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Vlaamse kroeg - La gargote Flamande : [Débat d'idées et interpellations diverses] Vox Populi

--Zurbaran
Zurbaran tournait en rond comme un lion en cage. Il attendait les Zeds en mission pour un bilan complet des premières actions. Les informations continuaient à affluer.

Il avait appris que la compagne de son frère Zorg avait été acquittée en Artois, sur un vice de forme. Le dénommé Bartox qui semblait s’être rapproché de Zorg dans les derniers temps de son existence, n’était semble-t-il pas pour rien dans cette conclusion, utilisant habilement les textes. Il faudrait demander aux Zeds sur le terrain de se rapprocher de ce saint homme.


- Ah quelle jubilation, cette chienne de Rosa doit fulminer ! Si j’ai bien compris les tenants et les aboutissants, au-delà du procès Lauda qui était déjà une infamie en soi, cette chienne paye ses multiples trahisons aux siens. Elle finira par trahir le camp dans lequel elle se trouve désormais, tant son esprit me semble léger, et ses orientations dignes de la première girouette venue. Quelle trahisse ou pas, ma seule satisfaction sera quand je verrai voler sa tête sanguinolente au dessus de la mêlée. Je crois pouvoir affirmer que mon swing reste honorable et que la lame de mon épée est assez tranchante. Tu vas crever chienne …

Les mots raisonnaient encore dans la bergerie déserte quand Zorg se mit soudain à s’agiter en borborygmes inaudibles. Son front en sueur témoignait d’une grande agitation intérieure. Son esprit luttait c’était l’évidence. Puis il s’apaisa soudainement. Le trouble qui avait agité son corps de soubresauts spasmodiques, disparu comme il était venu. Son sourire éternel, fleurit à nouveau sur ses lèvres. Zurbaran regardait avec une infinie compassion son compagnon étendu là. Ainsi fut-il surpris au-delà de la raison, par la première phrase audible qu’il prononça depuis que les Zeds avaient substitués son corps.

- … le reste de ma vie à t’aimer …

La surprise l’avait provisoirement paralysé. Zurbaran se trouva interdit.

- Zorg ?

Zorg ne répondit pas. Il semblait apaisé. Il semblait surtout naviguer dans une tout autre sphère, loin des turpitudes qui meublaient le quotidien des Zeds. Une fraction de seconde, le doute s’installa dans l’esprit de Zurbaran. Etait-ce bien ce qu’il aurait voulu ? Zurbaran chassa cette pensée et revint à ses préoccupations immédiates.

Il relut les messages en provenance d’Anvers. Il en digérait les informations.


- Ainsi Wolfcorp avait pris l’initiative d’un contact !

Wolcorp avait ses propres motivations mais sa haine serait utile, et la mouvance qu’il représentait était bienvenue. Le Shad aurait du mal à rassembler tous les Zeds. Le sanguinaire n’avait finalement qu’anticipé un rapprochement qui semblait inéluctable. Quand les intérêts convergent, il n’y a pas lieu d’exacerber les différences de forme.


- Ne négligeons aucune aide. Le recrutement prometd’être long et difficile. Et puis la libération ne peut pas être conduite uniquement par des étrangers. Un peu de sang flamand légitimera la rébellion.

Zooropa fit un bilan mental des premières actions des Zeds. Ils avaient décidé d’occuper un maximum de terrains, ciblant des catégories de population différentes, avec des messages clairs, courts et aisément compréhensibles. Il s’agissait de permettre l’identification de la mouvance, par une dialectique simplifiée et grossière, favorisant la mémorisation. La campagne de notoriété touchait à sa fin. La première partie du plan était une réussite.

- Un premier degré nécessaire pour peindre la toile de fond. Il est essentiel de poursuivre le matraquage pour préparer les esprits à ce qui va suivre mais aussi débuter une communication plus subtile à destination d’autres cibles, non encore adressées.


Il s’agissait maintenant de mettre sur le « qui vive » les têtes couronnées. Le comte ne savait pas s’inscrire dans une démarche d’opposition construite et se recentrait sur ses prérogatives, et ses devoirs. Aucune surprise. Il conservait son registre habituel. Mais il n’était pas la cible première des Zeds, même si sa tête foulerait aussi, libre de toutes attaches, le sol flamand. Finalement sa médiocrité était un avantage. La cible, la vraie, ne semblait pas ébranlée et continuait à pérorer. Provisoirement.

Zurbaran souriait à l’idée de voir la tête du sanguinaire quand il découvrirait l’ampleur du plan.

Une démarche de l’ombre plus subtile et plus délicate se jouait en coulisse, loin des Flandres.


- Le Shad a trouvé des financements. C’est l’essentiel. La phase de recrutement va pouvoir débuter.

Zurbaran se remémora aussi l’approche des mercenaires présents en Flandres qu’il avait personnellement menée. La discussion l’avait conforté dans le sentiment qui émergeait petit à petit, à la lecture des documents trouvés chez Zorg, documentation abondante dont il n’avait pas encore fait le tour. Le comte était en plus un crétin sans aucune parole ! C’était maintenant une certitude. Une parole est une parole et quand on promet 21 écus pour participer à un assassinat ce n’est pas pour se raviser et en donner 18 !

Zurbaran fut tiré de sa réflexion par l’arrivée de trois chevaux. Zooropa, Zweig et Zamiatine rentraient au rapport. La nuit allez être mise à profit pour mettre en place la suite …
Zorg69
Réminiscence 14.

Le noir … Apaisement de l’esprit … Le repos enfin ! … S’enfoncer lentement dans ces limbes obscurs et tranquillisants …Etendue du spectre chromatique du noir … Magie du noir-lumière … « Rays of light » qui s’accroche sur le noir-matière dit la pierre … Soulages moi … Le noir physique, sensuel, tactile … Intériorité de l’extérieur … complexité des situations … infinité des distances … Ténèbres apaisantes … Glisser dans le noir … Immatérialité vibrante d’un noir absolu … Noirs de l’espace … Diagonale du Mad noir … Espace des noirs … Glisser sur les neiges noires de la rémission … Mat sur le roi noir …Glisser … Sable noir d’une plage de temps ou la clepsydre se fige … Abysses intemporels … Cessez de respirer … Se suspendre … Soulages moi … Le noir infini … suspendre son souffle … Le désespoir du noir profond … Apnée … Le noir absolu.
_________________
Etis ater pecalum ideas ferem
Ailleurs et Autrement

La santé de l'esprit est une imperfection ! (Bukowski)
Zorg69
Réminiscence 14 Suite.

… Cessez de respirer … Se suspendre … Soulages moi … Le noir infini … suspendre son souffle … Le désespoir du noir profond … Apnée … Le noir absolu.

Zooooooooooooorg .............................. RESPIRE !

Yeux qui s’ouvrent … Lumière intense … Aveuglement … Inspire … Silhouette nimbée de lux … Ange en visage clair obscur … Expire … Spectrale luminescence d’une ombre … Chaleurs … Bordures en vaporeuses imprécisions … Sourire … Observation d’un foudroiement résurgent … Respiration.

- Je suis là mon cœur, toujours, même loin, toujours, ne l’oublie jamais, respire, toujours Zorg, toujours là, ici !

Inspire … Bom … Pression d’un doigt sur le front … Rayonnements thermiques aux joues … Battements syncopés aux tempes … Bom … Expire … Flux qui s’accélèrent … Neutrinos qui auréolent un visage d’ange … Bom … Inspire … Veste turquoise gros boutons … Allégresse en Celsius majeur … Sudation en perles frontales … Expire … Bom … Je donnerai ma vie pour toi … Réminiscences … « J’ai froid. Je peux garder ta chemise pour dormir mon ange ? » … Bom … « Viens … Viens … que je dessine tes contours d’une caresse » … « Tout » … Bom … « La naissance du monde … parcouru ses pourtours, écumé ses contours … la cérébralité s’efface dans l’animalité » … Bom … Inspire … Visage qui se soustrait … Spectre qui s’étire sur une ligne de fuite … Trop court le temps … Stay in Rays … Eclair sur la rétine … Bom … Naissance d’un sourire … Rythmique d’un cœur qui bat … Bom … Expire … La somme de tous les possibles … Respiration
_________________
Etis ater pecalum ideas ferem
Ailleurs et Autrement

La santé de l'esprit est une imperfection ! (Bukowski)
--Zurbaran
- Zweig ?
- Oui? Ah Oui. Bien... j’ai assisté au discours du c..
- TAIS TOI !


