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[RP ouvert] Lorsque la Flamme est soufflée

Walan
Il avait suivit dans l'édifice le reste des personnes présentes. Il les connaissait toutes, à vrai dire, ne serait-ce que de vue, à l'exception de l'officiant. Et pourtant il se faisait l'effet d'être le mouton noir de l'assemblée. Non que ça le dérange en général -il avait l'habitude de l'être- mais dans ce cas particulier de l'enterrement d'une jeune femme, d'une jeune fille, qu'il devait être le seul à ne pas connaître dans l'église c'était tout de même ... gênant.

Mais il avait promis d'être là, et il l'était. C'était le moins qu'il puisse faire pour montrer son soutien, son amitié et une autre chose commençant par A à laquelle il valait mieux éviter de penser dans une église, à un enterrement, tant que certaines ... procédures n'étaient pas encore arrivée à leur terme.

Toujours est-il qu'il s'était placé sur un banc, à l'écart mais visible, pour laisser les proches ensembles tout en pouvant assurer un soutient du regard si nécessaire. Et là, il suivait la cérémonie, prononçant les paroles, prières et autres formules cérémonielles à mi-voix.

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--L_etincelle
Plif plaf plouf..

C’est le bruit des gouttes d’eau qui glissaient des mèches rousses de Maeve quand le corps a été sorti de l’eau. C’est le bruit des gouttes de sang qui s’écoulaient des coupures aux poignets d’Aléanore dans la chapelle. C’est le bruit d’une fuite sous le porche que l’Etincelle constate de son regard mort en observant les entrants.

Plif plaf plouf..

Les mains posées sur le giron de la robe noire, elle regarde sa mère entrée, son père embrasser le front de Maeve, Cassian qui devient homme, Eusaias qui est trop silencieux pour être honnête, une princesse, une meyre, un enfant qu’elle a déjà vu au sien d’enterrement. Les noisettes ternes se posent sur le haut du porche de l’église, vous ne voyez pas qu’il y a une fuite ?

Plif plaf plouf..

Entre l’Etincelle dans l’église, lentement, comme en communion, c’est le troisième lieu de culte qu’elle fréquente depuis sa mort, dieu que la vie d’errante est lassante, la sienne moins que celle des autres, il y a les plants de framboisiers qui poussent à Digoine et occupent ses journées, que ce ne sont pas les papillons mais Maeve n’aura pas ce problème. Jamais. C’était un accident, et là-haut, il le sait, et Maeve l’a rejoint, il n’y a pas eu à attendre le trop long à venir office. Maeve est avec eux, à ses côtés. Ange parmi les Anges, Flamme parmi les Etoiles. Et elle brille sa flamme d’une lumière que la mort n’éteint pas.

Les doigts pâles caressent la chevelure flamboyante auprès de laquelle elle s’est rendue, elle voudrait comme sa mère, remettre cette mèche en place, mais il n’y a pas d’accroche, elle n’est qu’esprit, et ce corps est bien trop humain. Un sourire amer, les cheveux de Maeve n’ont jamais voulu obéir, pas plus vivante que morte, mais elle les aime encore, toujours, pour ce halo autour d’elle, comme une auréole de feu. Morte et si vivante. Elle glisse sur le côté et s’agenouille en souriant, car elle sait. Quand le visage s’appuie sur la pierre froide où repose le corps de Maeve Alterac, il sourit, car là-haut, elle doit la trouver bien sentimentale la sentencieuse novice souriant pour les morts et leur arrivée au paradis solaire.

Chaque rayon, chaque éclat de l’astre ne sera qu’un mouvement de ta jolie tête et les mèches flotteront au gré du vent, mutines flammèches, multiples lumières qui éclateront sur la terre en autant de langues de chaleur, et toi, ma Flamme, tu donneras de l’amour encore pour ce que tu ne cesseras jamais de briller. La main se tend et glisse sur celle bien trop pâle du corps.

Ma sœur.
Enguerrand_de_lazare
Le frère attristé. L'oncle éploré. Le Parrain effondré.
Tout ce qu'il était en ce triste jour, il l'avait emporté avec lui en cette église, terre consacrée à l'adoration du Très Haut, de ses saints, apôtres et autres zélés et non moins fidèles serviteurs.

