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[RP] Echanges courtois.

Cassian_darlezac
[De l'utilité de la femme]

Des bonnes femmes le jeune paon de Bourgogne en côtoyait plusieurs au quotidien. Et pour bien les apprécier à leur juste valeur et tirer le bon profit de chacune, il les avait rangé en plusieurs catégories.

Il y avait tout d'abord les femmes d'expérience, les mères. Marie-Alice en était surement le meilleur exemple mais d'autres pouvaient elles aussi être rangées dans cette case, Jusoor, la Duchesse Angélyque, Breiz... D'elles il retenaient leurs conseils avisés, les laissait le tartiner de leur bonne morale, et parfois même les écoutait.

Il y avait ensuite les sœurs, ces espèces de dilettantes impuissantes qu'il lui fallait – parfois contre leur gré – protéger et instruire contre le monde extérieur. Là se trouve Alycianne et Griotte en priorité bien sûr, mais également la jeune Yolanda ainsi que toutes gamines non essayables ayant retenues son attention.

Nous passerons enfin outre les pintades, mégères, pleurnicheuses, laiderons, gueuses – et toutes autres représentantes du sexe faible qui ne lui inspirait que dédain – pour nous intéresser directement à celles qui ne sont ni trop jeunes, ni trop sœurs, ni trop mures, ni trop moches pour être classées dans les essayages potentiels.

Car l'adolescent avait très vite compris l'intérêt qu'il y avait à charmer donzelle, une bonne femme séduite étant un réservoir à égo intarissable. Un coup de blues, vous vous sentez mélancolique ? Donner donc de vos nouvelles à cette douce Ygerne qui vous trouve si magnifique. Mais une bonne femme, comme toute belle plante, a besoin d'être arrosé fréquemment si on veut qu'elle s'épanouisse et donne le meilleure d'elle même. Friande de mièvrerie, il convient de lui en balancer de temps à autre à la tronche afin de partir sur des bases constructives et prometteuses. Là est la différence fondamentale entre une femme et une plante ; il s'agit de ne point se tromper d'engrais, aspergez là de purin que la bougresse serait capable de vous en tenir rigueur quand la plante, elle, s'en délecterait.

C'est sûr de ces certitudes que notre apprenti jardinier se décida enfin : il lui fallait cultiver son propre jardin. Deux missives furent donc écrites et envoyées, une pour Ygerne, une pour Isaure. Et une troisième également, mais pour qui vous demanderez vous ? Pour la bavouilleuse, pardi ! La jeune Yolanda qui – bien que guère essayable – compte dans son environnement une proie de choix...


Citation:
A ma belle Ygerne,
Chambretière de la foutrement célèbre Fermeline*rature* Bierreldwin.

Bien du Bonjour pimpant !

Des lustres ont brulé, depuis la dernière fois que nous sommes vu, moult cire a ploqué violemment sur le sol depuis la dernière fois que je t'écrivasse, mais jamais mon esprit n'a pu se défaire de ce doux nom aux consonances si féminines. Ce nom c'est le votre, palpitante Ygerne ! Pourquoi ne pas t'avoir écris plus tôt alors ? La morale, tudieu, la morale ! Comment pouvais-je couvrir de reproche une créature agonisante, baignant dans son sang ? Marinant dans ses tripes ? Car oui je suis conscient de la souffrance que tu as du enduré et j'espère que t'en es bien remise, Dieu soit loué, j'ai ouï dire que toi et Karyl allaient mieux.

Mais je ne puis toujours pas imaginer ta délicate cheville en rêve sans voir aussitôt s'y superposer la tête de cet affreux minus ! Oui, comme mon rêve en fait l'attestation : je suis déçu. Je te faisais confiance douce Ygerne pour éviter le pire, malgré tout le pire est arrivé. Et alors que me voilà rassuré sur votre état de santé à tout deux l'inéluctable demeure ; le temps des reproches arrive.

Je me souviens comme si c'était hier de cette journée d'hivers effroyable. Cette journée où; alors que je batifolais nu dans la rivière – comme se doit de le faire tout homme viril à cette époque de l'année – alors que je frémissais de frissons, que mes moult muscles faisaient de la resplendissante contraction, l'on est viendu me déranger. Sortant majestiquement de l'eau et secouant avec l'ardeur des braves ma mince chevelure, j'accueillais en mes mains une missive qui m'était destinée. Je renvoyais alors le page qui s'en reculait aussitôt, ses yeux s'ébahissant devant un corps si bigrement bien scultationné par des heures de combats d'épiques aux prenances face à moult marauds – activité qui m'est à présent journalière. Que ne ferai-je pour protéger mes semblables – si bouseux soient ils ?!

Bref j'humationnais alors la missive avec attention, tentant d'y reconnaître ton si délicieux parfum, ne sentant rien de particulier je l'ouvris donc. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir là l'écriture de minus de mon exquis joyau de sœur. J'en étais ravie de tout les tréfonds de mon âme : elle me donnait enfin de ses nouvelles ! Mais le désespoir ne tarda pas à me lacer le cœur, comme on lace de la fichue godasse. C'est cela, mon cœur si pur deviendait de la fichue godasse sous mes yeux impuissants – comme ils pouvaient même pas le voir, à cause que j'ai de la peau.

