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Ce n'est pas parce qu'un homme est plein d'astuces qu'il refusera d'être relégué au second plan d'un récit. Le cas de Mheïl l'a attesté durant une longue période.
Mheïl a toujours été humble et contemplatif. C'est d'ailleurs selon lui ce qui lui a permis d'acquérir et d'étendre les connaissances qui lui sont propres.
En bon précepteur, présélectionné par le vicomte de Longny-au-Perche, admettons, il enseigne notamment à son élève, la fille de son maître, qu'il faut, afin d'appréhender et de conquérir l'intégralité du savoir que le royaume laisse à disposition du commun des mortels, accepter que, quelque soit la chose ou quelque soit l'être, il recèle une particularité anthologique.
Intellectuellement, Mheïl aurait pu prétendre à de plus gratifiantes recherches, mais il s'est contenté de maîtriser les principes de base de l'algèbre. Il est convaincu qu'un algorithme est à l'origine du monde.
Du coup, il n'est pas croyant. Pourtant il s'accommode aux nécessitées administratives instaurées par l'église. En particulier parce qu'il admire l'imagination de ceux qui ont bâti ses préceptes. Il lui arrive même de les jalouser.
Malgré la longueur de sa chevelure auburn, Mheïl ne parvient pas à dissimuler la cicatrice sous son œil gauche ni celle qui écorche sa lèvre supérieure. Souvenir laissé par son maître, un soir où il était éméché.
Il n'est pas pour autant complexé. Au contraire, son apparence stimule en lui un appétit sexuel. Non seulement Mheïl est fétichiste mais ses tendances pour le masochisme se développent à chaque coup qu'il prend. Il regrette plus amèrement la mort de son maître pour les contusions qu'il ne lui infligera plus que pour leur lien de sang fraternel.
Enfin... C'est ainsi qu'il se ment.
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