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Info:
Ou comment un Borgne vint annoncer à Alan Ana qu'il était temps de redevenir Alan de Talleyrand...

[RP Fermé] La Famille, c'est pas du nougat !

--Elias_le_borgne
[Gex, Savoie - Jour 1]

En ce glorieux jour du mois de mars de l'an mille quatre cent cinquante-neuf, le vieux Elias se leva bien tôt, ce qui eut pour effet de l'irriter comme il se devait... Il se leva donc d'un pied gauche d'une taille fort remarquable qui vint s'enfoncer dans un crotin de belle envergure également. Jetant un coup d'oeil interrogateur en direction de son pied, il ne put retenir un juron tonitruant qui en eût fait fuir plus d'un. Grognant et pestant, il alla se vétir et enfoncer son chapeau légendaire en ce remémorant les consignes de son Maistre, le Vicomte de Gex, Charles-Marie de Talleyrand. Le sire désirer retrouver un oncle qui avait quitté le domaine bien avant sa naissance et souhaitait pouvoir, à ses côtés, rendre hommage à feu son père patati, patata... Vas-y que j'te raconte ma vie dans des mots qui sentent la rose... En clair, chevaucher jusqu'au Lyonnais où l'oncle était supposé avoir fui, lui mettre la main au collet et le tirer par la peau d'où il le tiendrait jusqu'à Gex. Elias était comme ça, un homme de main efficace, mais bien malchanceux... Et malheur à celui qui lui demanderait où est passé son oeil !

Il prit ses affaires, un gros sac empli de provisions pour un régiment et pour un mois, et se dirigea vers le fier mulet que le Vicomte avait bien voulu lui céder. Le voyage s'annoncer déjà compliqué... Il lui fallut bien dix minutes pour forcer la bête peu docile à se diriger hors de l'écurie, et une fois la mule lancée, il se demandait s'il pourrait bien l'arrêter. Il prit la liberté, avant de passer la porte, de lancer son pied dans la croupe du Cheval de Madame la soeur du Vicomte, principal suspect dépositaire de l'odorant cadeau q'il avait eu à son réveil. Bien mauvaise fut l'idée car, le mulet ne s'arrêtant plus dans sa "folle" course dirons nous, le Borgne n'eut pas le temps de retirer son pied qui heurta "violemment", dirons nous une fois de plus, la porte de l'écurie. Effet immédiat, la douleur libéra les cordes vocales du Borgne qui hurla une flopée de mots des plus fleuris qu'il eut en réserve. Le départ avait été compliqué mais l'aventure pouvait commencer !




[Frontière Nord Savoie-LD - Jour 3]

La route fut longue et cahotique et, bercé par les pas désordonnés de son mulet fringuant, Elias arrivait à la frontière. Belle frontière que voilà ! Ne séparant pas seulement deux provinces mais bien le Royaume de France du Royaume de Lotharingie, elle allait être difficile à traverser. Si les troupes Savoyardes eussent été clémentes, il n'en serait sans doute pas de même pour les soldats du Roy, que dis-je, des Roys... Car oui, frontière faisant loi, les deux côtés en été garnis de garnisons ! Et bien que le Borgne n'eût rien à cacher, la paperasse, il aimait pas. Demander des LP, c'est pas marrant, les attendre, c'est pire !
Or le temps manquait, Monsieur le Vicomte avait donné un bref délai de douze jours pour retrouver l'Oncle. Après il y avait la cérémonie, tout ça, tout ça... Enfin, il fallait pas mollir en tous cas. La fin justifiant bien souvent les moyens, le Borgne se débrouilla pour passer la frontière sans LP. Et puis elle était ouverte cette frontière oui ou non ? Pas le temps de se poser la question, il fallait agir.
Il prit le parti de patienter jusqu'au soir et espérait pouvoir passer, sous le couvert d'une nuit sombre, discrètement par le bois, atteindre le rhône et, de là, rejoindre la capitale du LD, là où il aurait le plus de chance de trouver des informations. La stratégie étant réglée, il alla s'installer confortablement à l'ombre d'un arbre pour y retrouver quelque force après sa cavalcade dans les paysages montagnards sur le dos d'une mule peu épaisse. Jouant de malchance, le vieux Elias s'endormit pour une durée nettement suprérieur à ce qui était prévu et...