Zurbaran se releva d’un bloc en rejetant violemment la chaise qui le soutenait. Elle finit de rebondir sur le mur de la bergerie, quelques mètres plus loin. Il se précipita vers la couche aménagée vers le fond de la pièce. De sa bouche, un crescendo, qui finit dans un cri de rage.

Zooooooooooooorg .............................. RESPIRE !

- Zorg tu m’entends ? Ah ca y est. Il respire à nouveau.

Zurbaran essuya son front d’un geste mécanique. Il expira profondément. Un pli barrait son front. La colère se lisait sans ses yeux

- Mais vous entendez rien vous autre ? Vous n’avez pas entendu qu’il s’était arrêté de respirer ?
- Zurb. Calme toi ce sont des apnées du sommeil.
- Non pas là. C’était trop long. J’ai senti autre chose.
- Tu vois bien qu’il va mieux. Il bouge, il rêve souvent, des mots s’échappent parfois. Ne t’inquiète pas autant.

Zurbaran se retournant à nouveau vers la couche, se mit à rire

- Ah ah. Voilà qu’il sourit maintenant. Je ne sais pas à quoi il rêve, mais ça n’a pas l’air d’être désagréable. Sacré Zorg …

Revenant à la tablée et ramassant la chaise

- ‘S’cuse zweig, j’t’ai coupé.
K.tchoo
L’heure avait enfin sonné, et sur la place Ste Cindy, un écriteau avait été laissé à l’attention des badauds qui avaient lu le tract de la petite Atlantide.

Citation:
« Amis de Guignol,
Rendez vous au lieu le plus entropique de la capitale »
, pouvait on lire, punaisé sur le siége qui avait si longtemps servi à Blanche pour le cultissime « Pendu de Bruges ».

Katchoo lut rapidement l’affiche. Elle savait parfaitement où se rendre.
Un chemin tant de fois emprunté, en marchant, en courant, en titubant, à quatre pattes, en roulant, en brouette, sur le dos de quelqu’un… le chemin de la taverne.


- « Tu sais à quoi on doit s’attendre ? », demanda Blanche en apparaissant à ses côtés.
- « Plus ou moins... La troupe du Royal Deluxe Entropie est venue me trouver pour me signaler la disparition de leur matériel de scène. »
- « Tu veux dire que c’est une œuvre d’auteur ? »
- « C’est « underground », fit Katchoo pour citer Atlantide, en mimant les guillemets.

Elles se turent pour laisser passer une fanfare tzigane avant de reprendre leur route.

Elles marchèrent d’un pas lent jusqu’au vieux bâtiment à l’abandon.
A l’intérieur, seule anomalie dans ce tableau désormais commun, la lueur des bougies vacillantes signalait une présence.
Poussant doucement la porte pour éviter qu’elle ne couine, elles entrèrent dans l’ancienne taverne pleine à craquer.
Elles firent quelques signes de têtes pour répondre à quelques habitants avant de s’asseoir.
Les trois coups sonnèrent le début de la pièce et la voix off retentit, aigue, fluette, appartenant sans doute à la petite Ophélie, 6 ans, fille du fromager, fraîchement arrivée des comtés du sud, un accent Gascon à couper au couteau.


Voix off (avec l’accent du sud) :
- « Mesdames, messieurs, bienvenue pour cette représentation amateur de Guignol, attendue sous le nom de : « Le Procès, ou, comment l’âme de Guignol se joua à peu de choses près compte tenu des circonstances »
Une pièce anonyme –car par les temps qui courent, le courage, c’est encore de rester en vie, comme vous l’expliquera la pièce qui suit- et contemporaine dont l’unique représentation aura lieu ce soir. »

Les petits rideaux rouges du théâtre s’ouvrirent sur un fond de type antique. De grandes colonnes grecques peintes s’élancent jusqu’à un ciel bleu, limpide, où brille une lueur presque irréelle.
Deux marionnettes de grande taille en encadrent une toute petite, le juge. Elles sont toutes poudrées, perruquées et affichent un air revêche.

Guignol entre devant la cour, poussiéreux, les vêtements en piteux état, un bras très nettement brisé en deux, accompagné de Gnafron, grimé en avocat.


Le juge
- « Accusé Guignol saluez la cours divine Platonicienne. »

Guignol salue, l’air visiblement paumé.


Le juge :
- Accusé Guignol, savez vous pourquoi vous êtes là ? »

Guignol
- « Et bien, cher monsieur… »

Le juge, le reprenant, en regardant son dossier
- « Votre honneur »

Guignol, s’inclinant
- « Mon honneur va bien, merci. »

Le juge, agacé
- « Non, je suis « Votre Honneur », » fait la marionnette en se désignant

Guignol, surpris
- « Ah ? Je vous voyais plus grand… »

Le juge

- « Il suffit ! » s’emporta le magistrat. « Votre honneur m’importe peu! C’est moi, Votre Honneur, alors appelez moi comme ça, point, et reprenons, nous n’avons pas que ça à faire ! Accusé Guignol, savez vous pourquoi vous êtes là ? »


Guignol, après avoir sursauté devant la gueulante du juge, fait mine d’essuyer les milliers de postillons qui constellent son costume.
- « Pour être franc, je l’ignore Mon Honneur… »

Gnafron, étonnamment calme, lui murmure quelque chose à l’oreille tandis que le juge, sautillant sur son siège, menace Guignol de son maillet, sa petite perruque tanguant dangereusement vers la droite.


Guignol, regardant Gnafron
- « Oh ! Quel affreux malentendu ! »
Reprenant à l’attention du juge, dont les acolytes tentent de redresser la perruque.
« Hum, et bien, Votre Honneur, je l’ignore ! J’étais dans mon champ tout à l’heure encore quand un cavalier tout de noir vêtu m’a tout bonnement piétiné… »

(Montre son bras cassé et ses habits en lambeaux)


Le juge, se penchant sur son bureau
- « Vous reconnaissez donc les faits ? »

Guignol, regardant le public d’un air perplexe avant de répondre
- « Ma foi oui, et il a aussi brûlé ma maison ! »

Le juge, se penchant encore plus sur son bureau
- « Vous reconnaissez également ces faits ci ? »

Guignol, affirmatif
- « Et comment ! Il m’a tout pris ce gougnafier ! »

Le juge, frappant du maillet pour faire taire l’accusé
- « Il suffit, tout est dit puisque que vous reconnaissez les faits. Inutile de perdre encore plus de temps !
Accusé Guignol, vous êtes reconnu coupable d’avoir sali les chaussures du Baron Tout-En-Noir en vous faisant piétiner par le dit Baron tandis que vous gêniez le passage. (Coup de maillet)
Vous êtes également reconnu coupable d’avoir utilisé des matériaux de construction auxquels le baron Tout-En-Noir est particulièrement sensible provoquant chez lui, lors de la mise à feu de votre cahute, une irritation nasale « très désagréable » d’après ces dires. » (Coup de maillet)

Guignol, abasourdi
- « Mais enfin Votre Honneur… »

Le juge, portant la main à ses besicles
- « Vous protestez ? »

Guignol, portant la main à son coeur
- « Et comment ! »

Le juge, d’une voix glaciale
- « Vous connaissez le procédé ? »

Guignol, haussant les épaules
- « Non, il faut dire que c’est la première fois que je meurs… »

Le juge, tranchant d’un coup de maillet plus fort que les autres
- « Et bien sachez qu’on ne proteste pas devant la cour. Vous êtes reconnu coupable et votre sentence s’applique immédiatement. »

Guignol, estomaqué
- « Ma sentence ? Quelle sentence ? »

Le juge, se levant, mais toujours aussi minuscule
- « Vous vivrez pauvre hère, assez longtemps pour voir les Flandres ravagées, son honneur souillé et sa justice, aveugle.
Vous vivrez pour voir ce contre quoi vous avez si farouchement lutté, prendre forme et régner dans le despotisme sain de ses idées ! »

Guignol, sceptique quand à la fiabilité de la justice platonicienne
- « Mais enfin, vous avez un train de retard, c’est déjà arrivé, avant qu’on me piétine. »

Le juge, ricanant
- « Mais mon pauvre ami, vous n’avez rien vu ! »

Le juge abat son maillet et Guignol disparaît dans un nuage de fumée.