Alycianne m'annonçait alors qu'elle s'était fiancé avec se sale minus de Karyl, malgré toute mes interdictions. J'ai donc su que tu avais échoué. Mais si je t'écris maintenant que vous voilà rétablis, c'est bien que tout n'est pas encore perdu. Il reste de la chance je pense pour les faire reviendre sur leurs engagements. Tu ne connais pas Papa, mais moi je sais, je sais dans quelle colère il va être quand il va apprendre ça. Il va vouloir leur faire de l'étripance ! Et il n'hésitera pas, s'il avait avant de la réputation d'être le bourreau le plus cruel de France ce n'est pas parce qu'il épluchait fichtrement bien les patates. Voulez-vous être responsable de la mort de deux être insouciants tendre Ygerne ? Laisserez-vous mon père terminer le travail que cette odieuse armée a déjà commencé sur Karyl ? Agirez vous avant qu'il ne soit trop tard ?

Que des oreilles malintentionnées apprennent que ma noble sœur s'est marié avec du vulgaire plouc et s'en est fini de nous. Tout nos espoir repose sur toi, ma vie mais surtout celle de 'Cianne et de l'autre. L'heure est bougrement grave, n'entends-tu point au loin le glas des funestes couvrir le doux carillon des fiancaillements ? Il est temps d'agir, il faut qu'ils reviennent sur leurs engagements, tel est la tache que je confie !

Avec mes prudes caresses et moult baiser de chaste,
Je te souhaite de la bonne journée en espérant apprendre bientôt que cette histoire est réglée.
Cassian d'Arlezac de Blanc Combaz, le Resplendissant et Intrépide Paon et petit Duc burgonde.


Citation:
A Isaure de Morvilliers,
A la servante, de Duchesse Guyennoise, la plus élégante,
A une charmante Pintade au demeurant.

Bien du bonjour respectueux.

Très chère amie, tendre comparse d'entraînement, si je prends de la plume aujourd'hui c'est belle et bien pour avoir de vos nouvelles. Je ne puis tolérer plus longtemps de me faire manger, ronger, engloutir tout cru par de la maudite incertitude pour ce qui vous concerne. Allez vous toujours bien ? M'en voulez-vous encore ? Vos yeux sont-ils toujours aussi profond que de l'océan sans fond ? Et vos lèvres délicieuses... toujours aussi pulpeuses ?

Vous rappelez vous ces après midi sous du soleil radieux où nous vivions de concert ? Ô que douce était l'herbe dans ce temps là ! Il y a quelques jours, alors que je batifolais nu dans la rivière – comme se doit de le faire tout homme viril à cette époque de l'année – alors que je frémissais de frissons, que mes moult muscles faisaient de la resplendissante contraction, m'est reviendu à l'esprit toute ses journées passées ensemble au collège. Sortant majestiquement de l'eau et secouant avec l'ardeur des braves ma mince chevelure, je pris ma décision : il fallait absolument que je t'écrive. Je renvoyais alors le page qui m'attendait, mes vestures plein ses bras, avant de m'allonger – toujours le corps à poil – dans l'herbe gelifiée par de la gelée matinale. Je ne pouvais guère supporter plus longtemps ses yeux ébahis devant un corps si bigrement bien scultationné par des heures de combats d'épiques aux prenances face à moult marauds, activité qui m'est à présent journalière. Que ne puis-je exterminer tout ces bouseux sans le sous qui se croient tout permis ? !

Bref le page s'en alla et je restais là, coucher sur l'herbe les yeux rivés vers le soleil levant. Et je me demandais ce que j'allais bien pouvoir t'écrire. Que je m'excuse ? Je l'avais déjà fait. Faire dans la taquinerie pour t'énerver un peu et avoir de tes nouvelles était tentant, mais il viendait l'heure de la sincérité – je le sentais comme si j'avais une pendule particulière qui me le murmurait dans l'oreille. Je devais bien m'avouer que ta présence me manque légèrement, parfois, quand j'ai rien d'autre à fiche. Certes il y a toujours Natsuki avec qui je file le parfait amour, bien évidemment moult pucelles, gueusailles de bas étage me courtisent tout les jours, mais il n'empêche que je voulais savoir ce que toi tu deviendais.

Papa m'a d'ailleurs dit que tu allais accompagner la Comtesse en Bourgogne pour venir nous rendre visite, est-ce vrai ? Es-tu toujours hideusement recouverte de pustules comme me le comptait ma sœur ? Ta soeur t'a-t-elle trouvé un jeune noble pour te passer bague au doigt ? Ton office au près de la Comtesse te satisfait-il ?

Bref je m'arrêterais là pour ne pas trop te fatiguer.

En te souhaitant de la bonne journée,
Avec mes salutations de distingué.
Cassian d'Arlezac de Blanc Combaz, le Resplendissant et Intrépide Paon et petit Duc burgonde.


Citation:
A Yolanda Isabelle de Josselinière,
Exquise bavouilleuse ducale,
Filleule préférée de Sa Majesté Béatrice première de France.