[Frontière Nord Savoie-LD - Jour 4]

... ne se réveilla qu'une fois la nuit bien avancée. Sans qu'il en eût conscience, le quatrième jour était arrivé. Il faisait encore sombre, du moins nous dirons qu'il faisait encore nuit... Une lune pleine et entière emplissait les bois d'une lumière pure et claire limitant les zones d'ombres à quelques buissons. Les plans du fin stratège en étaient bien contrariés et il lui fallut les revoir. Il ne pourrait pas avancer rapidement avec son mulet décrépi et les braiment constants de la bête famélique risquait d'attirer l'attention. Il le laissa donc partir en gratifiant son départ d'une claque puissante sur la croupe de l'animal qui s'enfuit bruyament... Rien de tel pour attirer l'attention, il fallait désormais partir, et vite.
Elias courut donc à toute allure vers le fond de la vallée, passant, sans s'en rendre compte, la frontière bien moins gardée qu'il ne le croyait puisque séparant deux puissances alliées... Le Fin Stratège aurait pu y penser bien avant, mais non. Il courait donc et finit par atteindre les côtes du rhônes et, alors qu'il allait se jeter tête la première dans l'eau pour fuir des poursuivants inexistants, il réalisa que se geler ainsi était inutile. Portant son regard au Sud, il aperçut les remparts d'une ville immense à peut-être trois ou quatre kilomètres. Lyon. C'était elle, le vieux Elias s'était souvenu alors qu'il allait plonger que la ville était tout aussi étendue sur la rive Ouest que sur la rive Est du Rhône et qu'il trouverait bien une porte sur cette rive sans avoir à se geler les os...
Il prit sans tarder la route de la ville et arriva aux portes Nord aux première lueurs du jour.




[Lyon, LD - Jour 4]

Bon sang que les portes étaient grandes ! Chambéry elle même n'en avait de pareilles et cette vue fut tout de même impressionante pour l'oeil encore valide du Borgne qui les passait a travers d'un flot de marchands se dirigeant vers le marché en cette heure matinale. Ne sachant trop où aller pour trouver les informations qu'il recherchait, Elias prit la route de la grande place où se masser la foule de maraichers et d'acheteurs venant faire des emplettes. Il ne savait pas trop à qui s'adressait et prit le parti d'aller se boire une petite pinte matinale avant de commencer les recherches, il allait devoir en poser des questions, et le premier qui répondrait pas risquerait de se manger une avoine... On ne subit trois jours de voyages inconfortables sans que cela laisse de séquelles. Une petite pause et le travail commencerait.



Ceci est un RP fermé mais toute participation est bonne à prendre. Envoyez moi un mp et je vous brieferai sur le déroulement des opérations. LJD Alan_ana

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Vic
[Lyon, sur la graaaaaand Place]

Tancrèce et Mahaut … Elle en a de bonnes la vieille. Son regard s'attarde sur la foule qui s'étend devant elle. Petit soupir qui lui ébouriffe la frange qui ne ressemble déjà plus à rien en cette heure matinale. Tancrèce et Mahaut … Tancrèce et Mahaut … évidement il fallait que ce soit jour de marché !. Elle ferme les yeux, compte jusqu'à … les ré-ouvres, regarde et murmure machinalement en levant un doigt à chaque fois 1 ... 2 ... 3 puis expire lentement. Petit claquement de langue … c'est qu'il commencerait à faire soif ... pardon faim. Faut dire qu'elle a rien mangé depuis … hier ? Avant hier ? Forcément ! Faut dire qu'elle a des projets la Vic. Et qui dit projets, dits moyens de les réaliser.

Mais pour le coup … avant de concrétiser tout ça elle doit en premier lieu trouver les deux marchands.

