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[RP ouvert] Lorsque la Flamme est soufflée

Alycianne
Bien loin de là, une petite fille regarde passer les nuages. Dans les formes cotonneuses, elle voit des choses, des histoires, des rêves. Et tandis que là-haut dans le ciel un escargot géant affronte un chat dans une course endiablée, elle se souvient.

D'une chevelure rousse, d'une balafre, d'un fin froncement de nez. Et la jeune fille qui va avec. Qui se fait enterrer, en Bourgogne, elle le sait. Mais elle n'y sera pas à temps.
Elle n'était pas là pour la protéger de la mort, elle n'est pas là pour l'accompagner une dernière fois, et elle se demande alors, la môme, à quoi bon s'être dite chevalier servant de la jeune fille. L'épée de bois d'olivier entre ses mains n'a plus de sens, elle n'a ni sauvée Maeve, ni Aleanore, ni empêché Karyl de se faire blesser.

Elle ouvre sa menotte gauche sur la cicatrice, plus marquée que jamais. Elle l'avait réouverte, à l'annonce de la mort de sa sœur de sang. Se rappelle les heures perturbées passées alors, intériorisées pour ne pas effrayer sa famille. C'est la douce et gentille Alycianne, elle ne veut pas briser cette image, elle ne veut pas se séparer de cette fille-là. Mais elle a accepté d'être cette autre, qui peut s'énerver, pleurer soudainement, ou au contraire, rester indifférente, quitte à paraître folle.

Maeve...
Elle a déjà assez pleuré.
Et a fini par pardonner au Tout-Puissant de lui avoir pris ces personnes chéries. Un peu égoïste de sa part, mais après tout, il a raison de les vouloir auprès de lui : elle sont si géniales.

- Dis bonjour à Aleanore de ma part. J'espère que vous êtes fières de moi.

Elle sourit, à ces nuages, à ce ciel, à cette amie. Toujours là quelque part, un peu muette d'accord, mais ayant toute de même une présence, une certaine aura qui persistera toujours dans les souvenirs.

- Moi je vous aime. Toujours !

Et là-haut, un escargot passe la ligne d'arrivée, vainqueur.
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Ja_va
Sémur, ville splendide, lente, pleine d'effroi.
Sémur une ville pleine d'inconnus, de l'Inconnu.
Sémur, un arrêt vers le début d'une autre vie.
Mais que représentent donc ces murs pour la plupart de la populasse bourgogne? Une ville si différente de son petit village cosnois, si différente de Dijon, encore plus de Macôn ( ville soit dit en passant bien lugubre...). Et pourtant..
A cette heure actuelle où elle n'avait rien à faire puisque personne ne voulait l'embaucher, elle, pauvre vagabonde qui avait tout perdu, jusqu'à son titre pour repartir de zéro. Notre Jade-Valentine de Chambertin avait perdu jusqu'à son sourire, celui qui remettait du baume au cœur de tous ceux qu'elle croisait.
L'armée, ou comment faire changer une personnalité du tout au tout. De fille si rayonnante qu'elle était, elle devenait, petit à petit, de plus en plus froide. Mais pourtant quelque chose, quelqu'un encore lui permettait de ne pas sombrer de l'autre côté, parmi ces mercenaires, des voleurs.
Elle n'était pas une personne errante, et même si elle avait tout perdu, toujours elle retombait sur ses pieds pour mieux pouvoir regrimper et plus haut encore.

Aussi, bien que de triste humeur, le soleil lui mettait le sourire aux lèvres. Elle était en congé. L'armée n'étant pas encore aux portes de la ville, la visite se voulait des plus plaisante.
Mais voilà qu'à l'opposé de sa destination, un son retenti. Les cloches de l'église se mirent à rebondir pour former une lamentation.
La triste affaire, une personne venait de rejoindre le Très-Haut. Comme il y en a partout, comme il y en a souvent, des gens meurent. Des bons, des mauvais. Entre truands et cœurs d'or, qui seraient sauvés de la balance? Dieu seul est Juge.

Rien à faire, la Chambertin prit le pas pour rejoindre la populasse à cet affreux dénouement. Comme pour se contenter d'une meilleure vie, de vivre simplement, elle alla.
Rien d'inquiétant pourtant à l'atmosphère que dégageait la ville à cette heure.
Mais voilà que plus elle avançait dans les rues, moins de monde se présentaient, quelques personnes rentrant chez elles le cœur las de leur dur labeur, affaires quelconques..

