Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP Fermé] La Famille, c'est pas du nougat !

Vic
J'ai dis tout gamine... S'il n'est plus ici, où est-il allé ? Et où l'as-tu rencontré ?

Arfff le rayon de soleil venait de disparaitre. L'homme ne semblait plus vouloir jouer aussi chercha t'elle à se lever. Il était totalement impensable pour une demoiselle de rester "ad vitam aeternam" sur les genoux d'un homme même s'il ressemblait plus à son grand père qu'à un amant de passage.

Elle compta rapidement son petit trésor en le faisant glisser dans sa poche et eut un sourire mitigé. Il payait comme les esclavagistes. Ca ne lui couvrait même pas une journée de salaire.

Elle se détourna, blessée et croisa les bras sur sa poitrine avant de répondre sur une voix guindée.
Nous nous sommes connus ... il y a quelques mois ... sur la place du marché. Je ne savais pas d'où il venait et ne lui ai pas posé la question. Nous avons ... échanger quelques mots ... il est resté une semaine, il semblait chercher quelque chose, puis il est parti.

Elle se retourna, l'air agacé à présent.

Voilà vous savez ... tout !!
--Elias_le_borgne
[Lyon, LD - Jour 4]

La gamine se leva et laissa le Brogne penaud sur son tabouret. Il la regardait compter son butin d'un oeil mauvais. il ne souhaitait pas qu'elle fonde en larme de nouveau mais tout de même, c'était fort bien payé pour très peu... Soudain, sa langue se dénoua et ce qu'elle dit intéressa le vieux Elias au plus au point. La jeunette risquait même fortement de mettre le vieux Valet de bonne humeur... Lui d'ordinaire si malchanceux était finalement rentré dans la bonne taverne, y avait rencontré la bonne personne et allait en ressortir avec de précieuses informations.
Il avait ainsi gagné la certitude que le Alan en question était encore au LD. Lui qui était supposé y vivre depuis pas moins de vingts ans n'avait pas pris la route. Il passait même régulièrement à la Capitale semblait-il...
Le Borgne se demandait s'il devait l'attendre ici mais la mention des "quelques mois" le ravisa. Il n'avait que douze, enfin maintenant huit jours, pour ramener le vieux et il allait falloir s'y mettre. Il lui manquait encore une information cruciale mais la moue que faisait la jeune femme le dissuada de demander gratuitement... Après tout, elle avait céder et c'était déjà un petit plaisir personnel pour le bougon qui, plongeant sa main dans la bourse donnée par le Vicomte en sortit dix écus supplémentaires qu'il fit doucement cliqueter dans ses mains imposantes et bien sales, avouons le...


Une dernière chose Petite... Dis moi par où il est parti et ses écus sont à toi. Est-il parti au Nord vers la Bourgogne ou l'Ouest, vers le BA ? Le Sud, peut-être ? Une simple direction et tu gagnes dix écus... Ne te joue pas de moi, le temps me manque déjà cruellement.

_______________
Vic
Elle hésite encore une fraction de seconde ... mais il sait tirer le meilleure d'elle en faisant sonner et trébucher dans sa paume les écus si convoités. L'oeil brille, elle se retient de prendre sur le champ ce qui est offert, mais elle sait que sans réponse ... les écus disparaitront de sa vue.

Pourtant elle n'aime pas qu'on la force à quoi que ce soit mais nécessité fait parfois loi ... elle pose sa main dans celle du borgne, caressant l'argent si promptement gagné.

Aura t' elle en cet instant le moindre remord de donner la direction qu'à pris l' homme qui n'a été pour elle qu'une vague connaissance ou l'argent sera t'il le plus fort ...