Prends l'allée principale, tourne à droite quand tu verra ce coquin de vendeur de poulets, surtout ne lui fait pas confiance et ne lui parles pas, il n'est pas fréquentable. Au loin tu verra là où se danse la pastourelle … c'est que tu aura été trop loin. Juste avant tu devrais voir des cochons en cuissons pas très loin de Falgor le forgeron, et bien tu t'engagera dans l'allée, celle qui tourne juste à gauche en face de l'écrivain public … un grand barbon aux poils roux, tu ne pourra pas le manquer …
tu parles … comment veux tu que je me souviennes de tout ça moi ! Faut il que je sois trop bonne … ou … trop bonne tient !!

Bon l'allée principale c'est là … c'est déjà ça de gagné. Le vendeur de pain, de mais, de blé, de farine, de chapeaux, …. aiheuuu … vous pourriez pas faire attention? Regard appuyé à la matrone qui vient de la bousculer et qui à présent qui la toise révélant ses chicots noirs. Si j'avais le temps je lui en aurais mis une à la rombière. Désolée m'dame !!

Bon reprenons, marchand de tissu, d'oeufs, de fromage, ...pfff ça puire, de poulets, de poissons, d'épices, …

Comment ça on n'en sort pas ? Cest pas qu'elle est lente la Vic, mais en fait Lyon elle connait pas. Pi ce marché … c'est la première fois qu'elle en voit un d'aussi grand.

Elle avance, tourne à droite, à gauche, revient sur ses pas et finalement traverse le marché sans avoir trouvé ceux qu'elle cherchait.

Non elle ne pleurera pas !!! Même crier, elle ne le fera pas !! C'est peut être une gueuse mais elle a de l'éducation. Aller on ne s'énerve pas, on respire profondément même si les odeurs pestilentielles l'agressent et … on va boire une tite pinte ou alors une tisane au houblon pour se donner le courage de faire le chemin inverse.
--Elias_le_borgne
[Lyon, LD - Jour 4]

Le Borgne entra donc dans la première taverne qu'il croisa en prenant soin de ne pas saluer les pécors déjà ivre aux première lueurs du jour. Aucun respect ceux là, ils picolent toute la nuit et ne prennent pas la peine de partir avant la relève du jour ! Il scruta attentivement chacun des faciès qui cuvaient, des fois qu'il eût eu de la chance. Et comme d'habitude, ce n'était pas le cas : le bonhomme était pas là. Bon il fallait pas non plus croire aux miracles mais quand même... Il commanda une pinte sur un ton à la fois agréable, sympathique et empreint d'un certains lyrisme poétique.

Taulier !! Trouve moi un godet vide, répare cette injustice, et arrange nous une rencontre !


Ce faisant, il attrapa un type complétement noir, ne tenant plus sur sa chaise, et le mit à terre pour de bon d'un grand coup dans les côtes avant de prendre sa place. Là, il attendit sa bière qu'il but d'une traite et en commanda une autre. Ne négligeant jamais les tâches pour lesquelles on le payait, il se mit au travail en attendant celle-ci et, passant d'un type à l'autre, il posait ses questions.

Alan Vairt ? Ca te dit quelque chose ?... Non ? et toi ?... Non plus ? Et Alan Ouath ? toujours pas ? Non j'plaisante pas mon bonhomme. Est-ce que j'ai l'air de plaisanter ? Prends moi pour un sot et tu ne tarderas pas à ramasser ton bras sous la table...


Les recherches étaient bien peu concluantes, mais il faut dire que le Vicomte avait récemment perdu la trace de son Oncle et qu'il ne connaissait pas le dernier pseudonyme de celui-ci. Le Borgne se demandait d'ailleurs où il pouvait être aller les chercher, ces pseudonymes, parce que cela ne cassait pas trois pattes à un canard...
Alors qu'il passait ainsi d'un ivrogne à l'autre, le Borgne remarqua l'entrée d'une jeune demoiselle fort jolie. Il gratifia son pas élégant d'un sifflement strident qui eut pour effet immédiat de déclencher un clameur de complaintes chez les ivrognes.


- Ooooooohhhhh... Moins fort...

- Sileeeeennnnceee, ne criez pas, par pitié...