Tenant à son bras Ewaële, celle qui désormais était à nouveau sa moitié la plus chère, il s'était avancé sur le parvis de l'édifice, avant de rapidement pénétrer sous l'arche de pierre marquant le lieu saint.
Les pas des deux amants étaient réguliers. Lui avait le regard fixé au devant, ne pouvant quitter des yeux l'endroit où le petit corps de celle qu'il n'aurait à jamais qu'insuffisamment connue reposait pour l'heure.

Quelque pas encore.
Un regard en direction de sa chère et tendre sœur.
Le silence.
Que dire.
Un autre pour ce père éploré. Bouffon amuseur disparu en cette heure. Ne restaient que le chagrin et la tristesse.

Puis, prenant place à leurs côté, invitant Ewaële à s'assoir auprès de lui, il était resté immobile, l'âme perdue en quelque lointain souffle de braise.
La cérémonie, maintenant, avait commencé.
Le spectacle si bien rôdé pouvait désormais se dérouler comme déjà des milliers et des milliers de fois.

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Charles
    L'heure était désormais venu de débuter le fond de la cérémonie, la lente marche de l'être perdu vers l'enfer lunaire ... euh vers le paradis solaire -tout dépendra bien évidemment de la volonté du Très-Haut- ou le repos et la joie éternelle sauront accompagner l'âme qui quitte ce jour la terre bourguignonne.

    La robe noir qui flotte légèrement au dessus du sol. Lorsque le teckel eut fini son intro digne des plus ténors italiens, il avança de deux pas et débuta son laïus textuellement bien ancré dans sa mémoire après les divers offices aux quels il avait participé.


    Frères et Sœurs!


    Les bras qui s'écartent comme pour mieux inviter les fidèles présent à écouter le discours du barbu. Le regard qui vient chercher ceux des personnes présentent et avec une certaine insistance afin d'avoir une attention toute particulière.


    Nous sommes réunis aujourd’hui en la maison du Très-Haut pour célébrer la vie et l’amour, la vie et l’amour de notre défunte Sœur, Maeve Alterac, qui habite nos mémoires et nos cœurs à jamais. Son départ, aussi difficile soit-il, n’est pas qu’une tragédie.


    Car bien souvent, on l'oubliait, mais les enterrements sont avant tout une fête, le bonheur -pas très partagé, j'avoue- de voir une personne cher rejoindre le plus beau des mondes.


    C’est aussi une occasion d’espoir. L’espoir qu’elle nous ait quitté pour un monde meilleur, un paradis de félicité et de repos, loin des tentations et des tracas de la vie quotidienne. Tous manqueront ses sourires et ses joies, mais réjouissons-nous, car nul doute ne subsiste que notre chère Maeve nous attends, tous et chacun vous ici présent et ceux qu'elle aura aimé, en ce Paradis Solaire vers lequel la vertu nous guidera. Il nous faut nous garder d’essayer de trouver une raison à cette perte, il n’en existe nulle que nous, humbles mortels, pouvons déchiffrer.


    Il s'était bien gardé de venir à parler des faits troublant intervenant autour du décès de la fille. Mais par ces mots, ils menaient une énième la mère à se rappeler l'événement.

    La mort est une composante essentielle de la vie et le passage vers une vie meilleure. Il revient au Très-Haut de choisir le moment de notre heure, et nous, aujourd’hui assemblés, ne pouvons que nous inspirer de l’exemple de Maeve et lui recommander de l’accueillir dans la plénitude éternelle.


    Il se retourna alors vers l'autel, laissant l'assistance dans les effluves de bonheurs un instant. Main qui se pose sur la panière en osier, se referme la serrant fermement, puis se retourne vers l'auditoire avancer d'avancer vers le cercueil et de déposer le réceptacle aux cotés de la défunte.

    Maeve, nous plaçons près de ton cercueil la corbeille de l’amitié. Tous ici déposeront un petit quelque-chose, qui sera remis aux personnes démunies en ton nom, en guise d’exemple de l’amitié dont tu as fait part aux autres toutes ta vie. Sache que ton œuvre de bien te survis et qu’elle nous inspire tous et chacun.


    Et c'était le retour du jeune garçon ayant déjà sonné les cloches. Traversant l'église dans l'allée centrale, il vint déposer quelques fruits dans la panière afin de faire ce don naturel aux plus démunis.