Elle penche la tête doucement, un sourire étirant es lèvres purpurines
Vous savez parler aux femmes le Borgne ... sa main se referme sur la poignée d'écus il a pris la direction du sud ...
--Elias_le_borgne
[Lyon, LD - Jour 4]

Le Borgne se fendit d'un sourire... C'était plus qu'il n'aurait plus espérer et il se sentait étonnament en veine, sensation des plus étranges s'il en est pour un malchanceux chronique. Bien sûr, il était délesté d'une bonne poignée d'écus, mais c'était pas les siens !! Sentant les mains de la demoiselle se refermer sur les piècettes, le Borgne eut une pensée étrange... Et si tous les Lyonnais étaient de ce genre ? Il allait s'en trouver bien dépouillé, et rapidement ! Il allait de voir trouver d'autres sources, et il devrait les chercher ailleurs que dans ces bourbiers... Après tout, la jeune femme avait trouvé le vieux au marché, pas dans une taverne !
Se levant, il répondit à la jeune femme.


Parler aux femmes hein ? Mouais... Seulement aux plus vénales. dit-il avec un soupçon de rancoeur. M'avez bien dépouillé quand même...

Il se découvrit et se gratta la tête. Fallait reprendre la route bien vite et pourtant, l'avait encore soif...

M'enfin merci, avec de la chance, je retrouverai la Talleyrand à Vienne. Faut que j'y aille vite fait alors je vais pas vous retenir hein ?

Il renfonça fermement son chapeau, marquant par ce geste sa détermination de prendre la route et salua la demoiselle d'un signe de tête. Son regard plongée dans celui de cette dernière, il prit la direction de la porte et s'écroula au sol après avoir buté contre une masse au sol qui laissa échapper un râle des derniers instants... L'ivrogne qu'il avait, quelques instants auparavant, balancé par terre venait de se retrouver sur sa route, cassant par la même l'aura de détermination qu'il s'était évertué à créer... Se relevant avec peine, il se renforgna et gratifia la présence du poivrot sur sa route d'un bon coup de pied dans le flanc. Coup parfaitement maitrisé qui arracha une nouvelle éruction guturale de la part du malheureux. Le Borgne se rapprocha enfin du comptoir afin de payer ses consommations et prit même le parti de s'acheter une nouvelle bouteille de génépi pour la route. Puis, rangeant soigneusement sa nouvelle acquisition, il poussa la porte et sortit...

Ah !! souffla le Borgne en se ravisant.

Il se retourna et revint vers le tavernier qui, le regard hagard, ne comprit pas ce qui faisait revenir son étrange client. Elias se rapprocha du taulier et lui fit signe de s'approcher, signe familier pour ce bedonant tenancier habitué à entendre toutes sortes de ragots. ET, quand il fut à portée, le Borgne lui décolla une baffe monumentale dont la claquas engendra une nouvelle clameur dans l'assemblée...


Tiens, voilà pour toi ! Ne t'avise plus de me regarder de travers !

Sur ces bonnes paroles, le Borgne sortit pour de bon et prit la direction de la porte Sud de Lyon. Il s'agissait de faire vite. Il était même pas 11 heures et s'il se bougeait, il arriverait pendant la nuit et pourrait alors trouver du repos... Il est vrai que sur les coups de 11 heures, on a tendance à avoir des retours d'une nuit agitée. Aussi atteint-il la porte Sud rapidement et, d'un pas plutôt nonchalant, prit la route de Vienne.

_______________
--Alan_ana
[Valence, LD - Jour 3]

Dans une maison du quartier du marché de Valence, quelques bruits de pas se firent entendre dans le couloir... Une main se tendit vers la poignée et les gonds de la porte se firent entendre tandis que celle-ci s'ouvrait lentement. Les pas feutrés s'approchèrent du lit et, lentement, en firent le tour... Soudain, un bruit strident se fit entendre : "Tchiinnngggg !!". La lumière envahit la pièce et vint pénétrer les paupières à moitié fermées de l'Ambassadeur qui, en un instant se retrouva assis sur son lit, hagard... Ouvrant peu à peu les yeux, il se tourna vers la silhouette dont la face restait obscurcie par le contre jour. Toutefois, la silhouette lui apparut bien vite familière lorsque la voix de la jeune Marie se fit entendre :

Il est 8 heures Monsieur, vous aviez donné les consignes de vous faire lever...

Votre fille, Monsieur...
ajouta-t-elle en réponse au regard interrogateur du diplomate.

