, une biche sauvage bondit à quelques mètres pour traverser un ruisseau, tandis qu’une famille de petits lapins blancs sort leurs museaux frémissants de leur tanière.

(Pause du moment magique)

- « Punaise, la blonde, tu la poses ta main, oui ?! C’est un moment magique… »

Vanyla grommela quelques mots dont « charogne », « crève » et « rousse » furent audibles, puis, posa sa main à coté des deux autres…

(Reprise du moment magique!)

Le soleil darde ses rayons bienveillants sur les cheveux des trois fées, graciles, vaporeuses et majestueuses ! A quelques mètres, un cerf qui boit à la rivière, ici, un renard qui bondit entre les fougères et là, un vol de grives !
« Pi-ou-pi-ou », gazouillent les oisillons
« Tac ! Tac ! Tac ! », martèle le pivert en rythme
« Sweek » fait joyeusement le bébé chien de prairie
« Hiiiiiiiik », crie le faucon en fondant sur sa proie, avant de l’emmener loin, se faire déchiqueter par ses petits…

(Fin du moment magique)

Les trois jeunes femmes firent une grimace de concert en entendant les os de l’adorable bestiole se briser dans les serres aigues du rapace avant de se jeter un coup d’œil.

- « C’est beau mais faut pas que ça dure de trop, les moments magiques, sinon, ça finit toujours mal », observa finalement Katchoo
- « Rentrons vivre un moment magique en taverne avant que l’orage ne nous tombe sur la gueule », proposa Blanche en regardant un flot de nuages noirs s’amonceler à l’Ouest.
- « Et ça c’est pas pragmatique, peut être ? »
- « Un jour Vanyla, il faudra apprendre à faire la différence entre le bon sens et le pragmatisme », asséna Blanche en faisant fi de la lèvre retroussée de la blonde
- « Le bon sens des gens censés ? », demanda Katchoo en échangeant un sourire avec Blanche.
- « J’vais lui dépecer son bons sens, moi », grommela Vanyla en redescendant le chemin sans les attendre.
- « Dis Kat, on n’a pas vu de marmottes… »
- « C’est normal, y avait pas de comtesse… »
- « Bien sur », fit Blanche en se rendant à l’évidence.

Katchoo sortit une bouteille de sable Testerin de sa besace et la tendit à Blanche. La flamboyante rousse la lui prit et caressa distraitement l’étiquette du doigt.


- « Tu sais quel jour on est ? » demanda-t-elle en fixant la bouteille.

Kat hocha la tête. Elle savait toute la symbolique de la date
.

- « Le 15 juin. »
- « Il existe déjà tu crois ? », demanda-t-elle rêveuse, en soupesant la bouteille.
- « Je sais pas si je veux y penser en fait », murmura-t-elle, la gorge nouée.

Blanche ne rajouta rien, et se prépara à lancer la bouteille « pour voir si elle allait se casser » comme le stipulait l’intitulé de l’expérience.
Mais le geste resta suspendu, la bouteille entière, sans que ni l’une ni l’autre ne dise rien.


- « J’peux pas… c’est comme si la jeter allait le faire exister… On le fera plus tard, d’accord ? Le plus tard possible…»

Coup de tonnerre dans le lointain. Hochement brun. Fin de la promenade matinale.


Fin de la Partie première, à suivre…

(*) De l’avis de Blanche et Katchoo, celui qui a coupé cette chanson l’a fait comme un sagouin mais nous le remercions pour son timing parfait.
Keyfeya
[Saumur….Saumur…]

Elle avait évité soigneusement les tavernes, pas d’au revoir, pas d’Adieu, c’était mieux ainsi mais dans l’ombre ‘une nuit elle avait guetté du haut de la ville, jusqu’à l’heure du départ.

Ombre furtive en haut des remparts, emmitouflée dans sa cape, laissant ses long cheveux corbeau flotter au grès du vent, elle les vit aux lueurs de la ville éteinte, s’éloigner dans les ténèbres, un grand homme en tête, morceau de choix qu’elle avait reçu sur ses genoux à leur première rencontre, puis souvenir des sourires mélancoliques de l’homme entêté à l’œil unique, pas de rancœur, juste un gout d’amertume, homme solitaire parfois ronchon, à qui elle avait fini par s’attacher.

Puis sombre visage, langue qui crache le poison, son surnom. Langue acérée qui fait mal, un coup de fouet qui fait bouillir le sang.

Face féline qui ne la griffa pas, duelliste de charme et de grâce, iris qui scrutent, regard sombre, femme de raison, un minois attrayant auquel on s’accroche.

Puis chevelure blonde et manteau blanc, humeur pétillante et mains réconfortantes, éperdument perdue toi aussi tu t’en vas, pas eu le temps de te faire mes adieux mais on se reverra ma toute belle, c’est ainsi que tu vis, tu pars, tu restes, c’est toi. Ne te blesse pas inutilement.

Sourire mélancolique en les regardant passer, regard d’Adieu jusqu’à ce qu’ils disparaissent tous au détour des chemins, aspirés par l’obscurité.

Prenez soin de vous….nous nous reverrons….


Elle se laisse un instant bercer par le zéphyr avant de faire demi tour et de rejoindre son choix, Yiralyon. Pas de mots superflus.


Si t’as plus rien à faire ici…nous aussi on part et vite !

Insupportable présence à Saumur sans eux, à quoi bon rester pour contempler ruelles sans vie.
Felina
Au milieu de nul part.

