Solid

Je m’appelle Sorenza Liderato. Je suis la fille d’un patricien vénitien déchu de son rang pour avoir comploté contre la république. Mon père, voulant me mettre à l’abris, me confia à un de ses cousins habitant Terra Inferna. Quelle ne fut pas son erreur.
Celui-ci m’envoya rapidement dans un de ses domaines du Nord où son métayer me fit travailler comme fille de ferme.

A l’approche de mes douze ans, je surpris à plusieurs reprises le regard lubrique du maître sur mes rondeurs d’adolescente. Me doutant de ce qui m’attendait, je décidais de m’enfuir. Avec dans un baluchon 2 pains et quelques écus subtilisés à mon bourreau, je pris la direction du Royaume de France. Arrivée à Bourg, je fis une pause dans mes pérégrinations. Je travaillais dans les champs ou à la mine, cachant jalousement chaque soir le fruit de mon labeur.

Un jour, j’accompagnais une paysanne à Macon pour porter ses marchandises moyennant rétribution. Arrivées à la foire, elle m’abandonna à mon sort et je finis par errer dans les rues, mendiant pour avoir pitance. C’est dans ces circonstances que je l’ai rencontré.

Après m’avoir lancé un sous que j’attrapais au vol, un homme s’arrêta et me regarda avec curiosité. Depuis longtemps, j’avais appris à me méfier des adultes et après avoir fait un pas en arrière, je partis en courant.
Le lendemain, alors que je m’étais installé au même endroit pour demander la charité, je le vis s’approcher à nouveau. Cette fois-ci, il me tendit un écus. J’hésitais entre m’enfuir et prendre l’aumône car je n’avais pas tous les jours l’occasion de manger. Une fois la pièce récupérée et cachée sous mes vêtements, je restais là sans bouger sur la défensive. Il sortis un pain de sa besace et me le donna.

« Dis la môme, si t’en veux un comme ça tous les jours, tu n’as qu’à me suivre. Je connais un endroit où on t’offrira le logis et le repas contre un travail honnête… ou presque. »

Je ne sais pas pourquoi je l’ai écouté ce jour là mais le soir même je pris la direction qu’il m’avait indiqué. Arrivée à destination et malgré mon caractère enflammé, j’y trouvais des gens qui m'accueillirent sans poser de questions et auprès de qui je pus enfin être une adolescente de 13 ans.

Alors que Sorenza trouve ses marques dans le groupe, elle se retrouve face à un choix à faire. Ne pouvant prendre une décision, elle décide d'aller finir ses jours dans un couvent.

"Je préfére te savoir avec les autres plutôt que mourante dans un endroit comme celui-là"

Tétue, la gamine part en cachette prendre le voile. C'est sans compter sur la tenacité de ses amis qui prennent d'assaut le couvent pour la récupérer. Touchée par ce geste, Sorenza décide de les suivre dans leurs aventures.

C'est ainsi qu'il la prend sous sa protection, ne pouvant laisser seule une enfant "sans défénse".
___________________________________

Sorenza a 13 ans. Elle est petite et mince voir maigrichone. Elle a un regard vif et souvent moqueur ou ironique mais parfois on y voit passer un voile de tristesse qui laisse deviner un passé pas toujours rose.
Malgrès un vocabulaire franc, direct ou même fleuris, on devine très vite en discutant avec elle, qu'elle a reçu une éducation de qualité.
D'un humour corrosif, sa langue bien pendue aggasse parfois mais jamais elle ne fait preuve de méchanceté.