Miguael_enguerrand
Le départ avait été rapide, à peine avait-il eu le temps de vérifier qu'il n'oubliait rien qu'on le poussait presque dans la voiture. Ainsi en était-il mais il avait toutefois pris le temps de s'assurer que les choses les plus importantes à ces yeux étaient avec lui, même si ce temps n'existait pas, Miguaël le créait toujours, obnubilé qu'il était par la peur de perdre l'une de ces choses auxquelles il tenait tant.
Le trajet avait été rapide, l'espace acoustique étant intégralement occupé par la voix de ses compagnes de route, il n'avait pas eu le temps de s'ennuyer. D'autres auraient pu l'être et chanter une bien célèbre chanson "emmerdante, emmerdeuse, emmerderesse itou" "elle passe, elle dépasse, elle surpasse tout, elle m'emmerde vous dis-je", Miguaël lui était amusé et riait en écoutant les théories des deux jeunes filles, non par moquerie, mais plutôt par agrément. Il y avait participé aussi, mais pas tant qu'il l'aurait fait habituellement, il fallait bien dire qu'en plus des circonstances qu'on lui connaissait, le débit de parole de Jehanne Elissa ne laissait pas de place à beaucoup d'interventions et il convenait de les saisir avec discernement. Trêves d'attaques basses sur la personne de la petite Goupil, revenons en aux faits.
Il était entré dans la salle du trône un peu en retrait des deux vicomtesses. Après tout, lui n'était que noble par le sang et ne possédait pas de terre à l'heure qu'il était. Tout comme ses trois compagnes de voyage, il avait accompli une courbette protocolaire. Et tout comme elles, il avait souri lorsque Cassian s'était présenté. Si en l'entendant parler, il était certain d'une chose, c'était que celui-ci ne s'était pas encore étouffé dans son orgueil et sa prétention, et cela ne saurait tarder.
Puis ce fut au tour du Duc régnant de s'adresser à eux. Après quelques éléments de langage lancés aux demoiselles qui l'accompagnaient, Eusaias s'adressa à Miguaël d'une manière des moins cordiales.
Le jeune garçon était perdu dans ses pensées, détaillant les murs et plafonds avec parcimonie et force concentration, mais les mots qu'il venait d'entendre cinglaient à ses oreilles et réveillaient en lui une douleur très mal enfouie.
Cherchant quelque chose à répondre, il regardait d'un il inquiet tout autour de lui, comme pour chercher sur le sol ou sur les murs des paroles écrites qu'il pourrait répéter seulement. Qu'il pourrait répéter pour éviter de réfléchir, pour éviter de se remémorer tout cela, pour éviter simplement de souffrir.
Et ses yeux en quête d'une issue salvatrice se posèrent sur Jehanne Elissa qui semblait elle aussi le regarder, il n'en était plus bien sûr. Mais ce dont il était certain, c'est qu'il partageait la même envie qu'elle de lui prendre la main pour chercher un peu de courage car le sien avait mis les voiles depuis quelques temps. Mais il ne pouvait raisonnablement pas agir ainsi, ce n'était pas protocolaire, cela contredisait les règles de bienséance...
On lui avait dit que tenir la main d'une personne lors de ce genre d'événement était proscrit, mais jamais on ne lui avait dit que toucher la main de cette même personne était défendu. Et c'est donc pourquoi, jouant avec les règles du protocole d'une manière assez mal habile et espérant ne pas ennuyer son amie, que de sa main il effleura celle de la Goupil. Le geste fut accompagné d'un sourire pincé, exprimant non seulement le malaise qui l'habitait suite à la question du Duc mais répondant aussi (et assez mal) aux regards de Jehanne Elissa.
Et bien que cela ne suffit pas à inverser le cours de l'histoire, cela lui permit de répondre avec un peu plus d'assurance.
Le Duc d'Amboise était mon père... Puis après quelques instants de silence, il reprit.
Mais je ne suis pas encore votre vassal... je ne sais quand cela sera effectif.
Avait-il conclu d'un ton sentencieux. Certes, ses paroles n'exprimaient pas vraiment le fond de la pensée. Il aurait eu envie de lui dire qu'un suzerain se devait de connaître ses vassaux et leur famille, mais d'une part il n'avait pas l'assurance nécessaire pour sortir une telle phrase, et puis il ne voulait pas embarrasser celles qui l'avaient accepté à leurs côtés pour le long périple qui conduit du Languedoc en Bourgogne.