Les rideaux se refermèrent tandis que la voix off concluait


« Brugeois, souvenez vous que le mensonge donne des fleurs mais pas de fruits et que ce n'est pas parce que la hyène a mauvaise haleine qu'il faut lui interdire de bailler.
Moralité :
Assassinez, tuez, volez, complotez, mentez, mais par pitié !... ne salissez pas les bottes d’un baron.»

Le théâtre s’enflamma d’un coup embrasant la pièce entière, forçant les brugeois à sortir avec précipitation. Ils s’amassèrent à quelques mètres du foyer et contemplèrent l’ancienne taverne des Petits cochons se consumer en laissant courir les murmures de leurs premières impressions

- « Quel final ! », fit Katchoo en écrasant une larme.
- « Ne me dis pas que tu n’es pour rien dans cette flambée ! »
- « Ils m’ont juste demandé, comment à mon avis, ça devrait finir… »

Elles échangèrent un long regard.

- « On vient de m’envoyer une bouteille de calva, 15 ans d’âge », fit Katchoo en se serrant dans son manteau.
- « Et tu ne me le dis que maintenant ? »
- « Je voulais créer un effet de surprise. »
- « C’est réussi ! On le goûte avant de rejoindre les autres ?», proposa Blanche
- « Oui, mais avant, j’aimerais juste dire au Royal Deluxe Entropie qu’on a retrouvé leur matériel… »

Les deux jeunes femmes quittèrent le feu de joie sans se retourner

_________________
Forgeron, élève des cochons, ex-Tavernière des Trois petits cochons, Gardienne de fûts de bière de l'équipe de Soule de Bruges, a égalisé le record d'Anvers de "*hips* dans la même phrase" , fière détentrice de feu Luchadore, cochon de 26 jours...
Slamjack
Un habitant de Lys-Lez-Lannoy était parvenu à se faire inviter et avait assisté à la représentation guignolesque. A l'issue, il rejoignit le Castel et vint alors à la rencontre de son suzerain, le Seigneur Slamjack : il lui mima toute la pièce, n'hésitant pas sur les détails impliquant le Baron de Renaix.

Celui-ci explosait de rire à chaque fin de phrase. Le Cavalier Noir adorait Guignol, même s'il se faisait largement égratigné.




Mouahahahaha, excellent, il est le seul qui parvient à me faire pleurer...
De rire, évidemment.
_________________
--Lecorbusier
[Dans le ciel Flamand]

Kraaa! Kraaa!

Le spectacle alarmant d’insignifiance d’la cathédrale, ou seuls, les limités du cortex, les obligés, et les asservis s’étaient agglutinés, était d’un incommensurable intérêt pour le protozoaire ! Et encore rien ne garantissait qu’il ne s’ennuie pas !

Mais l’Corbusier qui ne l’goutait pas, ses papilles auditives et délicates s’accommodant mal de si peu de saveur, avait décidé de s’dérouiller un peu les organes locomoteurs vu qu’il avait bâfré comme un goret sur l’étal de la vieille Joie. Il avait donc momentanément délaissé son perchoir d’exception pour survoler la fripouille rurale. L’corbillard suivait distraitement à quelques coups d’ailes.

Ils s’perdaient à suivre les sentiers méandreux de cette campagne toute Blanche et sans Joie.


« Fallait l’faire ! d’passer d’la vieille peau ingénue à la nympho névrosée » pensa-t-il. « Hé ! hé ! »

L’avait l’béguin pour l’couillu la roussette qui s’prenait pour le suppléant du piailleur d’élite. L’piailleur qui n’en finissait plus de fantasmer en onirisme déclaratif gluant de niaiseries, quand il nous faisait pas un cours sur le barbouillage anachronique… « Soulages moi disait la Pierre ». Pfff … N’en finissait plus d’étaler sa confiote l’piailleur !

« Mais tu titilles la comprenette des glands, mon piailleur ! Faudrait voir à jauger correct l’niveau des malingres du neurone ! Tu f’rais mieux d’rêver comme le lambda de base, de glands au fourreau ! », croassa-t-il dans les hauteurs du ciel flamand.

En attendant, nous reposait les ouïes, l’animal, à expirer son ultime souffle dans un calme relatif. Un agneau dans l’silence, et ca soulageait ceux qu’avait l’tympan sensible ! L’avait mis sa prolixité en berne ! Mais que de burnes brisées, par l’passé, en vain mots énoncés, par ce stakhanoviste de l’alphabet qui noircissait les pages de ses pattes de mouche, à défoncer l’neurone du couillu bourrin, qui pour faire bonne figure, du coup, s’dévoyait lui aussi dans la criaillerie !

Le couillu bourrin et le piailleur d’élite, les deux mâchoires de l’étau flamand, qui occupaient la populace, en balançant leur propos verbeux, au milieu de simplets ébahis et de débiles décérébrés. La répétition pléonastique se justifiant pleinement tant le niveau d’réaction volait bas. Z’avaient attaqué la moquette, les « débilous », on pouvait même plus causer d’rase-mottes !!

Et la roussette au barycentre des deux, qui s’faisait volontiers barge, oscillant dans la houle, hésitait entre la bitte noire pour s’amarrer - avec deux « t » histoire d’susciter en délicatesse - , ou la plume blanche pour s’envoler.

La plume maniait aussi l’couteau sanguinolent. Le stakhanoviste était multi-compétences, et l’couillu n’était pas en reste, bien que l’calibre de ses armes blanches – fallait bien qu’il tranche d’une manière ou d’une autre – était un poil supérieur. Les deux partageaient le goût d’occire du cochon, même si l’un faisait dans l’quantitatif quand l’autre avait fait dans l’unitaire.

L’corbusier se fit mentalement la réflexion que dans susciter il y avait « sus », et d’citer qu’en sus, les deux « t » sur la bitte, ca faisait beaucoup, et qu’avec un seul, on conservait du sens, même si on suscitait moins. Il se dit aussi que par bonheur il y avait un « cit » salvateur, parce que pour le coup, ca n’aurait plus de sens. Susciter sans le « cit » une bitte d’un seul « t » ca n’était pas vraisemblable, surtout si la bitte était noire et la princesse blanche. Sacré partition qu’il avait pensé là l’Corbusier !

Au détour du méandre, L’corbusier mira une fumée en colonne, qui dénonçait l’agitation thermique d’un foyer. Et qui dit foyer, dit quadrumane optimiste - faut l’être pour vivre dans ce trou à rat -, à persifler séance tenante !
Ses mirettes n’en crurent pas leurs yeux, l’Corbusier qui s’était posé sur la plus haute branche d’un chêne observait …

… des nains encapuchonnés !

« Mais pourtant la mine est Loin ! Et z’ont même pas la pèle réglementaire »

Il tendit l’oreille..

« Pas de « eh hi ! eh oh ! » »

Il tourna le cou en tout sens …

« La blanche est là, il venait encore d’s’prendre un flocon su’l’bec, mais j’vois pas la princesse. Doit être encore en train de « yoyoter » en sépia entre la bitte et le couteau, ou alors l’accessoiriste a encore égaré la pomme et la princesse cherche en vain au rayon légume de Bruges ! »

La corneille se prit à penser qu’ Lecorbillard n’était pas dans la divagation quand il croassait qu’il était un corniaud !

« Ben s’en voudrait rire tiens, l’Corbillard ! C’est ti point des nains ! C’est des noirauds encapuchonnés. C’est la distance qu’a mystifié tes mirettes ! »

L’Corbusier activa sa pauvre cervelle de moineau…

« Féchis ! féchis !, foi d’Corbusier, t’vas ben trouver de quoi qu’il s’agit !
Si la roussette anguille pas sous roche, c’est qu’le poisson l’intéresse pas !
Elle à l’affect calculateur la donzelle !
Les capuchons retiennent un sperme verbeux qu’elle ne doit point trouver à son goût.
Serait ti pas les débil’Zeds, ceux là qui nous scotchent du papier vindicatif sur tous les poteaux flamands, qui fait des miracles dans la cahute au fond du jardin ou c’est ti qu’le flamand s’torche le cul ? »


Nous font dans l’burlesque les débil’Zeds. C’est les Brothers qu’ont confondu « Le capital » d’leur patronyme avec « Mon combat » d’un autre fâcheux !
Veulent découper les têtes suivant les pointillés, et limer les épines.
Z’ont la bitte noire dans l’collimateur.
Les débil’Zeds font dans l’Zorro d’pacotille, par mimétisme du « stakhano-piailleur » histoire de nous burnes-briser aut’chose qu’les oreilles !


