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[RP ouvert] Lorsque la Flamme est soufflée

Mariealice
[Enterrement de Maeve Alterac, se passe à Sémur.]

[Sur l'isle de l'Armançon.]

Il était l'heure. Le soleil s'était levé alors qu'elle l'était déjà, n'ayant que peu dormi. Ses yeux avaient de temps à autre suivi la course de celui-ci, calculant le temps qu'il lui restait avant que de se changer puis de suivre le corps jusqu'à l'église de Sémur.

La nuit avait donc été courte, passée en partie près du corps, heureusement embaumé mais néanmoins dans un linceul, de sa cadette. Une mèche rousse avait réussi à s'échapper et cascadait le long de la table sur laquelle Maeve reposait. De temps à autre, machinalement, une main se levait comme pour la repousser mais s'arrêtait en chemin tandis qu'un soupir venait passer la barrière de ses lèvres.

[Eglise]

Mais voilà, désormais revêtue d'une longue robe blanche, celle-la même qu'elle avait commandé à Attia pour l'enterrement d'Aleanore, elle avait regardé les porteurs faire entrer sa fille dans son avant dernière demeure et attendait, sur le parvis.

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en cours de mise à jour
Charles
    [Sémur, bastion du baron Margny]

    Drôle de réveil ce jour, propice à la bonne humeur, à la joyeuse escapade à l'ombre de la forêt pour profiter du soleil printanier et pouvoir affiner ses lectures, mieux connaitre la chose qui fait le monde. Mais à tout desservir, c'était toujours quand le temps le permettait le plus que le temps le permettait le moins -vous noterez un jeu de mot haut en couleur, je vais d'ailleurs déposer un copyright si c'est pas encore fait- et ce jour avait tout pour retirer l'humeur joyeuse des satanés rires champêtres.

    Aujourd'hui, point d'habit habituel, ouste braies finement taillés et mantel pour remonter les épaules de l'italien, c'était le temps de passer à la robe. Robe noir de circonstance, faire office de bon croc-mort pour mieux jouer à la faucheuse spirituel qui devait mener une flamme vers sa dernière créma ... fumée. Et pour Charles, tout ceci était une première, jamais encore il n'avait officier une quelconque cérémonie et quoi de plus solennel que l'enterrement d'une jeune fille de sang bleu, pour un début, cela serait à coup sûr semi apocalyptique. Le tout, serait de ne pas oublier la moitié des choses en route, mais ces questions viendront bien assez vite durant ses hésitations à venir.

    [Sémur - Église]

    Bientôt il serait midi, l'heure viendra que les portes s'ouvriront, que le corps entrera dans l'antre du Très-Haut. Le Margny était posé au fond de l'édifice, placé derrière l'autel à visionner les étapes, ne surtout rien oublier et se gardait bien de se salir les mains sur un quelconque détails à ajuster. Gants blancs qui venaient affiner l'effet de son austère déguisement, il scrutait l'entrée la bas devant ... Le temps était venu. Une indication au jeune garçon qui servait au sein de l'église et les cloches retentissaient. Les portes s'ouvraient, le cercueil entrait, les gens ne tarderaient plus ...
Armoria
Elle n'avait pas répondu au mot de Marie. Oui, c'était mal, et elle le savait. Elle se sentait lourde, si lourde, devant les départs, pour en avoir elle-même trop vus, et trop soufferts.

Restait qu'elle serait là, parce qu'elle savait que Marie le ferait, à sa place.

A sa place. Mon dieu. Dans le coche, elle se signa, étrennant un frisson. Elle descendit de voiture et se dirigea tout droit vers Marie, se sentant coupable d'avoir, elle, ses enfants bien en vie, même si l'un d'entre eux avait disparu en Orient, même si son tout premier était sorti mort de son ventre.

Elle ne dit rien. Rien de plus qu'un long regard.

Demandez-lui un discours pour faire vibrer une foule, à Armoria. Demandez-lui une chansonnette en forme de satire, demandez-lui les mots pour parler de la foi et de la joie qu'elle procure, demandez-lui même un hymne pour la Bourgogne, foutredieu ! Mais ne lui demandez pas, surtout pas, des mots de réconforts. Elle ne sait pas faire, elle qui se cache pour souffrir. Comme la femme devant elle, d'ailleurs.