- Aaaah ! Qu'on m'achève mais qu'il se taise !

- Moi j'adore les sardines !!

La clameur retomba en une fraction de temps laissant le dernier intervenant dans un silence gêné. Le Borgne lui lança un demi regard noir, puis se tourna vers la nouvelle venue. Il la dévisagea un instant avant de demander sur son ton habituel :

Elle cherche quelque chose la d'moiselle ? Son chemin peut-être ?


_______________
Vic
Aller celle ci fera l'affaire. Elle n'est pas rutilante mais elle ne croule pas sous la crasse.

Ni une, ni deux la Vic entre dans l'établissement non sans se redresser et lisser d'un revers de main la jupe qui tombe en corolles sur ses jambes. Une main qui tire sur la chemise devant, l'autre qui la rajuste derrière, même si on ne voit rien sous la cape, on se sent tout de suite plus en confiance. Faut dire qu'elle a surtout pratiqué la taverne de son quartier. Alors même si on ne porte pas la robe on peu garder l'allure. Elle se la joue grande Dame, monte légèrement sur la pointe des pieds pour paraître plus grande et d'un mouvement plein de sensualité, fait glisser son capuchon sur ses épaules dévoilant sa crinière d'ébène. Un coup d'œil rapide repère l'homme qui va lui sauver sa matinée, elle gonfle la poitrine et se dirige vers le comptoir … si elle pouvait avoir la tisane à l'oeil, elle ne cracherait pas dessus


Tavern.... Un sifflement strident retenti sur sa droite … ou sa gauche … elle arrive pas à distinguer l'une de l'autre de toute façon. Défection !! pour le coup si elle avait voulu passé inaperçue des poivrots c'était raté.

Elle cherche quelque chose la d'moiselle ? Son chemin peut-être ?


Demi tour. Je vais me le faire celui là… au sens figuré bien sur. Il ne perd rien pour attendre !!


Ca dépend si le borgne est en mesure de m'aider ... Lance t'elle par défi. Regard sur sa mise qui semble plutôt propre sans être de bon drap, les cheveux ont l'air un peu gras, les poils qui lui mangent le visage n'ont pas du voir le barbier depuis quelques semaines et malgré son bandeau, l'œil survivant paraît encore vif.

Elle chaloupe et s'approche, peur de rien et pose ses mains sur la table.
Vous venez de me faire perdre un verre gratuit.
--Elias_le_borgne
[Lyon, LD - Jour 4]

Le Borgne ne bougeait pas d'un pouce, il s'attendait à être tombé sur de la bourgeoise classique. Le genre précieux qui bégaie dès qu'un mâle la regarde dans les yeux. Mais la petite semblait avoir du répondant et il ne sut même plus quoi répondre lorsque, le défiant du regard, elle dit:

Ca dépend si le borgne est en mesure de m'aider ...

Bon sang ! Mais elle bégayait pas là ! Petit moment de doute, puis le Borgne se ressaisit. Jetant un rapide coup d'oeil au tenancier, il lui fit bien comprendre qu'il attendait encore la petite sœur de sa première chopine, puis il retourna son unique œil vers la petite... Ne pas s'énerver, elle l'avait nommé le borgne mais il était encore un peu tôt pour lui sortir les tripes. Il s'approcha légèrement de la table et poussa à terre d'une main un ivrogne qui s'y était affalé. Enfin, il posa ses poings sur la table à l'instar de la gamine et fixa son œil dans les siens. Il allait pas se laisser embrouiller si tôt, il allait la calmer rapidement. Du moins le croyait-il.

Vous venez de me faire perdre un verre gratuit.

Rapide coup d'oeil au comptoir, puis retour sur la gamine

Elle allait commander quoi la gamine ? De l'eau et trois feuilles vertes dedans ? Dans ce genre d'endroit, les précieuses... on les bouffe.