« Et L’Corbillard, viens donc poser là ton séant. C’est les débil’Zeds ! T’sait, ceux qui jacassent pour effrayer l’flamand de moins d’cinq ans ! Viens donc qu’on s’bidonne un peu en attendant qu’les « Simple Mind » évacuent la cathédrale au signal d’la dérisoire « bigotisée » ! »
--Zurbaran
Zorg avait repris un souffle régulier et Zurbaran était revenu à la table. La réunion regroupant la tête de Zeds avait reprit. Elle était animée. Chacun débattant de la manière de poursuivre le combat contre le sanguinaire et l’usurpateur. Des dissensions se faisaient jour, et Zurbaran tentait de canaliser les énergies pour orienter l’action comme il le souhaitait. Sa tâche n’était pas aisée.

- Il faut placer désormais notre action sur le terrain politique
- Pas du tout Zurb. Tu mollis ! Il faut au contraire continuer le matraquage pour préparer la prise du château et des mairies. Il faut solliciter l’allégeance des bourgmestres à la cause, et exiger d’eux la garantie qu’ils accepteront l’armée des Zeds sur leur sol lors de la prise de leurs municipalités.
- Je doute que tu puisses obtenir un tel engagement, Zamiatine !
- Oh mais cela dépends de comment nous demandons. Il faut garantir en retour, que les municipalités seront restituées dans l’état où nous les aurons trouvées, dès lors que le comte sera « déposé ». En cas de résistance ou de maintien des forces de l’ordre, outre les morts innocentes et bien inutiles des valeureux défenseurs des cités, nous pillerons les caisses, pour faire payer le soutien au pouvoir en place.

Zamiatine marqua une pause. Il observait Zurbaran qui semblait en proie à une grande irritation. Il poursuivit néanmoins …

- Il faut aussi appeler les soldats de l’armée flamande à déserter et nous rejoindre, ce que nous avions appelé « l’alternative de la vie », Zurb. Il faut durcir le combat. Il faut recruter des mercenaires dans les comtés voisins pour grossir nos rangs. Le comté donne 18 écus par jour pour assassiner, nous en proposerons 25, avec une prime spéciale pour celui qui nous ramène les têtes du sanguinaire, de l’usurpateur et de la chienne !

Zurbaran écoutait, agacé, la litanie des actions à mettre en œuvre qu’il connaissait si bien. Les propos exaltés de Zamiatine, qui avait toujours été le plus vindicatif d’entre eux, ne variaient pas dans le temps.

- Zamiatine, tu as raison, mais toutes ces mesures sont prématurées. Nous ne savons pas encore quantifier le nombre de Zeds et de mercenaires que Shad nous envoie. Pour l’heure nous allons exploiter les failles de la mandature. Le comte est absent, il ne se passe rien, l’approvisionnement du fer que nous avons bloqué est passé sous silence, la communication est tarie, les Flandres sont gérées par un incompétent. Nous sommes à mi-mandat et il est toujours à la cathédrale à se pavaner devant les trois nobliaux qui lui cirent habituellement les pompes, et les membres du conseil qui sont plus ou moins obligés d’y être. La noblesse flamande ne s’y est pas montrée. Pire même, certains osent la critique. Les flamands sont globalement désinformés. Jouons cette carte et nous verrons quand il conviendra de prendre les armes. Je propose que nous rédigions un discours que Zooropa ira porter en place publique. Ses dons d’orateurs devraient, encore une fois, nous être utiles, et relayerons efficacement notre message.

Zamiatine fulminait mais avait encore le respect de son ainé. Zurbaran était un vieux sage et le plus proche de Zorg. Il lui était encore impossible de s’opposer plus qu’il ne l’avait déjà fait.

- Soit, je m’incline, je ferai comme tu voudras même si je ne suis pas persuadé de l’efficacité de la démarche. C’était celle de Zorg, regarde où ça l’a mené.
- Elle est provisoire Zamiatine, elle est provisoire. Nous préparons la lutte armée finale quand le moment sera venu, quand les zeds seront rassemblés. Il est nécessaire, dans l’intervalle, de rallier le plus grand nombre à nos motivations, sinon notre action demeurera incomprise.

Zweig s’immisçant dans la conversation, jugea opportun de livrer quelques observations, qu’il avait collecté lors de ses incursions incognito dans les lieux publiques ou l’on débattait de la politique flamande.

- Plusieurs figures des Flandres tancent vertement le comte et critique son action. Principalement le comte sortant et une ancienne comtesse des Flandres, la dame de Grave, qui avait semble-t-il déserté le territoire, et qui revient plus véhémente que jamais. M’est avis qu’elle creuse son sillon personnel et prépare son retour aux affaires.

Zweig qui avait beaucoup compulsé les dossiers trouvés chez Zorg et notamment ses discours enflammés poursuivit

- Zorg avait beaucoup combattu la comtesse de grave, et …
- Je crois que c’est de Garve …

Le coupa Zamiatine

- Oui enfin ca n’a guère d’importance. Zorg l’avait combattu ainsi que tous les comtes issus de sa mouvance. Combat qui reposait sur des observations avérées même si le maître avait l’art de faire un brasier d’une étincelle. Il leur reprochait d’avoir sclérosé les Flandres, et de les avoir plongé, sur tous les terrains, dans un immobilisme forcené. Un différent violent les avaient opposés, je n’ai pas bien compris de quoi il s’agissait, mais Zorg avait perdu toute considération. Penses-tu que ce soit une bonne idée que de l’approcher ?

Zurbaran l’ayant écouté, reprit la parole pour trancher.

- Ces gens servent indirectement la même cause. Laissons-les faire et exploitons éventuellement leurs dires si cela va dans le sens que nous souhaitons. Mais on s’en tient là ! Aucun rapprochement ne me parait opportun. Nous avons toujours agit dans l’indépendance, nous ne changerons pas aujourd’hui ! Nous allons travailler au discours de Zooropa.

Zurbaran leva la séance invitant ses camarades à se restaurer autour d’un verre. La tension des échanges étaient encore perceptible. Il se demanda quand le Shad donnerait des quantifications exactes de l’armée en marche. Il n’était pas certain de pouvoir contenir éternellement les accents belliqueux de certaines factions, qui se lassaient d’attendre. Zorg n’était pas là pour recadrer tout ce petit monde. Il sentait le poids d’une responsabilité. Il ne savait pas trop si la voie choisie était la bonne. Il s’interrogeait.

« Ah ! Si seulement tu pouvais te réveiller, Zorg … » pensa-t-il.
--Zooropa
Zooropa se rendait dans la tribune populaire sise en face du parlement, lieu de libre expression en Flandres, et symbole de la contestation érigé par Zorg. Les Zeds avaient choisi de mettre en avant la façade politique de la mouvance, en attendant de revenir sur la lutte armée, lorsque Shad les aurait rassemblés. Ils avaient essaimé dans tout le royaume et sa tâche n’était pas aisée. Zurbaran attendant cette heure, avait choisi d’occuper le terrain autrement.

Zooropa était un peu tendu, concentré sur sa prestation. Il redoutait moins la confrontation physique avec le pouvoir en place que de douter au moment de discourir. On pouvait être un guerrier de l’apocalypse et frissonner à l’idée d’un auditoire.

Il monta avec une lenteur comptée les trois marches qui le conduisait au pupitre, étala quelques notes devant lui pour se donner de la contenance, et débuta d’une voix forte.


Flamandes, Flamands,

Le pouvoir en place signe chaque jour son inaptitude de grotesques décisions et de sardoniques déclarations. Non communicant, non attentionné, non sensible à vos problèmes, discourtois et belliqueux avec ses voisins, ridiculisant l’image de la Flandre à l’extérieur, trainant dans la boue les principes les plus élémentaires de la diplomatie, la mandature actuelle se singularise au mieux par de l’absence, au pire par de l’incompétence et de la gaucherie, quand ce n’est pas de la trahison !