    A votre bon cœur !


Mariealice
Elle écoutait toujours, ses yeux passant du corps étendu à l'officiant, croisant parfois les siens. Que pouvait-il y lire? Elle aurait été bien en mal de le dire, tâchant de garder ses pensées en elle, de se concentrer. Pas qu'une tragédie. Pourquoi pas une fête aussi? Seigneur qu'ils pouvaient tous lui donner des envies d'étranglement. Avaient-ils perdu ne serait-ce qu'une fois la chair de leur chair? Histoire de voir si cela donnait des envies de se réjouir parce que cela signifiait partir dans un monde meilleur?

Le bruit des pommes dans la panière la tira de son envie de meurtre et, machinalement, elle tendit au gamin quelques pièces issus de sa bourse, touchant par la même un objet en bois qui y était logé depuis quelque temps déjà. Un sourire étirait d'habitude ses lèvres en pareil cas mais en ce jour, ce fut un petit soupir tandis qu'elle cherchait dans l'assemblée.

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en cours de mise à jour
Charles
    Alors que l'assemblée restait amorphe devant la corbeille, sans doute un manque de rente chez les nobles gens présent. Cela aurait été inquiétant, mais le Margny opta pour l'avarice naturelle qui pouvait ronger toutes ces personnes, l'important est le pardon qui saura s'offrir à travers de bonnes confessions.

    Et c'est donc avec un certain brio qu'il continua la cérémonie, tel que le voulait les rites de l'Église Aristotélicienne Romaine. L'heure était donc venue d'éclairer la voie vers le soleil, quand bien même ce dernier par sa splendeur nous attirait déjà à lui, là c'était aux simples mortels d'aider l'âme en route à faire son dernier voyage. Le baron prit alors un des cierges allumés sur l'autel et revint auprès du cercueil afin d'allumer les différentes bougies présentes autour du blanc cadavre de l'Alterac. Puis de se retourner vers la famille et les amis présent, toujours ce cierge brulant à la main, donc la cire venait peu à peu s'écouler entre le sol et ses gants. Fichtre !


    L’Amitié est la lumière du monde c’est la flamme qui réchauffe notre cœur. Quelle éclaire maintenant la route de Maeve qui la conduit maintenant au Royaume de Dieu !


    Les paroles étaient prononcés et le clerc s'en allait donc remettre le cierge la ou il l'avait trouvé, tout en tentant vainement de faire disparaitre les taches de cires qui venaient exécrablement lui salir ces si beaux gants. Et enfin après plusieurs passage du revers de son autre main et le tout en faisant le tour de l'autel en cachant audacieusement sa main de l'assemblée qui le guettait en vue de la suite. La cire disparu, l'italien put prendre la croix posé de l'autre coté de l'autel en main et retourner une énième fois devant la jeune défunte, et annonça à l'auditoire si réactif.

    Maeve ! nous déposons cette croix aristotélicienne sur ton cercueil.
    Cette croix est le signe qui relie Aristote et Christos, qu'elle soit pour toi signe de salut et de vie éternelle.


    Se retournant vers la blanchâtre créateur bientôt six pieds sous terre, il y déposa cette croix qui guidera cette glacial et cadavérique fille vers ce monde de chaleur et de bonheur qui devait l'attendre -à moins d'un détour lunaire, dans quel cas ... aglaglagla-. Un instant au devant de la petite, allant presque jusqu'à humer l'odeur de la mort, voyant ce corps qui étrangement lui rappelait celui de sa mère décédé il y a de cela une année maintenant. Un coup de froid le travers, il se retourne.

    Cet enterrement nous rappelle plusieurs choses :
    Le souvenir d'une Amie aristotélicien qui vient de nous quitter. D'une fille qui avait une histoire, unique, avec le Très-Haut. Qui était entouré de tendresse par le Très-Haut. Qui a fait, ou non, l'expérience de cette tendresse.
    Nous voici nombreux dans cette chapelle, autour de Maeve, pour prendre conscience de ce lien d'amour qui l'a toujours uni Dieu, qui unit Dieu à chacun de nous, à tout instant.
    La mort viendra pour chacun de nous. pour les uns tôt, pour les autres plus tard. Pour les uns dans leur jeunesse, pour d'autres dans leur vieillesse. Le Seigneur nous prévient : "Soyez prêts, soyez toujours prêts car vous ne savez ni le jour ni l'heure".
    Aristote nous a guidé et Christos nous invite à prendre exemple sur lui, à trouver notre joie à vivre pour les autres, à aimer comme ils nous ont aimés. Notre présence ici est prière. Nous invoquons Aristote qu’il mesure les péchés de notre soeur et que Christos intercède auprès du seigneur pour qu’il le reçoive en son Paradis.