Bien du bonjour Douce amie,

Si ma plume caresse le vélin ce jour d'hui, c'est hélas parce que cela fait bien longtemps que j'ai n'ai guerre eu de tes nouvelles. Évidemment Aimbaud m'en donne de temps à autre, mais il y a là rien de comparable avec le plaisir que j'aurai à discutailler avec toi en personne. D'autant plus que dernièrement je fis un rêve.

J'étais là, batifolant nu dans la rivière – comme se doit de le faire tout homme viril à cette époque de l'année – et, alors que je frémissais de frissons, que mes moult muscles faisaient de la resplendissante contraction, une idée, un songe – délicat rêve s'il en est – est viendu perturber mes pensées. Je nous voyais là tout trois, votre marraine, vous et moi nous gaussant en cœur tout en se bâfrant de macarons jusqu'à s'en faire éclater la panse. En somme nous étions heureux, un peu comme si nous étions pris d'un bonheur bigrement agréable. Malheureusement j'ai bien peur – et cela me brise fichtrement le cœur – que ce délicat instant ne se produise jamais, tant notre reine doit être continuellement occupée et tant je dois être insignifiant à ses yeux.

Ah ! Si vous pouviez partager mon songe charmante Yolanda et faire en sorte qu'il devienne réalité ! Mais non je t'ennuie avec cela, sans doute t'es-ce pas possible non plus ! Ainsi faute de nous retrouver tout trois j'espère au moins te voir toi prochainement.

Avec mes amitiés, et mon chaste baiser sur ta main, comme on se doit le faire à toute grande Dame.
Cassian d'Arlezac de Blanc Combaz, le Resplendissant et Intrépide Paon et petit Duc burgonde.

_________________
Yolanda_isabel
[Bande son so kitch, so glee]

    « Tu connais le sens du mot « Némésis » ? Un juste châtiment légitimement infligé par l’intermédiaire ou au moyen d’un agent approprié, personifié en l’occurence par un redoutable salaud : moi. » - Snatch.


Une lettre pour elle, alors qu’elle désespère sur le mot du jour qui n’est autre que Circoncision, elle désespère et cette lettre est une occasion de plus pour ne pas se concentrer sur la tache ardue qui l’attend, lui en préférant une autre : La lecture de la lettre. Car elle a lu et compris le nom de l’expéditeur. Cassian, s’il est le meilleur ami d’Aimbaud, est aussi l’idéal masculin de Yolanda au même titre que son grand frère, enfin, peut être à un titre différent, mais c’est avide qu’elle tente de déchiffrer les lettres sur le vélin pour savoir si Cassian a appris qu’une de ses parentèles éloignées est en réalité un prince et qu’il désire l’épouser, on ne sait jamais ! Au lieu de quoi, il lui raconte un rêve, oui mais un beau rêve puisqu’elle est dedans et Marraine aussi, pourtant la chose la laisse coite, elle n’a strictement rien compris à son rêve si ce n’est qu’ils y sont tous les trois et mangent des macarons.

L’index se lève, impérieux et vient se poser, majestueux sur le petit nez de l’Infante.


-« C’est trop compliqué les hommes.. »

Elle ne parle pas seule, non, elle parle à Prune de son vrai nom, Prune II mais ça, Yolanda ne le sait pas, ignorante des agissements de sa secrétaire et de son pigeon.

Et en parlant d’homme et de rêve, elle aussi a rêvé, que son frère était homme et qu’il la menait à l’autel puis tendait sa main à une autre main, le rêve s’était évanoui, lui laissant la sensation diffuse qu’Aimbaud lui manque, étant la seule figure familiale restante dans son champ de vision de fillette, alors soudain, une illumination, elle attrape la lettre de Cassian et la plume qu’elle trempe dans l’encre rose paillettes, et d’entourer les passages les plus compliqués pour elle.


Citation:
A Yolanda Isabelle de Josselinière,
Exquise bavouilleuse ducale,
Filleule préférée de Sa Majesté Béatrice première de France.

Bien du bonjour Douce amie,

Si ma plume caresse le vélin ce jour d'hui., c'est hélas parce que cela fait bien longtemps que j'ai n'ai guerre eu de tes nouvelles. Évidemment Aimbaud m'en donne de temps à autre, mais il y a là rien de comparable avec le plaisir que j'aurai à discutailler avec toi en personne. D'autant plus que dernièrement je fis un rêve.

J'étais là, batifolant nu dans la rivière – comme se doit de le faire tout homme viril à cette époque de l'année – et, alors que je frémissais de frissons, que mes moult muscles faisaient de la resplendissante contraction., une idée, un songe – délicat rêve s'il en est – est viendu perturber mes pensées. Je nous voyais là tout trois, votre marraine, vous et moi nous gaussant en cœur tout en se bâfrant de macarons jusqu'à s'en faire éclater la panse. En somme nous étions heureux, un peu comme si nous étions pris d'un bonheur bigrement agréable. Malheureusement j'ai bien peur – et cela me brise fichtrement le cœur – que ce délicat instant ne se produise jamais, tant notre reine doit être continuellement occupée et tant je dois être insignifiant à ses yeux.