Alors non, les mots, elle ne les avait pas. Elle n'avait que sa peau, sa présence. Mais elle les donnait de tout son cœur.

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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Didier_de_sars.
[semur eglise ]

c'etais de loin ce que l'ours preferrait,mais il ce devait d'être la ! tout comme pere il ne savait que mieux ce que pouvais être la tristesse de perdre un enfant , oui jamais on ne devait de survivre a ses enfants ,jamais telle peine ne devais être d'actualité mais bon la vie avais ses réalités bien loin des espoirs des hommes ,oui ce jour n'étais pas un jour de joie ,mais un jour de tristesse un jour ou il faudrait rendre au créateur un enfant , jour de tristesse meme si le royaume du ciel etait grand ouvert meme si le paradis etait au bout de la route meme si , si , oui avec les si ont pouvaient faire plein de choses , plein de reves ,pleins de si !!! trop de si!! oui trop ....
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Walan
Un enterrement. Cela faisait longtemps à vrai dire, que Sans Repos ne s'était pas rendu à une cérémonie d'enterrement ... non pas que les gens ne mourraient plus, mais plutôt qu'il n'avait plus désormais assez de personnes lui étant proches et/ou chères encore en vie pour lui faire assister à des mise en terre régulières.

Néanmoins, bien que la cérémonie présente soit en hommage d'une jeune femme qu'il n'avait jamais connu, il avait promis d'y être. Comme présence, comme soutien, et comme nombre d'autres choses.

Ainsi donc Walan arriva sur le parvis de l'église de Sémur, y observant les personnes présentes. Marie et Armoria y étaient, côte à côte. Préférant les laisser faire, le vicomte alla se placer non loin des portes, silencieux et immobiles, observant de son regard gris tout en ayant des pensées tournées ... ailleurs, vers d'autres cérémonies du même genre, plus anciennes.

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Breiz24
Elle avait vu l’annonce affichée un peu partout, elle avait eu l’occasion d’en parler avec l’intéressée, aussi. Elle savait donc que Marie enterrait sa deuxième fille aujourd’hui. Elle se prépara donc, soigneusement, au matin. Une tenue sobre et claire, une ceinture de cuir, et une coiffe dissimulant toute flamboyance rousse.

Elle ne savait pas si elle était officiellement conviée, mais elle aimait beaucoup Mariealice, aussi se rendit-elle d’un pas décidé à l’église quand les cloches retentirent. Elle se glisserait dans le fond de l’église, discrètement, elle écouterait le service funèbre plus destiné à apaiser les vivants qu’à aider les morts – si le cureton se débrouillait bien – et s’arrangerait pour ne se faire remarquer de nul autre que Marie. Ce qui importait c’est qu’elle ne se sente pas seule.

La rouquine grimpa donc lentement les marches du parvis de l’église. Elle serait là.

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Mariealice
Un mouvement avait attiré son attention et lui avait fait tourner la tête. Une tête blonde avait alors rencontré ses yeux qui avaient remercié pour la présence. Voilà longtemps qu'elles se connaissaient ces deux femmes. Liées par un travail commun, même si leurs avis divergeaient parfois, par des heures passées à la tâche, par un homme désormais mort, lui aussi, par la douleur que connaissaient tous ceux qui perdaient un être cher.

Une autre présence, Didier, qu'elle salua à son tour puis des yeux gris à qui elle offrit également un merci silencieux.

Les cloches sonnaient, il était temps d'entrer et de rejoindre sa fille. Petit à petit d'autres arriveraient sans doute, elle les apercevrait du coin de l'oeil, entendrait peut-être leur voix tandis que son esprit et tout son être seraient fixés sur Maeve et leur dernier rendez-vous.

Elle entra donc, lentement, et vint s'asseoir au premier rang, petit signe de tête à Charles, petit éclair roux lorsqu'elle tourna la tête vers l'entrée. Breiz. Puis à nouveau Maeve, uniquement Maeve.

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en cours de mise à jour
Charles
    Et les gens entraient, noblesse de cours, couronne bourguignonne, un défilé mondain pour visiter une dernière fois une fille qui n'était plus. Le barbu restait derrière cet autel, juste un regard qui allait de visage en visage, décrypter les gens présent, voir qui étaient les proches de cette jeune disparue ou plutôt de sa mère, car à voir les rides sur les fronts des belles coiffes, ce n'était pas la grande jeunesse qui se pointait dans l'église de Sémur.