Un léger gémissement se fit entendre par terre, l'ivrogne jeté à bas semblait d'accord, ou bien s'apprêtait-il à déverser un flot de riz-au-lait des plus immondes... Enfin bref, l'effet devrait être garanti si ce n'était qu'une fille à papa voulant affirmer son autorité. Mais en était-ce vraiment une ? Elle était élégante mais sans emphase : pas de bijoux voyant, ou alors elle se les était déjà fait voler depuis son arrivée dans ce gourbi, pas de coiffure trop soignée ,ni de poudre... Rien qui ne ressemblait à Madame la Soeur du Vicomte de Gex quand elle prenait le soin de s'y atteler. Elle pouvait tout aussi bien être aussi rude que... Non, elle ne pouvait pas être aussi rude que lui. Ceux qui avaient oser se prétendre plus rustre que lui avait tous mordu la poussière... Enfin ce n'était que des hommes, il allait pas lui coller une mandale tout de même !

_______________
Vic
Elle allait commander quoi la gamine ? De l'eau et trois feuilles vertes dedans ? Dans ce genre d'endroit, les précieuses... on les bouffe.

Il commençait à l'agacer sérieusement. Elle continua à le fixer la langue en berne. Bizarre que personne ne la prenne au sérieux quand elle essaye de se faire aussi forte qu'un boeuf.

Ben … ouais entre autre.

Dépitée, elle avise la chaise branlante à coté d'elle, et s'y laisse choir de coté, bras croisés sur la table, nez caché, retenant un gémissement pathétique, l'œil brillant de larmes contenues, la poitrine saccadée par un mélange de respirations haletantes et de pleurs inconsolables.

Vous … vous … Elle ne termine pas sa phrase plongeant de rechef entre ses bras, cachant sa bouille brouillée de chagrin ... n'êtes qu'un rustre !!!
--Elias_le_borgne
[Lyon, LD - Jour 4]

La gamine continuait de le fixer sans ciller... La tension était à son comble. Qui céderait le premier ? Pour tout l'or au monde, le Borgne n'aurait baissé son oeil, et si elle le cherchait, elle le trouverait ! Soudain, sans en avoir l'air, elle s'affessa sur la chaise en baissant les yeux. Le Borgne se dressa fièrement. Eh ! Il assurait encore le vieux Borgne ! On le regardait pas de travers sans en payer le prix ! Elle avait cédé, il avait gagné. Ah... Que de satisfaction... Le torse bombé, le front haut, il était fier le bougre. Il avait eu un moment de doute mais s'en était fini, elle avait craqué. Il jeta un coup d'oeil aux alentours, fier comme un pan, et croisa le regard froid du Tavernier qui passait successivement de lui à la jeune femme. Une seconde d'interrogation. Le Borgne ne comprenait pas les raisons qui poussaient le Taulier à le regarder de travers. Il allait se prendre une mandale celui-ci ça n'allait pas trainer ! Elias se décida à aller conter fleurette à ce Tenancier mal avisé quand une voix fluette vint l'en arrêter

Vous... Vous...

Hein ? Mais qu'est-ce qui se passe ? Le Borgne baissa alors son oeil vers la gamine qui sanglotait douloureusement dans ses bras. Il plissa les yeux, se demandant ce qu'il avait bien fait. Faut dire qu'il n'était pas des plus futés et que la fragilité du coeur lui était bien étrangère...

... n'êtes qu'un rustre !!

Ces mots le heurtèrent tout à fait, et ses sourcils de se froncer. Ah non ! Il était bien bougon, grognon et peut-être couillon, mais rustre, non ! Et s'il aimait tabasser, boire et ripailler, faire pleurer n'était pas dans ses activités. Et alors que jusqu'à présent, il avait paru violent, il ne pouvait supporter cette vue plus longtemps, et regarda le jeune femme bien béatement. Il ne pouvait ainsi la laisser, d'autant que dans ce bourbier, tous le regardaient. Alors, tout flanchant, il prit les devants, et d'imperceptibles excuses murmurant, il s'assit doucement.

Oh... mes excuses mam'zelle... Je voulais pas vous mettre dans cet état...