Les Flandres ne sont pas gouvernées ou plutôt elles ne le sont que pour satisfaire l’ego du sanguinaire et de sa marionnette qui ne fait que singer ce que le premier lui ordonne, accumulant les maladresses quand il est livré à lui-même.

Un florilège de ses déclarations flamandes, flamands pour mesurer l’étendue de sa bêtise, ou de son cynisme quand, ô miracle, un éclair fugitif de lucidité, émerge de son esprit étroit.

Ainsi il déclarait en place publique : « Le Comte n'aime guère que l'on moleste les fils des Flandres » ajoutant très récemment « Je n'aime point que l'on moleste mes enfants »

Zooropa s’oublia dans un éclat de rire.

HA ! HA ! HA ! Ses enfants ! On croit rêver ! S’prend pour qui tartuffe !

Retrouvant une face lisse et dure, il tourna lentement la tête vers le château y posa son regard, leva son bras et tendit son index désignant le balcon du comte. Il figea la posture et reprit son discours en s’adressant à la silhouette hypothétique du comte derrière ses fenêtres

Tu n’as décidément aucune honte vil fourbe. Quand mon maître Zorg mourra, s’il meure, je propose en guise d’épitaphe sur sa stèle de marbre gris :

« Moi, Wuggalix le juste, je n’aime guère que l’on moleste les fils des Flandres …
… mais je souffre de verser écus pour occire mon opposition fut-elle fille de Flandre »

Quand ta tête foulera le pavé et viendra nourrir de ton sang le sol qui t’a vu naître, Les Zeds t’enterreront à coté du maître et feront graver dans la pierre :

« Nul ne peut assassiner l’innocence sans en payer le prix »

La phrase raisonnait encore … Zooropa laissa le temps au silence de conquérir son espace perdu, avant de reprendre, redoublant de froideur dans le ton

Tu déclarais aussi à la même période : « La discussion est toujours possible pour l'amélioration, mais en revanche, les armes et la prise par la force jamais ne sera en Flandres ».

Zooropa marqua une pause pour laisser à tout un chacun le temps de se remémorer l’histoire récente, et de gouter la saveur de cette déclaration. Il esquissa un sourire.

Bouffonneries à nouveau. Ta crédibilité n’est plus écornée, elle n’est plus !
As-tu levé le doigt lors de la prise de Tournai par le sanguinaire qui l’a coupé des Flandres par sa seule volonté, disposant à son gré des Tournaisiens ?
T’es tu levé alors, pour dire que la prise par la force ne sera jamais en Flandres ?
T’es-tu levé pour soutenir ton comte devant une action que tu aurais dû condamner en futur défenseur des institutions flamandes ?
As-tu fait allégeance à ton comte en étant présent à son conseil quand cette prise d’otage a eu lieu ?
As-tu seulement réprimandé le marionnettiste ?

Rhaa bouffon ! Tu nages dans la contradiction ! Tu te drapes dans les principes que tu fais tiens désormais, alors que tu les as piétinés sous la mandature précédente !
Cette déclaration est à ton image. Un ton péremptoire, pompeux et vaguement condescendant pour asséner une farce.

Tu déclarais encore : « Toute austre personne tentant par une opportuniste manœuvre à prendre la mairie de la belle Dunkerque se verra châtier fermement, j'en fais le serment. »

Et quand le sanguinaire a tenté une manœuvre opportuniste d’assassiner le seul qui avait eu le courage de se foutre de lui, tu as fait le serment de l’absoudre, comme il te l’avait ordonné ?

Les Zeds te dénient le droit de t’ingérer dans les affaires de Dunkerque !
Ne jette pas le CL dans la marre de la discussion, il va faire un gros plouf.
Le CL tu t’es tellement assis dessus en légitimant l’assassinat du maître, en instaurant un système industriel de spéculation qui a fait ta fortune à une certaine époque, et qui te permet aujourd’hui d’acheter les votes de ton élection.

Tu as cessé de spéculer parce que Jyscal, en fin tacticien te l’a conseillé, pour te refaire une virginité, pour pouvoir progresser dans la hiérarchie des fonctions comtales, jusqu’au poste suprême !
Les archives du maître sont pléthorique, l’usurpateur, comme tu peux le constater !
Wuggalix l’usurpateur, tu es pire qu’incompétent, tu es illégitime.
Le procès de Nicjoachim est une comédie qui ne fait rire que toi !

Zooropa baissa son bras et posa son regard sur les flamands qui l’écoutaient. Il marqua une longue pause, et dota ses lèvres d’un sourire narquois

Ah Flamand, soyons juste, le comte et le sanguinaire font aussi dans le social ! Ils ont alloués généreusement 4500 écus à la capitale. C’est très exactement le prix de la sécurité et cela doit permettre au bourgmestre de Bruges d’embaucher la milice nécessaire pendant un mois. Au centime près ! Pas un écu de plus pour les brugeois !

Le duo d’incapables qui nous gouvernent est animé par une obsession sécuritaire.
On effraie le chaland, on brandit la terreur, on diffuse la crainte, on créé le trouble, on espère l’anxiété. Les Flandres sont en danger Flamands, ne le voyez-vous pas ?

Charlatanisme ! Désinformation ! Manipulation !
Les deux hégémoniques hurlent au loup alors que dans le même temps, dans leurs rêves communs de grandeur, ils se penchent sur un plan d’invasion de la hollande !!
Flamand, la messe est dite, les deux bouffons qui se sont emparés du pouvoir se moquent éperdument de vous et des Flandres.

Je ne reviendrai pas sur la cérémonie du couronnement qui amuse la galerie avec deux pelés et trois tondus tous lourdement armés, dans le cas très probable ou une dague viendrait ficher un message subversif sur les montants de la porte de la cathédrale.

Pendant qu’on fait ca on n’est nullement obligé de rendre compte de son incompétence et de la fatuité dont on a fait preuve en postulant à la fonction suprême sans en avoir les capacités.
Les jeux du cirque ont toujours amusé le romain qui ne pensait pas à se révolter contre le joug de l’oppression.

regardant à nouveau en direction du château

Sans vouloir vous offenser votre petitesse, les romains savaient divertir dans la flamboyance !
La cérémonie du couronnement est un mauvais film de série Zed : Un tas d’échanges absconds et encore on pourrait presque supprimer le « abs ».

Je ne reviendrai pas non plus sur les « maladresses normandes » dont on s’interroge quant à la finalité : Volonté de museler une nouvelle contestation qu’il n’est pas aisée d’assassiner eu égard à son passé, sous prétexte qu’elle est/fut résidente normande, ou bien volonté d’en découdre avec nos voisins pour les évincer de l’alliance du nord au profit de l’Artois. Les deux assassinés agissaient sur ordre du sanguinaire ? C’est qu’on a le sens du don de soi dans l’armée flamande ! Quant à Louis-Hubert qui étais résident Hollandais il n’y a pas si longtemps et qui a très opportunément regagné les Flandres voici peu, il est fort bien placé pour donner des leçons !

Flamandes, Flamands, je ne veux pas vous lasser à énumérer jusqu’au bout de la nuit, les erreurs accumulées par le pouvoir en place, ni faire le bilan d’une mandature calamiteuse ou les Flandres s’éteignent peu à peu. Parce qu’il faut le dire, je partage l’idée qui se fait jour : Les Flandres déclinent et se meurent. L’agonie est curieusement inversement proportionnelle au prestige du comté, comme le souligne l’inénarrable et inégalable Louis-Hubert ! La gargote si animée dans un passé encore récent, n’est qu’un lieu lugubre et sans vie. Tout se passe en coulisse, le pouvoir ne prenant même plus la peine de communiquer vers le peuple. Même le porte parole s’en plaint, pourtant dans le saint du saint partageant jusqu’à la couche de l’usurpateur. Elle souligne que le comte gère lui-même sa communication !! Et comme le comte n’a que faire de communiquer si ce n’est pour justifier ses errements …
La même précise aussi, que sous la mandature précédente, elle s’est acquittée de manière exemplaire de son activité ! Pourtant elle ne partageait même pas les idées du comte de l’époque et encore moins sa couche ! Encore que nul ne peut l’affirmer !
Qu’elle déjuge au passage, son comte de mari, n’est finalement qu’un épiphénomène ! Louons son honnêteté !


