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Les pieds nus sont recouvert de terre, les chausses ayant été perdue durant l'exode. Quelques morceaux demeurent fébrilement attachés et sommairement rapiécés. Des hanches que l'on pourrait facilement briser sont supportées par des jambes osseuses trimant à maintenir le poids plume du corps décharné.
Les creux et carences sont voilés sous des tissus usés tandis que les côtes saillent sous l'étoffe abîmée. Le ventre plat, rongé par le jeûne même. La fleur manquant d'engrais pour pousser et s'épanouir. Une poitrine presque indiscernable. L'allure crédulement fière et les épaules droites malgré le poids du froid et de la faim pesant sur l'apparence fragile.
De fines lèvres abîmées cisaillent des joues légèrement creusées par la faim. Des cernes pèsent sous les yeux écarquillés sur un monde qu'elle semble voir différemment. Trop lumineux et trop sombre à la fois. De longs cheveux charbonneux lissés avec un excès maladif couvre les angles du visage pâle comme la lumière d'un matin hivernal.