S'armant d'un maladroit sourire, il tenta de la ressaisir, et, tappotant doucement ses petits bras, vit ressortir le visage en émoi. Se voulant convainquant, il la fixa tendrement. Que pouvait-il bien faire, pour à nouveau lui plaire ? Bafouillant dans sa barbe quelques inaudibles palabres, il osa timidement de lui demander par quels moyens pouvait-il se racheter :

Je peux... Je peux peut-être faire quelque chose pour me racheter... Je... Je...


Et c'est ainsi que d'ordinaire si hardi, le Borgne se trouvait ici bien mal loti. Il allait sans conteste faire excuser son geste.

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Vic
Oh... mes excuses mam'zelle... Je voulais pas vous mettre dans cet état...

Et voilà comment mettre un homme à ses pieds !! Elle n'avait pas perdu la main finalement. Bon maintenant profitons de la situation. Il s'était assis et du coup elle se trouvait sur ses genoux, l'assise n'était pas folichonne mais au moins il n'avait pas posé ses sales pattes où il ne fallait pas tant que ses mains restaient sur ses bras. Il en devenait presque tendre par la même occasion.


Je peux... Je peux peut-être faire quelque chose pour me racheter... Je... Je...


Elle ravala ses pleurs deux trois fois pour la forme, essuya d'un revers de paume l'un de ses yeux comme le ferait une enfant fatiguée, et après avoir intercepté une larme qui pointait sur le coin de sa lèvre de sa jolie petite langue rose elle souffla à hauteur de son menton .... ben ... vous m'avez fait si peur ... je veux bien ... vous savez ... elle baissa le ton encore un peu plus et fini par dire dans le creux de son oreille ... l'eau chaude et les petites feuilles de menthe qui vont bien avec ...
--Elias_le_borgne
[Lyon, LD - Jour 4]

Le Borgne ne savait plus où se mettre... Elle sanglotait abondamment et il commençait à s'en vouloir. Décidément, la guigne s'acharnait et voilà qu'il devait réconforter une gamine en larmes. Il avait pas que ça à faire le Borgne, il avait une mission là... Ça pouvait pas attendre des lustres ! Il allait falloir la calmer, mettre deux beignes à ce Tavernier qui recommençait à le regarder de traviole et se tirer au plus vite de ce taudis pour aller questionner ailleurs des gens plus clairvoyant en cette heure matinale...

Venons en à la première étape : la petite. Bon, elle chialait déjà plus, elle ne se contentait plus que de s'essuyer dans sa manche à la manière d'un morveux. Elias ne put que noter ce léger progrès : quand il se calmait, elle le faisait aussi... Bon plan. Mais rester calme quand ce maudit taulier ne laissait de le fixer avec des yeux emplis de mépris, ça risquait d'être épique ! Ainsi, le "fin stratège" ayant élaboré son plan pour s'enfuir au plus vite s'attela à paraitre serein, évitant le regard accusateur du tenancier.


 Ben ... vous m'avez fait si peur ... je veux bien ... vous savez ... l'eau chaude et les petites feuilles de menthe qui vont bien avec ...

Elias se raidit et parvint à retenir un juron. Qu'est-ce que c'était que cette requête ?! Maudite poisse ! Il allait devoir débourser pour de l'eau ! Rhooo... Mais crénom di djiu, elle poussait le bouchon loin la gamine avec sa voix suave et son regard de chien battu ! Enfin, elle était tout de mesme attendrissante et puis, elle allait pleurer de nouveau s'il refusait... 

Il croisa le regard de ce ******** de taulier qui mimait le doute et l'interrogation désormais... Il allait finir par s'occuper de ses miches celui là ? Prenant sur lui, le Borgne demanda sur un ton qui resta sec malgré ses efforts :


Amène nous une pissette et MA pinte !!

Et oui car, ne l'oublions pas, le Borgne attendait encore la petite sœur de sa première chopine... Le Tavernier commençait vraiment à risquer gros sur ce coup là.

Bien, la gosse cessait de pleurer, elle allait avoir sa flotte et sa conscience finissait d'importuner le Borgne... Sans nul doutes allait-il pouvoir partir bientôt. Soudain, l'idée lui traversa l'esprit que la gamine pouvait bien connaitre son Sire et, prenant un ton chaleureux comme il savait le faire après trois ou quatre tournées :


Eh ! Elle connaitrait pas un Alan la petite ?