    Laissons maintenant ceux qui l’on connu parler d'elle...


    Il recula de quelque pas, se rapprochant de l'autel et laissant ainsi la parole à ceux qui le voudraient ...
Walan
Silencieux et sobrement discret, Sans Repos avait écouté les paroles de l'officiant avec attention, non sans surveiller du coin d'un oeil gris le premier rang. Il avait déposé quelques écus dans la corbeille lorsqu'elle était passé à sa portée, presque distraitement, attentif qu'il était à son observation.

L'acier rencontra les noisettes à cette occasion, mais un acier qui n'avait rien de la froideur, du calme ou de l'indifférence qui pouvait en ressortir bien souvent. C'était un acier protecteur, presque doux, voire chaleureux. Pour qui savait le voir, en tout cas.

Mais le contact fut vite rompu, la cérémonie se poursuivit et le regard du vicomte s'orienta à nouveau vers l'autel et Charles, ainsi que sur Maeve. Imperceptible mouvement de lèvres lorsque l'officiant fit ses "rappels", tandis que des souvenirs d'autres cérémonies similaires et de personnes pour qui la mort était venue trop tôt à son goût remontaient au souvenir de Walan en attendant que s'avance l'un de ceux qui voudrait rendre hommage à la jeune femme.

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Eusaias
C’est le Balbuzard qui fit le premier pas. Il n’était pas celui qui la connaissait le mieux, il n’était pas celui qui l’aimait le plus. Il n’était qu’un «simple ami » qui voulait la saluer une dernière fois. Il rejoint alors l’autel et prit bien soin d’éviter les regards. La tristesse dans les yeux de chacun était bien trop rude à supporter, son regard se porta là ou Maeve reposait.

Je voudrais saluer une dernière fois, celle qui fut une fille, une nièce, une « sœur », une amie pour tous ici présents. Maeve avait ce don, si agréable, de réussir à briser de son rire cristallin les moments de troubles, ce petit sourire, qu’elle affichait en guise de soutien, est et restera gravé en ma mémoire et je tenais aussi à la remercier pour ça. Bien qu’elle fut marquée petite par le vil, Maeve n’a jamais cessé de se battre, alors que nombreux auraient baissé les bras.

Pleine d’énergie et de bon sens, elle à su par ses présences nous lier, les uns les autres à elle. Aujourd’hui elle a rejoint le Très Haut, mais n’en reste pas moins, pour nous et en nous, un model de persévérance et de gaieté.

Que son rire résonne en nos têtes et que son sourire s’affiche dans nos pensées, car Maeve était la joie incarnée et c’est son héritage qu’elle nous a livré.

Repose en paix Maeve, car la haut il n’y a pas de combat, juste de la paix et de l’amour dont tu débordais.


Rien de bien d’extravagant, rien de « poétique » juste les mots bruts qu’il avait en tête afin de saluer la Flamme.
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Blason en [dé]composition...
Arthurdayne, incarné par Mariealice
Sémur. Bourgogne. Maeve.

Seulement trois mots. Qui avaient résonné en écho du galop du cheval qui l'avait mené jusque là.

Trois mots, c'était tout ce qu'il s'était autorisé à penser lors du trajet qui l'avait mené de Moulins jusqu'à Sémur. Parce que le reste. Parce qu'il lui fallait se concentrer. Parce que s'il s'était laissé aller à penser à plus de trois mots, ou aux fils invisibles qui reliaient ses trois mots entre eux, il aurait songé qu'il ne quittait plus Moulins que pour enterrer des êtres chers. Il aurait songé que plus il vieillissait, plus ses proches qui partaient étaient jeunes. Il aurait songé qu'il n'était plus qu'une forme criante d'injustice, pour avoir frôlé la mort à plusieurs reprises, et que cette garce ait refusé de le prendre, pour mieux cueillir des fleurs à peine épanouies.