Flamands réagissez ! Rejoignez la contestation ! Exigez la démission des bouffons. Mettez sur le trône comtal un(e) flamand(e) qui aime les Flandres. Les compétences et les envies ne manquent pas. Les gens qui sont animés par un sentiment d’altruisme et qui souhaitent œuvrer pour le peuple sont légions.

Flamandes, Flamands, Leurs têtes rouleront un jour sur le pavé, parole de Zeds, mais en attendant agissez !

Zooropa avait fini dans un cri. Il se tut brutalement et fixa un moment l’auditoire, avant de rassembler les notes qui étaient devant lui. Il s’apprêtait à partir…
Felina
Félina qui passe juste dans le coin regarde un moment la tribune vide avant de repartir.


(pardon je voulais pas que ce topic disparaisse)
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Le dernier rêve de zorg

- Et on va où tous les deux … ?
- Sais pas mon cœur …
- Trop tôt pour en décider ?
- Voui ya de ça …
- Pour l’instant on navigue à vu … à Angoulême où ailleurs ?
- Oui Angoulême, pas de bagages … légers … des bulles intemporelles …et puis après on verra …
- Va pour l’intemporalité des bulles alors … et puis après on verra …




Krra krra krra !!!!


Zorg se dressa sur sa couche. Un croassement lugubre l’avait réveillé. Il observa l’aube se retirer sur la pointe des pieds, qui laissait place à un ciel laiteux. La fenêtre de la bergerie, opacifiée par la crasse, filtrait la faible lumière qui naissait, en un halo spectral.

- Hum.. bon assez paressé ! Je vais être en retard. Lucie et Lauda doivent m’attendre, on avait dit réveil au point du jou…


Une pensée s’était échappée, avait cheminée un temps, et revenait frapper son esprit, comme un boomerang. Zorg se trouva interdit. Il découvrait un environnement qui lui était inconnu : « Bergerie ». Le mot tournait comme une tempête dans sa tête. « Bergerie » … « Bergerie » …

« Mais comment est-ce-que je sais que cet endroit est une bergerie ? »

« Où suis-je donc ? »

Obscurément inquiet, il se mit en devoir de se lever. Il faisait froid. Il prit appui sur ses genoux pour se redresser. Une douleur aigue, dont il situait la source dans le bas ventre, le foudroya et le laissa exsangue. Pas un son, pas même un souffle, n’étaient sortis de sa bouche, figée dans la stupéfaction.


- Mais j’ai mal putain ! C’est quoi ce merdier.


Observant son abdomen, il vit une cicatrice longue et profonde, cicatrice qu’il ne connaissait pas !
Zorg qui ne s’effarouchait pas aisément, se dit que quelque chose clochait. Son esprit s’affolait. « Où suis-je, bon dieu ? ».
Tout entier occupé à chercher dans les tréfonds de sa mémoire l’essentiel qui expliquerait l’instant présent, il ne vit pas l’ombre qui se déplaçait à la limite de son champ de vision. Une grande silhouette sombre, apparut à contre jour, occultant la lumière de l’extérieur.


- Mon ami … mon frère … enfin ! … Tu te réveilles….
- Zurbaran !


D’autres silhouettes firent mouvement. Zorg vit Zooropa s’approcher. Zamiatine suivait … Zorg fut frappé par la gravité des visages.


- Zweig ? Tu es là aussi. … Ah mes frères comme je suis heureux de vous voir. Quelle surprise ! Pourquoi ne pas vous annoncer ? Je vous aurais accueilli dignement. Nous ne nous sommes vu depuis si longtemps … si longtemps …


En se retournant …


- Laud mon cœur, regar…


La couche était vide !

Son atome n’était pas là ! …

Coup au cœur …

« Quelque chose cloche » … « Mais quoi ? » … « Les Dix ? » … « Que font-ils là ? » … « Lauda ? »

Ses yeux revinrent vers les silhouettes qui s’étaient matérialisées devant lui. Zorg prit lentement conscience que ses amis étaient là, avec lui, dans cette bergerie. Ils n’étaient pas entrés. La porte ne s’était pas ouverte. Ils étaient là ! Ils étaient là avant ! Ils étaient là avant son réveil …

Son esprit déboussolé ne savait plus que penser. D’une voix plus grave et plus solennelle qu’il ne l’aurait souhaité, il interrogea :


- Que faites-vous là ? … Shad n’est pas avec vous ? Et où sont Zeller, Zemeckis, Zylberstein et les autres ... Où sont les dix ?
- Shab rassemble, Zorg. Les dix qui ne sont pas là sont probablement avec lui.
- Il rassemble ? Il rassemble quoi ?
- Les Zeds, Zorg !
- Mais Zurbaran, les Zeds n’existent plus je les ai dissous !
- Shad tente de les rassembler…
- Mais pour quoi faire ?

- …

D’une voix éraillée qui exprimait la lassitude


- Pour quoi faire Zurbaran, pour quoi faire ? Dis-moi …
- Pour … Pour exécuter … ta vengeance Zorg !


Silence


- Ma veng…


Comprenant de moins en moins Zorg fit un mouvement brusque pour se relever. La douleur qu’il avait oubliée se rappela à son souvenir. Elle lui vrilla l’estomac déclenchant une réminiscence soudaine. La bergerie n’existait plus, il faisait nuit … « Je me souviens … »



« Le froid, la nuit, … des ombres qui filent, des ombres qui frappent … Embuscade ! …. Mais pourquoi ? … »
…/…
« - Oh Rosa, mais que faites vous là ? Mais Rosa que faites v… Rhaaaaaaaaaaaa »




- Oui je me souviens… on a tenté … on a tenté … on a tenté de me tuer !
- Zorg…
- Rosa ? mais pourquoi Rosa ? Je ..
- Non Zorg, elle n’est que le premier bras armé. C’est le comte et le seigneur noir qui ont respectivement commandité et exécuté ton assassinat.
- Le comte ? … Mais pourquoi ? … Je pars avec Lauda et Lucie… Pourquoi vouloir m’assassiner Zurbaran ? Ca n’a pas de sens.
- Zorg …
- Ca n’a pas de sens, on part ce matin, pourquoi ?
- Zorg …
- J’ai toujours été virulent, mais pacifiste. Ca n’a pas de sens ! Pourquoi ?
- ZORG !


Zurbaran avait élevé le son de sa voix, le tirant de cette spirale de réflexions inutiles. Il laissa son esprit s’apaiser et se concentra sur le visage de son ami. Il était grave, presque triste. Zorg sentait sa cicatrice qui tirait sur la peau…

« Peau » ... « Epée » … « Cicatrice » … « Plaie » … « Temps de cicatrisation ».

Les mots à nouveau tournaient dans sa tête... Il était fatigué. Il se sentait amoindri. Il venait de comprendre … Il comprenait … ses pensées avaient fait le chemin … le chemin qui mène à la vérité … la vérité du temps qui passe …

Silence …















- Zurb ?
- Zorg … tu sais …
- Zurb combien de temps ?
- Zorg ….
- ZURB ELLE EST OU ?


Il avait hurlé !

Zurbaran redoutait cet instant depuis longtemps.

Il le redoutait depuis qu’il avait découvert la profondeur fusionnelle de la relation que Zorg entretenait avec son amie. Il n’avait que trop lu ses écrits, ses notes, ses sentiments qu’il avait abondamment décrits. Lu, lu et relu, pour comprendre, pour apprendre …
Zorg avait changé, bien avant cette rencontre. Il était devenu un polémiste sur le terrain politique, mais avait gardé intact le goût de la rébellion.

Son cœur avait rencontré une énergie atomique et cette collision l’avait intimement modifié. Ce n’était pas une évolution, c’était un bouleversement profond, une transformation.
Zorg n’était plus, c’était un autre, et Zurbaran n’était pas sûr de connaitre ce Zorg là.

Trop tard … Il avait compris la situation trop tard pour partir sur ses traces à elle…
Trop tard pour comprendre pourquoi elle avait sauvagement achevé l’autre …
Trop tard pour comprendre pourquoi l’autre s’était suicidé.