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Vic
Amène nous une pissette et MA pinte !!

Elle se dégage lentement du torse du bonhomme mais reste sur ses genoux histoire de ne pas perdre l'avantage. Les yeux encore humides de larmes de crocodiles, le reniflement discret d'une jeune fille qui se calme mais dont les digues menacent encore, elle attends la tisane salvatrice qui lui donnera contenance.

Eh ! Elle connaitrait pas un Alan la petite ?

Pas le temps de répondre que le tavernier pose enfin les breuvages sur la table. Ni une, ni deux ... elle allonge le bras direction ... la pinte. Faudrait pas la prendre pour une gazelle non plus.

Ce geste elle le connait par cœur. Ses doigts se referment sur l'anse, le coude se lève, elle rapproche le bras vers elle en pliant le coude et elle plonge avec bonheur ses lèvres dans la mousse onctueuse.

Une gorgée, deux, trois, quatre ... les émotions ça donne soif. D'un petit revers de main elle essuie sa bouche et enchaine


Hmmm ? Alan ? je sais pas ... peut être. Combien vous donnez ?
--Elias_le_borgne
[Lyon, LD - Jour 4]

Le Borgne attendait la réponse de la gamine avec impatience... Au lieu de ça, elle gigotait et se replacer sur les cuisses du Borgne qui grimaçait de voir cette bestiole ainsi posée sur ses genoux. Alors qu'elle se décidait enfin à l'ouvrir, le tavernier arriva avec sa pinte. Elias se frotta les mains avec gourmandise, c'est qu'elle l'avait un peu secoué la t'iote avec ses larmes. Il allait enfin redevenir lui mesme...

Il adressa, pour une fois, un large sourire à ce bougre au regard biaiseux avant de porter sa main vers la choppe... hum... vers la choppe... La choppe ?... Mais elle est passée où la choppe ?? Le Borgne tourna son oeil vers la table et put entendre le bruit de la gamine qui avalait, gorgée après gorgée sa bière... La pupille du Borgne se rétracta et son oeil devint noir de jais...


Rognutudju !!! voulut beugler le Borgne... Mais il garda le silence, refermant ses poings autour de sa tunique. Il fallait obtenir des informations et la petite pouvait l'aider... Son regard devint comparable à celui d'un bovin lorsqu'il se tourna vers la pissette. Désespéré, il leva le bras en direction du Tenancier pour obtenir la nièce de sa première choppe...

Hmmm ? Alan ? je sais pas ... peut être. Combien vous donnez ?

Elias retint un autre juron... Bon sang mais qui l'avait élevée celle-là ? Elle sirotait soigneusement SA pinte et elle l'extorquait une fois de plus ! Le Borgne n'aurait su lui donner un âge mais elle était bien plus vicieuse que sa taille le laissait présager... Il sortit un écu, dépité, le regard mauvais et une moue se dessinait sur son visage.

Tiens ça gamine, mais t'avises pas de me jouer un tour. Tu connais un Alan ? Il vit où ?

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Vic
Tiens ça gamine, mais t'avises pas de me jouer un tour. Tu connais un Alan ? Il vit où ?

Regard de biais, sourire aguicheur, c'est qu'il commençait à devenir intéressant l'homme. Mais 1 écu ... diantre ... elle était certaine qu'il pouvait faire mieux.

Oui je connais un Alan, mais ... vous lui voulez quoi ? Parce que ... finalement ... on se connait pas très bien tous les deux. Qui me dit que vous lui voulez pas du mal ?


La coquine laisse planer un blanc avant de reprendre une lampée.


Vous savez, continue t'elle en regardant la mousse qui a presque disparue, si vous voulez vraiment le retrouver ... je peux vous aider ... mais ... elle pose sa main sur la pièce, la fait disparaître dans son corsage ... ça pourrait devenir dangereux ...