Ah ! Si vous pouviez partager mon songe charmante Yolanda et faire en sorte qu'il devienne réalité ! Mais non je t'ennuie avec cela, sans doute t'es-ce pas possible non plus .! Ainsi faute de nous retrouver tout trois j'espère au moins te voir toi prochainement.

Avec mes amitiés, et mon chaste baiser sur ta main, comme on se doit le faire à toute grande Dame.
Cassian d'Arlezac de Blanc Combaz, le Resplendissant et Intrépide Paon et petit Duc burgonde.


Au dos de la lettre de Cassian, un griffonnage d’une écriture appliquée bien ronde, mais constellée de fautes.

Citation:
Tro bonjour !

Je t’ème, tu menkes for, j’ariveu dents bientau ! Je conpram pabien la letre de Cassian, tu més plikera la zou sé emtourai ? Je t’ème emcore for !

Moi


Et le tout est envoyé, laissant une Yolanda bien triste de ne pouvoir écrire que quelques mots à son frère et de ne rien comprendre de ceux de Cassian..
_________________
Aimbaud
[J'y la haine]

    Tfou ça y est, j'suis encore inervé !
    J'ai des envies de ahh rahkh boumb...
    J'y casse la vie, le monde le globe ! L'y ixtraterrestres même...
    Tfou ça y est, j'suis encore inervé !
    Le mÔnde ça y est j'vais le déglinguer, l'armoire je vais la fracasser ! Même le piano je vais l'désaccorder !


En recevant la missive de sa soeur d'amour, ce matin-là, Aimbaud de Josselinière voyait la vie en Rose et en pâte d'amande. Sa petite frangine-panne adorée, exilée pour des raisons éducatives, ne l'oubliait pas : et ça, ça vous mettait du baume à la framboise au coeur. Il se jeta donc confortablement dans un fauteuil pour décacheter le message.

Et inexplicablement, en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Yabi yabi yabi" le visage radieux du Métisse se décomposa.

Étudions les symptômes... Une sueur froide lui remonta la nuque. Ses yeux s'écarquillèrent. Ses poings devinrent froids tandis que ses phalanges se durcissaient. Ses dents se vissèrent les unes dans les autres. Il pâlit. Il cessa de respirer. Il s'accrocha aux accoudoirs du siège, comme cherchant un appui solide à la raison. Il grogna un :


AAaghhggnnnii....

Gutural, qui mourut étouffé dans les tréfonds de ses cordes vocales. Il respira avec peine. Il se releva, agité de tics nerveux et notamment une veine palpitante à sa tempe et des crispations intenables à ses bajoues. Et il resta là, immobile hormis le tremblement nerveux qui agitait la missive froissée dans son poing... Qu'en déduisons-nous...?

Le fauteuil se renversa avec fracas. Le rideau tomba avec une tringle. Un trophée de chasse vola dans la pièce et empala une banquette de ses bois (c'était une tête de cerf). Enfin, un rugissement raisonna dans tout Corbigny :


J'AI LA HAAAAINE !

°°°


Castel Digoine, fier fief des Blanc-Combaz. Famille illustre s'il en est... Un grand nuage de poussière annonce l'arrivée galopante d'un Pet-Gaz tant excité et suant qu'il peine à freiner, et manque de s'emboutir dans le mur des écuries. Aimbaud saute de cheval sans attendre l'arrêt complet du véhicule.

Cassian... Ô Cassian... Mon ami, mon frère... Cassian. Traître. Traître ! TRAÎTRE. TRAÎTRE ! Petite ordure dévastatrice. Infâme distilat de purin... Enflure de merdique défection. Chiure de crabe. Pisse de rat. Couille de blatte. Ah ! Tu la trouve exquise, ma soeur ! Ah, tu veux caresser son vélin avec ta plume...! AH ! Tu rêves de te baigner avec elle nu dans la rivière ! AH ! ELLE TE DONNE DE RESPLENDISSANTES CONTRACTIONS ! Ah ! Oh... Ohhh.....Tu lui baises la main, et plus si affinité...

Tu la tutoies...

Cassian... Ô Cassian... Mon ami, mon frère.... Cassian.
On avait dit : pas les soeurs...
Tu vas mourir.


CASSIAN DE BLANC-COMBAZ !

Tonne la voix, dans la cour du château, à en faire péter les carreaux.
_________________
Cassian_darlezac
[Et tu sais que t'aurai du fermer ta gueule...]

M*rde, m*rde... Fichtre ! Ouille ! Mais il est complètement taré ce type ! Par la mazette, mais ça fait mal !

Ce type c'est Aimbaud de Josselinière son meilleur ami, l'illustre GET burgonde héritier du Duc de Corbigny. Quand à la loque qui geint par terre et dont le nez ne ressemble plus à grand chose il s'agit de Cassian d'Arlezac de Blanc-Combaz, le bigrement Resplendissant et foutrement Intrépide Paon de Bourgogne. Mais pour bien comprendre ce qui vient de passer, remontons quelques minutes en arrière. C'est donc dans le grand salon de Digoine que nous retrouvons notre intrépide chiard encore parfaitement en état et en grande discussion avec son valet.