Poussière dans le vent

- Âme ma sœur âme … ne vois tu rien venir ?
- Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie
.*

Des champs, des arbres, des cailloux, de la poussière … Ennui ? Non … Envie … Tuer ce temps qui défile trop lentement, oui mais comment ?
Cueillette de trèfles, batifolage dans les buissons, étude poussée de la pollinisation des marguerites par les abeilles ? Ou plus simplement, avancer …
Une Féline vagabonde sur les routes, quoi de plus normal, la voilà qui revit, redevenant enfin elle même, chevauchant crinière au vent, comme autrefois. Les compagnons de route amis et frères d'armes ont remplacé les frères de sang , mais l'excitation est la même, le plaisir ressenti est aussi fort … La liberté enfin retrouvée, tout autant que le goût de vivre, grâce à eux.

Intensité en émotion des dernières semaines, bien trop insupportable pour le cœur de pierre de la sauvageonne.

Adieu à un enfant, qui a laissé plus de trace qu'elle ne l'aurait souhaité. Soupir à la simple pensée qu'elle ne reverra peut être jamais plus sa frimousse blonde.

Un duel achevé sans gloire aucune : l'ennemie d'hier est devenue … amie ? Que nenni, mais les fantômes du passé ont été enfin balayés, un bras pour une jambe, une blonde manchote contre une brune boiteuse pour quelques semaines.

Des nouvelles du Nord, toujours … Cette page là n'est pas prête de se tourner, car il y a lui, toujours et encore lui. Mais le poignard qu'elle s'apprête à lui planter dans le dos signera peut être définitivement le glas de leur histoire, et stoppera le ballet incessant des missives. Pourtant elle fera ce qu'elle a à faire, comme toujours., question d'honneur autant que de fierté, ne jamais courber l'échine.

Avancer sans cesse … Plutôt crever l'arme à la main que crever d'ennui !

Mieux vaut mourir debout qu'avancer à genoux, mieux vaut mourir d'amour que d'aimer sans regret.
La sauvageonne est plus remontée que jamais : en avant !!



*Librement adapté de Perrault.
_________________

A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Princesse_blanche
Carte postale Gasconne - Deuxième Partie -,
[Tard, après un arrosage à Vox Populi] ... car croyez le ou non, quand on touche les Pyrénées, les tavernes prennent des noms tribunesques



- « ca caille. »

* silence *

Si, normalement, en sortie de taverne elles s’évertuaient à réveiller le patelin en s’usant les cordes vocales, ce soir, elles étaient silencieuses.
Ce soir, elles avaient l’esprit occupé.
C’est donc dans un silence des plus total qu’elles traversèrent la ville.


- « Kat, il pleut »
- « Je sais, je suis toute décoiffée, accélérons..»
- « Tu crois pas que le résultat de l’expérience sera faussé ? »
- « Surtout que t’as la frousse de la lancer ! » glisse très justement la Blonde.
Blanche lui lança un regard noir, celle-ci continuant a à la narguer :

- « Trois mois que tu nous baratines avec ce que tu appelles pompeusement "expérience", et maintenant, tu te débines ! »
- «C'est que ça va changer la face du monde... ça se fait pas à la légère tu comprends... Les expériences, ça demande un instant T, le moment M..» dit Kat en lui attrapant la main.
-« jamais le moment M avec elle …» ronchonne-t-elle.


Enfin, elles arrivèrent en haut de la plus haute des petites collines avant les grands sommets.
Doucement, elles s’approchèrent du bord.


- « Vas pas sur la corniche, avec tout le stress, j’ai peur d’avoir les mains moites … »

Blanche se tourna vers Kat, la dévisageant un instant et éclata de rire. Le rire des deux autres ne tarda guère à se joindre au sien.
Les tensions accumulées, enfin, étaient évacuées.

Kat ouvrit sa besace et en sortit la bouteille flamande de Glandée volante, tandis que Vanyla tenait les verres prêts au remplissage.

Les Loréal levèrent le verre.


- « Au sable ramassé »
-« Au vide manquant »
-« Aux moines qui rougiront »
-« Au but touché »
-« Aux enfants pas nés »
-« Aux hommes enlaçants »
-« Aux villes qui bruleront »
-« Aux duchesses qui nous accueilleront »
-« Aux fioles qui se fracassent »

Blanche regarda la Blonde : « tu peux pas t’en empêcher ! »

Elles cognèrent leur verre, le vidèrent d’un trait.
Les « Aaaah », « Pfiooouu .. » et « Wooo ! » se firent entendre.

Délicatement, Blanche se saisit de la fiole de sable testerine.
Très solennellement, elle s’approcha du bord. Elle osa jeter un regard en bas.


-« C’est haut … »
-« J’vous dis que ca servait a rien de monter aussi haut ! »
Ignorant la Vanille, elle tendit le bras au-dessus du vide, et fixant la fiole elle déclara :
-« il est écrit : "Toucher les Pyrénées du bout des doigts et y jeter d'en haut une bouteille de sable de la future dune du Pyla pour voir si elle casse."
il est tant de savoir … »
et prononçant ses mots, elle ouvrit la main.

Les trois femmes fermèrent les yeux et écoutaient le silence à la recherche d’indice sonore prouvant que la fiole était entière. Ou non.


* rien *



-« le « pas de bruit », on ne l’avait pas envisagé, non ? » demande Blanche.
- « hum … ca veut dire qu’il n’est pas ce que nous pensons qu’il est »
- « Et on pense quoi déjà ? »
-« C’était à l’expérience de nous le dire … »


* sursaut de Kat qui provoque celui de la Rousse ce qui fait rire la Blonde *
Yeux ronds des trois femmes : trois Marmottes se dressent devant elles.



-« C’est à vous ça ? »
demande la première en tendant la fiole
-« Ca va pas de polluer de la sorte la Nature ?? » assène agressivement la deuxième
-« Vous auriez pu blesser quelqu’un ! » fait remarquer la troisième.