Celui-ci se passa la main sur le visage, tâchant de se remettre les idées en place... Soudain, les choses lui revinrent, embrumées par les vapeurs de clairette mais assez distinctes pour qu'il les retrouve. La veille avait été noyée dans les verres de la liqueur Dioise et un marteau s'évertuait à résonner dans sa tête. La jeune Marie, la femme de chambre, connaissait bien son employeur et n'ignorait pas ses penchants pour la boisson qui se manifestait souvent en fin de soirée. Aussi lui amena-t-elle une petite concoction achetée à l'Hospital du Rhône et qui avait des vertus appropriées au dérives de l'Ambassadeur. Alan regarda avec dégoût la mixture qu'il avait, hélas, pris l'habitude de boire chaque matin et, avec réticence, la porta à ses lèvres... La pensée de sa fille vint à bout de sa volonté première et il but d'une traite le liquide à texture boueuse qui lui était apporté.
Se levant avec difficulté et un goût amer en bouche, il se remplit un verre d'eau avec la cruche posée sur sa table de chevet et tenta de faire le point sur les projets de la journée. Les choses s'annonçaient compliquées : il avait pris la décision de passer la journée avec sa jeune fille Léonie et redoutait par avance les dérives de cette dernière. Son caractère tumultueux, changeant et lunatique avait le don de tracasser son père qui ne savait trop comment réagir la plupart du temps. il ne se passait pas un jour sans qu'il ne regrette la mort de son épouse qui lui manquait à chaque instant et qui aurait su, bien mieux que lui, éduquer leur enfant. Ses absences répétées et ses fins de soirées arrosées l'avait, au fil du temps, éloigné peu à peu de sa fille et il ne la voyait que rarement. Toutefois, ses apparitions de moins en moins fréquentes sur le plan diplomatique lui avaient laissées ces temps ci quelques moments de libre qu'il espérait bien mettre à profit avec sa fille. Ainsi, il avait décidé ce jour d'organiser une promenade entre père et fille en ville et avait demandé à la jeune Marie de les réveiller tout deux sur les coups de 8 heures.

Passant rapidement en salle de bain, Alan se débarbouilla rapidement et se soigna la moustache avant de revenir se vêtir et de descendre dans la salle à manger où un copieux petit déjeuner l'attendait. Buvant rapidement le thé persan qu'il appréciait tout particulièrement, il grignota quelques biscuits et se levant, se dirigea vers le hall d'entrée. Ses idées s'éclaircissait alors qu'il demanda d'une voix forte qui se voulait chaleureuse :


Léonie ? Es-tu prête ma chérie ?


_______________
Leonia
Léonie dormait encore à point fermé, quand Marie vint la réveiller... La jeune femme entra dans la chambre, traversa celle-ci, et alla ouvrir les rideaux. La lumière soudaine tira Léonie de ses songes, qui refusant ce réveil brutal, laissa sortir un grognement de mécontentement.

- Il est 8 heures Mademoiselle Léonie, dit Marie.

Comme réponse, Léonie remonta ses couvertures sur son visage en baragouinant un laisse moi dormir. La demoiselle cru avoir eut gain de cause, quand la jeune femme quitta la pièce. Mais Marie revint peu de temps après, elle était simplement partie réveiller à son tour le paternel.


- Mademoiselle, votre père vous attend.

Cette fois-ci, la réponse de la blondinette fût un oreiller lancé en direction de la jeune femme de chambre.

- Mademoiselle... ce n'est point de ma faute.

Après quelques instants, Léo soupira, avant de se redresser... Elle frotta ses yeux endormis, puis sortit enfin du lit... A force de sortir en douce, la nuit, la jeune fille avait pris l'habitude de dormir jusqu'à des heures tardives de la matinée. Ce réveil matinal ne lui était donc pas familier, et pas non plus à son goût. C'est donc en râlant, et d'un pas trainant, que la jeune Léonie commença à se préparer. Elle fit rapidement sa toilette, puis se prépara à enfiler des braies et une chemise, quand Marie l'arrêta:

- Mademoiselle Léonie, cette tenue n'est pas digne d'une demoiselle. Et vous feriez plaisir à votre père en portant l'une de vos robes.

