Aimbaud
- Château des Ducs de Bourgogne
Salle du trône
- Je suis l'appel de l'épée conservatrice et il est l'heure...
Je veux des preuves de ton sens du sacrifice.
Allez lève-toi, bats-toi.
Tue pour moi.
Fais couler le sang impur sans demander pourquoi.
Viens suis moi, je suis la plus belle cause pour mourir...
La Canaille
Quand tous les conseillers furent assis sur leurs fauteuils respectifs, et qu'on n'entendit plus le bois craquer sous le poids des fesses les plus remuantes, que seuls raisonnaient les crépitement d'un feu mourant dans l'âtre à l'autre bout de la salle, et que le Duc appuya Aimbaud, assis à sa droite, d'un hochement de tête qui piqua l'air de son nez en bec d'oiseau de proie, le jeune Écuyer Tranchant de Bourgogne se leva.
Il fit ordre aux gardes et aux laquais présents de se retirer de la pièce, d'un simple signe de deux doigts levés. Puis il se frappa gaiement les paumes des mains, produisant un son creux et enjoué, qui fit sursauter les conseillères les plus coincées. Il parla alors avec un ton plein de notes acidulées, limite inquiétant.
Mes frères. Allez ho c'est quoi ces têtes d'enterrement ? On se détend, on boit un coup, on se lâche : un Conseil, c'est presque une "grande Famille". Eh puis hé, on va pas pendre ceux qui expriment leurs opinions... Hum ? On est pas des brutes.
Ses yeux bruns adressèrent un éclat malin à la petite assemblée, avant qu'il ne déroule un parchemin très lentement... Pour le faire ensuite craquer d'un geste sec, ce qui fit pousser un couinement-réflexe à certaines conseillères stressées. Sourire satisfait. Il parcouru rapidement le document du regard, laissant planer un silence mystérieux et peut-être inquiétant.
L'ordre du jour est : le raffermissement de la lutte contre les révoltes au sein du duché. Comme vous le savez sûrement, la passation de pouvoir soulève quelques voix geignardes parmi nos loyaux sujets...
Le viseur de l'arbalète qu'il avait à la place de la pupille, balaya l'assistance. Puis sur un dernier mot, il inclina le chef et reposa le bouffant de ses braies côtelées dans son fauteuil de partisan, et il bu un coup à sa coupe de panaché, parce qu'il avait la langue en parchemin à force de baver des âneries plaignez ce pauvre Porte-Parole.
Je laisse la parole au Duc de Bourgogne. Votre grasce...
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