Les trois femmes se regardent, médusées.
Vanyla lorgnant le fond de son verre vide :
« C’est puissant les Flandres ! »
-« Kat … »
-« Merci ! » articule Kat en récupérant la fiole et la rangeant dans sa besace
-« Kat, tu avais dit qu’il n’y avait pas de marmottes car pas de Comtesse.
Les marmottes arrivent en retard car la Comtesse n’est pas encore ? »


Un grand sourire vient illuminer le sourire de Blanche. Et se tournant vers les marmottes, elle continue : « Dites ! dans quelques temps, je donne une grande fête au Château de Bruges. Vous êtes conviées ! »
-« Si les ours viennent avec nous »
-« Et que vous repeignez notre carriole, elle fait honte ! »
-« Et que vous subventionnez des costumes dignes de ce nom ! »

Trois fois Kat et Blanche hochèrent de la tête.
-« On a pas que ca à faire » déclare la plus grincheuse des marmottes en s’éloignant, suivie des deux autres.
-« Surveillez vos détritus, qu’on ne vous y reprenne pas ! »
-« Et merci pour l’invitation ! »
finit joyeusement la dernière, certainement la plus jeune, du reste.


Les trois femmes restèrent silencieuses un moment long, très long, surtout sous la pluie.


-« résultat de l’expérience : la fiole n’est pas cassée et nous a été retournée par trois marmottes écolos » consigne Blanche dans son carnet.
- « comme prévu, on fera l’interprétation demain, mais je suis sure que c’est ultra positif ! »

Vanyla, distribuant les verres remplis de la boisson flamande : « On trinque ? »

Silence appréciateur rompu par le tintement des verres.


-«Alors ça veut dire quoi? Qu'il est pas né?»
-« Il est peut être inconcevable...»
- «Tu m'étonnes, tant d'inexistence à faire exister... Ça demande plus qu'une nuit de noces, soyons honnêtes...»
- «C'est mal de se réjouir?»
-« Oui, mais c'est pas grave. Réjouissons-nous encore.»

Et les verres se remplirent à nouveau.
Yiralyon
Pourquoi était elle montée se percher sur les murailles ? Réponse immédiate venant à l’esprit. Il ne savait que trop bien ce qui devait se passer ce jour là. Tête basse, il l’avait suivie, pour l’accompagner.

Un peu en retrait sur les remparts de la cité, il aperçoit derrière les créneaux le filet d’homme et de plate qui ondule au grès des plaines. Soupire silencieux qui aurait pu les accompagner. Mais il avait trop d’amertume dans les poumons le vétéran blond cendré. Rien n’allait comme il fallait depuis qu’il était à Saumur.

Son duel ? Annulé par son adversaire. Quand on ne peut pas racheter sa dignité, c’est la mort de l’âme à petit feu.

Accepter la proposition de suivre son ancien chef ? Opposition de l’état major. Ne pouvoir prêter main forte à ses anciens compagnons d’arme, dur à encaisser.

Enfin, il a pris un peu sur lui ces derniers jours. Et puis il n’y a pas eu que du négatif non plus… Elle se détourne et s’avance dans sa direction.


Citation:
Si t’as plus rien à faire ici…nous aussi on part et vite !


Signe de tête approbateur.

On se casse.

Peu importe où.
Felina
Quand la panthère perd ses griffes.

Ou comment mourir et renaître

Libre ... mais peut on réellement appeler liberté l’état dans laquelle la Féline se trouve désormais ?

Méconnaissable … les traits sont tirés, le corps amaigri, mais le plus flagrant est le regard d’ordinaire si lumineux de la Rastignac : vide … éteint. La flamme qui habitait les iris noirs a bel et bien disparu en même temps que la fougue et la hargne de la sauvageonne. La dagueuse est morte en même temps cette main droite, brisée, devenue inutile.
Ombre parmi les ombres, traînant les semelles usées de ses bottes dans les rues de ce village qui la retient encore prisonnière le temps que toute la troupe se remette de ses blessures et puisse partir.
Plus de but, plus d’espoir … et cette envie d’en finir qui ne la quitte pas.

Mais c’est sans compter sur ses deux chefs, qui vont la forcer à affronter ses démons, chacun à leur manière … toute particulière et personnelle.

Pour le De Nerra, c’est : « Prend ta trempe, tais toi et fais moi confiance ».
Une magistrale gifle asséné sur une Féline amorphe, s’apitoyant sur son sort, répétant sans cesse la même rengaine : "inutile, incapable, manchote, ferait mieux de partir". Refrain insipide et répétitif d’une sauvageonne à l’agonie qui tente de faire comprendre qu’elle n’a plus rien à faire avec eux.

Une joue qui chauffe, une flamme qui renaît légèrement dans son regard. Les deux onyx se noient de nouveau dans les azurs métalliques si dures. Le colosse la provoque par ses gestes, ses mots, son regard contre lequel elle n’a jamais pu lutter et lui demande de réagir …
Le pouvoir du maître sur l'apprentie, son magnétisme et cette facilité qu'il a toujours eu à prendre l'ascendant sur elle vont faire le reste. Pour la première fois depuis des jours les mots trouvent un écho en elle, et la font enfin réagir. Tout ne serait il pas tout perdu ?

Un coup de coude dans un torse puissant, qui n’a pas du faire grand mal, mais qui amorce la remontée des Enfers de la Féline. Le Colosse a cru en elle dès le début, lui donnant sa chance alors qu’elle n’était rien ni personne. De quel droit peut elle désormais se laisser sombrer ainsi ? Elle n’est plus seule et ne le sera plus jamais.
Une promesse de lui apprendre à faire de sa main blessée un atout lorsqu’ils seront de retour chez eux.

Et lentement l’espoir renaît en elle, associé désormais à cette envie de rentrer en Anjou qui lui vrille les entrailles, elle qui d'ordinaire cherche toujours à partir. Se battre pour redevenir celle qu’elle était, fière, libre … sauvage. Redevenir celle en qui il a cru. Se pourrait il qu’il puisse vraiment ? Si seulement … ne pas douter et lui faire confiance.