Arrivant près de l'église, calèches, coches, chevaux, charrettes et autre moyens de transports les plus incertains y étaient arrêté, laissant pour seuls inconnus les cocher et écuyers divers faisant leur dur métier.
Pas un son ne sortait de l' église hors mis les chevaux qui soufflaient et les cloches qui terminaient leurs lents rebonds sonores.

Pas un son... des lamentations, des pleures à tout va. Quelle idée lui était venue en tête de venir à un enterrement d'une personne qu'elle ne connaissait même pas et où elle n'y était même pas la bienvenue puisque pas invitée?

Tant pis. C'était fait, les portes n'étaient pas encore fermées... alors elle s'engouffra dans la grande bâtisse froide et sombre. Des frissons montèrent. Un soubresaut.
Tous écoutaient le discours d'un certainement grand personnage. Tous écoutaient, les larmes aux yeux, l'effroi dans le cœur. Tous certainement se rappelaient les derniers moments passés en compagnie de la défunte personne.
Des bribes de discours lui vinrent à l'esprit lorsqu'elle entendit le prénom de Maeve. Elle avait connu une Maeve, autrement lorsqu'elle faisait ses cours à la guilde des Herboristes, là-bas qu'elle était descendue, là-bas qu'elle l'avait rencontrée, là-bas qu'elle avait appris son lien d'amitié avec les Chambertin...
Notre brune se souvient alors de son rire si frais, cette joie qu'elle avait au cœur. Qu'était-elle devenue? Où était-elle en ce moment?
Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait plus eu de nouvelles. Ni d'elle, ni de sa sœur, ni de sa famille et tous ses êtres si chers aimés. Que faisait-elle de sa vie, elle qui autrement riait pour un rien, itoujours à la vue d'un môme des rues?
Elle dérivait... vaquait.. non à ses occupations mais se laissait vivre, là où le vent l'emportait, là où les ordres Ostiens la menaient.
Des remises en questions lui venaient à l'esprit alors que le cercueil faisait chemin vers les portes de l'église qu'elle venait de franchir quelques instants plus tôt. Elle n'écoutait pas le discours... D'ailleurs, pourquoi l'écouterait-elle? Le défunt lui était inconnu.
Observant le cercueil encore non recouvert, elle soupira..
Elle suivit ce bloc de bois transporté. Comme si il flottait dans les airs, comme si il venait à lui..
Elle observait puis chercha à voir le visage du dit cadavre.
S'infiltrer pour observer.
S'infiltrer. Pour pleurer?
Un frisson. Un soubresaut. Un élan de stupeur.
Cette fille dont les souvenirs lui étaient parvenus, étaient là, à quelques pas d'elle. Non en chair et os comme elle l'aurait espéré. Elle était là. Allongée, vêtue de blanc, bien coiffée pour l'occasion, à l'intérieur des ces quatre planches de chêne qui flottaient devant elle tel un fantôme venant hanter une dernière fois les esprits.
Lui revint alors en mémoire ce prénom. Maeve. Les derniers instants qu'elle avait vécu en sa charmante compagnie. Que lui était-il arrivé?

Elle retourna sa tête pour fuir ce visage blafard, comme pour fuir ses responsabilités.
Et comme si tout devint clair, comme si le Très-Haut l'avait mené jusqu'ici, elle écouta le discours.

Nous allons maintenant accompagner Maeve jusqu'à son dernier lieu, la ou sa sépulture tant attendu se fera enfin !

Le cercueil s'était refermé. Le commis de paroles suivit les quatre hommes portant le socle en direction du cimetière.
C'est alors que la Chamberin redevint une petite fille observant les costumes, les visages...
tout l'entourage de Maeve n'était que noblesse. Et, elle, elle n'en avait jamais rien su. Pauvre ou riche, de toute façon, rien n'aurait changé. Elle était noble. Non dans sa façon d'agir un peu frivole, mais dans son cœur.

Jade observait cet entourage qui se levait pour suivre la procession. Elle restait là et observait. Tantôt les visages, tantôt les costumes. Certains visages lui parut familiers.. d'autres avait-elle déjà croisé.
Tous étaient vêtu de leur grands habits. Non de fête, non de mariage. Simplement du noir et du blanc. Des costumes des plus banal, représentant le deuil.
Tout était triste dans une église. Tous l'étaient. Même elle, inconnue de tous, vêtus de sa robe légère de ses jours de congés. On aurait limite dit une pucelle cherchant à se marier. Et cette pucelle était là, vêtue de couleur, au beau milieu d'une bourgeoisie hors du commun.