La blondinette grimaça à ses propos, qui étaient plutôt répétitif, mais si résigna comme toujours. Elle choisit donc à la place une robe blanche, très simple, qu'elle enfila. Elle peigna ensuite rapidement ses cheveux. Enfin prête, elle alla récupérer sa lapine au pelage blanc, Neige. Et Léonie s'apprêtait à descendre, quand la voix de son père se fit entendre depuis le hall d'entrée.

- Léonie ? Es-tu prête ma chérie ?

- J'arrive, lui répondit-elle, en descendant les marches, sa lapine dans les bras.


Arrivée à sa hauteur, elle commença:


- Bonjour père, bien dormi?
_________________
--Alan_ana
[Valence, LD - Jour 3]

Le regard vitreux et encore perlé de cette fausse humidité qui vous fait croire qu'il fait chaud quand vous buvez, le diplomate regardait les escaliers. A peine avait-il fini d'appeler sa jeune fille, il entendit une voix descendre de l'étage :

 J'arrive.

La petite voix laissait transparaitre un certain agacement qu'Alan ne nota même pas. Susciter l'intérêt de sa fille était un domaine dans lequel il l'excellait pas et ce pour une raison fort simple : il n'essayait pas assez souvent... 
La petite silhouette se dessina lentement sur la dernière marche et la robe d'un blanc éclatant attira rapidement le regard d'Alan qui se réjouit de cette état de fait. Il n'avait que peu l'habitude de voir sa fille si bien vêtue et ne put que supposer une intervention discrète mais appréciable de la jeune femme de chambre. Toutefois, le résultat était là et attendrissait l'ambassadeur. La vue du lapin blanc, récent cadeau du père absent à sa fille, donnait à la scène un caractère iconique, à la fois simple et d'une grande pureté. Léonie acheva de descendre les escaliers et rejoignit son père.


 - Bonjour père, bien dormi ?

Sorti de ses songes, l'interpelé tenta une nouvelle fois l'air convaincant :

Oui, ma chérie... Excellente... Et toi ?

Il tenta ensuite de trouver les mots adéquates pour présenter la chose au mieux. Comment expliquer à une enfant de 15... Hum de 14 ans aussi indépendante et autonome qu'on souhaite juste passer du temps à ses cotés... Il se ferait sans doute envoyé sur les roses et ce n'était pas le but. Le diplomate prit une courte inspiration et commença :

J'ai besoin de faire quelques achats en ville et j'avais pensé que tu aurais peut-être env... besoin de quelque chose et que tu m'accompagnerais... Qu'en dis-tu ? 

_______________
Leonia
La réponse à sa question de politesse ne tarda pas.

- Oui, ma chérie... Excellente... Et toi ?

Et c'est sur le même ton que lors de la question, qu'elle répondit:

- Trop courte à mon goût...

Puis le paternel enchaîna assez rapidement, part une proposition...

- J'ai besoin de faire quelques achats en ville et j'avais pensé que tu aurais peut-être env... besoin de quelque chose et que tu m'accompagnerais... Qu'en dis-tu ? 

La demoiselle réfléchit un instant... Avant de lui répondre, plutôt sèchement:

- Je n'ai besoin de rien.

Elle s'apprêta à s'éloigner, quand elle se ravisa. Il avait fait exprès de la lever de bonnes heures, et l'avait d'ailleurs prévenue d'avance. Sachant cela, elle pouvait rapidement en conclure qu'il ne la laisserait pas refuser sa demande. C'est donc en soupirant qu'elle se retourna face à lui, et lui dit:

- Je viens.
_________________
--Alan_ana
[Valence, LD - Jour 3]

La réponse de la jeune demoiselle ne de fit pas attendre et c'est sur un ton sec qu'elle mit fin aux espoir d'Alan avant de se retourner et de partir. Désemparé, le diplomate ne sut que répondre et se sentit pris d'une nausée qu'il attribuait d'habitude au genépi mais qui ne trouvait pas de cause ici autre que le refus de sa fille. Lui qui avait misé beaucoup sur cette journée restais pantois et allait se résigner à partir s'enfermer dans son cabinet lorsque la petite fit demi tour pour annoncer finalement qu'elle viendrait.