Pour le D’Assay, la méthode est plus perverse, mais pas moins inutile. La glaciale indifférence d’un Borgne qui lui assène ses vérités : « Tu ne mérites plus de faire partie de la Zoko, tu es incapable, faiblarde … T’aurai mieux fait de crever en Franche Comté ». Féline qui encaisse d’abord sans broncher, se contentant de hausser les épaules … Ces mots là sont les siens, elle les pense … Mais là , prononcés par un autre, par lui qu’elle estime tant, ils font mal … tellement mal. Et comme ils percent la coquille vide qu’est devenue la sauvageonne, résonnant en elle de plus en plus, le seul poing valide se crispe, le sang s’échauffe, pulse dans ses veines tandis qu’une sourde colère s’empare inexorablement d’elle.
Elle vacille un instant, le souffle se fait plus court alors qu'une tempête de sentiment lui étreint le cœur. Elle lit la déception dans le regard de Maleus qui la toise, l'œil gris unique posé sur elle.

Non !

En une fraction de seconde, la panthère a foncé sur sa proie, lame dans sa main gauche, maladroite, déjà posée sur la gorge de l’insolent qu’elle se promet de saigner s’il ne cesse pas sur le champ de l’insulter. Les mots ont atteint leur but, atteignant la fierté retrouvée de la sauvageonne.

Renaissance ?

Serait ce un sourire qui a éclairé un instant le visage froid du Borgne? La Féline ne saurait le dire tant la rage la fait frémir et lui brouille la vue. Un instant, c’est le visage d’un autre qui se transpose sur celui du Maître Catapulte de la Zoko … Un brun au visage émacié et au regard aussi sombre que le sien … Son bourreau, le responsable de ses tourments.
Quelques secondes s’écoulent, avant qu’elle ne réagisse, reconnaissant alors Maleus, et prenant enfin la mesure de toute la portée de son geste. La lame recule, la Rastignac s’éloigne, alors que la fureur dans son regard s’estompe lentement, trop lentement …


Ce n’est pas toi que je veux tuer … et je ne vais sûrement pas mourir, pas avant de me venger …

Le Borgne tourne les talons, la laissant seule avec elle-même. Le regard s’attarde sur cette main gauche qui tient toujours la lame, puis glisse vers la droite, enserrée dans un foulard. Dans un geste rageur la main blessée est écrasée contre une table en même temps qu’un hurlement de colère et de douleur mêlées s’échappe de la gorge de la Féline. Le sang s’écoule de son membre devenu fantôme, mais sur son visage c'est un sourire qui se dessine alors que le regard pétille de nouveau.

Vengeance … nouveau moteur d’une Féline renaissante et qui désormais ne vivra que pour ça. Leur faire payer à tous de lui avoir fait mordre la poussière, revenir, plus hargneuse, plus forte … Ne jamais plier … ne jamais céder, et ne surtout pas les décevoir tous les deux ... Jamais !!

La Panthère a perdu ses griffes soit … alors s’il le faut c’est en mordant qu’elle survivra désormais. Un murmure :


Merci ...

_________________

A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Luciedeclairvaux
[Joinville - Bourgogne ; renaissance d'une mercenaire]

Merci ...

A l'image de la Panthère, c'est tout ce qu'avait réussi à articuler Blondie quand la bague était tombée dans sa main, lentement, lourdement. Les doigts maigres, râpés et sales s'étaient refermés sur l'objet. Les yeux trop pâles s'étaient levés vers là-haut, très haut. Pas vers un dieu, non. Pas pour une prière. Mais vers le Colosse qui lui cachait la lumière du soleil de toute sa masse puissante, semblant vouloir l'écraser de sa force diabolique. Imperturbable, elle avait rivé son azur sur la nuit métallique de ses yeux. Puis, c'est là qu'elle avait murmuré merci. Ne trouvant pas d'autre formule d'allégeance. Merci. Le sens en était lourd, cependant. Demander merci, c'était demander grâce, se mettre à sa merci. C'était s'offrir un peu. Jusqu'où s'offrirait-elle ?
- Je ne te lâche plus.
- C'est moi qui vous tiens.
- On ne se lâche plus alors ?
Les sourires s'étaient étirés sur les visages burinés par les derniers événements. L'accord silencieux avait vibré dans l'air. Comme une promesse. Comme un mariage, qu'on ne dit pas.

Bien-sûr, l'accord, elle l'avait déjà obtenu de celui qu'elle appelait son associé. Le maître es catapultes. Elle avait juste eu à dire qu'elle avait envoyé "la" lettre. Ils savaient tous deux ce que ça signifiait. Besoin de peu de mots. Ce jour-là, c'était différent. La bague glissa sur son maigre majeur, à la perfection. Épaisse, elle pesait à sa main. Lucie avait eu beau lui dire qu'elle ne trouvait rien de changé, qu'elle restait la même avec la breloque au doigt, elle devait bien avouer que peu à peu le serpent enroulé autour de la dague, ostensible et brillant à sa main, avait insinué en elle une saine fierté d'appartenir à ... la Zoko.



La brigandine était achevée de monter. Rivetée sur un cuir foncé, Lucie l'avait prévue un peu large, comptant bien s'étoffer. Elle s'était payé le luxe d'y adjoindre des spalières (le père s'y pèterait une phalange aux retrouvailles, marre de se faire rosser), et de tapisser l'intérieur d'un lin rouge, couleur de son ancien groupe, brodé à l'effigie de la compagnie : eh oui ! quand on est coincé dans une ville étrangère, faut s'occuper les doigts pour pas taper sur l'habitant.
Il n'y avait plus qu'à attendre de lever le camp.