« Tudieu, Fernand ! Samedi sera jour de fête ! », c'est avec un grand sourire qu'il annonça la nouvelle. La journée était radieuse, son humeur au beau fixe et il s'était enfin décidé.

« Ah, vot'e très pidante Seignerie ? », questionna l'ignorant, plus par politesse que par réelle curiosité. Il avait l'habitude de voir son maître changé d'humeur régulièrement et il mettait cela sur le compte de son immaturité. Il n'était pas encore un homme, pas étonnant dès lors qu'il est ce genre de réaction, d'ordinaire imputées à la gente féminine.

« Oui, j'ai décidé qu'il était grand temps que je devienne majeur à mon tour ! Reste la question des festoiries à organiser... »

« Pourriez faire une chasse à qu'que chose, comme qu'avait fait la d'moiselle Grouillotte, non ? »

« Laissez de côté vos idées ridicules mon pauvre, si je dois quérir conseil ça surement pas un plouc dénué d'imagination ! La chasse c'est bien trop ordinaire, réservé aux nazes qui ont un épris d'étriqués et n'y connaissent rien en art noble. Non, je pensais plutôt à des joutes, mais c'est fichtrement trop compliqué... Aussi j'ai une autre petite idée, il faudra que j'en discute avec Aimbaud, lui saura quoi faire ! »

Aimbaud savait toujours quoi faire, éternellement de bon conseil et nul doute qu'il trouverait son idée géniale. Non vraiment, penser à organiser des séances de torture pour fêter son entrée dans le monde des mâles virils avec des poils était la meilleure idée qu'il avait eu depuis longtemps. D'ailleurs... n'était ce pas là la gaillarde voix de son cher Corbigny qui se faisait vigoureusement entendre, venant de l'extérieur ?

Ni une, ni deux, voilà l'adolescent qui accourt direction la porte d'entrée qu'il ouvre à la volée. Et d'orchestrer l'habituel rituel liant chaque jour les retrouvailles entre les deux amis. Quelques sautillements frénétiques pour marqué son plaisir de le voir et le voilà qui s'avance prestement pour étreindre le brave. Sans doute aurait-il du s'arrêter quelques secondes, prendre le temps de le détailler, alors il aurait compris que quelque chose clochait. Mais là il lui fallu bêtement attendre que le poing Josselinien lui écrase la face, pour qu'il saisisse une fois au sol qu'il y avait comme un blem... En tout cas il douillait sa mère, ça c'était certain...

_________________
Aimbaud
[L'coup de poing qu'il fait mal]

C'est très simple.
On vous la refait.
Prenez un petit blond, grand par nature mais pas tellement épais, trop paresseux pour suivre l'entraînement de l'armée, préférant conter fleurette aux damoiselles de condition. Prenez ensuite un autre gars, un petit brun qui lui rend à tout casser un pouce de taille, qui a la joute et l'épée dans le sang, ainsi que la fâcheuse manie d'encastrer son poing dans la mâchoire du premier qui lui cherche noise.
Mettez une règle du jeu basique : tu touches ma soeur, je te bute.
Attendez que ça se décante...
Et observez.

Une masse froide de phalanges soudées frappe le nez de Cassian, à l'instant où ce dernier approche tout sourire et les bras ouverts à Aimbaud. L'élan donné au bras est tant bien pesé que le coup achève de propulser le bougre à terre, dans la poussière qu'il est, et à laquelle il retourne ! Ainsi soit-il. Amen.

Bim !

Électrisé par un bon demi milliers de fourmis galvanisantes au niveau des avant-bras, notre Josselinière en chef savoure la vague glacée qui s'en suit, à la seconde où la violence retombe comme elle a grimpé, qu'elle se plait à remonter, qu'elle redescend, qu'elle joue aux montagnes russes et lui excite le palpitant à mesure qu'il respire. Il vient d'avaler une grosse cuillerée du plat de la vengeance, c'est vachement bien cuisiné, il aime. Et à dire vrai : il en redemande.

Faisant fi de sa main douloureuse, il pose un genou à terre pour choper plus aisément le col du Félon, décollant du sol le balai de foin qui lui sert de tignasse. Et l'arme du jour — pas très noble, mais on s'en contentera — son poing en recul, est déjà prêt à donner du dessert à qui le mérite.


Mécréant... Fourbe ! TRAÎTRE ! Tu as cru pouvoir agir en douce à mon insu... Hein ?
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Cassian_darlezac
Tout semblait absolument irréelle pour le jeune Digoine qui – toujours au sol – senti plus qu'il ne vit la main du Corbigny l'agripper par le col. Le regard fixé sur le poing ravageur, il ne sait quoi penser quand les mots sortent de la bouche de son compère. La violence appelant la violence il n'a en fait plus qu'une seule envie: envoyer son crâne pulvériser celui de son compère, lui tartiner la trogne de ce sang qu'il sent ruisseler lentement sur son visage. Mais il ne le fera pas, pas sans comprendre ce qui arrive à Aimbaud. Une crise d'angevinisme sans doute. C'est cela, il s'est détraqué le crâne et le prend pour on ne sait quoi. Ainsi la lippe se fit t-elle moqueuse quand les premiers mots sortent difficilement.