    Inclinant la tête, de rigueur pour la Vicomtesse, avec laquelle il avait eu l'entretien quelques jours plus tôt. Un léger sourire esquissé, ce jour devait tout de même resté un jour de fête ou l'on faisait la cérémonie du départ d'un être aimé vers le paradis solaire, l'instant se prêtait donc quand même bien à ces lèvres étirées.

    Aux devants, une blonde qu'il connait et dont il avait à cœur de s'entretenir. L'important était au moins de se munir d'un couteau, la personne n'était pas la plus grande amie de la majestueuse famille Margny. Enfin à priori, l'idée d'un mauvais coup alors que nul rendez-vous n'était convenu et que la journée s'offrait à une cérémonie religieuse, un coup fourré restait une idée bien idiote. Peur ? Non, très peur !

    Et il restait là, attendant ...
Eusaias
[En Route pour Sémur]

Le Balbuzard faisait chemin vers Sémur en Auxois, la tête appuyée sur un des montants du coche le regard s’évadant par la fenêtre. Ses mains jouaient nerveusement avec sa chevalière qu’il avait retirée. C’était le seul bijou, hormis le chapelet d’Aléanore, qu’il portait en ce jour. La veille il avait fait mettre en berne les drapeaux de Digoine, Saint Robert et l’oriflamme des Blanc Combaz, ses riches parures bleues avaient été retirées et un noir profond le recouvrait désormais. La chevalière lui échappa et un bruit sec résonna dans la coche. Un soupire fut la réponse avant que le balbuzard se ressaisisse de « l’anneau scel ».

[Sémur, enfin]

Toujours muet et la mine sombre, le balbuzard se présenta à l’office. Ses yeux d’oiseau de proie se posèrent sur Marie Alice.
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Blason en [dé]composition...
Flaiche
[Sémur. Quelque part dans la ville]

On y était. Enfin le temps et la disponibilité avait été trouvées pour enterrer la flamme. Un enfant de moins, encore, et un enterrement de plus. Il est dit on dans l'ordre des choses que les enfants mettent leur parents en terre, pourtant, le roux pourrait presque considérer comme une habitude de faire les choses dans le sens inverse, si tant est que l'on puisse vraiment s'habituer à ce genre d'évènements tragiques. Pour sur, jamais ce ne serait le cas pour le vicomte. Trois fois, il avait perdu un enfant, trois fois, la douleur tristesse avaient été de mise bien loin de s'estomper avec le temps, les souvenirs de l'un rappelant ceux des autres. Que ne donnerait il pas pour voir une fois encore le sourire se dessiner sur ces visages tant chéris qu'il aurait voulu contempler jusqu'à leur de son propre trépas. Mais la vie en avait décidé autrement, et le roux, marchant d'un pas sans but vers n'importe où, vaquait dans la ville, ressassant les pourquoi auxquels il n'aurait jamais de réponse.


[Sémur. L'église]


Les cloches avait entamé leur chant macabre, comme annonçant la fin de toute chose. Le pas jusqu'alors indécis se changea en démarche plus assurée quoi que toujours un peu trainante, masquant si peu le manque d'envie du vicomte de voir sa fille disparaitre à jamais à son tour. L'angoisse du roux grandissait avec l'imposante stature de l'édifice religieux, semblant plus important à chacun de ses pas, plus écrasant, rappelant à chaque seconde le motif de sa venue. Soupir du vicomte devant les portes, qu'il dépasse à peine, gagnant un coté, préférant rester au fond, les mains légèrement tremblantes. Quelques personnalités étaient déjà présentes, et sa fille, sa flamme, gisait si loin de lui qu'elle lui semblait déjà tellement inaccessible qu'il s'en mordit la lèvre inférieur, prenant sur lui pour s'en approcher malgré son désir de rester dans l'ombre.
La gorge du roux se serra alors que le visage si serein de sa fille lui apparu. Il posa sa main sur les siennes, se rappelant le jour bénit ou il l'avait mise au monde. Qu'avait il donc fait pour que le destin s'acharnent sur eux de la sorte ? Le vicomte balaya de son esprit ces réflexions inutiles qui ne cessaient de le harceler en pareil moment. S'inclinant, il déposa un baiser sur le front de sa fille, lui murmurant quelques mots avant de rejoindre Marie sur le premier banc, se disant en apercevant l'officiant que si Aristote pouvait le lui permettre, il donnerait volontiers sa place contre celle de sa fille. Il savait au fond de lui même que cela n'arriverait pas, et que le doux rire de son enfant ne retentirait plus dans ce monde décidément de plus en plus triste.