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Laudanum
[Le cercle résumé, la preuve par trois s'il en est...]

Deux serpents entrelacés, signe que les liens passés s'étaient rétablis, que de nouveaux liens avaient poussé...Une compagnie de mercenaires, que l'on disait froids, sanguinaires et sans vergogne. Et pourtant elle y avait immédiatement été chez elle, et ceux qui possédaient cette bague étaient les siens. Le poison veillerait sur eux comme ils veillaient sur elle, farouchement, les pointes en avant. Secrètement elle espérait que Lucie un jour arbore la même, bien qu'il fut inéluctable qu'elle l'aima plus que quiconque, et qu'il ne lui fallu aucun bijou pour lever son arme si elle se retrouvait menacée. Elles avaient dansé souvent, aux mêmes sons, des mêmes humeurs, et parfois leurs âmes se déchiraient en deux, vibrant sous les mêmes cieux. Mais les deux ailes funambules ne pouvaient survivre au fil rouge de leurs existences sans la présence de l’autre, elles étaient chacune le fil d'Ariane de l'autre…
La compagnie était le point d’orgue de la partition qui se jouait. Le rouge filant de la lame du serpent traçait son sillage, et Saumur disparaissait peu à peu derrière l’horizon. Devant au loin la Bourgogne et ses champs de bataille surplombait leurs ardeurs tandis qu’en parallèle, un procès l’attendait, propice si le Sans Nom lui offrait cette chance, aux explications.

Les jours semblaient ne pas vouloir prendre fin, la lassitude de chevaucher, et la propension à laisser son esprit s’égarer pour mieux tuer le temps était source de nervosité pour les uns, d’isolement plus profond encore pour les autres. Mais l’ombre vespérale apaisait les esprits tourmentés et la chaleur du feu de camp réconfortait les moins aguerris. Laudanum contemplait le ciel chargé d’étoiles, savourant l’éclat de chacune d’entre elles et méditant le calme qui précédait la frénésie du combat. Elle était de ceux que le jour assombrissait, car l’âme trop pleine de rancœurs et d’abandon, elle ne trouvait de repos que le corps fourbu et le cœur lourd de sommeil. Mais les nuits d’été connaissaient leurs averses, et petit à petit naissait le manque…différent. Synthétique et insolemment puissant, ce cristal là lui brûlait les doigts et la gorge, envahissait ses artères accélérant ses battements jusqu’à ce qu’elle en perde le souffle et que son cœur explose. Et chaque fois que le manque se faisait trop pressant, elle était prise d'étranges convulsions et perdait la maîtrise de ses sens, souffrant d’une violente torpeur, jusqu'à devenir léthargique. Une came qui la rendait bien accroc, mais qui ne calmait pas la profondeur de sa détresse.

Détresse qu’elle employa à mettre à profit au combat lorsqu’elle fut prise avec quelques autres en embuscade par une armée bourguignonne, en y mettant toute la hargne qu’elle pu. Toutefois rien n’y fit, et elle tomba la première, sa lame brisée comme le reste, le sourire toujours au coin des lèvres, Zoko elle resterait. Ainsi vint le sommeil, et l’enfermement, à Joinville, 45 jours durant, 45 jours pour s’éveiller, et retrouver son essence. Après quoi elle s'échapperait, et retrouverait les siens. Lucie transfigurée, passée du rouge à l’argent, une féline endurcie qui deviendrait complice, un borgne ramolli à la vue d’une donzelle, le Colosse toujours plus marqué, et sa came, les mêmes gestes retrouvés. Malgré tout elle se sentait perdue, toujours dans le coma, en quelque sorte. Le poison semblait s’être empoisonné elle-même, et elle regardait tout cela de côté, la vision troublée par le mal. Combien de temps tout cela durerait encore ? Elle songeait à y mettre fin, mais comment, si ce n’était par le sang…
Felina
Ou quand la Vérité éclate ...

Eusaias … Eusaias …

La Rastignac répète ce nom en boucle, le poing serré de rage, les ongles enfoncés dans ses chairs, à s’en faire saigner … alors qu’elle s’éloigne de la Rade d’la Méduse, laissant derrière elle Armand, Amberle et Maeve. L’air lui manque, tout son être frisonne de dégout et de colère mêlés, les mots de la petite rouquine et d’Amberle la martelant et tournant inlassablement dans son esprit embrumé.


« Eusaias est un ami de maman, il va m’apprendre … »

« C’est le nom de votre bourrel »


La réaction de la Féline avait été en totale harmonie avec toute la haine qu’elle vouait pour cet homme, son tortionnaire, le responsable de son état, celui qui l’a privée à tout jamais de l’usage de sa main, la marquant au fer rouge de ce B infamant, et les mots avaient fusé.

Je n'veux plus jamais t'voir la gamine … Jamais !!!

Impossible pour elle de regarder cette enfant aux yeux couleurs de l’océan, plus aussi innocente que lors de leur dernière rencontre, à en juger par la balafre qui lui barre la joue droite.
Comment est-ce possible ? Pourquoi ?


Eusaias … Maeve …

La colère est réelle, et sans commune mesure avec celle ressentie quelques minutes avant à peine, lorsqu’Amberle lui avait rendue sa dague. La Féline avait posé son regard sur cette lame, celle avec qui elle avait vengé la brunette lors de l’attaque en Bourgogne. Elle avait alors hurlé qu’elle n’en voulait pas, qu’elle ne pourrai plus jamais s’en servir. S’en était suivi un sermon de la Jacasse, façon d’Assay, n’était pas frère et sœur pour rien ces deux là, et la promesse Félinienne de parvenir un jour à se servir de nouveau de cette dague.
Puis ce nom prononcé dans la bouche de l'enfant, et la vérité enfin révélée. La sauvageonne était sortie sans un regard pour celle qui désormais représentait le Mal incarné pour la mercenaire aveuglée par sa colère, petit bout de femme qui avait grandi trop vite, et qui allait devoir apprendre à affronter la haine dans son état le plus brut.