En un instant, les nausées disparurent et le diplomate se retourna pour ouvrir la porte. Alors qu'il laissait passer sa fille, Alan remercia le ciel d'avoir accompli ici un miracle : il ne savait point à quoi était du ce revirement mais s'en trouvait enchanté. Le duo prit ainsi le chemin du marché, au bout de la rue, et l'ambassadeur tenta d'ouvrir la conversation :


Hum... Tu es radieuse ainsi vêtue tu sais ? Pourquoi ne portes-tu pas plus souvent ces robes que je t'achète ? 

_______________
Leonia
Ayant répondu positivement à la demande de son père, ce dernier alla ouvrir la porte... Avant de le suivre, Léonia demanda à Marie de lui apporter sa cape, qu'elle enfila aussitôt. Et une fois le seuil passé, elle mit son capuchon sur sa tête.

Père et fille prirent le chemin du marché... Léonie marchait silencieusement aux côtés de son paternel. Elle écoutait pensivement les bruits de la rue, en caressant son lapin qu'elle avait gardé avec elle. Son père la tira de ses songes, en commençant à lui parler.


- Hum... Tu es radieuse ainsi vêtue tu sais ? Pourquoi ne portes-tu pas plus souvent ces robes que je t'achète ?

Il n'aurait pas put trouver pire sujet de conversation, en cet instant. Les robes et elles, une longue histoire de désamour. La blondinette eut envie de ne rien répondre, mais au bout d'un moment, elle lâcha tout de même un simple:

- Je n'aime pas.

Ce genre de réponse brève, en direction de son père, était devenue courante. Elle ne prenait que rarement le temps de lui parler à l'aide de phrases construites. C'était probablement une façon à elle de lui dire qu'elle n'avait pas envie de discuter. Alors la demoiselle espéra que cette réponse contenterait son père, et qu'elle retrouverait sa conversation silencieuse...
_________________
--Alan_ana
[Valence, LD - Jour 3]

Une réponse sèche... Une de plus. Alan jeta un coup d'oeil discret à sa fille, espérant croiser le regard émeraude qu'il aimait tant. Elle avait ce regard clair et profond qui avait autrefois fait succomber le diplomate aux charmes de sa mère... Mais ce regard semblait disparaitre peu à peu chaque jour. Il était remplacé par un regard froid et vide. S'il est dit que les yeux sont les miroirs de l'âme, ceux de sa fille avait le don d'affoler l'ambassadeur. Peut-être eut-il fallu qu'elle eût suivi une éducation plus aristotélicienne mais Alan n'était lui même pas baptisé...

Alors qu'un silence pesant tendait à s'installer, Alan fut frappé de stupéfaction : il était peu présent, il le savait, mais comment était-ce possible qu'il connaisse si peu sa fille ?? Depuis quand diable n'aimait-elle plus les robes ? Elle adorait en porter autrefois... Elle se promenait aux cotés de sa mère, le sourire aux lèvres et la joie au cœur. Il en avait la certitude... Depuis quand avait-il cessé de la voir grandir ? Quand avait-elle perdu cette flamme qui l'animait ? 

Assailli de questions qui remuaient le passé, l'ambassadeur ne trouvait plus ses mots et n'osait dire quoi que ce soit... Ils arrivèrent tantôt au marché et Alan, sur un ton quasi inaudible de dire :


Si... Si tu as besoin de quoi que ce soit...

Se sentant bien mal à l'aise, le diplomate se détourna un instant pour sortir une flasque qu'il déboucha discrètement avant d'en absorber rapidement le contenu...

_______________
Leonia
Léonie avait obtenu le silence qu'elle désirait... Son père ne parla plus. Mais elle ne savait réellement pourquoi il s'était tût. Pour elle, il avait simplement compris qu'elle n'avait pas envie de discuter. Ce qui était loin d'être la vérité... La jeune fille profita de cet état de fait pour retourner dans ses pensées...