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en réfection, un peu d'patience siouplait !
Mariealice
Elle ne faisait pas attention désormais aux mouvements autour d'elle, se concentrant sur le corps allongé là, devant elle, devant eux. Les souvenirs tentaient de remonter, de s'imposer à elle mais elle les repoussait, autant que possible. Depuis que Kilia avait amené sa fille morte, ils n'avaient eu de cesse d'emplir son esprit, au repos comme en éveil, jamais ils ne la laissaient tranquille.

En ce jour elle ne pouvait les supporter, il fallait lui dire au revoir. Son regard se porta sur Flaiche lorsqu'il vint se pencher sur Maeve puis se détourna jusqu'à ce qu'il se plaça près d'elle avant de se poser sur Charles. Un léger signe de tête, il pouvait commencer, tout ceci avait bien assez attendu.

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en cours de mise à jour
Charles
    Les quelques personnes qui finissent d'entrer. Ce n'est pas un mariage pudibond ou toutes la cohortes de petit nobles veut afficher sa robe de grande classe, faisant croire d'une pseudo richesse inexistante, encore moins un dimanche de foy ou du sang bleu au gueux en passant par le bourgeois on s'amasse dans la maison du seigneur. C'était une office, ou le solennel et la pudeur semblait faire rage et ou l'omniprésence du vide devait formé comme un étrange crédo pour sublimer tout le décor.

    Un signe de tête de la vicomtesse en direction du barbu, un regard qui le fit comprendre que l'ordre de débuté était donné. A croire que l'office en était presque dirigé par autrui, mais on pouvait allégrement lui laisser cela pour l'instant à vivre, fête dont elle a désiré la célébration. La dernière fête de Maeve ...

    La tête qui se baisse un instant, se remémorer quoi faire. Le premier échange avec le public, le spectacle se devait d'être au rendez-vous, les critiques ne feraient sans doute pas grand éloge et viendraient à le déloger rapidement d'un piédestal que les applaudissement d'une foule en délire opposerait. Pour la foule, on repassera une autre fois, on gardera uniquement la bonne marche des choses à suivre pour cette occasion ...

    Il contourne l'autel, tirant le pan de sa robe de son blanc gant et garde le regard fixe sur le cercueil ouvert de la jeune fille, blanche peau, corps glacé, frigorifié, la fraicheur s'envolait presque jusqu'au baron qui en avait des frissons. Voilà bien qui change de ces cadavres encore tout chaud ou le sang gicle à pleine volé en plein milieu d'un massacre de bonne guerre. La tête qui se lève enfin, qui tourne de la gauche vers la droite, offrant un dernier coup d'œil à chacune des personnes présentes et il débute.

    Après tout nos regards qui ont croisé le sien, faites qu'elle puisse enfin te voir, Seigneur.


    Les fidèles présent reprirent l'habituel marche de débuts d'enterrement ... Apparemment, ils étaient habitués.


    Seigneur, ne détourne pas ton regard de notre amie.

    Après l'amitié qu'elle a reçu et qui a guidé sa vie, accorde lui, Seigneur, l'amitié ultime et parfaite qui est la tienne.

    Seigneur, ne détourne pas ton regard de notre amie.

    Après les peines et les larmes qui ont obscurci sa vie par moments, illumine sa route pour l'éternité.

    Seigneur, ne détourne pas ton regard de notre amie.

    Seigneur, nous nous tournons vers toi, avec nos espoirs à l'heure où disparaît le corps d'une ami.


    Et la réponse à l'unisson dans l'église :
    Amen.


Bleu : Charles
Rouge : fidèles
Indigo : Charles + fidèles
Minouche
[ Chandelle & Papillon ]


- Requiem -

Selon les grands, lorsque l'on monte les marches de l'église, on va au Paradis. Quand le môme entendit cela pour la première fois, il s'était précipité sur le parvis de sa ville natale, et avait entrepris d'atteindre la porte où était emprisonné celle qui lui a donné vie en sacrifiant la sienne, persuadé de ramener dans la même aventure les liens ombilicaux des nombreux autres enfants dans son cas.