« C'est une blague ? Faudrait arrêter de picoler, hein... Bon, tu me lâches maintenant ? »

C'est ce moment là que choisisse ses yeux pour plonger dans ceux que son homologue. Que peut-il y lire ? La déraison? Peut être. La colère sans doute. Mais encore... la déception ? Bigre c'est qu'il n'a pas l'air de plaisanter en fait, et encore moins prêt à le lâcher... Pourtant le gamin cherche à peine à savoir ce qu'il lui a fait, puisque la réponse évidente : rien. Non vraiment il ne voit pas et à vrai dire avec un poing prêt à lui tamponner une nouvelle fois la trogne il a autre chose à penser. Et c'est cette fois la peur et l'incompréhension que le jeune Josselinière pourra lire son visage avant qu'il ne prenne une nouvelle fois la parole, muant bien plus que d'ordinaire, frôlant presque les aigu.

« Mais lâche moi, bougre d'abruti ! T'es deviendu complètement fol ou QUOI ? Moi être Cassian : TON MEILLEUR POTE ! »


Diantre ! Il lui arrivait quoi à ce naze ?
_________________
Aimbaud
[Touche pas]

D'ordinaire Aimbaud était plutôt bon compagnon, si on omettait ses blagues vaseuses et son penchant cynique. Il ne prenait pas facilement la mouche, et acceptait même avec bonhomie qu'on se moquât de ses poulaines, de l'alcool qui ne tenait pas, de son passif de troubadour errant et de sa coupe de cheveux. Mais s'il y avait un endroit où le bas blessait, c'était bien concernant la famille. Là, il était intraitable, colérique et sortait de ses gonds à la moindre pique. Emettez la plus petite critique sur son origine métisse angevino-bourguignonne, insultez sa mère, huez son père ou manquez de respect à sa soeur : que vous soyez une montagne de muscles et de poils, un illustre Prince de France, ou un manchot lépreux et aveugle... Il vous défonçait la gueule.

Même son meilleur comparse.


- Euh, z'avez besoin d'aide vot'e gracieuse Seigneurie ?

Demanda un homme vêtue de la livrée des domestiques de Doigne, tandis que deux gardes posaient la main sur les épaules de l'agresseur fou furieux, prêts à lui visser les bras. Aimbaud se dégagea d'une ruade et continua d'aboyer comme s'ils n'avaient pas été interrompus, resserrant son étreinte sur le colbac du Blondin.

C'est cela, nie !

Le chevalier qui fait "nie"... Pardon. Donc, Aimbaud manqua de faire craquer les couture de sa poche, en la fouillant brusquement pour en tirer la lettre galante, rehaussée à l'encre rose qu'il brandit sous le nez abîmé de Cassian.

Qu'est-ce qui ne va pas rond chez toi, que tu en veuilles de la sorte à l'innocence de ma soeur ?! Elle est peut-être trop naïve pour comprendre toute la perfidie vulgaire qui a animé ta main à l'heure d'écrire des mots, mais moi pas !

Et il ponctua ses dires en craquant le parchemin dans un froissement nerveux, décidément hors de lui.

Sache que Yolanda n'est pas une puterelle dévergondée, elle est pure et chaste. Je suis abattu de voir que tu manques à ta noblesse, en la bafouant, elle, le joyau de mon sang, de mots choquants et de flagorneries vicieuses toutes bonnes à êtres adressées à la dernière des garces !

Inspirant, les dents serrées de hargne, et crispant à nouveau le poing près de la figure du jeune Blanc-Combaz, il tente de contenir une nouvelle escalade d'agressivité qui l'emporte doucement mais sûrement.

Tu nies ?
_________________
Cassian_darlezac
[Un peu de plomb dans l'aile, pas plus dans la cervelle...]

Un regard avait suffit pour signifié aux gardes qu'ils n'avaient pas intérêt à intervenir d'avantage. Néanmoins l'Intrépide devait bien avouer que leur présence était rassurante, savait-on jamais de quoi était capable son pote. Il ne tenait pas spécialement à se prendre un autre gnon en pleine poire. C'est pourtant sans se plaindre de la douleur lancinante qui lui oppressait le visage qu'il l'écouta exposer ses griefs, lettre à l'appuie.

Ne pas se marrer surtout ne pas se marrer, chose difficile la situation étant plutôt ridicule. Non vraiment il pensait réellement qu'il avait voulu draguer sa sœur ? On dirait bien oui. Il allait falloir s'expliquer et la jouer serré parce qu'il semblait remonter. Nier ou mentir serait risqué, ne restait plus qu'à être honnête. Mais avant de se livrer il enverrait paitre les gardes. Il avait déjà bien assez honte d'annoncer ce qui allait suivre à son pote sans en plus devoir supporter d'être la risée des hommes de son père. C'est donc d'un :
« Laissez nous poursuivre et occupez vous de vos miches vous ! » qu'il les renvoya.