Une fleur aux cheveux de feu.

Maeve.

Il y avait l''glise. Devant lui. Cette masse de pierre, inamovible, affront au temps qui passe, renfermant en son sein tant de douleur. Il y avait vu entrer Marie-Alice. Et diverses autres personnes qu'il se rappelait avoir croisé ou non. Flaiche, entraperçu à quelques reprises. Cet homme, qui avait débarqué de manière inattendue à l'anoblissement des soeurs Alterac. Et d'autres inconnus.

Il hésita. Longuement. Il se rappelait d'une promesse, arrachée par Maeve. Un compromis, après d'âpres négociations. « Tu viendras à mon baptême, et à mon mariage. » « Errff... j'aime pas les baptêmes, ni les mariages. » « Tu viendras, et tu entreras dans l'église. » « Non. Je n'entre jamais dans les églises. » « Alors tu ne viendras pas du tout. » « Si, je viendrai. » « Alors tu entreras. » « Non. » « Alors tu ne viendras pas. » « Bon, et si je reste dehors au baptême, mais que j'entre au mariage ? » « D'accord. » Fière d'avoir pu lui arracher ça, la petite Maeve. Lui qui, depuis des années, n'avait plus mis les pieds dans une église. A une exception près. Une exception douloureuse que Maeve, avec sa perspicacité toute enfantine, avait décelé en lui dès leur première rencontre.

Maeve. Celle qui grimpait sur ses genoux, dans la taverne municipale, à Moulins. Celle qui avait décrété qu'une voleuse était partie avec la moitié de ses sourires. Qui lui avait offert un coquillage pour le réconforter. Un coquillage qui avait le bleu du ciel après la pluie, comme les yeux de la voleuse de sourires.
Instinctivement, Arthur porta la main à son col, là où il portait en médaillon le coquillage offert par Maeve.
Maeve qui était revenue par étapes à Moulins. Comme pour montrer à Arthur son cheminement vers la maturité. Maeve qui était la seule à pouvoir le faire quitter l'Auvergne à brides abattues, du jour au lendemain, juste parce qu'elle avait besoin de lui pour une joute ou un anoblissement.

C"était la dernière fois qu"il quittait l'Auvergne pour elle. Il serra le coquillage et sa chemise du même coup, assailli par la douleur, intense, terrible, sourde. Maeve était là, certainement, allongée sur un autel de pierre, ses cheveux roux aussi indisciplinés que son caractère s'étalant comme une corolle. Et en même temps, Arthur savait pertinemment que ce qui reposait là, froid et rigide, c'était tout sauf Maeve.

Paradoxe de la mort, d'être à la fois présence et absence. Un corps à la beauté froide et concrète, cristallisation de la douleur. Un vide terrible et béant, d'où irradiait cette souffrance qui ne trouvait, finalement, qu'un pâle écho dans le corps sans vie que l'église entourait.

Plongé dans ses pensées, Arthur hésitait toujours. Cette promesse n'avait plus aucun sens. C'était pour le mariage de Maeve qu'il aurait dû rentrer dans l'église. Pas pour son dernier voyage. Machinalement, sans vraiment qu'il y prenne garde, ses pas le menèrent jusqu'au parvis. Là, face aux portes béantes, il ne put s'y résoudre. C'était trop. Trop dur, trop absurde, trop douloureux.

Las, il alla s'adosser au mur de l'église et s'assit sur le parvis. Il leva les yeux au ciel.

Il était bleu, de cette couleur qu'il prenait après la pluie. Le soleil y brillait chaudement. Arthur eut l'impression étrange qu'il se parait d'une corolle de feu. Le soleil était rouquin.

Mais peut-être cela venait-il simplement des larmes qui brouillaient sa vue.
Mariealice
C'était sans doute à son tour de se lever, de dire quelques mots sur sa fille. Seulement ce n'était pas si facile que cela. Non qu'elle ne sache quoi dire mais de le faire sans s'effondrer tout à fait. Un long soupir, elle se redressa et vint prendre la place que venait de quitter Eusaias, frôlement de sa main sur le bras de son ami, un merci des yeux.

