Mes chevaux hennissent, des cris, des coups, on ouvre la portière puis… plus rien…
Les yeux mis clos, la vue trouble, cette douleur indescriptible…
Le sol pour seule vision, le froid pour seule couverture, mon souffle est court.
Ne pas bouger, rester là, immobile, au moins le temps de reprendre ses esprits.
Le temps passe et je m’habitue à la lumière du jour qui pointe à l’horizon.
Mes muscles sont endoloris, mon ouie est défaillante, hummm… ma tête …
Je remonte doucement le long de ma joue atteignant le sommet de mon être,
le sang a coulé puis séché, mais je sens une vive blessure présente.
Bouger, se relever sans perdre à nouveau connaissance, le but que je me fixe.
Les jambes musclées ont perdu de leur vigueur. Je les contemple, me motivant chaque instants… trouver une rivière… le défit ultime.
Puis enfin moi, la, dans cette eau limpide.
La première image que me renvoie le miroir naturel est celle d’une jeune femme de à peine vingts printemps.
Sa chevelure est brune et écarlate… le sang s’est mêlé… Ses yeux sont verts d’eau, son teint est d’épice.
Souvenirs… néants…
Qui suis-je ? La première question en passant l’eau sur mon visage…
Après auscultation minutieuse de mon état général, je n’étais pas si mal en point.
Des plaies superficielles sur mes cuisses, sur l’un de mes doigts. Ce dernier portait une trace cylindrique plus claire. Mon cou également portait trace de lutte…
Que m’est il arrivé ?
Sortant de l’eau, la plaie de ma tête plus propre, je vis dans le reflet un dessin en mon dos, partant du bas de ma nuque jusqu'à mes reins … Une sorte de dentelle délicate y était sculptée… mais pourquoi ?
Je me suis mis à errer des jours et des jours, découvrant de ça et là quelques denrées. Les champignons en cette saison sont plutôt facile à trouver ainsi que des fruits que dans un verger.
Non loin de la, une ville…
Je n’ose depuis une semaine y aller observant discrètement les habitants du haut des arbres. Enfin … ce soir est le grand soir, je fais le pas ! Découvrir les trémoullois...