Zwyrowsky
Ce topic est en RP privé pour les 5 premiers posts, celui-ci inclus. Ceux qui le souhaitent peuvent ensuite prendre contact avec moi ou avec Thomas.Zwyrowsky, pour participer dans le respect du cadre du récit (cohérence de lieu au début, puis de temps autant que possible). Merci d'avance à tous!
Tout autour de lui, les ténèbres se faisaient plus épaisses. Une brume épaisse, surnaturelle, sétait levée, masquant tout repère. Au loin, un chien hurlait. Sélançant dans sa direction, Jean Zwyrowsky tentait de rattraper sa femme, qui avait été happée sans un mot par une main démesurée, à la lueur fantomatique. Lépée levée dans une main, une dague dans lautre, il fouillait lobscurité ; où étaient donc ses amis ? Son fils ?
Entre deux arbres, il crut distinguer une silhouette, brève apparition. Il se précipita. Au pied du premier, un if, gisait un cadavre. Une sueur froide lenvahit tandis que sa bouche sasséchait, mais le cadavre était celui dun homme. Mûr, une barbe brune fournie. La poitrine en sang. Un peu plus loin, un second, plus jeune, blond. Celui-là portait plusieurs blessures, et toutes navaient pas été mortelles, eut-il le temps de penser avant que la silhouette ne refasse son apparition à quelques pas. Masculine, plus jeune encore que le second cadavre, et tout aussi blond ; son crâne était ensanglanté. Le vicomte allait pour le secourir et linterroger, quand il se détourna, horrifié : par quelque sorcellerie, le visage se transformait en museau, et se couvrait de poils roux, et des crocs pointus avaient bientôt fait leur apparition. Tremblant, il se retira, prudemment abrité derrière son épée, avant de repartir à toutes jambes.
Des voix. Il longeait maintenant une rivière ; un groupe de bucherons se disputait avec des paysans pour la possession dun absurde château de miniature, dont la couleur passait de lor à largent. Il passa au large, alors quon le hélait. Soudain, comme sortie dun livre dheures, sa femme se détacha au créneau, tenant une hermine par la queue. Le cur battant, il se rua, bousculant sans égard forestiers et métayers. Dun coup dépaule, il ouvrit la porte de papier, et tomba. Étourdi, suffocant, il se débattait. Des parchemins. Il se noyait dans un torrent de parchemin. Des sceaux et des rubans lui lacéraient le visage, et chaque coup de sa dague, tranchant un vélin, dépeçant un traité, voyait celui-là comme celui-ci se refaire, plus épais encore, dans un miaulement feutré. Alors quil perdait pied, un flot de sang lassaillit, et il hurla peur, colère et désespoir tandis que sa vue sobscurcissait.
C'est alors qu'une vive lumière léblouit. Il tenta de se détourner, et se cogna la tête à un montant de bois.
- Esp Espoire ?
- Monseigneur ?... Monseigneur ?
Jean Zwyrowsky ouvrit les yeux.
- Monseigneur ?
Le jeune Pierret, un de ses valets récemment recrutés, se tenait penché devant lui, une chandelle à la main, la chemise ouverte et le regard inquiet. Jean frotta son front douloureux. Il était assis à terre, contre lun des sièges de ce qui devait être la grand-salle de Puy-Comtal, son château de Crots. Lâtre rougeoyait encore faiblement, non loin de lui, de lautre côté dune bouteille vide. Encore hagard, il se tourna vers le page.
- Que sest-il passé ?
Le garçon regardait autour de lui, manifestement au moins aussi démuni que lui. La peau dours qui servait de tapis gisait entre eux, roulée et aussi froissée que si un détachement de cavalerie lui était passé dessus.
- Vous avez appelé, monseigneur, vous paraissiez en grand péril, jai accouru, mais
Il nosa aller plus loin ; le vicomte prenait sa tête entre ses mains. Quand il releva les yeux, ceux-ci paraissaient humides et rougis dans la faible lueur de la chandelle.
- Ce nétait rien.
Par létroite fenêtre, la ligne sombre des monts commençait à se détacher sur un ciel brunâtre.
- Fais-moi seller un coursier pour la première heure. .