Tous sortaient, suivant le cortège. Un laps de temps incertain défila avant qu'elle prenne la marche, elle aussi derrière tous qu'elle ne connaissait point. Elle avait envie, là, d'échanger avec eux, de parler.. de savoir qui ils étaient.

Les grilles du cimetières avaient été franchies, la petite côte paraissant infranchissable était apparue. Tel un sommet d'une montagne qu'on se doit d'y mettre les pieds, Jade-Valentine avança, du pas lent, cérémonieux et célestin.
Puis le cortège s'arrêta, les quatre hommes posèrent le cercueil à terre. A terre, en terre... dans le sol. Sous nos pieds.
Elle resterait là pour toujours la petite Maeve. Elle resterait là parmi nous, par l'esprit. Elle sera là toujours pour nous observer.

Un petit discours encore. Tel fut la cérémonie, comme le veut l'habitude ancestrale.
Un petit mot. Chacun pouvait, s'il le souhaitait, maintenant exprimer ses sentiments.

Une hésitation venant de la part de la petite femme soldat. Elle prit une bouffée d'air pour se donner du courage, puis sorti du groupe que formait tout l'entourage de la défunte, puis alla prendre la parole.

Pour quoi dire? Rien de spécial. Une pensée comme tous.


«  Je ne sais pas pourquoi je suis là. Je ne sais pas non plus si j'ai bien fait de venir. Mais quelque chose m'y a poussé. Le Très-Saint peut-être? Qui sait? Toujours est-il qu'il y a dix minutes, en franchissant les portes de cette église je ne savais même pas qui était la défunte. Et voilà qu'en observant son visage, et en entendant son nom, les larmes me viennent, le chagrin m'envahit.
Je l'ai peu connu certes, mais ce que j'ai connu d'elle était un rayon de soleil. La joie qui émanait de cette petit fleur arrivait à faire oublier les plus grandes douleurs du monde.
Je sais maintenant, grâce à cet instant qu'il ne faut pas que j'oublie ce pourquoi je l'ai connu. Elle prenait des cours d'herboristes et nous révisions ensemble. Nous riions ensemble et nous étions heureuses, alors pour bien faire, je suivrai ses engagements, cherchant toujours pour paraître meilleure. Cherchant à vivifier le cœur des gens et à redonner le sourire. J'espère que ma tenue n'est pas trop provocatrice, mais je le disais, je ne savais même pas pourquoi j'étais là.."


Elle baissa la tête, pour reprendre, son souffle, pour effacer les larmes qui montaient, et repris :

"nous a quitté, mais elle a tant laissé, certainement plus à vous qu'à moi. Alors ne l'oubliez pas. Car elle, de là-haut elle veillera sur nous, toujours. Là parmi nous, par l'esprit. »

Un fin sourire aux lèvres comme pour se dire qu'elle avait bien fait de parler puis reprit son emplacement parmi les nobles. Là où sa place n'y était pas. Enfin.. c'était une Chambertin tout de même!
Un regard encore vers la sépulture... Afin de se rappeler ce pourquoi elle doit vivre.
Mariealice
Elle avait suivi, de façon mécaninque, tels ses automates qui semblaient presque vivants mais que n'étaient pourtant pas mus par une vie propre. Elle se sentait vide à cet instant, si vide. Pouvait-on d'ailleurs l'être plus? Tous ces morceaux de coeur arrachés à chaque âme partie, tout ce néant qui grignotait le plein petit à petit, que restait-il d'elle? Et pourtant elle vivait encore, elle. Elle riait même parfois, elle. Elle pleurait aussi, quand elle était seule et que personne ne pouvait la voir. Mais elle ne pouvait plus pleurer. Vide même de larme.

Les yeux rivés sur le cercueil, elle semblait insensible aux gens alentours. Plus tard elle les remercierait. Pour l'heure, tout ce qu'elle voulait c'était que cela cesse, enfin...

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en cours de mise à jour
Minouche
[ Double Visage ]


- Offrande -

Muet à la gloire de la seconde âme envolée, le petit être laisse ses yeux se planter sur ce paquet en mains, comme si sa propre vie en dépendait. Les premières prières glissent lentement d'une oreille à l'autre, le minot presque désintéressé au sens que peuvent avoir ces paroles. Pas une fois le mioche tente de lever les âtres sur le corps inerte de la Flamme. Tout ce qui importe est entre ses menottes. Le mini voleur est persuadé que son trésor s'envolera s'il ne le quitte ne serait-ce qu'une seule fois. L'enjeu est trop grand.
Minouche ne bouge pas un pouce, plaque son mystère contre le battant, les esgourdes à peine ouvertes, et continue d'espérer. Grande force si l'on lui laisse une place parait-il...

