Matalena
L'action se déroule en parrallèle du RP "Ooooh oui ! Sculpte mon corps !" sur la même zone.
Cela devait bien faire une dizaine de minutes que la réformé se tenait là, immobile comme une statue de pierre, assise sur une chaise à l'inconfort notable face à la Blanc-Combaz aux cheveux noir de jais. Il régnait dans la pièce un silence d'une notable perfection et, à défaut d'anges, on aurait pu entendre les démons voler. La jeune fille détourna un instant la tête pour observer le décor de la chambre, cherchant un objet à plus agréable à contempler que la tronche d'enterrement qui la fixait de ses yeux sans reflets. Très propre, la chambre était de ces pièces à la location élevée et au confort strict qui préfèrent favoriser l'impeccabilité de l'hygiène au luxe tapageur. Un sac fermé était déposé dans un coin, contenant les affaires de la femme soigneusement rangées, et les draps impeccablement pliés laissaient à penser que nul n'avait jamais dormit dans le lit. Bref, rien de très réjouissant, une surface lisse qui ne laissait rien transparaitre qui ne soit pas désiré, à l'image de sa tortionnaire.
Celle-ci finit par se lever, lui faisant signe de ne pas bouger, et fit quelques pas dans la pièce, les mains croisées dans le dos.
Bien jeune fille... J'espère que vous avez eu suffisamment de temps pour concevoir la correction que doit probablement être en train de ramasser votre collègue. Il est important que vous preniez conscience du fait que chacune de vos décisions n'implique jamais de conséquences que pour votre seule personne.
C'est ce qu'on appel le sens des responsabilités, sans doute. Posant ses mains sur le dossier de la chaise qu'elle venait de quitter, la femme fixa un moment la gamine, comme à la recherche d'un je ne sais quoi sur son visage d'enfant souillé de traces de larmes séchées.
J'imagine que vous avez vos raisons de défier ainsi l'autorité de Sa Grandeur de Saint Just. Sachez cependant que vous serez la seule à pâtir de vos choix dérisoires.
Vous êtes parvenue à un âge où l'on construit son identité de femme, et où le ridicule peut vous marquer au fer des traces de la honte jusqu'au jugement dernier.
Elle se détourna un instant pour saisir une bouteille et un verre avantageusement déposés sur une commode, servit un vin rouge léger, et le lui tendit avant de reprendre sa position initiale.
Sans doute songez-vous que je suis bien mauvaise juge des choses des femmes, étant moi-même si peu soucieuse de cet aspect de ma vie, et vous auriez entièrement raison. Mais nous ne sommes pas ici pour parler de moi. Ces sentiments d'infériorité et d'impuissance qui vous habitent vous rongent. Il faut que vous repreniez les rênes, et immédiatement, il n'est plus temps pour les enfantillages.
Que vous les appréciez ou non, il est autour de vous des gens qui se soucient de votre avenir, et sont aptes à vous enseigner les armes pour y faire face avec brio.
D'un claquement de doigt, elle désigna un paravent qui dissimulait une petite table de toilette, un broc d'eau, et une serviette fonctionnelle quoiqu'un peu rêche.
Je vous laisse vous débarbouiller et vous rhabiller. Lorsque vous serez propre, vous aurez le droit de répondre, et je serai là pour écouter ce que vous aurez à dire.
Lui tournant le dos, la pasteur revêche alla s'accouder au chambranle de la fenêtre, fixant l'extérieur, laissant comprendre à son interlocutrice qu'elle ne bougerait pas d'un iota ni ne prononcerait un mot de plus tant que ses instructions ne seraient pas respectées.