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[Description physique : Portrait de Roxane]
Roxane est de taille moyenne, les cheveux blonds noués dans un chignon négligé. Femme plantureuses aux courbes généreuses et affriolantes. Des hanches saillantes et de bonnes cuisses. Elle a le teint laiteux et les joues réhaussées de rose qui lui donne un air vif. De grands yeux d'un vert sombre illuminent sa face enjoleuse. Elle porte une robe également vert ardoise dont le col large et brodé découvre ses épaules. Le tissus de sa robe est d'aspect épais et plutôt cossu signe d'une certaine richesse. Elle porte à la taille une escarcelle également brodée et à ses oreilles pendent de lourdes boucles en perles.
[Résumé biographique : Roxane en quelques lignes]
Je suis née en l'an de grâce 1437 une nuit de décembre, le 23 pour être précise. Première enfant d'Anne Vallier, ma mère et troisième enfant issu du second mariage d'Enguerrand Ménard mon père.
Anne Vallier était fille de riches négociants de Arles qui fut mariée jeune à mon père Enguerrand déjà trentenaire veuf et père de deux enfant. Sebastiant et Melisandre Ménard. De leur union je vis le jour.
Enguerrand était le banquier de la ville d’Arras en Artois. Homme du peuple mais néanmoins homme riche, il préserva sa famille de la misère et du manque. Je grandis à l’abri dans le cocon familial tissé de satin et d’autres tissus précieux. J’eu une éducation tant religieuse que philosophique ou encore littéraire ce qui était rare pour les jeunes filles de ma condition et surtout à mon époque. On m’apprit les métiers des femmes : tisser, broder tenir un foyer et recevoir des convives. Tout cela dans l’espoir de faire un bon mariage. Mon père avait quinze mille écus de rente annuelle et il me dota de trois mille écus. Après que ma demi-sœur Melisandre et son époux convolèrent en juste noce, ce fut mon tour. Mon père était un homme qui aimait les chiffres et de ce fait, il était rigoureux et gérait sa maison avec la même poigne de fer que pour ses livres de comptes. C’est avec cette même minutie qu’il me choisit un mari.
Valère du Mesnil, banquier à l’image de mon père fut le parti que retenu Enguerrand pour moi. Vingt-cinq ans tout au plus, jamais marié et sans enfant, il était celui qui répondait le plus aux attentes de mon père en matière de revenus. Valère était un grand gaillard bien bâti, brun comme la nuit une peau hâlée et des traits séduisants. Il semblait doux aux premiers abords et très courtois. J’avais tout juste quinze ans lorsque nous nous unisâmes devant le Très-Haut. Nous partîmes pour Cambrai la résidence de mon époux. Je quittais mes parents sans le moindre chagrin à contrario de ma mère qui vécut bien mal cette soudaine séparation.
J’aspirais à cette nouvelle perspective de vie qui s’offrait à moi, pourtant je déchantais bien vite. Je n’aimais certes pas Valère mais je m’efforçais de lui être agréable sur les recommandations de chère et tendre mère. Il n’avait rien de rebutant au contraire et je trouvais la tâche aisée. Je réussi jusqu’à me persuadée que je pouvais bien l’aimer. Je ne l’intéressais qu’un temps, il était un homme puissant à Cambrai et ses affaires l’occupaient plus que de raison. Moi de mon côté je m’ennuyais ferme à attendre le bon vouloir de ce dernier. J’avais épuisé mon lot de distractions et même les domestiques finissaient par me lasser avec leurs commérages. Ceci cependant n’échappa pas à Valère.
Il cru faire son devoir en m’engrossant. J’avais seize ans quand notre première fille vint au monde : Blanche.
Cependant, malgré l’avis du médecin l’instinct maternel ne me submergea pas et je confiais la petite Blanche à une nourrice. Je préférais de loin m’affairer dans des occupations plus intéressantes. D’ailleurs je pris amants que je faufilais sous mon toit pour chercher le délire dans leurs bras à l’insu de Valère lors de ses moults déplacements. Je crois que ce dernier l’a en fait toujours su. C’est au printemps de l’année de mes dix-sept ans que je tombais enceinte de nouveau. J’avais peine à croire que l’enfant fusse de Valère, mais dans les foyers il est des choses que l’on tait. Dans l’année je donnais naissance à un fils : Ernest. Naissance qui ravie mon époux puisqu’elle lui assurait descendance et héritier. Comme à l’instar de Blanche, l’enfant n’éveillait en moi aucune espèce d’intérêt et je le plaçais bien vite en nourrice. Je découchais quelques nuits rejoindre amants dont j’ignorais presque tout la plupart du temps. Je menais une vie débridée à Cambrai où la luxure avait une place prédominante. Etait-ce cependant vraiment à cela que j’aspirais ? Comme tant d’autres épouses j’aurais dû me satisfaire de ma condition, alors pourquoi ce mal être ? J’étais certes belle, je plaisais c’était indiscutable alors quelle était la raison de l’indifférence de mon époux ? Je le découvris bien vite en rentrant d’une de mes escapades nocturnes où l’hypocras et la bière avaient coulés à flot.