Que pouvait-il lui dire ? On ne pouvait mentir à Zorg. On ne le pouvait pas … On ne pouvait pas mentir à ce Zorg là ! Tant de force dans ses écrits. Une force inouïe, une force invraisemblable. L’amour lui avait donné tant de force …
Que pouvait-il lui dire ?

Zurbaran redoutait cet instant depuis longtemps.

Zurbaran redoutait cet instant depuis longtemps.
Il y était. Le mur s’était édifié. Il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il fallait faire pour le franchir.


- Je ne sais pas, Zorg. Je ne sais pas !

...

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La santé de l'esprit est une imperfection ! (Bukowski)
Zorg69
Zorg avait écouté Zurbaran toute une journée !

Il avait appris comment les Zeds qui étaient dans les parages s’était rapidement mobilisés, dès lors que la nouvelle de son assassinat s’était propagée, comment ils avaient soustrait son corps encore sanguinolent, comment ils l’avaient patiemment veillé chaque nuit, soigné et nourri chaque jour, comment à chaque aube qui se levait, de nouveaux Zeds arrivaient.

Il avait découvert aussi leurs agissements, ce qu’ils avaient mis en œuvre, les premières actions de déstabilisation du pouvoir, les prémices d’une révolution à venir, les menaces, les coups d’éclat, la façade politique que Zooropa avait endossé …


« Zooropa mon protégé, celui en qui j’avais mis tant d’espoir…. Tu as été au rendez-vous finalement, toi qui était si peu convaincu de tes capacités oratoires … »

Zurbaran n’avait pas masqué non plus ses doutes sur la stratégie et sur l’action des Zeds, confronté aux écrits de Zorg et à ce qu’il découvrait de sa vie et de sa personnalité en Flandres.

Zorg avait rit à l’épisode de où Zooropa avait quasiment étranglé Rosa. Il imaginait bien l’émoi de la comtesse aux prises avec la montagne de muscle.


- Rhooo tout de même, vous n’y êtes pas allé de main morte !


Zurbaran avait aussi relaté l’échange de courrier avec Kat et Princesse.


- Elles n’ont pas cherché à prendre contact avec vous ?
- Oui peut être. Je ne sais pas. J’avais laissé des consignes pour que personne n’approche la bergerie. Je ne pouvais pas prendre le risque que tu sois découvert. Je ne savais pas trop à qui j’avais à faire !
- Oui je comprends Zurb. Tu as bien fait ! j’expliquerai quand je les reverrai



Zurbaran, gêné, avait abordé du bout des lèvres le suicide de Lucie et le départ de Lauda. Il l’avait présenté comme un ensemble d’éléments recueillis auprès de quelque uns, arguant que les témoins n’étaient pas légions, et qu’il était difficile pour les Zeds d’interroger directement le Baron de Renaix ou même la Vicomtesse Rosa. Ils s’étaient contentés des témoignages de personnages secondaires moins impliqués.

Zorg avait été infiniment peiné de la mort de Lucie. Contrairement à Zurbaran, il avait compris instantanément le geste de Lauda, qui avait fait une lecture personnelle du suicide de son amie. Et elle était partie, sans se retourner avec une haine féroce au fond des yeux !


- Zorg, tu sais, elle t’a cru mort… Elle est devenue folle aux dires de ceux qui l’ont croisé ensuite. Et puis le temps que je collecte et que j’assemble les événements, que je comprenne ce que ces deux filles représentaient pour toi, en lisant tes carnets, il était déjà trop tard, elle était loin ! …

« Mais voilà, je ne suis pas mort ma puce, et je vais te retrouver ! »



Zurbaran avait été exhaustif dans son récit, sans oublier les épisodes secondaires, comme les démêlés de Lauda en Artois, avec une justice dévoyée, manipulée par le pouvoir.


- c’est un dénommé Bartox qui l’a sorti de là en jouant sur un vice de procédure !
- M’étonne pas Zurb., Bartox est un type bien !


Zorg avait tout ingurgité, tout consommé, tout avalé, mais il était loin d’avoir tout digéré !

La motivation du meurtre restait un mystère ! Il avait annoncé son départ. Le comte n’avait aucun intérêt à l’éliminer. C’était prendre un risque inutile !

Il avait été déçu tout de même, de constater que la justice était restée sourde et aveugle et que le baron pérorait à son gré, sans jamais avoir été inquiété d’aucune façon.


- La justice flamande est faite pour le pauvre gueux qui a tenté de gruger d’un écu sur le prix du poisson. Elle est inefficiente pour traiter les cas rarissimes et graves. A l’époque où Wuggalix avait institué un système de spéculation industrielle, j’avais dénoncé la méthode. Mais la justice était restée muette !
- Oui c’est évident. Je ne suis pas certain que ce soit une singularité flamande ! C’est un peu partout pareil. Dès lors que la faute n’est pas triviale et qu’elle implique des hommes de pouvoir, qui maitrisent les arcanes de la loi et les moyens de la contourner, les législations en vigueur qui s’appuient principalement sur la production de preuves formelles au détriment du témoignage, la couardise des magistrats, et le manque de volonté des institutions en général, tue dans l’œuf les procédures.
- Zurb. J’entends ! Mais tu ne m’empêcheras pas de penser que c’est décevant ! Il y a là matière à réflexion …


Zorg avait tout ingurgité mais n’avait rien digéré.


- Zurb ?
- Oui Zorg …
- Je te suis infiniment reconnaissant pour la mobilisation que tu as menée pour moi. Je balaye tes doutes : Tu as bien agis ! Le Zorg de l’époque aurait frappé ainsi ! Mais les temps changent et moi aussi ! Aujourd’hui je me suis apaisé et je navigue dans une dimension différente dont je me rends compte qu’elle peut être tout aussi efficace. Je m’inscris résolument sur un terrain plus politique, usant d’une rhétorique revendicative dont je me plais à penser qu’elle a été parfois salvatrice pour mettre le doigt sur les désordres et les injustices ! Le terrain politique est intéressant Zurbaran ! Nous avons ici par exemple une institution parlementaire qui est remarquable. Elle peut faire avancer certaines choses sans violence, même si nombre de comtes successifs n’y ont vu qu’un frein à leur action. Ils n’ont en fait pas su s’en servir, refusant d’inscrire l’action du conseil dans la séquence de temps qui convient au parlement. J’ai rêvé un temps de la transformer pour en faire un organe réel de pouvoir au service des flamands. Je n’ai pas réussi ! D’autres peut être prendront le relais …


Zorg qui ne se justifiait jamais, sentait son ami dans l’expectative. Il lui devait une explication sur ses intentions à venir.


- Ma priorité n’est plus là Zurb. Il faut que je la retrouve. Je ne peux pas vivre sans elle. C’est mon oxygène Zurb, tu comprends ? Je ne respire plus sans elle, je ne suis plus vivant ! Il faut que je la retrouve et tu vas m’y aider…


Zorg lui donna quelques indications sur la destination probable de son atome.


- Contacte Shad. Dis lui de stopper le rassemblement et d’utiliser nos contacts locaux pour la pister et la retrouver. Après je la rejoindrai et je t’aviserai de la suite que nous donnerons à tout cela.
- Je ferai comme tu voudras Zorg.
- Nous allons renvoyer les Zeds dans leurs pénates. L’urgence est de la retrouver, après … Mais avant de partir j’ai quelques adieux à faire, quelques affaires à régler. Et puis je ne suis pas encore en état de voyager. Ca n’est pas pour tout de suite. Tu vas rester un peu avec moi et nous allons rentrer à Bruges ! Cette Bergerie est sordide. Comment avez-vous fait pour vivre aussi longtemps dans cet endroit ?


Zorg avait achevé l’après midi sur sa couche, prétextant un besoin de repos. Son esprit s’était focalisé sur Elle promptement …


« Mon amour, chaque seconde qui passe sans toi est une seconde perdue. Je ne peux plus vivre sans te voir, te toucher, te sentir, te dévorer, te … J’arrive mon cœur, j’arrive »


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« Quel est donc ce sentiment insolite qui m’envahit et me plonge dans l’apathie ?
Quelle est donc cette étrange mélancolie qui annihile ma détermination et m’éternise en langueurs ?

L’absence ? Ce vide sidéral, qui emplit pourtant mon esprit.

Quelle ironie !