[HRP : désolée pour ces contretemps ... je tente de finir au plus vite]
--Elias_le_borgne
[Lyon, LD - Jour 4]


Le Borgne, toujours mauvais la regardait dissimuler l'écu. Décidément, elle avait l'habitude de faire l'aumône. Il la dévisageait : ça sentait le mauvais coup. Il fut pris d'un terrible doute jusqu'à ce que la jeune femme, prenant un air des plus innocents s'inquiéta de ses intentions. Comment ce petit visage d'ange pouvait lui être néfaste ? Le bougre se fendit d'un sourire... Ce n'était qu'un écu après tout.

Ce que je lui veux ? Ne t'en fais pas, je veux le ramener à la vie ! Il en a vu des vertes et des pas mûres, tu dois bien le savoir, toi qui le connais sans doute mieux que moi... Je veux le ramener à la maison, auprès des siens. C'est sa famille qui m'envoie alors tu vois bien que ce n'est pas pour lui nuire !

Le Borgne parlait d'un ton joyeux qui lui donnait soudainement l'air d'un bon petit papa poule. Sa tête barbue en faisait un ours bien tendre finalement.
Lorsque la gamine reprit, son sourire ne survécut pas au mot "dangereux"... Pourquoi dangereux ? Le vieux Talleyrand aurait-il des ennuis ? Il devait savoir.


Dangereux dis-tu ? Pourquoi donc ?

La voyant triturer le corsage où avait tantôt disparu son écu, le Borgne se pinça les lèvres et porta à nouveau la main à sa bourse. Il fallait qu'il sache et cette tête d'Ange pouvait l'aider. Il en sortit une poignée qui devait bien s'élever à une douzaine d'écus et la tendit à la jeune femme.

Dis moi tout !

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Vic
Dangereux dis-tu ? Pourquoi donc ? Dis moi tout !

Mais c'est qu'il devenait impulsif le vieux. Allez Vic tu vas devoir jouer serrer ... faudrait pas que cette manne te passe sous le nez ... car il y a dans sa main ... au moins ... tout ça !!! voir peut être un peu plus !!! Finalement ce genre d'échanges valaient bien mieux que les rapines dont elle vivait parfois.

Hummm ... ben en fait ... je le connais pas tant que ça ... j'suis juste méfiante. Vous savez la rue, elle est pas sure, alors quand un type en recherche un autre ... petit haussement d'épaules désinvolte alors sa main se pose sur l'avant bras qui détient les pièces Pis on voit tout d'suite que vous êtes pas de Lyon. C'est pas que les gens sont pas causant ici, sont justes prudent ... sa main caresse à présent distraitement le tissu de la chemise et remonte sur la paume ouverte ou elle se saisit des pièces étincelantes ...

Pour tout vous dire ... il n'est plus ici ...
--Elias_le_borgne
[Lyon, LD - Jour 4]

Le Borgne commençait à paniquer. Il manquerait plus que le vieux Talleyrand ait des ennuis... S'il trainait dans des affaires louches les bas fonds de cette ville, ça n'allait pas arranger leurs affaires. Mais si c'était le cas, la jeune fille devrait pouvoir l'aider. Elle avait ce faciès des gens de la rue et elle devait tremper dans des affaires plutôt troubles, le vieux Elias n'en doutait pas... Tous ces gens devait bien se connaitre, du moins il le pensait. Et tandis que le Borgne imaginait le pire, la petite venait doucement s'emparer des pièces du mandaté comtal...
Le Valet grognon se laissait faire, espérant obtenir une indication précise quand soudain...


Pour tout vous dire ... il n'est plus ici ...

Le Borgne était tout autant surpris que soulagé, il échapperait au moins aux ruelles étroites et sombres et autres coupe-gorge... Mais cela ne l'avançait qu'à moitié, il allait falloir chercher ailleurs. Les informations de la gamine restait trop vague à son goût et pressentant une nouvelle quête de la jeune femme, Elias referma sa bourse, laissant ainsi entendre qu'il avait déjà bien payé pour peu de choses. Son ton se fit un tantinet plus rude tant il se faisait pressé. Chassez le naturel, il revient au galop...

J'ai dis tout gamine... S'il n'est plus ici, où est-il allé ? Et où l'as-tu rencontré ?


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