Maeve... Aussi loin que je me souvienne tu as voulu devenir chevalier. Pour faire comme maman disais-tu. Tu étais têtue, volontaire, parfois impatiente, casse-cou. Comme lorsque tu avais décider de nous rejoindre avec Léandre, de quitter la Normandie à dos d'un cheval que vous aviez emprunté, tu n'avais pas 10 ans. Et Léandre serait ton amoureux, ton mari...

Tu avais tant de rêves Maeve, tant. Et la vie s'est chargée de t'en retirer, bien trop. Cette cicatrice qui mangeait ta joue, te défigurait pensais-tu. Mais tu étais belle ma fille. Si belle et lumineuse. Comme une flamme.

Sa gorge s'était nouée au fur et à mesure et les derniers mots avaient été plus murmurés que prononcés. Cela suffisait ou du moins, elle ne pouvait continuer plus. Alors elle regagna sa place, plus pâle encore, raide à force de tout faire pour ne pas sombrer, à d'autre de prendre la parole s'ils le souhaitaient.
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en cours de mise à jour
Armoria
Chkling-chkling-chkling, avait fait la panière en passant auprès d'elle, la faisant émerger de ses pensées. Elle y avait fait couler une bonne brassée de pièces, rappelée au présent. Chaque enterrement l'entraînait vers d'autres, et celui-ci ne faisait pas exception. On avait beau se dire que le défunt était heureux, auprès de Dieu, restait qu'ici-bas, le vide perdurait. Se lèverait-elle pour prendre la parole ? Certes non. Ce serait hypocrite, puisqu'elle ne connaissait que fort peu celle que l'on enterrait. Laquelle, si le peu de souvenirs qu'elle en avait était exact, ne donnait pas non plus dans les faux-semblants.

Elle était là parce que, et ne jouerait aucun jeu, aucun rôle qui ne fût sien.

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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Charles
    Deux interventions, mais amplement suffisante. Quelques mots de la bouche de la vicomtesse qui rappelèrent au brun la discussion des jours précédant sur la jeune défunte. Leandre, le fils du Comte de Beaufort, son oncle lui avait quelque peu parlé de la trahison du jeune Valfrey préférant s'allier à la révolte des fidèles au princier héritier défunt qu'était Sirius. Une affaire de famille et tout qui se recoupait au final dans cette église ...

    Les paroles étaient dites, c'était désormais au baron de reprendre la cérémonie et de finir l'habituel défilement de ces rites d'enterrements. Alors que les gens avaient reprit place, il s'avança à nouveau, proche du corps qui trouvait sous peu le repos éternel.


    Avant de quitter la chapelle, nous allons dire un dernier adieu à notre sœur, Maeve !
    Avec respect et affection, confions-la à Dieu dans l'espérance de nous retrouver un jour auprès d'elle.


    Il s'arrête, un instant de silence vient briser le cérémonial. Le regard qui se portait au fond de l'église, vers ses portes ouvertes ou le cercueil quittera l'édifice dans quelques instants. Il reprit.


    Avec tous ceux qui nous ont précédés et qui vivent déjà auprès du Seigneur, avec l'immense cortège des saints, nous lui souhaitons un bon dernier voyage à son enveloppe charnelle.


    Et du fond de l'église vinrent quatre jeunes hommes. Oui très jeune, pas encore en âge de vous claquer entre les doigts, le tout était désespérer qu'ils étaient assez aguerri pour ne pas lâcher le cercueil.


    Nous allons maintenant accompagner Maeve jusqu'à son dernier lieu, la ou sa sépulture tant attendu se fera enfin !


    Et il vint suivre les hommes qui menaient la défunte aux dehors vers le cimetière qui se trouvait aux côtés de l'édifice religieux.
Charles
    Une petite procession du cercueil, un simple chemin à emprunter, quelques dizaines de mètre séparait l'église sémuroise du cimetière ou allait reposer la petite Alterac. Charles suivait le cortège, directement derrière les quatre jeunes hommes et la défunte, gardant le regard rivé sur le socle éternel de cette dernière, suivant la marche entamé par les porteurs en silence.

    Un temps plus tard, les grilles passées, avancé jusqu'au trou ou sera ensevelit le corps, le baron s'était arrêté et retourner vers les fidèles qui étaient venu pour le dernier au revoir à la fille. Un coup d'œil sur le côté ou l'on voyait les quatre porteurs se préparer à la descente du corps pour permettre à l'officiant de finir son laïus.