Maeve … Eusaias …

Dehors, sa rage peut enfin s’exprimer, et chaque arbre qu’elle croise reçoit coup de poing ou coup de pied maladroits qui éraflent à peine l’écorce, alors qu’elle s’imagine qu’il s’agit du corps de son ennemi.

Eusaias ... Il payera, et tous ses amis payeront avec lui. Vengeance !

Soudain son nom prononcé derrière elle
« La Féline, c’est à toi ça ! » , et sa dague d’être lancée par une Amberle qui ne sourit plus.

Pas un merci, pas un sourire, juste un hochement de tête alors que la Rastignac chope l'arme et la glisse dans son ceinturon, bien décidée à la plonger dans le corps de ce dénommé Eusaias.

Mais avant, rentrer en Anjou et réapprendre … devenir plus forte, beaucoup plus forte.

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
pnj
Je me permets, pour ne pas perdre ce bijou. Si vous préférez le faire vous même les filles, MP moi et j'enlève.


Citation:
2009-08-26 21:40:26
Le guide des routardes ou rencontre avec deux oiseaux migrateurs d'origine flamande
A la croisée des chemins (AAP) - On vous parle souvent de personnes connues, de célébrités, d’hommes et de femmes politiques, mais il n’y a pas qu’eux qui ont des choses intéressantes à raconter, la preuve. Rencontres avec deux voyageuses invétérées, deux flamandes, belles et parfaitement coiffées, mais surtout … bavardes ! Deux vraies cartes postales ambulantes …

AAP : Bonjour Dames.
Blanche : le coupant aussitôt - On n’est pas Dames.

AAP : Hum, Mesdemoiselles je voulais dire... Vous êtes, comme à votre habitude, resplendissantes ! Auriez vous des conseils beauté à donner à nos lecteurs ?
Katchoo : Bien sûr. Lavez vous. Nous savons que c’est assez nouveau comme idée, mais ça fera son chemin, croyez nous.
Blanche : Ou tout simplement, soyez roux !

AAP : Vous dites que vous êtes "Loréal". Qu'est-ce que cela signifie ?
Blanche : Être Loréal, c'est plus qu'une philosophie de vie, c'est l'élitisme des têtes bien faites ...
Katchoo : C’est comme un signe distinctif, une noblesse rare qu’on ne mesure pas à la particule ou aux faits d’armes, un instant de grâce qui sait soigner ses apparitions.

AAP : Vous n'êtes vous pas trois normalement?
Katchoo : C'est vrai, ça... où est Vanyla?
Blanche : Le portier lui a tapé dans l'oeil. Autant commencer sans elle, on ne sait jamais combien de temps ça va durer.

AAP : - s'éclaircissant la gorge – Vous êtes donc en voyage ?
Blanche – En effet, mais nous préférons le terme, "expérimentation du monde"

AAP : Voilà un grand mot !
Katchoo : Tout juste assez pour un ego flamand.

AAP : Qu’avez-vous donc expérimenté ?
Katchoo - énumérant – Le calva à trop haute dose, les rencontres Inexistencielles, le sable dans les pique-niques, les archevêques hystériques, les combats de gladiateurs, le vin d’Anjou, les brigands du Sud à l’accent du Nord, les mémoires d'une Princesse…
Blanche, prenant le relais – Une enquête indispensable et de longue haleine sur les conditions de vie des escargots dans le Larzac, les roux qui ont échappés aux bûchers, la résistance d’une bouteille remplie de sable, le coté revendicatif des marmottes, la réputation du jambon de Bayonne…

AAP : Et quelle est-elle ?
Blanche : La réputation du jambon de Bayonne ? **hochement de tête du journaliste** Loin d’être surfaite, je vous l’assure.

AAP : Quel comté, ou duché, vous a le plus marqué ?
Katchoo - réfléchissant -: L’Anjou pour ma part, Saumur plus précisément. Leur sens de l’accueil, c’est quelque chose… Juste un conseil aux voyageurs : Si un Angevin veut vous mettre au bûcher, précisez lui bien que vous n’êtes ni Mainois, ni Poitevin. Il y a de fortes chances que ça vous sauve la vie... et Nîmes bien sûr, où l'on pratique les attentats poétiques ...
Blanche: le plus marqué.... j'ai le droit de dire les Flandres ? **sourit** sinon, je dirais le Béarn. Un petit endroit dont la Grâce est incontestable… et la Bourgogne où nous avons été de "passage stagnant". Pays fort agréable !

AAP : Certaines coutumes vous ont-elles interpelées? Par leur originalité par exemple ?
Katchoo : Oui, les coutumes Orthéziennes. Elles ont un je ne sais quoi de … très rustiques… Disons que … Les manières de certains pyromanes flamands ne m’ont jamais autant manqué que ce jour là.
J’ai eu un gros coup de cœur pour les coutumes Alençonnaises aussi, surtout concernant l’accueil de nos voisins germaniques. Je remercie encore sa Grandeur Belialith pour cette après midi fantastique où je me suis sentie plus Alençonnaise que jamais et lui réitère mon aide au cas où un Germain rentrerait dans le duché faire du Kung-Fu en taverne.
Blanche : C’est vrai que l’Alençon avait un certain cachet. On n’y brûle pas les roux, voire, on leur donne des responsabilités ! Il y a eu Pau aussi. Très joli pat’lin Pau. On y trouve de très belles tapisseries dans le château des Seigneurs de Chaligny... Par contre, on vous vend le litre d’olive au prix du maïs à Bruges. Ne vous faites pas arnaquer, même si vos cheveux sont terriblement secs. Et puis, il y a bien Lyon, et leur Baronne des Echantillons qui est tout simplement inoubliable !