Ne restait plus qu'à s'expliquer avec Aimbaud sans se faire une nouvelle fois cogner, l'exercice risquait d'être ardu. « Nier ? Mais nier quoi ! Tu crois quand même pas que je fais de la drague à ta sœur quand même ? ! » Et m*rde... Au gamin de ne plus pouvoir se contenir et d'exploser de rire, tout en grimaçant de douleur. Et c'est quand il sentit le poing Josselinien resserrer son étreinte sur sa chemise que l'hilarité s'en alla aussi vite qu'elle était venu. « Attend ! Daccord, d'accord je vais t'expliquer ! Pas besoin de t'énerver pour ça, je te promets, je me fiche complètement de ta sœur ! » Mauvaise pioche. « Enfin je l'apprécie comme si elle était ta sœur mais c'est tout, pas plus que ça ! » On inspire un grand coup et on poursuit, faisant fie de la douleur et du poing qui semblait prêt à s'abattre sitôt qu'il la fermerait.

« Tu te rappelles quand je t'ai dis que j'étais amoureux de la Duchesse Angélyque ? Ben c'était des fichues conneries pour pas avoir à te dire que c'est de la reine que je suis amoureux ! Ta sœur étant une proche de la reine, je me suis dis qu'en me rapprochant d'elle en ami – et rien qu'en ami hein – je me rapprocherais également de la reine, voilà tout ! Pas de quoi en faire tout un flan pour du plat, tu vois ! Je vais pas m'amouracher d'une mini pucelle pas même héritière, j'suis pas complètement crétin ! »
Ca s'est dit, ça passe ou ça casse, reste qu'à croiser les doigts et tenter d'afficher un sourire franc, même s'il a grave les chocottes à l'idée de se prendre une nouvelle patate.
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Aimbaud
[Laisse tomber les filles]

    Laisse tomber les filles
    Ça te jouera un mauvais tour
    Laisse tomber les filles
    Tu le paieras un de ces jours
    On ne joue pas impunément
    Avec un cœur innocent


Il se fiche complètement de sa soeur ? Une mini pucelle pas même héritière ? Il s'en rapproche pour s'approcher de la Reyne ? Est... Est-ce que Aimbaud a bien entendu, où est-ce cette tonalité sourde dans ses oreilles, un brin aigüe, vrombissante, qui a déformé le son des paroles de l'infâme décoloré qui lui sert d'ami ?

GnMhA !

Ca c'est du cri de guerre, mon gars.

*PAF !*

Ca c'est de la patate, mon gars.

Gaah... niih.. RRggrhhh...

Ca j'ignore ce que c'est, sûrement un gargouillement de rage qui s'échappe de la glotte d'Aimbaud au moment où il déverrouille les articulations malmenées de son poing, tout en laissant sur le sol un Cassian complètement sonné et désormais décoré d'un hématome, prémisse d'un oeil au beurre noir. Un silence s'en suit, coupé seulement par les commentaires des serviteurs dans un coin de la cour, des geignements du blessé et des frottement nerveux des semelles du Josselinière qui piétine à quelques pas de là. Et puis le colérique reprend en pointant un index sévère sur son "ami".

Ne t'avise pas d'user de ma soeur dans tes projets de batifolage ! Et s'il me revient que tu lui fais nouvellement récit de la contraction de je-ne-sais quel de tes muscles, lors que tu te baignes à poil.......! J... j'...!

Il resserre ses doigts dans l'air, comme s'il voulait réellement étrangler les particules ambiantes. Quel étrange garçon... Ses bras retombent soudainement, tant il est exaspéré et déçu.

Laisse tomber les filles, Cassian. Reyne ou pas, ça te jouera un mauvais tour. Vois... Tu viens d'entâcher bellement notre amitié !
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Erwelyn
[Où la protectionneuse protectionne]

Blong !

Ceci est le bruit que fait le poing de Lynette, poney rose porte bonheur de son état et employeuse de la rouquine Ygerne, s'écrasant sur la table lorsque ses prunelles parcourent la lettre reçue à l'instant. A ce moment précis, si le nez boutonneux du Blanc Combaz s'était retrouvé sous ce dernier, pour sûr qu'il aurait fini en bouillie. Si elle avait su que le jeune Josselinière avait réalisé son rêve, elle en aurait presque oublié ses courriers échangés avec Ygerne.
Le bruit fait sursauter Anatole, la tête encore bien abimée suite sans doute à une malencontreuse rencontre avec un escalier ou un pied de chaise, elle n'avait pas encore vraiment mis cette histoire au clair. Enfin, toujours est-il que la mainoise était sacrément en pétard. Elle allait quand même pas devoir faire une leçon de choses à sa chambrière à chaque lettre d'un ado en rûte reçue ! Déjà qu'elle avait tendance à tomber amoureuse à chaque coin de ruelle.
Non, depuis ce jour où Lynette lui avait expliqué comment les hommes fonctionnaient, elle s'était promis de veiller sur sa chambrière comme à la prunelle de ses oreilles, et que jamais plus elle ne se ferait avoir. D'ailleurs, heureusement qu'elle réceptionnait tous ses courriers avant elle dorénavant, sinon elle se serait encore fait embobiner par le Blanc Combaz.


Mais, mais... mais c'est d'la drague ?
Non non, c'est kloug
Fichtredieu de cornegidouille de fichtrefoutre !
Mais c'est quoi ces foutus mômes qui s'acharnent à faire de la drague à deux écus à ma chambrière !?
Ah ben c'est sur que c'est pas à vous qu'on en ferait...
Anatoooooole !
Parchemin, plume, encre, et que ça saute !
Non, pas la rose, la noire, chuis remontée comme un cadran solaire là !