Toujours sous la pression du moment et celle de recevoir d'autres questions à propos de feu son père, Miguaël tourna la tête vers ses compagnes de voyage. Peut-être descellerait-il une réaction de Jehanne Elissa suite au signe d'affection qu'il lui avait montré.
Ah ! que c'est dur la vie d'adolescent !
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Le trajet avait été rapide, l'espace acoustique étant intégralement occupé par la voix de ses compagnes de route, il n'avait pas eu le temps de s'ennuyer. D'autres auraient pu l'être et chanter une bien célèbre chanson "emmerdante, emmerdeuse, emmerderesse itou" "elle passe, elle dépasse, elle surpasse tout, elle m'emmerde vous dis-je", Miguaël lui était amusé et riait en écoutant les théories des deux jeunes filles, non par moquerie, mais plutôt par agrément. Il y avait participé aussi, mais pas tant qu'il l'aurait fait habituellement, il fallait bien dire qu'en plus des circonstances qu'on lui connaissait, le débit de parole de Jehanne Elissa ne laissait pas de place à beaucoup d'interventions et il convenait de les saisir avec discernement. Trêves d'attaques basses sur la personne de la petite Goupil, revenons en aux faits.
Il était entré dans la salle du trône un peu en retrait des deux vicomtesses. Après tout, lui n'était que noble par le sang et ne possédait pas de terre à l'heure qu'il était. Tout comme ses trois compagnes de voyage, il avait accompli une courbette protocolaire. Et tout comme elles, il avait souri lorsque Cassian s'était présenté. Si en l'entendant parler, il était certain d'une chose, c'était que celui-ci ne s'était pas encore étouffé dans son orgueil et sa prétention, et cela ne saurait tarder.
Puis ce fut au tour du Duc régnant de s'adresser à eux. Après quelques éléments de langage lancés aux demoiselles qui l'accompagnaient, Eusaias s'adressa à Miguaël d'une manière des moins cordiales.
Le jeune garçon était perdu dans ses pensées, détaillant les murs et plafonds avec parcimonie et force concentration, mais les mots qu'il venait d'entendre cinglaient à ses oreilles et réveillaient en lui une douleur très mal enfouie.
Cherchant quelque chose à répondre, il regardait d'un il inquiet tout autour de lui, comme pour chercher sur le sol ou sur les murs des paroles écrites qu'il pourrait répéter seulement. Qu'il pourrait répéter pour éviter de réfléchir, pour éviter de se remémorer tout cela, pour éviter simplement de souffrir.
Et ses yeux en quête d'une issue salvatrice se posèrent sur Jehanne Elissa qui semblait elle aussi le regarder, il n'en était plus bien sûr. Mais ce dont il était certain, c'est qu'il partageait la même envie qu'elle de lui prendre la main pour chercher un peu de courage car le sien avait mis les voiles depuis quelques temps. Mais il ne pouvait raisonnablement pas agir ainsi, ce n'était pas protocolaire, cela contredisait les règles de bienséance...
On lui avait dit que tenir la main d'une personne lors de ce genre d'événement était proscrit, mais jamais on ne lui avait dit que toucher la main de cette même personne était défendu. Et c'est donc pourquoi, jouant avec les règles du protocole d'une manière assez mal habile et espérant ne pas ennuyer son amie, que de sa main il effleura celle de la Goupil. Le geste fut accompagné d'un sourire pincé, exprimant non seulement le malaise qui l'habitait suite à la question du Duc mais répondant aussi (et assez mal) aux regards de Jehanne Elissa.
Et bien que cela ne suffit pas à inverser le cours de l'histoire, cela lui permit de répondre avec un peu plus d'assurance.
Le Duc d'Amboise était mon père... Puis après quelques instants de silence, il reprit.
Mais je ne suis pas encore votre vassal... je ne sais quand cela sera effectif.
Avait-il conclu d'un ton sentencieux. Certes, ses paroles n'exprimaient pas vraiment le fond de la pensée. Il aurait eu envie de lui dire qu'un suzerain se devait de connaître ses vassaux et leur famille, mais d'une part il n'avait pas l'assurance nécessaire pour sortir une telle phrase, et puis il ne voulait pas embarrasser celles qui l'avaient accepté à leurs côtés pour le long périple qui conduit du Languedoc en Bourgogne.
Toujours sous la pression du moment et celle de recevoir d'autres questions à propos de feu son père, Miguaël tourna la tête vers ses compagnes de voyage. Peut-être descellerait-il une réaction de Jehanne Elissa suite au signe d'affection qu'il lui avait montré.
Ah ! que c'est dur la vie d'adolescent !
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