AAP : Une phrase en particulier vous a-t-elle marqué, ou résumerait peut être l’état d’esprit de votre voyage ?
Katchoo: Oui. Pour ma part, ce serait celle-ci : "Je vais lui dire que tu n'es que braise parce que je t'arrose tous les jours de ma lance pendant les campagnes" , Saintes, juin 1457. Merci amis poètes d’avoir illuminé nos séjours en taverne au cours de ce vaste voyage…
Blanche : A Lyon, deux mots qui ont changé ma vie : "Pour vous !"

AAP : Pensez vous que ce genre de voyage est indispensable ?
Blanche - levant le doigt, un lueur vaguement philosophique dans la prunelle - : Chez nous, quand on parle voyage, on dit "Ne coupe pas la ficelle quand tu peux en défaire le nœud."

AAP : Les flamands sont eux aussi poètes, je vois !
Blanche, fouillant soudainement dans sa besace : A qui l’dites, vous, j’ai justement un poème du Baron, vous allez voir…
Katchoo : Tu es sûre Blanche ?
Blanche, cessant de fouiller : C’est que je pense qu’il serait temps qu’on le reconnaisse comme un homme de lettres…
Katchoo : Mmmm…
Blanche, sortant l’extrait d’un de ses carnets et le tendant au journaliste : Vous m’en direz des nouvelles !
AAP - attrapant le parchemin et le rangeant - : Y-a-t-il des tavernes que vous conseilleriez en particulier à d’éventuels voyageurs ?
Katchoo - sortant sa liste- : Voyons… "Le Marcassin gourmet" , à Anvers, évidemment! "La chope Ducale" à Pau , bien sûr, on y applique un décret absolument fabuleux, le "Vox Populi" pour les flamands en pleine crise de nostalgie…
Blanche, regardant la liste par-dessus l’épaule de sa camarade : " L’Auberge de Mâcon la Grande", plus vieille taverne de notre beau royaume, poussiéreuse mais charmante, "L’estanguet du p’tit chauve" à Bayonne, car au fond de nous, on a tous besoin d’un petit chauve et "Le Poney qui tousse", juste parce que c’est un joli nom…

AAP : Nous parlions des voyages. Cela fait presque 6 mois que vous êtes sur les routes. Des souvenirs peut-être ?
Blanche : Et bien, oui, tout à fait !
Katchoo : un fût de bière Artésien, des spectacles de doigts, des cailloux, une boussole cassée, des invitations jamais reçues, du Turron de Jaca, du sable de la dune du Pyla...
Blanche : des olives pour l'apéro qu'on donnera aux survivants à notre absence, de l'huile pour une chevelure toujours belle , des insultes, de jolies cartes postales, sans oublier des chemises pour compléter ma collection...

** regard des deux jeunes femmes; l'énumération, loin d'être exhaustive, donne un aperçu de leur route **

AAP : Peut être, pour conclure, souhaitez vous remercier quelqu'un en particulier?
Katchoo : Plusieurs personnes mêmes. Dans le désordre, les normands pour nous avoir donné l'impulsion du départ...
Blanche : La Duchesse de Chaligny, pour le moelleux de ses matelas et sa plume...
Katchoo : La Princesse Armoria pour ses histoires au coin du feu à Sémur, les touristes forcés de Joinville...
Blanche : Tous les douaniers qui nous ont écrit. Merci à eux, nous avons désormais une collec' particulièrement impressionnante, dont une pièce champenoise rare !
Katchoo : Saïan, pour ces précieux conseils pyrotechniques qui ont été forts utiles pendant ce long voyage, Aimbaud bien sûr, qui a illuminé notre mois d'avril...
Blanche : Et pour finir, nous tenons également à ne pas remercier le Comte de Belfort.


Icarionnoste, pour l’AAP
Senese
[Le Saumur le plus froid, sombre et humide.]

- Y’a rien qui ent’ ou qui sort sans passer par moi. Lâche le gros Jacques.

Son rictus puait la forfanterie. Difficile de savoir si cette grimace est un sourire. Sa large bouche aux commissures perlées de blanc émane plus qu’elle ne parle.
Sous le bras obèse du tas de mer
de, un vieux précieux fardé comme une bagasse, que tous ici nomment "la poule", considère Senese avec envie. Entre ses joues molles s’érige carmin un petit trou obscène.
Ces deux ordures jouissaient d’un pouvoir absolu depuis qu’ils rencardaient les gardiens.


- Une lett’ c’est 30 écus.
- Je n’ai rien.
- Alors j’prends l’foulard.


Devoir filer son bonnet à ces deux pédérastes est un crève-cœur. D’autant que l’autre l’offre en pâture à sa favorite qui jubile et le porte à ses lèvres, renifle indécemment.

- Avant que je sorte d’ici la soumise, tu le perdras, et quelques dents avec. Jure l’italien pour lui-même.
Il n’en laisse pourtant rien paraître, les flattant même d'un regard reconnaissant.

Ainsi l’enveloppe fut transmise aux bons caprices des geôles de Saumur les Seigneurs…

Citation:
Mon Ange,

Je vais m’attarder un peu en ville.
La compagnie est agréable, la chambre douillette…
et puis toi.

Peinera la plaine à me reconquérir.

A vite,
Senese.
Luciedeclairvaux
[Extérieur jour, Gennes, pont-levis]

Un miracle que la brève missive ne soit pas tombée entre de paternelles pattes.


Le coursier avait une sale tête. Elle ne le connaissait pas, celui-là. Pourtant, la lettre disait que son expéditeur était encore en ville. Étrange.