Un vide qui occupe un espace ordinairement si peu vacant, qui empêche la pensée consciente. Absurdité de ce vide assidu qui encombre les mains d’un rien qui empêche tout.

L’absence est un poison lent qui s’insinue dans les moindres interstices de la cognition et finit par la happer entièrement. Incongruité de cette absence aussi présente !

Cruauté de l’absence, charnelle, qui prive le corps de se repaitre du touché, de se nourrir du contact, d’étancher une soif de peau, de faire le plein de vibrations, de vivre en émotions.
Cruauté de l’absence qui absorbe l’envie de vivre, éteins la volonté, consomme l’énergie.
Cruauté de l’absence, cette flamme qui brule l’oxygène et conduit vers l’asphyxie !

L’absence engendre le manque. Le manque est viscéral comme cérébral. Il noue l’estomac, et muselle l’encéphale. Mais il est source de création. Lutter contre ce manque c’est trouver l’oxygène … « Tout naît du manque » (*) … « La création est une respiration » (*) …

Silence de réflexion.




« Envie de rien, que d’Elle, que d’une présence, que de sa chair, que de résonnances et d’harmoniques de deux corps à l’unisson et deux esprits symbiotiques.

Tactile je suis mais ce sens est amputé, ne sachant s’exercer en l’absence d’un terrain !

Je la veux là, maintenant pour que nos lèvres se mélangent en de tectoniques succions, que nos mains parcourent des cintres d’épidermes , que nos corps s’emboitent en oscillations amorties, que nos pores échangent en sudations ardentes, que nos corps exhalent en senteurs animales, … et que nos yeux disent ce que nos cœurs rugissent ».

Silence mental…





« Rhaa ne fait pas l’enfant, l’absence et le manque sa filiation, ne sont rien quand la vie est devant soi et que la rétine envisage la possibilité d’un nouvel éclair ! Quand tu la reverras ce sera mieux ! Ce sera, déjà ! C’est tellement !
Se remettre vite, pour cheminer vers ton atome et la retrouver, pour faire cesser l’absence, pour vider le vide, pour remplir le manque, pour aimer sans obstacles … pour aimer sans distances »

- Zorg tu dors ?


Zurbaran venait de faire irruption dans la pièce laissant s’engouffrer un air glacé, tirant zorg de sa rêverie mélancolique. Les Zeds étaient pour la plupart sur les routes du retour. Zurbaran avait souhaité rester, jusqu’à son rétablissement définitif et même au-delà. Il envisageait de lui servir de garde, de guide, de … de surveillant ?

Zurbaran d’un naturel taciturne, arborait un sourire rare, qui illuminait une face aisément sombre.


- Zorg c’est fait, Shad l’a localisé ! je viens de recevoir un pigeon …


Zorg se redressa d’un bond ignorant la douleur qui lancinait dans l’estomac.


- Où donc ?
- Dans le Sud !


… et Zurbaran exceptionnellement volubile, de détailler son parcours et le point de chute où Lauda et sa haine avait trouvé refuge. Zurbaran était content de réparer sa faute, celle de n’avoir pas saisi plus tôt, celle de n’avoir pas réagit plus promptement, … Il l’exprimait à sa manière, en souriant, ce qui lui conférait un air étrange.


- Je suis content Zurb. Rentrons à Bruges maintenant, j’ai pas mal de choses à y faire. Dès que mon état sera satisfaisant, je pourrai partir pour un long périple ! Et puis j’ai lu la synthèse que tu m’as donnée sur l’état des Flandres. Je pense que je ferai un petit discours d’adieu avant de quitter les terres flamandes …


Ils rassemblèrent les quelques affaires éparses, qui demeuraient encore. Zurbaran prépara un petit en-cas rapidement avalé. Puis ils se mirent en route, pour regagner la capitale. Zorg marchait lentement prenant appui sur un bâton. La douleur était vivace mais il ne laissait rien paraître, trop heureux de retrouver enfin un air frais et un paysage bien différent des quatre murs qui avaient borné sa vision ce dernier mois.

Bruges fût bientôt en vue, puis tout proche, avant d’y pénétrer au terme d’une marche de quelques heures.



(*) Emprunts à Laudanum
Edit : Orthographe, forme.
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La santé de l'esprit est une imperfection ! (Bukowski)
Bartox
L’heureuse nouvelle devenue inespérée était arrivée aux oreilles de Bartox, qui attendait toujours aussi impatiemment le retour de sa dulcinée, partie en Artois pour quelques jours : Zorg vivant, fébrile, mais en vie, déjà sur les routes !
Il prit alors immédiatement sa plume et se mit à écrire une petite lettre à l’attention de son ami miraculé.

Citation:
Cher ami rescapé,

Une joie incommensurable réchauffe mon cœur à l’instant où je vous fais parvenir cette missive. J’ai appris par des sources sures que vous preniez route vers la capitale. Je vous savais parfois illuminé, aux paroles acerbes et virulentes, mais ce tempérament de guerrier, qui lutte subrepticement dans l’ombre et se dérobe de la mort, vous m’impressionnez grandement mon ami !
Sachez par ces mots que mon cœur aigri avait par un temps prit la mesure d’un ton caustique et acrimonieux, mais j’ai par le miracle aristotélicien trouvé la flamme, qui m’amine nuit et jour d’une véhémente brûlure, un amour fou, éperdu, qui a fini par me faire comprendre le ridicule de se battre pour notre cause perdue.
Je souhaite enfin ardemment que vous trouverez votre propre bonheur, tellement mérité, si cette fois on vous laisse prendre les routes sans tenter de vous amener plus vite que prévu rejoindre vos ancêtres. J’ose également espérer que nos chemins se recroiseront à l’avenir, ne serait-ce que dans une taverne, chope à la main, pour refaire le monde, et imaginer des Flandres qui nous font tous les deux rêver !

Par ces quelques simples mots, recevez toute mon amitié,

Bartox.
Princesse_blanche
Blanche s'en allait heureuse.
Petit voyage dans le Nord. Pour fêter l'arrivée du printemps ?
Non, juste un pèlerinage jusqu'à la maison de Braellock, ancien Président du Parlement.

Donc, elle s'en allait heureuse. Enfin un bol d'air après si longtemps enfermée à Bruges.

Au bout du chemin, deux silhouettes.

Un Zed.
On avait appris à les reconnaître de loin.
Et à coté ?
Silhouette exponentiellement familière qu'étrangère.

*plisse les yeux*

Non !
ce n'est pas possible !
Comment ...

Bol d'air.
Bourrasque d'océan.

Super bol d'air.

Voila comment qualifier la survie de Zorg.
Survie de 45 jours dans une bergerie.
Ça ressemblait à l'histoire du petit Jésus.
Il avait pas mis aussi longtemps à naître, mais y'avait la bergerie en point commun.


Super bol d'air.
ou Super Bowl ?


Comment était-ce possible ?
On l'avait dit mort.
Ou on l'avait cru mort ?

Vivant.



*instant incapturable*



Silhouette zorgienne sur fond de paysage flamand.

Rubens ?
Ca veut rien dire Blanchy !
Arrete d'inventer des mots à tout va !

Rubis p'tre ?

Le Diamant des Flandres qui retrouve son Rubis.

Un Diamant solitaire, c'est toujours saisissant, mais rien de tel que quelques pierres précieuses pour souligner encore son éclat.

Eclat ...

Etincelant le Zorg dans la lumière flamande.

Etincelant de vie.





Zorg ...





Tant de choses à dire ...
Par où commencer ?


Le remercier d'être vivant ?
Nemo adoré, vraiment de tout cœur, je te remercie d'avoir lutté et d'être aujourd'hui vivant.


Il approche Blanchy !


L'engueuler de ne pas avoir donné de nouvelles plus tot ?
Hum ... Bien trop maigre pour avoir vécu Byzance les derniers jours.


Impact prévu dans cinq secondes !


Lui demander s'il a passé des bonnes fêtes de fins d'années ?


quatre ...


Lui souhaiter une bonne année !


trois ...


ou même un joyeux anniversaire, puisque c'est aujourd'hui !


deux ...


juste un bon retour parmi nous


un ...


un cri hystérique de joie ?


zéro ...










** silence**

** une larme, p'tre bien deux **

** brouhahas des regards **
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