Rhaaa, et en plus comment qu'il écorche mon prénom, y en a marre ! Bon, chuis célèbre, il a raison, mais c'est pas une raison pour m'appeler biereldwyne hein.
Aller, notez.
Courte et concise Anatole, z'allez voir qui va voir le dernier.

Citation:
A Cassian d'Arlezac de Blanc Combaz, le sacrément gonflé petit paon

Le bonjour pas pimpant du tout !

Comment t'expliquer mon étonnement étonné lorsque, au sortir d'une journée harassante de voyage où Poneybouboule a eu la coulante toute la journée, un messager vint m'amener ce courrier destiné à ma chambrière.
Dis voir, jeune adolescent boutonneux, te serais-tu transformé en coureur de jupon impubère ?

Que ce soit bien clair, je t'interdis, ne serait-ce qu'un micro grain de sablier, de songer aux chevilles d'Ygerne, si délicates soient-elles. Je t'interdis d'essayer ne serait-ce qu'une seule fois d'humer son parfum. Je t'interdis de la surnommer tendre, pimpante, ou tout autre adjectif du genre et mievreux, ou ce sera directement ma main dans ton burgond visage.

Plus jamais je ne veux lire dans un de tes courriers les mots nu, poil, baignade, virilité et autres frémissements de frissons en tous genre. C'est bien compris ?
Sinon, je te promets que ton père aura là réellement une bonne raison de te coller à la bastonnade quand il saura que tu envoies des lettres où tu fais exploit de tes baignades hivernales à une employée de maison !

Avec mes colossales remontrances et moult claquades,
Erwelyn Corleone, dame de Sainct Antoyne de Rochefort et protectrice de la jeune Ygerne


Voilà ! Et que je ne l'y reprenne plus, le chenapan !
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Cassian_darlezac
Si l'adolescent avait déjà participer à quelques combats, il s'agissait plus de bastonnades où il n'avait guère eu à prendre de risques. Ce n'est pas quand ils étaient à dix contre un ,s'acharnant à éduquer un brigand, qu'il risquait franchement sa vie. Non, le jeune Digoine n'avait jamais eu à souffrir, du moins pas physiquement. Jusqu'alors il ne s'était guère pris de coup direct. Certes sa marraine était friande des baffes et n'hésitait pas à lui en administrer quand il allait trop loin, certes il était bien ressorti de plusieurs entraînements avec les cuisses voir le flan meurtri, mais jamais, non, jamais il n'avait souffert comme ce jour là. Et quand ses brides de conscience sont enfin regroupées, que la douleur s'estompe légèrement au profit de l'humiliation, il ne reste qu'une seule supplique à adressé au Josselinière, soufflée entre les dents c'est un « Dégage... » à la fois rageur et suppliant qu'émet le résidu de Paon roulé en boule sur le sol.

Était-il parti pour autant ? L'intrépide n'en savait rien, le fait est que la vielle Jehanne avait pris les choses en main. Les cheveux grisonnant, âgée d'une bonne quarantaine d'années, elle était une dynamique héritière de ces nourrices au franc parlé qui peuple les tragédies grecs. Peu à peu, l'affection mutuelle qui la liait au jeune Blanc Combaz, ainsi que sa force de caractère et sa franche sympathie, lui avait valu à Digoine une place de chef au sein du petit personnel. Bien qu'elle ne soit ni gouvernante, ni intendante tous l'écoutaient sans faillir et admettait bien souvent la justesse de ses propos. C'est vers la garde que se porta ce jour là son courroux.


« Ne restez point là les bras ballant et l'œil torve, menez son Intrépide Seignerie à l'intérieur, qu'on s'occupe de lui ! », tel furent les mots balancer à l'assistance et tous s'exécutèrent.

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« Bougez pas, parlez pas, buvez, mordez, à trois on vous replace tout ça ! »

Comme s'il pouvait parler, comme s'il pouvait bouger... Boire ? Ca oui ; il peut. Allongé sur sa literie le môme s'empare hésitant du gobelet tendu. Il ne s'agit pas là de quelques vins burgondes, ni même d'hypocras, de cervoise, de bière ou de toutes autres boisson alcooliques qu'il ingurgite journellement. Non, malgré son nez en piteux état il peut sentir la chaleur qui émane du breuvage. Ca pique, c'est fort, c'est avalé d'une traite. Pas le temps de grimacer qu'un bout de tissus lui est fourré dans la gueule. Il a bu, on lui a nettoyer le visage, il fait froid, non ? « Un. » Les mains pataudes d'un des hommes de son père se rapprochent, il a mal, il va avoir mal, il sait qu'il aura mal. « Deux. » Les dents s'ancre sur le tissu sous l'effet du stress, les yeux sont fermés depuis longtemps pour ne pas voir, la douleur s'estompe un instant au profit de l'appréhension, on le maintient. Il a peur ; maudit décompte. « Trois. »

Crac. La douleur se propage en un instant puis tout s'estompe et c'est le noir.
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