Quelques jours plus tôt, l'Italien et la blonde s'étaient croisés à Saumur. Entraperçus plutôt, dans le brouhaha d'une taverne aussi gaie que peuvent l'être les tavernes de Saumur un soir de pleine lune. Le nouvel environnement de l'ange déchu, la gouaille, les bagarres, les amitiés douteuses. Ange ... personne ne lui connaissait ce prénom, ici, et la blondinette oscillait entre ces deux identités : Blondie la mercenaire fidèle à sa compagnie, et Ange l'insouciante voyageuse.

Lucie releva la tête et sonda le messager. Sa petite voix vibra dans l'air, franche, décapante :

- Mène-moi à lui.
- 80 écus
- Non
- Le foulard ?
- Non
- Bon d’accord.
Rien ne vaut une dague pour marchander.

Allez directement en prison ...


Lucie fronça des sourcils désapprobateurs en scrutant la porte du bâtiment. Mais l'autre ne semblait pas se foutre d'elle : c'était bien là qu'était l'expéditeur de la lettre. Une légère crainte s'infiltra en elle : des souvenirs de prison trop récents, ailleurs, dans d'autres circonstances. La douleur, la faim, la puanteur et les cris. Il allait lui falloir entrer là-dedans ...

Elle se décida finalement et se présenta : mince dans des vêtements de garçon, la taille serrée dans une brigandine usée, ses longs cheveux blonds presque blancs noués dans un foulard blanc qui dégageait sa joue balafrée. Elle imprima son regard bleu clair sur le garde à l'entrée.

Là, il fallut payer.

_________________
Katina_choovansky.
on garde, c'est encore plus beau archivé par toi, la féline


Retour dans les Flandres


Katchoo s’arrêta brusquement. Blanche, quelques pas derrière la rejoignit et interrompit sa marche à son tour.
Au loin, les lueurs de Tournai.


- « On y est Blanche. »
- « On est rentrée », acquiesça-t-elle d’une voix qui manquait tout simplement de ton.
- « C’est moi ou ça fait bizarre ? »
- « C’est toi et ça fait bizarre… mais j’te rassure, c’est moi aussi et ça fait bizarre. »

Regards flamands vers le comté père, la terre mère.

- « C’est quoi qu’on voit de là bas ? »
- « Bruges. »
- « Punaise, Bruges est encore debout ! J’aurais cru… »

Blanche se tourna vers Kat.

- « J’en suis presque vexée ! Le monde flamand ne s’est pas arrêté sans nous ! »
- « C’est qu’on lui a pas demandé aussi, Blanche. »
- « Pas faux, m’enfin j’sais pas, deux sous de délicatesse et il aurait compris ! »

Katchoo haussa les épaules dans un sourire tandis que le vent, chargé des senteurs des arbres fruitiers de Tournai, venait leur chatouiller les narines.

- « Ca sent pas le cramé… tu crois que le Baron est en vacances ? »
- « J’espère pas, pour une fois que j’ai une bonne excuse de traîner à Tournai... »

Katchoo jeta un coup d’œil en arrière. La silhouette de Dol restait encore invisible. Elle laissa tomber son sac à terre et s’assit, le regard toujours perdu vers les Flandres.
Blanche l’imita, et toutes deux restèrent silencieuses quelques instants.


- « Si on devait faire les comptes, Blanche, on en retiendrait quoi ? »
- « Que c’était long mais choutte. »
- « Ca on peut le dire, ce fut choutte comme tout. »
- « On peut aussi dire que c’était nécessaire. »
- « Et on peut aussi dire qu’à l’avenir, on laissera un mot au monde pour qu’il arrête de tourner sans nous. »

Hochement roux dans la nuit.

- « On peut aussi dire que l’Inexistence amène de la Poésie dans la vie. »
- « Et que le Monde s’arrête avec l’Existence. »
- « Ouais, il avait du Le prévenir… il soigne ses sorties le môme, on pourra pas le lui reprocher… »

Instants de réflexion

- « On peut dire qu’elles nous ont manquées ?» demanda-t-elle en embrassant les Flandres du regard.
- « Non, ça, faudra nous torturer pour qu’on l’admette. »
- « T’as raison, on est de retour à la maison, fini le sentimentalisme ! »
- « Ouais, ce serait con qu’on nous prenne pour des touristes quand même… »
- « Tu m’étonnes, la honte ! »

Une dizaine de mètres derrière, la voix ronchon d’un chauve retentit :

- « Rha, vous êtes où ? »

Katchoo leva mollement le bras et l’agita pour signaler leur position.

- « Merci de m’avoir attendu ! C’est pas comme si vous m’aviez laissé porter tout seul toutes vos affaires depuis la frontière »
- « Te fâche pas, on était pressée d’admirer la vue. »
- « J’vois pas c’qu’elle a la vue », grommela Dol en s’asseyant à son tour.
- « Y a que c’est celle de la maison… »
- « Et vous faites quoi ? »
- « On fait les comptes. »
- « Les comptes ? J’adore ça les comptes ! Vous en êtes où ? »
- « Pas loin. On était en train de s’attendrir… Une pensée pour la tendresse avant de clore le sujet ? »
- « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… », fit le Brugeois, rêveusement.

Silence.
Pouffements.
Eclats de rires colorés dans la nuit flamande.


- « Ah punaise, le cul-cul, j’y crois pas. »
- « Héééé, tu me traites pas de cul-cul. », s’exclama-t-il en lui lançant un regard noir
- « J’te traite de c’que je veux, j’suis flamande en terre flamande, c’est comme si Aristote rentrait chez lui. » asséna la brune dans un sourire, en se relevant
- « Blanche, dit un truc ! »
- « A boire ?, » proposa-t-elle dans un sourire, emboîtant le pas à Kat.
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