La foi s'est éteinte aussi sûrement que le mioche eût découvert le décor religieux derrière le lourd bois. Rien, juste des bancs, des prières, de belles œuvres à voler et de sombres mines. Depuis ce jour, le gamin dénigre profondément le Tout-Puissant, autant qu'il le craint assez pour ne pas le crier. Pour lui, IL est un impitoyable voleur qu'il ne faut pas courroucer, juste courber l'échine derrière un masque pieux, pour ne pas se retrouver entre les mains des hommes du feu sacré.
La mort des deux filles de Marie Alice ne donnèrent que plus de raisons à l'enfant de ne pas croire à la bonté divine. Aussi s'était-il promis de ne pas faire trop de grabuge aux cérémonies pour sa maitresse... Dans la limite de sa sensibilité. La première fois fût un échec effroyable, le nain complètement apeuré et certain d'avoir rendu un instant folle la Violette.

Aujourd'hui, paré des mêmes vêtements de deuil, le lapin noir en retard reste planté devant cette bâtisse bénie. Seul réconfort dans sa situation, l'idée enveloppée dans un simple linge, plaquée contre le ventre, les bras en croix pour support. Le courage migre en ses maigres jambes petit à petit, et son corps lui semble incroyablement lourd durant l'ascension des marches.
Ce n'est qu'après un rude combat entre la peur et le refus d'abandonner la douce Alterac que l'enfant aux cheveux corbeau pénètre dans la lourde et triste ambiance tant redoutée.

Comme toujours, l'acoustique des lieux rend chaque parole surprenante, alors lui, pauvre jeune écuyer perdu dans cette atmosphère éprouvante... Ses pieds de plomb ne l'amènent qu'au premier banc le plus proche. C'est donc loin et silencieux que le môme assiste au départ d'une Flamme pour rejoindre l'Étincelle. C'est donc en parfait inconnu que Minouche souhaite à la Chandelle de belles et heureuses retrouvailles avec le Papillon...

Adieu jeunes filles... Le monde tournera peut être rond un jour quand nous enterrerons nos parents et pas l'inverse.



***Musique : Paradise Circus - Massive Attack***

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Cassian_darlezac
Dans le coche qui les menait à Sémur, père et fils demeuraient étrangement silencieux. En effet, la journée n'était pas à la fête et l'adolescent sentait son ventre se nouer au fur et à mesure qu'ils approchaient de la ville. S'il avait refusé de se rendre à l'enterrement de Maman, ne se sentant guère capable de supporter une telle épreuve, il n'avait plus aujourd'hui l'excuse de la jeunesse. Il lui fallait être là et pourtant l'épreuve n'était pas moins douloureuse. Penser à Maeve c'était songer à cette grande sœur toujours prompte à faire la moral, à le remettre dans le droit chemin ; c'était se rappeler l'époque où la demeure de sa marraine fourmillait des cris d'enfants, c'était se souvenir d'un pacte de sang ayant unis cinq gamins ; c'était se remémorer ses journées passées avec Gaspard, Karyl, Alycianne, Maman, ou encore Léandre ; c'était enfin prendre conscience que le temps passait et que rien n'était jamais comme avant.

Un bruit le tire de ses pensées, l'anneau sigillaire avait choit au sol dans un soupire et son propriétaire se penchait déjà pour le ramasser. Le temps d'adresser un sourire triste à ce père, éternel phare qui le guidait et l'empêchait de sombre dans le désœuvrement, et les voilà arrivés. Lentement ils descendent du coche avant de s'avancer et d'entrer dans l'édifice. Le monde est au recueillement, une flamme s'est éteinte, j'ai froid Papa.

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Mariealice
La cérémonie commença, avec son lot de prières, de réponses et de textes faits pour alléger la peine soit-disant. Ce qui n'arrivait jamais mais il ne fallait surtout pas le dire.

Alors comme tout le monde, elle récita ce qui était attendu d'elle, les mains serrées l'une contre l'autre, cachant en leurs seins une mèche rousse qui viendrait rejoindre une autre mèche brune, prise à son ainée, pour Arthur, arrivée trop tard, il était déjà sous terre et elle n'avait eu que sa médaille, conservée pour elle par un des frères. Médaille qui ornait depuis son cou, sur elle en permanence.

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