Valère était rentrée de son voyage car je découvrais son manteau humide jeté sur une chaise dans le vestibule. Je montais à l’étage quand je le vis nu avec un autre homme. Tout deux s’adonnaient aux plaisirs de la chair. Je ne cachais pas mon étonnement qui découlait de ma stupéfiante découverte et poussais un cri de stupeur. Cette vision alliée à l’alcool décupla mes sens alors qu’ils me regardaient à leur tour avec une surprise exacerbée. La main que me tendit Valère pour m’inviter à les rejoindre, je m’en saisis sans me poser plus de questions. La nuit que nous passâmes tout trois était bien singulière comparée à tant d’autres dont j’avais fais les expériences plus ou moins enrichissantes. Ce fut un plaisir tout à fait nouveau qui m’avait été donné de goûter. Pourtant je ne m’extasiais pas au contraire et me donnais davantage à réfléchir. Valère ne m’aimait pas, je n’en étais pas non plus amoureuse. Je ne savais finalement rien de l’amour. C’était donc cela à quoi se résumais une vie d’épouse ? Je m’y résignais plus ou moins tandis que je recevais des nouvelles de ma sœur Melisandre qui attendait son septième enfant. Elle menait selon ses dires une existence heureuse et pleine, tout en m’expliquant la joie d’être à nouveau mère. Langage auquel ne n’entendais cure. Puis ce fut au tour de mon frère Sébastian, la missive fut moins joyeuse d’une sobriété mortelle. C’était le mot, mon père était mourant et me réclamais à son chevet. Je quittais aussitôt Cambrai mais j’arrivais trop tard, ce dernier avait rendu l’âme. Anne ma mère était éplorée, mais mon père lui avait laissé suffisamment de bien pour assurer le restant de ses jours. Je ne m’épanchais pas comme frère et sœur, restant de marbre dans cette situation qui aurait dû normalement m’affliger. Je rentrais sur Cambrai en proie à tout un tas de questions sans réponses qui n’avaient d’autre sujet que moi-même. Valère devait repartir pour affaire, il ne savait pas combien de temps tout cela le retiendrait en Bretagne. Je décidais de faire également mon paquetage en prétextant visiter une amie d’enfance dans le sud de la France. J’avais besoin d’air et j’étouffais à Cambrai. J’accompagnais ma Mère un bout de chemin, elle regagnait Arles. Je laissais bien évidemment mes enfants aux nourrices et aux domestiques qui se chargeraient de s’occuper d’eux durant mon absence et pour dire la vérité, ils n’avaient pas réellement d’importance à mes yeux. J’étais à l’aube de ma vingtième année plus seule que jamais dans le grand voyage de ma vie. Je gagnais Carcassonne.
Peut de temps après j'ouvrais une auberge à Montpellier pour me faire un peu d'argent. Je n'avais pas croisé cette fidèle amie à Carcassonne, mais ce n'était pas foncièrement important. Je comptais donc rester un moment ici et tirer suffisamment profit pour qui sait un jour, devenir cette femme indépendante que je désirais être pleinement.
L'indépendance attendra. Je reçois quelques jours plus tard une lesttre de Valère mon époux.
" Ma mie,
Je vous escris pour vous mesttre au courant de nos affaires qui m'ont retenues j'en ai peur bien plus que prévu loin de nostre foyer familliale. Cependant, j'ai l'honneur de vous informer que je serais bientôt de retour à Cambrai. Dame Mahaut m'a prévenu de vostre visite à vostre amie de Carcassonne et de vostre détour par Arles. J'espère que Dame vostre mère se remet de la mort de feue Enguerrand vostre père et qu'elle se plaira dans sa Provence natale. Je compte vous rejoindre sitôt que mes affaires me le permettrons, il me tarde de vous revoir.
Bien à vous,
Valère du Mesnil, vostre époux."
Voilà qui bien évidemment m'avait étonnée sur le coup, Valère me rejoindre, et pour quelle obscure raison ? J'avais tout à loisir de faire hypothèse jusqu'à son arrivée.
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Nage en eaux troubles |