Au fil de leur marche, ils purent entendre une augmentation des bruits provenant du marché. Ils allaient arriver enfin, dans ce lieu de commerce et de rencontre. L'odeur des épices, des légumes, et des animaux se mélangeait dans les ruelles attenantes, puis dans le marché lui-même...

Quand ils arrivèrent aux portes du marché, Léonie eut le droit de profiter de nouveau au son de la voix de son paternel. Mais cette fois-ci, comme un murmure...


Si... Si tu as besoin de quoi que ce soit...

La demoiselle ne regarda pas son père, et ne lui répondit pas non plus. Elle lui avait déjà répondu, au moment de partir, qu'elle n'avait besoin de rien... Elle continua donc, enfoncée dans son mutisme, sa marche aux côtés de son père.
_________________
--Louis.la.brocante
[Valence, LD - Jour 3]


En ce matin de Mars où le Soleil baignait sa ferme d'une douce clarté, le Père Louis se leva avec peu d'entrain... Il avait du se résoudre la veille à tenter de vendre son plus beau palefroi, une bête de quatre ans née en Camargue et dont le poil blanc perlé de gris illuminait les prés... L'hiver avait été plutôt long et les économies du foyer avait durant ces quelques mois fondu pareil à la neige d'aujourd'hui. La Mère Martine avait mis près de deux semaines pour le convaincre mais c'était inéluctable, le pain venait à manquer et il fallait nourrir toute la fratrie.

Ainsi, le Père Louis se dirigea ce matin là vers l'étable. Il n'était point du genre à s'apitoyer et menait une vie simple et heureuse, rythmée par son pas, qu'il avait lent et nonchalant. Il cherchait toujours à trouver du positif en chaque chose et en chaque personne. D'un naturel gai et enjoué, Louis s'occupait avec une particulière attention pour chacun de ses bêtes. Équidés, bovins et ovins étaient son lot quotidien. Il avait d'ailleurs tenté de convaincre la Mère Martine s'abattre une un bovin pour renflouer leurs économies mais elle avait répondu que le marché de Valence débordait de trop de viande pour qu'on prenne le temps d'attendre. Le pas nonchalant se faisait plus lent encore alors que sa main poussait la porte. Il n'avait guère l'habitude de vendre ses chevaux de selle si vieux et il avait espéré pouvoir garder celui là pour apprendre à ses fils à monter. Les bourgeois et nobles de la ville les prenaient souvent plus jeune... Enfin... Il se dirigea vers le brave Arteis et lui tapota doucement l'encolure.

Et bien mon bonhomme, c'est la fin cette fois... La Martine veut rien entendre... Mais ne t'inquiète pas mon gaillard, je vais te trouver quelqu'un de bien...

Lui passant une simple corde autour du cou, Louis tira doucement la direction l'équidé vers l'extérieur et prit la route de la ville. A mesure que le Soleil montait dans le ciel, le Louis retrouvait le sourire. Il en avait acquis la conviction, il trouverait là-bas quelqu'un qui s'occuperait aussi bien que lui d'Arteis... Son naturel joyeux reprenait doucement mais sûrement le dessus tandis que le palefroi le suivait d'un pas marqué sur la voie pavée. Le Père Louis, sans doute rassuré par ce rythme, entonna même une petite chanson d'un auteur Artésien* qu'il appréciait tout particulièrement :

Qui belles amours a, 
Souvent sy les remue, 
L'autrier quant chevauchoye 
A Paris la grant rue, 
Sur mon cheval moreau 
Qui souvent sault et rue, 
Qui belles amours a, 
Souvent sy les remue.

Les quatre fers qu'il a 
Font la pouldre menue, 
La dame du chasteau 
Est auz creneaux venue: 
"Qui est ce garson la, 
Qui point ne me salue?" 
Qui belles amours a, 
Souvent sy les remue.