Vient alors le moment de quitter une des mille maisons du Tout-Puissant. Soulagé et pressé de quitter ce poids d'un autre monde, le gamin ne se fait pas attendre à rejoindre l'escorte mortuaire. Bien à l'arrière et toujours aussi silencieux, le môme marche au pas donné sans broncher, la simple présence de son Graal l'encourageant à ne pas fuir le mur d'Hadès tant redouté.
Les réactions de l'enfant ont souvent été de se couper à toute voix puis de se balancer pour se rassurer. La mort est tabou, il ne faut pas en parler. Pourquoi ne pas plutôt jouer à celui qui touche le plus de fois le portier avec des bouchons ? C'est fichtrement plus drôle. Seulement, les adultes n'ont sûrement plus le droit de s'amuser, aux vues de ses petites escapades. Est-ce que c'est ça grandir ?

La petite tête se secoue. Marie lui a souvent répété de rester concentrer. Ce n'est pas le moment de se faire gronder... Bien la dernière envie.
De toute manière, le triste groupe a fini son petit bout de chemin. Chacun entoure d'une vitesse zombifique le trou affreusement sombre. Le nain grimace, incapable d'appeler ceci la dernière demeure, si froide et lugubre.
Le cœur se contracte un instant alors que s'entame la montée au Paradis. Non vraiment le gosse ne comprend pas. Pourquoi ne pas laisser la rouquine au pic d'une montagne pour l'aider à rejoindre le ciel ? Les grands sont si étranges parfois...

Un dernier regard clair sur ce qu'il porte lui fait oublier sa dernière réflexion. C'est le moment. La cérémonie touche à sa fin, et le monde alentour se disperse avec la même rapidité d'antan.
L'écuyer aux cheveux couleur corbeau ose, présente son dernier vœu à la Violette, cadeau cousu de fins et expérimentés doigts. Une offrande qu'il croit assez forte pour lever ce voile ténébreux qui entoure la mère abattue : une poupée honorifique, moitié Maeve, moitié Aleanore.
L'union éternelle a son effigie, ses vêtements personnels, ses couleurs, ses cicatrices, et surtout... Son sourire.

Drapée de framboise, noir, rouge et vert, l'heureuse marionnette murmure ses adieux. Les différences sautent aux yeux, des blessures au duvet, de l'épée de bois au caillou «royal»... A sa façon, le morveux démontre sa naïveté, deux billes apeurées du résultat fixées sur un visage bien vivant, où elles veulent voir naître un rayon de soleil.

Alléluia...



***Musique : Saturday come slow - Massive Attack***

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Mariealice
Elle n'avait guère fait attention à Minouche jusque là. Qui aurait pû le lui reprocher? Personne à part elle sans doute. Parce que oui elle était capable de s'en vouloir de cela aussi. Jusqu'au jour où elle ne pourrait plus accumuler et.... Et quoi d'ailleurs? Eclaterait? Se briserait? Repousserait la tristesse?

Alors qu'elle ne quittait pas des yeux la tombe désormais refermée, immobile et muette, il attira son attention en lui tendant un objet qu'elle ne put définir de prime abord. Les noisettes se posèrent sur les vêtements en premier, détaillant les couleurs, remontant sur les chevelures, s'arrêtant sur la cicatrice qu'elle parcourut du bout des doigts. Aleanore et Maeve. Elles étaient là dans ses mains tandis qu'elle faisait tourner la poupée entre ses doigts, incapable pour le moment de faire autre chose que de la regarder. Pas de larme, ses yeux étaient secs à force d'avoir pleuré. Marie finit par passer de l'objet à l'auteur du cadeau. Il était planté là, la regardant les yeux remplis d'espoir.

Doucement sa main se leva, vint se poser sur la joue pour la caresser et un timide sourire vint étirer les lèvres de la mère. Un mince filet de voix sortit enfin de sa bouche.


Merci. Elle est très belle.


Un baiser sur le front suivi tandis que sa main libre quittait la joue pour venir cueillir la main alors que l'autre serrait doucement le présent.

Viens, il est temps de rentrer....

Et de quitter cet endroit qui la verrait venir souvent.

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