    Nous allons maintenant confier à la terre le corps de notre sœur dans ce lieu où reposent déjà tant de défunts de nos familles. Le moment est venu de lui dire à Dieu. C'est un moment de tristesse, mais il faut que l'espérance reste forte en nous, car nous espérons revoir Maève lorsque, le Très-Haut nous réunira, dans la joie de son Royaume.
    Recueillons-nous en pensant à tout ce que nous avons vécu avec Maeve, à ca qu'elle est pour nous, à ce qu'elle est pour le Seigneur.


    Un petit signe de la main et c'était partit. Le cercueil fut descendu le long de la paroi terreuse ou les quatre hommes, cordes à la main tentait de garder l'habitacle bien droit afin de ne le voir flancher et de salir la pâle figure qui frapperait bien vite contre le bois clouté. Un instant de silence ... Elle est en bas, plus proche que jamais du démo ...euh ... du Très-Haut. Charles s'avança alors vers le trou et sorti d'une poche dissimulé dans sa robe, un flacon d'eau et en fit couler quelques gouttes sur le bois situé en contrebas.

    Cette eau, souvenir de ton baptême, nous rappelle que Dieu a fait de toi son enfant. Qu'il te reçoive aujourd'hui dans sa Paix !

    Et voilà que la cérémonie arrivait à son terme. Se reculant de quelques pas, il annonça que les fidèles pouvaient venir se recueillir une dernière fois avant que la flamme ne soit éteinte par la terre qui viendrait l'ensevelir à jamais.

    Vous pouvez désormais lui offrir vos dernières paroles et l'aider à partir vers le soleil.

    Un regard qui se porte sur la princesse, il avait encore à lui parler ... Il n'y avait plus qu'à attendre qu'elle soit passée devant le trou béant pour lui glisser les quelques mots qu'il désirait.
Armoria
Un mot ? Mais que dire ? Ce n'était pas encore son tour, loin s'en fallait : d'abord la famille, puis les proches, les amis. Et à la fin, tout à la fin, les gens comme elle, sans lien direct avec la défunte, mais avec tel ou tel de sa famille.

Voilà qui lui donnerait le temps de réfléchir ; et puisqu'elle était là pour Marie, ce qu'elle dirait ne s'adresserait pas tant à la fille qu'à la mère, même si celle-ci était sans doute au-delà du réconfort, après avoir perdu ses trois aînés. Elle resta donc un peu en retrait, attendant patiemment.

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Breiz24
La rouquine était bien là, dans le fond de l'église. Elle avait écouté tout le service, elle avait glissé quelques écus dans la corbeille pour faire bonne mesure - se doutant bien que le curé allait se pinter la tronche avec dès le soir même, mais donnant tout de même - et écouté tous les sermons.

Qu'il est aisé de lire des textes, qu'il est facile de prononcer des mots. Elle n'est plus là mais l'amour d'Aristote bla bla bla. Tu parles! Quand un mort est mort, peu importe qu'il soit occupé à se péter la tête avec Sainte Boulasse, Divine épouse d'Aristote, ou à faire des concours de qui pisse le plus loin avec Christos - et là, vous aurez tous compris que la rouquine ne pense plus du tout à la flamme, mais plutôt à un défunt à elle - quand un mort est mort, bin ceux qui restent, ils en chient. La rousse le savait. Et la rousse, en silence, admirait l'incroyable résilience de cette mère, ayant déjà enterré trois enfants.

Elle n'irait pas jusqu'au cimetière - il est des choses que l'on doit accomplir seule, et loin de trop d'yeux étrangers - aussi attendit-elle que tous la précèdent pour sortir. Elle fermerait la marche, saluerait Marie, et ceux qui resteraient pour la soutenir dans ce début de deuil - parce que le deuil ne commençait vraiment qu'avec un adieux définitif, ce n'est pas pour rien que les curés existent non plus! - et s'en irait chez elle finir ses travaux. Elle avait peu connu la gamine rousse, et pour le peu qu'elle l'ait connu, elle ne la trouvait pas agréable. Elle était venue pour Marie. C'est tout.

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