"tel garson que je suis 
Ailleurs vous ay tenue, 
Et dessus vostre lit 
Ay laissé ma saincture, 
Et a vostre chevet 
Mon espée esmoulue." 
Qui belles amours a, 
Souvent sy les remue.


Sur ce dernier couplet, Louis entra dans Valence et se dirigea vers la place du marché en criant à qui voulait l'entendre :

Approchez Messires et Dames !!! C'est une merveille que je vous apporte, Approchez !! Un palefroi de quatre ans, jeune et vigoureux !! 

Regardez moi ce poil Mademoiselle, n'est-il pas remarquable ce poil ?
dit-il à une jeune fille qui passait là.




Chanson : "Qui belles amours a" de Josquin Desprez (1440-1521)

 
Leonia
Père et fille étaient à présent dans la foule. Paysans, Bourgeois, Marchands et serviteurs se mélangeaient en ces lieux; certains d'un pas plus pressé que d'autres. De leur marche lente, le duo était déjà passé devant plusieurs étalages de tissus, de bijoux, et de nourritures. Ils allaient passer devant un nouveau marchand de tissu, quand la jeune Léonie remarqua un paysan accompagné d'un cheval à la robe blanche perlé de gris. Ils déambulaient tout deux, d'un pas lent, parmi la foule. Et l'homme criait aux personnes présentes:

- Approchez Messires et Dames !!! C'est une merveille que je vous apporte, Approchez !! Un palefroi de quatre ans, jeune et vigoureux !! 

L'équidé attira l'attention de la blondinette, et la capuche toujours sur la tête, elle s'approcha. Ce mouvement ne passa pas inaperçu, car le paysan l'interpella.

- Regardez moi ce poil Mademoiselle, n'est-il pas remarquable ce poil ?

- Il est magnifique, lui répondit-elle. A combien le vendez-vous?

En disant cela, Léonie tapota l'encolure de l'animal. La jeune fille ne s'était même pas demandée si son père l'avait suivi. Et sans se préoccuper plus de cette interrogation, la jeune fille continua de questionner le paysan.

- Comment l'avez-vous appelé?
_________________
--Louis.la.brocante
[Valence, LD - Jour 3]


La jeune fille semblait plus intéressée qu'il ne l'avait espéré. Le Père Louis, qui utilisait souvent des vieux trucs de  marchands ambulants, se trouvaient toujours surpris de leur efficacité. Il avait juste pris à parti une jeune fille dans la foule et déjà, se massait autour d'eux un petit attroupement. Le vieil éleveur approcha la bête de l'ingénue et avec un sourire bienveillant qui lui était propre, lui répondit : 

Pour sûr que c'est une belle bête mademoiselle. Et il est fort en plus. Une bête de selle des plus vives. Je l'ai vu naitre et l'ai élevé avec amour vous savez ? J'y tiens beaucoup mais il me le fait vendre.

Le Louis s'attendrissait de nouveau en ce souvenant des premiers galops en enclos d'Arteis. Alors qu'il ne tenait qu'à peine sur ses pattes, il se tordait déjà en tenter de trotter... Il revint bien vite à la demoiselle qui l'interrogeait sur le prix.

Oh vous savez mademoiselle, j'ai besoin de nourrir ma famille... Les temps sont durs. Je ne peux pas descendre au dessous de 500 écus pour une bête pareille. Elle m'a déjà coutée bien plus vous savez ? Ma femme avait trouvé le nom d'Arteis, c'est un joli nom qui lui va bien, qu'en pensez vous mademoiselle ?

Il observa la jolie robe de la jeune fille. Les temps ne devaient pas être trop durs pour le milieu d'où elle venait. Pourtant, elle avait quelque chose de différent de tous les bourgeois du village. Elle était élégante et en même temps, elle paraissait bien plus proche de lui que les autres artisans qui s'agglutinaient lentement autour d'eux... Il continuait de lui sourire se demandant qui donc accompagnait cette jolie demoiselle. Le Louis ne pouvait se figurer qu'une jeune fille de cette âge et de ce milieu puisse de promener seule... Où diable était sa nourrice ?
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)